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Cultivons la curiosité

Snoopy et les Peanuts 1955 - 1956

Le bouquin.

Le bouquin.

Bah, ce n'est que la troisième intégrale de Snoopy & les Peanuts que je traite ? La vache, je suis un peu lent. La re-vache, nous allons voir une période qui a plus de 60 ans, non mais genre mes parents n'étaient pas nés (comme le poisson rigolo de la cantine), et pourtant, on peut y trouver encore une certaine actualité à cette bande de gosses qui se posent des questions de grands, frôlant parfois la déprime, et parlant du monde adulte. Oui, cette introduction est un peu foutraque, mais j'avoue que devant ce pavé de près de 300 pages, j'ai toujours des difficultés pour en parler.

Déjà la préface, signée Matt Groening, si, vous savez, le mec des Simpson, là, bah sympa mais sans plus. Et nous voilà parti pour 365*2 strips, oui, 1 par jour, sur 2 ans, devinez quelles années sont traitées. Donc tous les 6 strips, on en a un plus long, qui dure une page, bordel, ça veut rien dire, mais normalement c'est 4 cases, et 3 petites histoires (qui parfois se suivent) par pages, sauf pour le strip du dimanche, et je vous vois venir, strip pour comic strip, pas strip tease, les pervers, sans rigoler.

On enchaîne ainsi les histoires, avec les personnalités qui s'affirment, ainsi Schroeder est un surdoué du piano-jouet et fan de Beethoven (qui a dit Bite au vent ? Qui ? Tu sors !), mais j'ai l'impression qu'on se concentre surtout sur Charlie Brown, Linus (et sa couverture de sécurité) et sa sœur Lucy. Même si le pianiste est bien présent, tout comme Snoopy bien entendu, j'ai vraiment le sentiment de voir les trois personnages mentionnés plus haut à chaque gags. On voit Violette et la blonde (dont j'ai paumé le prénom), il y aura même une apparition de Charlotte Braun (je crois que ça s'écrit ainsi), pour une des dernières fois je pense. Il y a le sublime "Pig-Pen", toujours dégueulasse mais hilarant, surtout quand il dit à sa mère avoir atteint le point de non retour niveau saleté (il n'arrive plus à se laver les mains), ou le voir insulter la pluie qui le rend propre.

Pluie qui sera souvent grondée par Lucy, qui demandera son arrêt immédiat, ce qui ne marchera qu'une fois, effrayant la reine des enquiquineuses. On apprendra que Lucy possède une bibliothèque fournie en terme de livre pour être une bonne enquiquineuse. Oui, évidemment, le terme français sonne puéril, mais ça fait marrer quand même. Ah, et son frère Linus sortant cette réplique culte "et ça y changera quoi dans 500 ans ?", je suis mort de rire quand il sort ça. En plus il aura sa période "bang bang", assez bizarre, se prenant pour un cow boy ou je ne sais quoi et faisant comme si il tirait sur quelqu'un (souvent sa sœur) ce qui peut-être interprété comme une envie de meurtre, assez gore au final. En plus le "gag" revient souvent à une période, en devenant lourdingue. Oui, j'ai écrit lourdingue et alors ?

Bon, les personnages centraux restent Snoopy, qui se lâche, en faisant des imitations d'animaux ou de la démarche de Lucy, et ceci est franchement drôle, ou alors sa danse si spéciale. On découvrira surtout qu'il est claustrophobe et que dans les grandes herbes ça va pas. Alors quand il imite un serpent se dirigeant vers des grandes herbes, ça part forcément en rigolade. Oui, j'ai dit rigolade. Il se fera même traiter de cabot, de je sais plus quoi, et tout ceci dans le même strip, ce qui prouve que parfois ça peut-être cruel je trouve.

Mais niveau cruauté, rien n'égale Charlie Brown, le brimé, oh, il joue avec ses amis, même si il est nul au base ball, et on verra la blague classique de Lucy avec le ballon de football américain pour la première fois je crois. Mais Charlie Brown c'est ce personnage que tout le monde connait, et que les autres Peanuts aiment brimer, dire qu'ils ne l'aiment pas, qu'il est mauvais, et pourtant ils continuent de lui parler, ce qui est surprenant. J'aime surtout quand Lucy éduque Linus en racontant des conneries énormes et que Charlie Brown entend tout ce qui lui refile un mal de ventre. Le jeune garçon déprimera mais parfois trouvera le bon côté de la chose, toujours dans une réflexion très adulte.

Oui, en fait c'est difficile de vous en parler sans se risquer à un résumé de certains gags, et ce serait vite pénible, voilà pourquoi je vais vite. Ici le trait semble s'affiner, il manque toujours des personnages, Pepermint et Woodstock pour ne citer que mes deux préférés, et même si nous sommes dans une période révolue, on retrouve des thèmes encore d'actualité, comme l'isolement, la volonté de trouver un truc sécurisant (une couverture pour Linus), parfois l'humour est lourd (le bang bang de Linus est pénible), parfois puéril (ça reste des gamins), mais il fait souvent mouche, et ne manquera pas de vous faire rire. Le côté poissard de Charlie Brown me fait un peu penser à certaines situations que j'ai vécu dans ma vie, que j'ai vécu dans ma vie, bravo, putain. On ne manquera jamais de rire, et même si les télés sont grosses, cathodiques, nous ne sommes jamais gênés par un choc générationnel, ici l'humour et la vision du monde des Peanuts de Charles M. Schulz fonctionne encore de nos jours, un exploit à saluer. Les adultes y liront une parodie grinçante de leur monde, les enfants aimeront voir d'autres gosses prendre le pouvoir et faire des bêtises, bref, tout le monde s'y retrouve, et même si le livre coûte un peu cher (30€ quand même), on en a pour son argent. Les personnages étant assez nombreux et variés pour que chacun arrive à s'identifier à quelqu'un, et ceci dès les premières années, ce que je trouve exceptionnel quand même. J'adore quoi, j'ai passé un excellent moment à lire ce passage 1955-56, et j'ai hâte de lire la suite. J'estime que c'est à posséder malgré son prix un peu élevé.

@+

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