Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Le Prince des ténèbres

Le Prince des ténèbres

Dernier acte des trois films de John Carpenter diffusés fin mars au cinéma de ma ville, voilà donc "Le Prince des ténèbres" qui fût diffusé en toute fin de séance. Dans le cadre du salon du jeu et de l'imaginaire organisé par l'association Le Temps des Chimères, celle-ci s'associa avec l'association Panorama pour proposer 3 films en 2 jours, mais aussi un concours de courts métrages sur le thème de John Carpenter. Si cela faisait longtemps que je n'avais pas enchaîné 2 films à la suite, voir un film après 22h30 fût une première pour ma part. L'idée de ne pas diffuser les films de façon chronologique permit de garder le plus captivant pour la fin, afin de s'assurer du non assoupissement des spectatrices et spectateurs. Du moins, ce fût ainsi que cela fonctionna sur ma personne. Je pense qu'en inversant "Le Prince des ténèbres" avec "Invasion Los Angeles", j'aurais piqué du nez. Mais bon, ce ne fût pas le cas, donc voyons voir ce que donne ce film de 1987.

Vidéo de Otto Rivers

Si vous avez lu mes chroniques précédentes des samedi du mois d'avril 2019, vous savez qu'après l'échec de son gros film "Jack Burton", John Carpenter décidât de repartir dans la tranquillité du cinéma dit "indépendant". C'est chez Alive Films que le cinéaste rebondira. Le scénario n'a rien de bien complexe. Alors que nous assistons au dernier soupir d'un homme d'église, on remarque un petit coffre que ce monsieur semblait protéger. Après la découverte du corps sans vie par une sœur, c'est le père Loomis (Donald Pleasence) qui va se charger de découvrir ce que renferme ce coffre.

Il y trouvera une clé. En fait, il semble exactement savoir à quoi sert cette clé. Elle ouvre, dans une vieille église, une porte vers une pièce cachée renfermant un tube contenant du liquide vert. Waouh. Ceci fait un peu peur au père Loomis, qui va demander de l'aide au professeur Birack (Victor Wong) et ses étudiants, pour essayer de déchiffrer le grimoire, mais aussi comprendre ce qu'est ce liquide.

Avant que le père Loomis ne daigne contacter le professeur Birack, on découvre les nombreux personnages qui vont subir un week-end de folie. De jeunes étudiants ayant la vingtaine, qui veulent devenir de grand.e.s physicien.ne.s, vont donc accepter cette mission délicate. Sans savoir le but de leur recherche. Ils vont vivre pendant 48 heures dans la vieille église, et constateront que le job n'est pas aussi simple que cela.

C'est après une introduction d'une bonne durée, et le fait que prendre un café signifie coucher ensemble, enfin passons, que la fine équipe débarque dans l'église. Alors que la tension monte lentement, les étudiants réagissent différemment quand ils découvrent ce qu'ils sont venus étudier. Certains ne souhaitant que partir. Cependant, dehors, le mal gronde et a pris possession des plus fragiles, à savoir les sans domiciles qui ornent la rue, et n'hésitent pas à tuer quiconque essaye de fuir l'église.

Le gros problème est que le liquide vert entame un réveil, et on découvre qu'il renferme le mal absolu, à savoir Satan. Il va évidemment arriver à s'échapper, prenant le contrôle de la meuf à lunette. Je dis ça, mais dans le film, quand un personnage cherche Susan, tout le monde lui demande "qui ?", ayant pour réponse "si, elle a des lunettes" (en fait il donne son métier, mais j'ai oublié). Donc après cette prise de contrôle, Satan va pouvoir officier son œuvre de conquête du monde en débutant par l'église. Sauf si un étrange rêve vient aider les survivants ?

Plus film d'ambiance que film d'horreur, je lui reconnais une efficacité assez.... diabolique. Ceci est en grande partie dû au score incroyable signé du réalisateur lui-même. La photographie n'est pas en reste, montrant correctement ce que l'on doit voir. C'est bête dit ainsi, mais les noirs sont lisibles, les passages sombres pardon, sont lisibles. Il n'y a pas trop de sang, les seules choses répugnantes étant les insectes et aussi la "gestation" du mal qui défigure totalement son hôtesse.

On retrouve des codes de différents films aussi, comme "La nuit des morts-vivants" de George A. Romero, "Assaut" de John Carpenter et aussi "L'Éxorciste" de William Friedkin. Mais le vrai tour de force reste d'effrayer avec un jet d'eau. Ceci est dû à l'ambiance qui se dégage de cette église délabrée. Il n'y a qu'à voir la pièce dans laquelle est "enfermé" le tube démoniaque. Son éclairage à la bougie, enfin bon, une ambiance posée, qui rappelle aussi le côté paranoïaque de "The Thing". Le côté bien pratique de la prise de contrôle d'être humain quand on a un budget riquiqui.

Ah, oui, le film est le deuxième volet de la trilogie de l'Apocalypse contée par John Carpenter. Elle contient donc "The Thing" de 1982, "Le Prince des ténèbres" de 1987 et "L'Antre de la folie" de 1995. Dernier point aussi, c'est un spoiler donc attention, le message que les personnages voient en rêve. Avec ce côté science fictionnel qui ne fonctionne pas du tout concernant cette "vidéo" venue du futur, de 1999. Qui offre une fin ouverte à travers Brian et ses rêves. Indiquant que le mal ne serait pas annihilé. Bon, là, ça reste à interprétation, mais genre, le mec perd sa copine, personne n'a jamais vu qui était la silhouette dans l'entrée de l'église, mais Brian, lui, si, il y arrive et va essayer de "repêcher" Catherine à travers son miroir. Bon, une fois de plus, la fin est ouverte, et on y voit ce que l'on veut. Moi j'y voit un jeune homme n'arrivant pas à faire le deuil de la perte de sa copine, et qui cherche tous les moyens propices à la ramener, quitte à croire qu'elle est toujours vivante, et que ce message du futur serait envoyé par Catherine.

D'ailleurs concernant le rêve que les personnages font, il y a un côté found footage et vidéo maudite assez angoissant. Comme la vidéo de "Ring" si vous voyez ce que je veux dire. Par contre le côté S-F est très difficile à avaler pour ma part (d'où vient cette vidéo... pas une vidéo en fait, mais ces images quoi). Surtout que plein de termes complexes sont employés comme pour rationaliser le fait qu'il existe en anti-Dieu. On nous sort des équations différentielles qui n'ont absolument rien à foutre là en vérité.

Je m'aperçois que je m'égare, ma chronique n'étant absolument pas structurée. Honnêtement, sur les 3 films que j'ai vus ce week-end là, il n'y a techniquement rien à redire. C'est bien réalisé, c'est clair, c'est captivant, et les versions 4K sont sublimes. Après, comme pour "Halloween, la nuit des masques" ce n'est pas hyper sanglant. Voire même pas trop angoissant. Oui, "Jack Burton" est un gros délire rigolo, "They Live" un brûlot virulent contre les riches, les hommes de pouvoir, le capitalisme mais sur fond délirant de fusillade et baston de rue. Seul "Le Prince des ténèbres" inculque une ambiance angoissante, mais pas trop horrifique. Comme pour "Halloween" quoi. L'ambiance vient de la photographie, et surtout du score. Pas de l'horreur que l'on voit. Ceci rend le film marquant alors qu'il ne part pas dans l'hyper violence. Je n'arrive pas bien à l'exprimer.

En fait, hormis "Vampires", je ne suis pas spécialement fan de John Carpenter. Je lui reconnais de grandes qualités, une façon de raconter qui est captivante, mais rien qui ne me fasse vouloir obtenir sa filmographie complète (et pourtant ultra éclectique). Oui "New York 1997" possède un héros fort et une idée de la ville prison prenante, oui "The Thing" et "Christine" sont de bonnes adaptations, soit d'un vieux film, soit d'un livre, mais rien qui n'arrive à me faire dire "c'est trop génial". Pourtant, malgré cette absence d'enthousiasme, John Carpenter arrive à faire des films marquants. J'avoue être resté un peu dubitatif devant "Jack Burton" ou "Le Prince des ténèbres", pourtant ces films sont insidieusement ancrés dans mon esprit. La faute aux musiques, qui paraissent simples mais sont ultra efficaces. Tout comme la réalisation, propre, lisible, qui permet de tout comprendre sans expliquer pendant des plombes. Bref, je reconnais que ce sont des films cultes, à voir, sans pour autant en faire mes films préférés, ou mon réalisateur préféré. C'était une superbe expérience de découvrir des films des années 80 au cinéma, une période où je ne pouvait pas y aller (j'avais 5 ans lors de la sortie de "Le Prince des ténèbres" par exemple), surtout dans des copies aussi belles. Je le répète, je ne surkiffe pas mais ce sont tout de même des films à voir que j'ai bien aimé.

@+

Le Prince des ténèbres
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article