Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

The Office (U.S.A.) - Saison 02

The Office (U.S.A.) - Saison 02

Après une première saison courte et trop calquée sur son homologue Britannique, voyons voir ce que donne le quotidien dans la branche de Scranton (en Pennsylvanie) du vendeur de papier Dunder Mifflin. Cette fois-ci ce sont 22 épisodes d’environ 20 minutes qui nous attendent. Seul le dernier dure 28 minutes, et se paye un cliffangher mignon comme tout.

 

Le principe est connu, une chaîne de télévision fait un reportage sur le quotidien d’un revendeur de papier. On y voit le service commercial, ce que l’on nomme « le bureau » (le « The Office » du titre de la série), et parfois nous jetterons un œil aux entrepôts de cette petite boîte. Ceci permet d’offrir une réalisation caméra à l’épaule, ou un peu plus fixe par moment. Mais surtout, le jeu des actrices et acteurs interpelle plus facilement les téléspectatrices et téléspectateurs.

Vidéo de ytheturtle

Je ne compte plus le nombre de regards jetés à la caméra. La plupart du temps pour signaler l’incompréhension du personnage. Jim (John Krasinski) et Ryan (B. J. Novak) sont très forts pour cela. Quand une réflexion s’avère déplacée ou risible par exemple. Michael le patron (Steve Carell) et son second Dwight (Rainn Wilson) se retrouvant souvent moqués dans ces moments.

 

Il faut dire que les personnages ont des caractères bien trempés, et, ô joie, on apprend beaucoup mieux à connaître tout le monde. Pam (Jenna Fischer) la réceptionniste, qui est fiancée à Roy (David Denman), a une complicité assez incroyable avec Jim. Surtout quand il s’agit de jouer un tour à Dwight. Ce dernier aime l’autorité, il est d’ailleurs Shérif adjoint de la ville, et tombe régulièrement dans les panneaux tendus par le duo formé par Pam et Jim.

 

Le service comptabilité se compose de Oscar (Oscar Nuñez), Angela (Angela Kinsey) aussi autoritaire et limite frigide que Dwight et Kevin (Brian Baumgartner), sorte de nounours un peu déviant par moment. Au commercial nous avons le très beauf Todd (David Koechner), finalement peu présent dans cette saison. Phyllis (Phyllis Smith) qui s’avère être mariée à Bob Vance (des réfrigérateurs Vance). Et surtout Stanley (Leslie David Baker). Ah, Stanley, sa tête de dépit, ses paroles marrantes (involontairement). Vous le connaissez certainement vu que ses réactions font office de nombreux Gifs. Le tout est complété par Jim et Dwight.

 

Reste Creed (Creed Bratton), Kelly (Mindy Caling), Meredith (Kate Flannery), Darryl (Craig Robinson) le responsable de l’entrepôt et Toby (Paul Lieberstein) le DRH. Si je les cite tous et toutes, c’est que même comme personnages secondaires, ils et elles sont important.e.s. Et ça fait plaisir à voir. Certes, la série tourne autour de Michael, Dwight, Jim et Pam, mais les autres personnages viennent apporter un plus non négligeable. C’est d’ailleurs elles et eux qui amènent le dynamisme qui manquait à la version Britannique.

 

Cette dernière possédait un rythme mou, qui rendait les blagues plus que limites de David Brent (Ricky Gervais) réellement glauques et même insupportables par moment. Son penchant Étasunien, Michael Scott, est beaucoup plus sympathique et moins glauque. Pourtant, il en sort des âneries, mais elles affligent beaucoup moins que David.

 

C’est dans son sens du rythme que la série a énormément progressé, au point de supplanter dès cette deuxième saison, son homologue dont elle s’inspire. Des situations vraiment hilarantes, plus variées. Mais aussi de nombreux changement de lieux, et une réalisation plus propre (on sent beaucoup moins le côté « documenteur »).Il est vrai que ce qui attire le plus l’attention est cette relation entre Jim et Pam. On sent qu’ils sont fait l’un pour l’autre, mais n’ose pas se le dire de peur de gâcher cette complicité par moment hilarante.

 

Comme cette fois où ils feront croire à Dwight que nous sommes vendredi, alors que c’est jeudi. Afin de ne pas le voir le lendemain. Il y a aussi les nombreuses personnalités qu’ont les personnages. Par exemple Creed. Le mec est hyper inquiétant. Lorsqu’un photographe est chargé de faire un portrait pour le futur passe d’accès aux locaux, Creed pose de face et se tourne immédiatement de profil, ce qui prouve qu’il a l’habitude d’avoir à faire à la Police.

 

Moins drôle, Meredith est une alcoolique anonyme qui n’arrive pas à arrêter. Lors de la réunion féminine, elle n’arrêtera pas de parler de son problème, mais c’est tourné de façon hilarante. Comme lorsqu’elle se présente « Hello, I’m Meredith and I’m alcoo... ». Angela a aussi un caractère effrayant. Autoritaire, froide, et sèche, elle est la moins aimée du groupe. Pourtant, elle trouvera en Dwight le compagnon idéal. Que dire de ce dernier qui tombera dans un piège de Jim, et s’inspirera d’un discours de Mussolini pour accepter son prix de meilleur vendeur de la région. À la fois hilarant et inquiétant.

 

Ce qui tient la série, en plus de son rythme intense, c’est le cast. Tout le monde est brillant ici. En bon « documenteur », il y a des phases face caméra, un peu comme un confessionnal, qui interviennent. Elles sont positionnées de façon à rendre certaines situations encore plus drôles. C’est ici que l’on voit la qualité du jeu des actrices et acteurs. Le ton est juste, personne n’en fait trop. Les silences en disent parfois plus que des mots.

 

Notamment quand Jan (Melora Hardin), la chef de région et de Michael, va commettre une erreur et se retrouver avec son subordonné aux basques. Ce dernier étant vantard laissant entendre qu’il a couché avec elle. Les passages où elle l’appelle (car il lui a laissé un message urgent) sont hilarants et possèdent des silences où l’on imagine la tête que fait l’actrice.

 

Effectivement, à la fin de la première saison je ne comprenais pas l’enthousiasme que pouvait provoquer cette série. Pire, je me demandais comment ils avaient pu tenir 9 saisons avec ce rythme mou, pas drôle et manquant de subtilité. Finalement, c’est en développant la vie en entreprise, en poussant les personnages mineurs sur le devant de la scène, en dynamisant les situations, qu’ils y seront arrivés. Le cast est impeccable, les réactions face à la caméra ou avec un regard vide vers la caméra, en disent long sur ce que pense les personnages d’une situation gênante.

 

Cette saison 2 fût un grand plaisir à voir. Enfin émancipée de sa grande sœur Britannique, la série a trouvé son rythme, offrant des blagues enfin drôles, et variant les situations. Les personnages sont tous importants et attachants. Ils sont imparfaits, c’est ce qui fonctionne. Et alors que Meredith ou Phyllis auraient été effacées ou moquées dans une série normale, ici elles ont leur importance. Michael Scott est aussi plus intéressant que David Brent, il est moins écœurant, mais garde une part de décalage parfois gênant. Les autres personnages le connaissent et en jouent, c’est ce qui le rend moins affligeant je pense. En gros, c’est parfait, hilarant, et ça fonctionne parfaitement.

 

Maintenant je comprends 2 choses, pourquoi la série a une telle aura, et surtout, pourquoi Universal Picture Vidéo (France) a décidé de vendre les 2 premières saisons dans un même coffret. On aurait pu croire que c’était car la saison 1 est courte, mais c’est plutôt parce qu’elle ne donne pas le « vrai » ton, ni les « vraies » qualités, de la série. J’adore.

 

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article