Cultivons la curiosité
Oh ben dites donc, voilà un film que je n'ai pas vu venir, euh, non, il ne me faut pas mentir, disons que j'avais vu lors de sa sortie ciné, que le réalisateur de District 9 et Elysium, le sud africain Neil Blomkamp, avais fait un troisième film. Ceci sans voir la B.A., tout juste je savais que c'était une histoire de robot avec une question d'I.A., je me suis dit que j'attendrai sa sortie en vidéo pour voir ça, puis j'avais oublié.
C'est le bordel à Johannesburg, la police ne parvient pas à enrayer la criminalité, et du coup une grosse compagnie propose sa vision du maintient de l'ordre, des robots humanoïde. Seulement la question du piratage grandie, inquiétant la population et surtout les politiques, ou du moins les médias, merde, on s'en fout, en gros un peu comme dans RoboCop, la question de laisser des robots en liberté, armés en plus, fait poser plein de question. Seulement leur efficacité est telles, que Tetravaal croule sous les commandes. Le créateur des Scouts (nom des robots flics) cherche quand à lui à créer une intelligence artificielle parfaite. Pendant ce temps, une bande de... et merde, pardon du terme, voyous voit leur livraison de came mal tourner, et alors qu'ils rendent des comptes au gros boss Hippo (de l'animal, pas la chaîne de restaurant), seulement les Scouts font une descente en même temps. Pfiou, en fait je vous raconte le film là, pas bien, donc regardons la bande annonce de ce film, en VF alors que j'ai vu ce dernier en VOST, mais passons, on se revoit après les enfants.
Bande annonce VF, vidéo de SonyPicturesFr.
Donc, euh, on découvre aussi le malchanceux Scout 22, qui n'arrête pas se faire défoncer, et là, durant cette descente, il se prend une roquette, fusionnant sa batterie avec son châssis, du coup, le créateur des Scouts, Deon, l'envoie au rebut. Seulement durant la nuit, le développeur accède au Saint Graal, son I.A. est prête, mais rien pour la tester, il pense alors au Scout 22, et demande l'autorisation à la patronne (Sigourney Weaver) qui refuse, du coup il va "enlever" la carcasse du Scout 22. Oh, j'oubliais, il y a Vincent qui veut imposer sa vision des robots de combat, avec son Moose (Orignal) de 3.5 mètres de haut, sans aucune I.A. en lui, contraint d'être dirigé par un opérateur là où les Scouts sont autonomes. Forcément il est jaloux du succès de Dean. Bon, mais pour l'instant on voit Dean, qui se fait kidnapper par les voyous du début, qui veulent la zappette pour désactiver les Scouts afin de faire leur braquage tranquillou pour rembourser le taré Hippo. C'est compliqué, enfin, plus mal raconté que complexe, je vous assure, tout ça pour vous dire que Dean va tester son I.A. sur Scout 22, désormais nommé CHAPPiE par sa "mère", et qu'au début il ne sait rien, tel un nouveau né, il va donc apprendre la vie via Ninja le gangsta, Amerika l'ancien bad boy de L.A., et Yolandi la femme de Ninja. Il va ainsi évoluer dans cet univers sombre, alors que Dean lui apportera (en essayant d'esquiver Ninja) une dose d'art, telle la peinture, et essaiera de lui apprendre les bonnes manières.
Mmmmh, mon résumé pue du derche, je ne suis pas un bon conteur, mais sans tergiverser, ce film est juste exceptionnel. J'avais surkiffer District 9, une tarte à l'époque, et je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que Elysium c'est du caca en boîte, j'avais bien aimé aussi. D'ailleurs on sent le lien entre les films, via l'esthétique, le côté S-F, les personnages rebuts de la société, vivant dans un taudis. Ceci sera confirmé dans les bonus, où le réalisateur/co-scénariste nous parlera de la fin de sa trilogie.
Le plus grand intérêt du film réside dans l'apprentissage de CHAPPiE, pris entre 2 mondes, celui de la rue avec Ninja, Amerika et Yolandi, et le monde plus tranquille de Dean. Ce côté "je suis un enfant" rend certaine réaction hilarante, comme quand il apprend à s'exprimer comme un gangsta et qu'il répète à son créateur les insanités apprises le jour même. Mais c'est surtout la sensibilité apporté par sa "mère" (Yolandi) qui va permettre au robot d'acquérir plus rapidement une "âme". Une des seules partie pouvant rebuter, quand Yolandi lui apprend la notion de mort et d'âme, ceci prendra tout son sens sur la fin, avec le transfert de conscience. Autre gros défaut du film, le placement de produit même pas dissimulé, Sony produit et distribue le film, et cela se voit, des PS4 en veux tu en voilà, des Sony Vaio de partout, sans parler des télés, oki, c'est le jeu Lucette, mais les pro Crosoft se moqueront, et les gars normaux (ou filles hein, mais pas filles comme moi parce que... je m'égare pardon) relèveront le truc comme un défaut, mais pas méchant quoi. Et voilà, nous avons fait le tour des défauts, oui, ce film est excellent, que j'aimerai en voir plus souvent de ce genre là, putain le pied. On a tout, de l'émotion, de l'action, un message sans être pour autant une critique de la société, sans jugement. L'idée du livre le mouton noir est juste excellente et fait un beau parallèle avec la bande je trouve.
Les réactions "cool" sont très touchantes, et que dire de l'immense boulot de Sharlto Copley qui donne vie à ce robot, le rendant humain. Les effets spéciaux parfaitement intégrés vous feront oublier qu'ils sont là, et comme dit précédemment les scènes d'action sont haletantes et sublimes. Que dire de ce final étouffant, genre je n'avais pas réagis devant un film depuis une éternité, certain(e)s bougon(ne)s trouveront la fin pas bien car.... bon, je ne spoil pas, mais je comprends que la fin puisse ne pas satisfaire. Perso j'ai adoré.
Que dire aussi de la réalisation parfaitement lisible, et du scénario pas si con qu'un film AAA peut laisser envisager. En plus, les acteurs sont excellents, que demander de plus. Grosse surprise, le groupe Die Antwoord, jouant un couple de voyou, de brigand, de sacripant, à l'écran, emmènent leur univers décalé, ils explosent l'écran, et Ninja, que l'on déteste pour ses réactions envers CHAPPiE dégage pourtant de l'empathie, tellement on sent que si il fait ça, c'est pour le bien de son groupe. Empathie, voilà un mot qui reviendra souvent, on en ressent énormément pour le robot mais aussi pour les différents personnages, sauf Vincent (Hugh Jackman) qui joue le connard de service, et Hippo le fou du coin. La dernière demie heure part en couille avec de l'action à tout va, de nombreuse mort, et on se posera de grosse question sur où veut en venir le réalisateur. Pourtant tout se termine naturellement, et la fin alternative proposée en bonus me paraissait plus logique, du moins c'est celle que j'avais imaginé lors du transfert, mais il est vrai qu'elle fonctionne moins que celle finalement choisie.
De toute façon, pas la peine d'en parler pendant mille ans, ce film est un INDISPENSABLE, superbe mélange entre leçon de vie (sans être niais façon Disney), action, émotion et questionnement sur le libre arbitre et l'I.A., il vous faut voir ces 2 heures superbes, passant incroyablement vite, en plus il y a la dose d'humour qui va bien, un immense film à voir et à posséder même.
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