Little Miss Sunshine

Little miss sunshine en DVD.

Ce genre de semaine spéciale excellents films est là pour vous causer de film qui m'ont marqué, certains sont connus, d'autres moins, il y a aussi des films dont on se demande ce qu'ils peuvent avoir de si bien, surtout que souvent le premier contact avec l'œuvre est l'affiche. Pour Little Miss Sunshine, toute jaune et avec un Combi Volkswagen, il est difficile d'imaginer de quoi va parler ce film.

Surtout que si l'on se penche un peu sur le pitch, ça ne donne pas envie. Nous suivons une famille normale, qui accueille Frank, le frère de Sheryl, la mère de la famille, qui a fait une tentative de suicide, oui, déjà c'est pas la joie, mais un évènement va engager tout ce petit monde dans un road movie un peu fou, Olive, 7 ans, se retrouve par un concours de circonstance, sélectionnée pour Little Miss Sunshine, un évènement style concours de beauté pour petite fille. Il va leur falloir traverser le Nouveau Mexique pour aller en Californie afin d'y participer, soit 1300 Kms. Partent le père, la mère, le fils, la fille, le grand-père paternel et donc Frank, l'oncle. Mais avant tout bande annonce.

Bande annonce VF, vidéo de FoxInternationalHEFR.

Dire que j'ai osé hésiter à le revoir, de peur de perdre l'émotion qui procure ce film, quelle erreur j'ai failli commettre. Sortie en 2006, co-réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faris, nosu sommes en face d'une œuvre marquante du cinéma indépendant. La justesse du ton employé avec l'oncle suicidaire au début, et cette scène surréaliste où Frank (Steve Carell dans un rôle où on ne l'attend pas) explique à Olive (l'exceptionnelle Abigail Breslin) pourquoi. Et là on sent que les personnages sont des gros poissards de la vie, car Frank n'est qu'une petite partie des problèmes de la famille. Richard (Greg Kinnear) est persuadé de tenir une méthode pour réussir qui se vendra à des milliers voir des millions d'exemplaires, Sheryl (Toni Collette) elle se retrouve à gérer ce joyeux bordel, elle semble la plus stable, la plus logique de la famille. Dwayne (Paul Dano) est un ado de 15 ans qui rêve de piloter des Jets, il a ainsi fait vœux de silence depuis 9 mois jusqu'à ce qu'il est accompli son rêve. Il ne s'exprime qu'avec des gestes ou à l'aide d'un calepin. Olive rêve, quant à elle, d'être miss America, alors qu'avec ses grandes lunettes et ses habits, elle semble en être loin. Enfin, il y a le grand père, Edwin (Alan Arkin), viré de la maison de retraite dans laquelle il résidait pour possession d'héroïne, il a en effet décidé de vivre à fond sa fin de vie, en baisant et sniffant un max, comme il le dit "moi je suis vieux je peux". C'est lui qui entraîne Olive pour son spectacle.

En très peu de temps, les réalisateurs arrivent à nous faire connaître tout le monde, et pire, à tous les rendre sympathiques, on ressent une empathie pour chacun des personnages, quoique le père de famille est un peu énervant avec ses "il ne faut pas être perdant, seul les battants gagnent", je vous raconte pas la tension qu'il subsiste entre l'oncle et le père. Seulement tout ça s'estompe avec l'idée que la jeune fille puisse participer à Little Miss Sunshine. Voilà ainsi tout le monde sur la route.

Il y cette scène très belle lors du petit déj', durant laquelle Richard fait remarquer à Olive que les miss ne sont pas grosses et que manger de la glace rend grosse. Lorsque sa glace arrive, elle ne veut pas y toucher, le reste de la famille s'occupe de lui faire envie de façon brillante et c'est ce genre de petite scène touchante auxquelles nous aurons droit en grande partie du film.

Juste après le Combi tombe en panne d'embrayage, de conception européenne, il possède une boîte mécanique et non pas automatique comme la plupart des véhicule étasuniens. Ceci nous montre ainsi le pourquoi de l'affiche du film, tout le monde se retrouve à devoir pousser la camionnette pour reprendre la route, dans une sorte de relais, scène qui interviendra plusieurs fois.

L'éditeur ou producteur ou chais pas quoi, ne répondant pas à ses appels, et après s'être engueulé avec sa femme, Richard part, en mobylette, voir Stan Grossman, pour savoir. Il y repartira déçu, son livre n'a pas accroché les dirigeants de la maison d'édition, ou s'est mal vendu, j'ai pas fait super gaffe j'avoue, et voilà les promesses d'une vie meilleure compromise, ce qui dépitera Sheryl. Pire, le lendemain un évènement tragique surviendra, ajoutant encore plus de désespoir pour la famille. La scène de l'hôpital avec le docteur tout calme qui annonce la nouvelle puis gueule "Liiindaaaaaaaaa" pour remplir les papiers montre un certain manque d'humanité, pire, cette Linda va même dire à Richard "il y a d'autres personnes qui meurent dans cette hôpital" sans aucune compassion, même feinte....

Je vous passe les autres évènements, ce serait trop en dire je pense, pour arriver au concours (oui, je spoil, ils y arrivent, mais à quelle prix), et là c'est la critique ouverte de ces concours de filles qui intervient, fini le road movie de poissard, on entre dans l'univers assez nauséabond de ce genre d'évènement, avec des filles de 6-7 ans, habillées, maquillées et prenant des poses comme des jeunes femmes de 18-20 ans, comme des mannequin même. Olive détonne dans cette univers, c'est pourtant celle qui est le plus naturel. Ah, que dire aussi de cette question qu'elle pose à Miss America "tu manges des glaces?" et la réponse parfaite de la miss qui redonne du baume au cœur de la petite fille.

Nous entrons donc dans la scène finale, avec le spectacle de talent, la performance d'Olive montrera toute la perversité du grand père, un spectacle de strip tease (ne paniquez pas c'est très bien conçu et Olive ne finie pas nue....) avec des poses lascives, et même un Lion à la fin. Voir l'organisatrice s'offusquer, courir de partout pour arrêter ce spectacle lamentable, mais surtout voir la famille, qui au lieu de l'arrêter va en venir même à participer, comme un exutoire des nombreux soucis accumulés, chacun se libérera durant cette scène qui vous arrachera une larmichette, c'est obligé.... oh merde, je vous ai spoilé la fin, désolé....

On notera la présence de Bryan Cranston (Breaking Bad, Malcolm, Godzilla 2014) mais aussi de Mary Lynn Rajskub (Chloé dans la série 24), ainsi que Dean Norris (Under the dome, Breaking Bad), difficilement reconnaissables, ils font pourtant une courte apparition dans le film.

Vous vous ne doutez, si je parle de ce film c'est que c'est une bombe, mais plus que ça, c'est un hymne à la vie, très bien réalisé, superbement bien écrit et interprété, ce film fait partie de cette catégorie film émouvant, drôle, sans pour autant chercher à obligatoirement faire pleurer ou en sortant des blagues merdiques, non, ici le ton est juste, et on suit avec un bonheur cette famille à travers ce voyage qui va les faire revivre alors qu'ils sont au fond du gouffre. Un superbe film, à voir, revoir et à posséder obligatoirement.

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