Cultivons la curiosité
Le cinéma asiatique n'est clairement pas en reste en terme de film culte et de pépite du cinéma, et je ne parle pas des productions japonaises ou chinoises (en incluant Hong Kong), on connaissait Ong Bak, péloche euh, thaïlandaise, merci wikipédia, mais restant dans l'idée qu'un/e européen/ne se fait du cinéma chinois, ou en général asiatique, de la tatane dans la gueule, oui, on pourra parler de Bollywood, deuxième producteur mondial derrière la nation à Barack Obama, mais elles sont assez minoritaires en France.
La même année que Ong Bak (2003 donc), sort une adaptation d'un manga (de Nobuaki Minegishi et Garon Tsuchiya, la bise à wikipédia tout ça), réalisée écrite par Park Chan-Wook et durant 2 heures. Old Boy fait parti de la trilogie de ce réalisateur concernant la vengeance, façon Orangina rouge quoi. Mais regardons une vidéo.
Bande annonce (ou pas en fait), vidéo de Célia Lala.
Euh donc, autant en anglais, en espagnol, voir même en japonais, j'arrive à saisir quelques mots, autant regarder un film en coréen, c'est délicat. Entre lire les noms dont nous n'avons pas l'habitude (Oh Dae-Su, Lee Woo-Jin, heureusement Mido sauve mon cerveau ^^), pas évident, de plus, dans mes souvenirs, la VF n'est pas siiii pourrie, mais il est évident que pour l'émotion et la justesse du jeu, la VO est supérieure, mais bon...
Ah, l'histoire, Oh Dae-Su a un peu trop bu, du coup il est arrêté, jusqu'à ce que son ami de lycée vienne le chercher, en plus aujourd'hui c'est l'annif' de sa fille de 4 ans, mince quoi, il va louper ça... et pour le louper, il va le rater, alors que son ami papote avec la fille de Oh Dae-Su, ce dernier disparaît, et voilà comment en 5 minutes on pose un personnage qui va passer 15 ans de sa vie enfermé dans une prison en forme d'appartement, nous assisterons à la tentative du héros de ne pas sombrer, d'essayer de comprendre ce qu'il lui arrive, de chercher d'éventuels commanditaires, et ira même jusqu'à écrire tous ses péchés. Un passage marrant, quand il reçoit 3 baguettes au lieu de deux "je me suis dit que le monsieur d'à côté allait avoir du mal à manger avec une seule baguette", cette ustensile lui servira, patiemment, à s'évader. Lui offrant un espoir de sortie, afin d'assouvir sa vengeance. Le plus important étant de savoir pourquoi?
Il se trouve que c'est au moment où il voit l'extérieur, sans pouvoir sortir pour autant, qu'il sera libéré (délivrééééééééééé), et là il essaiera, en vain, de sauver un homme du suicide, une personne qui l'aidera à expulser tout ce qui lui est arrivé jusque là, vu qu'au moment d'échanger leurs expériences, Oh Dae-Su s'en va.
Il rencontrera une jeune femme, qui va l'aider dans sa quête de vengeance. Dès lors notre héros va chercher à comprendre qui lui a fait ça, et pourquoi. Son enquête avançant à grand pas, il se rendra compte que c'est un évènement de sa jeunesse qui aura poussé un homme à l'emprisonner pendant 15 ans, et ce pour assouvir lui aussi une vengeance. Hop là, on s'arrête là hein, le twist final perforant les anus. N'en révélons pas trop et voyons voir pourquoi ce film est culte.
Ouch, je me mets une pression alors que je ne suis pas critique ciné. Déjà, c'est très bien réalisé, et Park Chan-Wook ayant aussi écrit le scénario, il maîtrise son œuvre à la perfection, nous montrant la banalité du personnage au début, sa souffrance d'être enfermé, avant qu'il trouve pour but la vengeance, et son côté paumé de sa sortie, pour arriver à engager son enquête, brillamment menée soit dit au passage. Il retrouvera son commanditaire, et les face-à-face entre eux sont très bien fait, et passionnant.
Le mouton lambda de téléspectateur dira que la scène, en plan séquence, du combat au marteau fait son effet, voir l'intérêt du film. Cette scène est spectaculaire, un sens du timing et de la chorégraphie ahurissant, une violence d'une intensité impressionnante, pourtant ce n'est qu'une partie de ce film et le réduire à ça, ou pire, le voir pour cette scène, est stupide. C'est le revirement final, avec la résolution de l'enquête certes, mais surtout la vengeance de Lee Woo-Jin rend certaines scènes passées horribles, limite nauséabondes. À l'instar d'un Sixième sens, revoir le film est un plaisir, même en connaissant la fin, je dirai même que c'est pire.
Les acteurs sont juste excellents, Yu Ji-Tae possède ce charisme, ce flegme presque, comme Tarantino les adore, oui, j'ai eu l'impression que Lee Woo-Jin était sorti d'un film de Tarantino, l'envie d'être toujours propre, toujours classe, ne pas avoir peur de la mort (il y a une raison à ça), le fait qu'il est atteint son objectif à la fin et se retrouve mort de rire devant la réaction de Oh Dae-Su, pfiou, un antagoniste des plus impressionnants que j'ai pu voir jusqu'alors. Choi Min-Sik n'est pas en reste, portant le film sur ses épaules, il est exceptionnel lui aussi.
Preuve que le cinéma sud-coréen possède des talents multiples, ce film et de toute façon à avoir vu au moins une fois, pour ne pas dire deux, et même carrément indispensable dans toute bonne DVDthèque, une maîtrise totale de la réalisation, une écriture brillante, des acteurs au top, en plus nous avons droit à une scène d'action impressionnante, mais c'est surtout la fin qui marquera les esprits, du très très grand art, un must donc.
@+
Ainsi s'achève la deuxième semaine spéciale cinéma culte à mes yeux, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, sur Facebook, Twitter ou en commentant les chroniques, rendez-vous dans 3 mois pour 6 nouveaux films m'ayant marqués.