Cultivons la curiosité
Alors je ne sais pas si ce film est connu ou pas, mais j'avais lu des articles dans le magazine Mad Movies et le truc semblait plus que bon. Et pourtant, quand on lit le pitch (et non Peach, ou le truc qui se mange aussi, le truc ultra chimique, Pitch aussi je crois), on peut avoir peur, pourquoi aller lire le résumé alors que seule la présence de Ryan Reynolds, le beau gosse qui fait mouiller les femmes (j'espère que c'est pas trop sexiste comme réflexion.... en fait ça l'est carrément trop, pardon mesdames et mesdemoiselles), et qui n'est pas réputé pour ses grands rôles. On se souvient du pet à l'ail de Blade Trinity. Et pourtant, alors que ça devrait faire peur, surtout en sachant que l'on ne va voir que l'acteur pendant 90 minutes, le seul apparaissant à l'écran, et bien voici le film qui m'a fait changer d'avis, allant même jusqu'à me faire regarder Green Lantern qui sortira l'année suivante, c'est dire. Mais parlons plutôt de l'histoire. Casse gueule à souhait, c'est un huis clos qui va vous rendre claustrophobe, un homme enterré dans un cercueil, non, un homme dans un cercueil enterré, là, mieux, un briquet, un téléphone, de quoi s'éclairer, un couteau et un mot, voilà, stout, pourquoi est il là? C'est un civil américain travaillant pour CRT, euh une société privée qui fourni de la main d'œuvre donc. Paul Conroy est un simple chauffeur de camion, qui a vu son convoi attaqué par des irakiens (oui c'est en Irak en 2006, même si le filme st sorti en 2010) et qui se retrouve sous terre dans le but que ses ravisseurs obtiennent une rançon. En sachant que l'on ne sort jamais du cercueil, vous imaginez la qualité de la réalisation pour être dans cette semaine spéciale film culte sur ASHOU? Bon, en même temps j'ai bien fait Flash Gordon aussi, mais c'était pour raison personnelle quoi, là je vous assure que nous sommes face à un immense film et un immense acteur. Bande annonce en VOST car j'ai vu ce film ainsi.
Bande annonce VOST, vidéo de The DVD Planet.com.
Rodrigo Cortés est à la réalisation de ce projet casse gueule et s'en sort de façon parfaite. Multipliant les angles de caméra, il ira même jusqu'à proposer des mouvements complétement barge, comme ce 360° sans coupes impressionnant, ou alors comme quand la caméra se "retourne" dans le confinement du cercueil. Impressionnant.
Là, vous vous dites, 1h30? Mais y'a le temps de pioncer. Meuh non être de peu de foi, si le scénario ne casse pas des pattes imaginaires à un pauvre canard qui n'a rien demandé, le jeu d'acteur et la qualité de réalisation garde le téléspectateur en haleine, comme le fait, part exemple, que les premiers mots prononcés arrivent vers la dixième minute, avec un plan noir durant 2 minutes au début, avant d'entendre bouger, histoire de se mettre dans l'ambiance. De plus des astuces sont trouvées pour la lumière, qui changera, au début le zipo, la lumière du téléphone, des tubes fluorescents et la lampe qui éclaire blanc ou rouge. De plus des effets sont employés, comme quand la caméra s'élève laissant le personnage à la limite de la panique.
On constate la panique pouvant se créer pour le personnage qui n'arrive pas à joindre sa femme, qui en plus se retrouve avec un irakien qui demande des dollars pour venir le sauver, un rançon quoi, et une administration américaine un peu lourde à se mettre en route. Cherchant à contacter le FBI, la CRT, sa famille, dans un moment de peur extrême, sentant sa fin proche, il appellera sa mère, atteinte d'Alzheimer, pour un adieu émouvant.
De plus le danger reste présent, même sous terre, quand, je spoil, un gentil petit serpent tout mignon débarque d'on ne sait où, en fait on le voit quand il fuit entre 2 planches, ce qui ne rassure pas du tout Conroy. Mais l'on oublie le manque d'oxygène, c'est surtout ce qui se passe dehors qui est le plus dangereux, en effet, on le découvre plus tard, l'armée américaine va bombarder la ville, provocant une "entrée" de terre dans un lieu déjà tout petit. C'est avec une légèreté hallucinante que son interlocuteur lui dira "des F16 bombardent la zone", oui merci, on le savait vu que ça a failli tuer Conroy.
Que dire aussi, plus tôt, de cette amie à qui il passe un coup de fil et qui vague à sa petite vie tranquille "oui, mais j'allais sortir", ce qui provoque un coup de stress chez notre "héros" qui engueule son amie, cette dernière ne trouvera rien de mieux que de raccrocher. D'ailleurs quand il arrivera à retrouver son sang froid et à la rappeler, avant de raccrocher il lancera un "salope".
Mais le plus ironique c'est l'administration, avec des personnes ne semblant pas croire ce qu'il dit, allant même jusqu'à lui demander son numéro de sécurité sociale, on perçoit aisément la différence de situation entre la panique en Irak et la tranquillité d'un bureau étasunien. Ou pire, et nous le serons qu'en toute fin de film, le fait que sa femme ait oublié son téléphone, des petits détails montrant l'insouciance dont nos vies planquées font preuves.... mmmh pas très français mais vous voyez l'idée.
Malheureusement, je ne dirai rien sur la fin, que j'estime juste parfaite, mais vous verrez par vous même, la conversation incroyable et le ton prit au téléphone, enfin bon, vous verrez.
Alors, je vais déjà conclure mais sinon j'en révélerai trop, oui, au point de vue du déroulement, on peut chipoter certains points, genre il capte puis il capte plus, genre l'oxygène ne se raréfie pas tant que cela, genre il arrive tranquillement à se rappeler des numéros de téléphone, de comme par hasard il a un crayon pour écrire les numéros qu'on lui donne, le plus gros étant de voir un serpent arriver peinard, mais dans le film, ça passe super bien. La tension monte et le téléspectateur est durant 1h30 sur les nerfs, avec parfois une difficulté pour respirer, impressionnant quoi, le tour de force étant de tenir en haleine dans un lieu merdique (un cercueil fait de planches simples), tout en étant dynamique dans les changements plans sans jamais perdre le téléspectateur. Un film asphyxiant, porté par un Ryan Reynolds immense et réalisé avec un talent monstrueux, un film à voir absolument!
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