Cultivons la curiosité
Purée de petits pois, le Palmashow (Davis Marsais & Grégoire Ludig) tentent l'expérience cinématographique. En apprenant la nouvelle, j'ai tout de suite pensé à La tour Montparnasse infernale de Éric & Ramzy, Les trois frères des Inconnus ou La cité de la peur de Les nuls, bon, RRRrrrr! des Robins des bois dans une moindre mesure. Leurs sketchs étant très drôles, c'est avec enthousiasme que je vit le premier trailer de ce La folle histoire du Palma.... euh de Max & Léon, woooh le lapsus, qui s'avérera révélateur ou pas. Bon, un premier trailer pas terrible, pas vraiment drôle, dans lequel on constate que Max & Léon sont 2 tirs au flanc qui ne veulent pas aller à la guerre (l'histoire se déroule entre 1939 et 1944). Oui bon, ne jugeons pas un film sur 2 minutes d'extraits voyons. Mon problème est que, plus je regarde la bande annonce, plus je pense que ce film sera mauvais. On connait les méthodes des studios de cinéma, surtout les français concernant les comédies, qui consiste à balancer le meilleur des blagues dans les 2 minutes sensées créer l'envie chez le futur spectateur. Je pense à Agent 00 avec Éric & Ramzy, qui balançait la seule blague hilarante du film (le coup de l'exercice avec la voiture). Donc c'est, après réflexion, avec plus d'appréhension que de joie que je me rends au cinéma pour voir si le Palmashow est arrivé à la hauteur de leurs aînés, ou au contraire si ils nous ont sorti une énième comédie française merdique à la Camping ou Les Tuche (je cite ces deux séries de films, mais il en existe bien d'autre). Petite vidéo et on y revient.
Vidéo de FilmsActu.
Donc le film est disponible dans les salles obscures depuis le 1er novembre 2016 (ou le 2 en fonction des lieux), réalisé par Jonathan Barré, bien connu des fans du Palmashow, car c'est lui qui réalise les sketchs du duo de comique. Donc on débute le film par 1943, un bar de Mâcon, 2 officiers nazis pénètrent dans l'établissement, très vite on constate que ce sont 2 français, qui plus est des locaux, les incapables Max & Léon, amis de toujours et branleurs invétérés de la région. L'un est dragueur mais n'arrive à coucher qu'avec des filles pas très jolies, l'autre est d'une maladresse effrayante. Pourquoi l'un et l'autre? Déjà que je n'arrive pas à savoir lequel est David et lequel est Grégoire, pour Max & Léon, c'est la même chose, car nous touchons là le gros défaut du film, les personnages principaux ne sont jamais attachants, résultat je n'ai même pas pris la peine de chercher à piger qui est Max et qui est Léon. Bon, je dois être un peu stupide, je crois que Léon est le beau gosse, les muscles, alors que Max est le maladroit, le cerveau. Ceci sans en être sur. Donc c'est sous la menace des clients armés du bar que nos deux compères vont raconter leur folle histoire.
Il y a ce passage bien conçu, durant lequel on voit deux orphelins grandir et se lier d'une amitié forte. La chute de cette scène est, pour le coup, bien pensée. Ensuite on en apprend un peu plus sur Max et Léon, 2 glands de Mâcon ne pensant qu'à ne rien foutre, boire des canons et être tranquilles. Ils ne sont pas aimés dans la région, seul Michel (Dominique Pinon), viendra leur dire au revoir quand ils partiront pour la guerre. Dès lors ce sera situations rocambolesques, et croyez moi le terme n'est pas usurpé, et voyage à tout va. Dans une France en guerre, les mecs arrivent à passer outre les barrages allemands, ils arrivent à rejoindre l'Angleterre avant d'être envoyé en Syrie (très bonne blague de la B.A., "nous tout ce qui est charpente..."), tout ceci après s'être échappé d'un camp de prisonnier allemand quand même. Avec une scène façon comédie musicale surréaliste mais bien fichue.
En plus de ne pas s'attacher aux personnages, l'humour est parfois loupé, je pense au film de propagande dans lequel Mr Poulpe (ça commence mal) reprend le sketch du Palmashow (dans lequel il jouait déjà) mais version nazi, avec le coup de la pièce de 2 euros qui, perso, ne passe pas. Oki, humour tout ça, mais c'est hyper mal amené et je trouve ce film, même si il dénonce la déportation, absolument pas drôle. Pourtant les affiches étaient bien fichues. Et c'est ça qui dérange, l'humour est en dent de scie, un coup franchement bon, un coup complétement foiré. Résultat on passe autant de temps à trouver ça affligeant qu'à sourire (ou parfois rire). Le coup du placard avec le chien et le chat, dans la bande annonce en on voit un bout, mais c'est très bien réalisé là, très drôle, avec un dénouement abrupt et surprenant. Voilà pour la scène drôle, plus tard on aura droit à nos deux compères en train de se promener dans une France en guerre, avec une croix gammée se dessinant sur la carte, sans compter sur les explications du pourquoi ils retournent sur le front "ah mais euh, je voulais voir si ils étaient toujours là", là, par exemple, ce n'est absolument pas drôle, c'est même affligeant. Et bien voilà, c'est ça ce film, un coup on se marre, et aussitôt après on trouve le truc affligeant.
Ah, en bonnes choses, il y a les guests, je ne me remets pas, mais pas du tout, de la présence de Jonathan Cohen, que je connais pour son personnage de Serge le mytho dans la mini série Bloqués (avec Orelsan et Gringe, soit les Casseurs Flowter et en partie écrite par Kyan Khojandi de Bref), un personnage aimant baisser le pantalon et montrer son slip, alors que celui joué par Kyan est plus réticent. Ou alors ce trio qui ne sera pas longtemps présent, Florence Foresti, Alban Lenoir et Simon Astier, avec une histoire de belette absolument hilarante. Et j'en passe, wooh, non, n'oublions pas Christophe Lambert qui jouera de son rire bizarre, et qui est la lueur du début du film. Les fans du Palmashow retrouveront des acteurs connus, jouant souvent dans les sketchs du duo. Julien Pestel en tête, jouant pour le coup un personnage détestable, qui mettra 10 ans à mourir (scène pénible soit dit au passage). Ou encore Thomas VDB. Et à ce propos, on ne peut pas dire que ce soit mal joué, Grégoire et David jouent comme ils ont l'habitude, certes c'est simple, mais par exemple quant il presse son compère de trouver une solution pour se faire réformer (visible dans la B.A.), "Max mouline un peu... oui oui oui oui oui oui", une interprétation simple, mais dans la continuité de ce qu'ils font pour leurs sketchs, nous sommes donc en terrain connu. Dominique Pichon est excellent, tout comme Bernard Farcy, qui nous gratifiera d'un personnage capable de retourner sa veste en fonction du vent, mais aussi d'un jeu de mot (Vichy Célestin) bien pensé.
On retrouve aussi, si on y regarde bien, une analyse visant méchamment les publicitaires, quand il s'agit de faire la propagande nazie, avec des affiches pour le coup très drôles, certes Poney (regardez à nouveau la B.A. pour piger) est stéréotypé, mais il fait parti des rares personnages attachants, sachant que c'est Sara, la petite fille juive, qui est la plus attachante. Et c'est là le problème. Je ne suis pas arrivé à aimer ces personnages, Max est trop maladroit, Léon est un Don Juan raté, et les deux sont de purs anti héros, ne pensant qu'à fuir, et qui se découvriront un certain courage sur la fin, mais sans pour autant arriver à nous faire craindre ce qui va leur arriver par la suite. C'est comme pour Alice, le personnage féminin fort, mais qui semble avoir été écrit par un mec, oui, on a du mal à piger les femmes, mais de là à lui faire avoir un attrait pour Léon alors qu'elle déteste tout ce qu'il représente, ça montre une image bizarre de la femme, surtout que c'est un personnage très fort mais qui est raté.
Oui, je suis mitigé. En fait je m'attendais à un truc vraiment mauvais, et non, ce n'est pas la catastrophe à laquelle j'avais pensé, il y a de bonnes blagues, on se marre par moment, mais sans jamais arriver à s'impliquer dans le récit, les personnages principaux ne sont pas attachants, et on a du mal à croire ce qu'il se passe sous nos yeux. Par moment c'est drôle, mais d'autres scènes sont pitoyables. Une sorte de montagnes russes humoristiques si vous préférez. Le film n'est pas mauvais, il est juste bof, ou pas terrible, c'est ce que je me suis dit en sortant de la séance, puis finalement, les 1h37 sont passées assez vite. Alors non, je ne change pas mon avis, je n'aime pas ce film, sans le détester non plus, c'est juste un film moyen, bof, qui possède de grands moments bien marrant, mais qui n'est pas assez régulier pour rester impérissable, dommage, c'est une arrivée ratée donc. Nous sommes plus en face d'une Folle soirée du Palmashow avec un gros budget, qu'en face d'un film. Pire, les Folles soirées sont plus drôles que ce film que je ne peux pas vous recommander, sauf si vous aimez les comédies françaises que je trouve pas drôle, comme les Brice de Nice, Camping, Les Tuche, Les Profs, Bienvenue chez les Ch'tis etc... Nous ne sommes pas au niveau d'un des films que j'ai cité en introduction, mais nous restons au dessus d'un étron comme La tour 2 contrôle infernale, un film moyen quoi. Je n'ai ni aimé, ni détesté. À réserver aux fans de comédies franchouillardes.
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