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Cultivons la curiosité

Shinjuku Incident

Le DVD.

Le DVD.

Ayé, nous touchons au but, ce mois assez spécial et partant d'une idée un peu dingue s'achève. Oui, j'aurai bouffé du Jackie Chan à toutes les sauces (le premier qui dit "piquantes" ou "soja" il sort), j'aurai vu du bon, du moins bon, de l'excellent, et de la bouse, ce qui montre bien que je ne suis pas un fan aussi aveugle que cela. Pour la première fois j'aurai vu pas mal de film en chinois, mandarin ou cantonais, je l'ignore, je n'ai pas l'oreille pour ça, et je peux dire qu'à travers les 31 films et 1 documentaire, j'ai fait un petit tour sympathique avec le natif de Hong-Kong. On aura vu que le mec est balèze en cascade, sait réaliser comme il faut malgré son apprentissage sur le tas, et qu'au final il ne démérite pas son Oscar (ou Academy Award) d'honneur obtenu en novembre 2016 (ce qui a provoqué, en ce mois de son 63ème anniversaire, cette idée d'un mois lui étant consacré sur ASHOU). Si vous êtes dans la trentaine comme moi, vous avez forcément vu un de ses films à la télé quand les chaînes ne dépassaient pas 2 chiffres, la bonne époque diront certains, oui, enfin bon, c'était l'époque du 4/3, de la stéréo de la VF imposée et de la qualité VHS dégueulasse les enfants, je préfère aujourd'hui quand même. Et donc, parce qu'il faut bien finir ce mois, si j'avais commencé par le film le plus ancien de ma collection, L'Impitoyable de 1976, c'est logiquement que je finis par le plus récent, Shinjuku Incident de 2009. Bon, j'avoue, c'est de la triche, vu que grâce à Inod j'avais pu voir Chinese Zodiac de 2012, mais je ne l'ai pas (encore) en DVD, dans ce cas vous pouvez me balancer "ouais mais tu as Kung Fu Panda 3 de 2016", euh, primo comment le savez vous, et deuxio j'ai pas euh envie de continuer les Kung Fu Panda devant le peu d'implication de l'acteur dans le premier film. Et tout d'abord je fais comme je veux. Allez, sérieusement, voilà Shinjuku Incident, réalisé par Derek Yee, et ce film est juste le rôle de la vie de Jackie Chan. Bande annonce.

Vidéo de Cinéma(s) à la demande.

Car comme pourrait le décrire certain(e)s bloggeurs(ses) lumineux(ses), Jackie Chan joue le rôle de sa vie. Je sais, ceci est une blague privée ou private joke, que peu de monde pigera, mais peu importe. Ce que vous devez retenir c'est que pour une fois, le mec il joue parfaitement bien. Oui, dans The Myth je l'avais trouvé bon (je ne me rappelle plus si je vous l'ai dit), mais je me souviens du catastrophiquement risible First Mission, où l'on sentais que malgré son enfance rude à l'Opéra de Chine ou un truc du genre, ben on sentait que malgré ça, il était plus balèze en acrobaties qu'en jeu d'acteur. Mais parlons de l'histoire, avec mon talent à vous raconter ça, on n'est pas dans la merde.

Jackie Chan interprète Tête dure, ne me demandé pas le nom chinois original, je le pige pas, donc, Tête dure va entrer illégalement au Japon, merde je voulais dire clandestinement c'était plus classe, raté, et le film débute par l'échou.... euh, échouage? Ah oui, échouage ça passe, oki, donc l'échouage de son bateau sur une côté japonaise. Bon le mec n'est pas seul hein, il y a plein de chinois, et là, soit je suis con, soit j'ai pioncé, soit ce n'est pas dit, mais je n'ai compris qu'à la fin que nous étions dans les années 90 où une forte vague d'immigration clandestine a eu lieu au Japon, essentiellement des migrants chinois. Donc, pourquoi donc avoir pris autant de risque pour se faire pourchasser par la police? À l'aide d'un joli flashback, on pigera que Tête dure allait se marier avec Xiu Xiu, seulement elle rêvait de rendre visite à sa tata au Japon, notre personnage principal lui dit de vivre son rêve et de revenir au plus vite. Bon, la meuf elle reviendra jamais et du coup le mec il va la chercher mais en entrant de façon pas très légale.

Au début c'est la galère qui prédomine, dans un Japon que l'on découvre sale, blindé de prostituées, avec des sans abris, et une police ultra répressive. Tête dure retrouvera Jie, un ancien ami s'étant adapté au Japon, qui va l'aider à trouver des boulots mal payés, toujours avec ce spectre de la police. Là on pense aux films ou séries venant des États-Unis d'Amérique, avec le même soucis qu'ont les mexicains, ceux ci cherchant un boulot pour survivre le matin. C'est alors qu'ils doivent je ne sais pas quoi faire dans les égouts, que la police intervient, avec l'inspecteur Kitano, que, en fuyant, Tête dure sauvera de la noyade. Nous verrons que leurs destins se croiseront à nouveau.

Dès lors il sera question aux chinois de gagner de l'argent par n'importe quel moyen, quitte à tricher au Pachinko, à voler même. C'est en faisant le serveur, que notre héros retrouvera sa fiancée, désormais mariée à Eguchi, un Yakuza de la branche je ne sais plus quoi. Ce qui va frustrer notre héros. Enfin bon, je raconte mal hein. Mais du coup il va encore plus partir dans les magouilles. La petite communauté chinoise le suit, avant que les Yakuzas ne décident qu'ils sont un peu trop gourmand. Merde, c'est pas tout à fait ça, mais en gros Gao, un méchant pas gentil, va détecter un soucis sur une de ses machines de Pachinko, et c'est forcément Jie qui va prendre cher, lui qui pourtant n'est absolument pas doué pour tricher et qui s'était vu offrir un stand de marron par ses amis chinois, afin qu'il gagne sa vie dignement. Ce personnage avait déjà manqué de chance quand, en dragouillant une fille (lycéenne, le mec n'est pas pédo du tout mais bon....), qui est la fille du mec qui gère le quartier pour les Yakuzas, là Jie avait morflé, mais pas autant que quand Gao s'occupera de lui, le dévisageant et prenant une des ses mains.

C'est fou comment je raconte mal, surtout qu'en parallèle on voit une guerre interne chez les Yakuzas, entre Eguchi et le fils de l'autre (j'ai bouffé son nom pardon) qui ne peuvent pas s'encadrer. Eguchi le mari de l'ancienne meuf de Tête dure hein? Vous suivez ou pas? Et donc a un moment, Eguchi échappera à la mort grâce au chinois joué par Jackie Chan, qui fera de lui un homme de main, lui offrant même un quartier. C'est là que ça part encore plus en couille, Tête dure déléguant à ses amis, et cherchant surtout à lancer son business de machines agricoles, la balade en tracteur avec sa nouvelle meuf est hilarante tellement c'est ridicule d'ailleurs. Seulement les immigrés clandestins chinois vont prendre un peu trop goût au pouvoir, revendant de la drogue notamment, le pire étant Jie qui est méconnaissable (Daniel Wu Yanzu est brillant comme acteur), et en fait le film voit une scène finale d'une violence incroyable, avec la volonté du fils de l'autre con, j'ai toujours pas retrouvé son nom, d'assassiner Eguchi, avec l'aval du maître des Yakuzas.

Mwahaha, j'avais annoncé que ce serait la merde à résumer, déjà ici, pas de tatane spectaculaire, les combats sont sobres, violents mais sobres. On assiste à une véritable guerre de clan, les immigrés refusant de se laisser marcher sur les pieds. On constate la haine des japonais envers les chinois, à travers plusieurs scènes. Celle du proprio japonais injuriant les chinois est marquante, avec la nouvelle meuf de Tête dure faisant l'interprète. Car oui, si un connard de français ne pigera pas le quart, on devine que différentes langues sont employées. Les chinois causent un dialecte qui n'est pas du mandarin, comme on peut le constater au début dans les égouts avec le traducteur, et l'inspecteur voit son chinois un peu rouillé aussi, mais il arrivera à se faire comprendre. Les japonais causent, bah japonais. Ce qui créé un truc bizarre par moment, ayant l'habitude d'entendre du japonais via les anime que je regarde, par moment je me dis, ah, on dirait du chinois japonais, avant de constater que c'est bien le langage de Kikkawa You qui est employé. Oui, c'est très raciste ce que je dis, je sais, c'est mon côté français de merde, excusez moi en. On voit aussi une partie du Japon que l'on ne voit pas dans les trucs vendeurs comme les reportages tout mignon que l'on peut voir sur Nolife par exemple. Ici c'est le Japon répressif, avec des politiques employant la langue de bois (voir l'entrevue avec un journaliste retransmise sur un écran géant dans la rue), des japonais haïssant les chinois, mais voulant que tout soit propre, ce qui permet aux clandestins d'avoir un boulot très mal payé. De plus on voit le milieu Yakuza, avec les luttes pour le pouvoir, la violence extrême employée par moment.

Si le scénario paraît foutraque, c'est juste parce que je suis une tanche en conteur. Il est bien ficelé, les personnages sont exceptionnels de réalismes, voilà ce qui choque le plus, ce réalisme. En plus la réalisation est exceptionnelle. Jackie Chan joue incroyablement bien, mais mention spéciale pour Daniel Wu Yanzu quand même. Ce mélange de chinois, de japonais, de taïwanais, argh, on voit ce qu'ont pu ressentir ces migrants dans les années 90. Un petit texte rappelant que l'immigration clandestine de chinois vers le Japon s'est calmée dans les années 2000 avec le développement fulgurant de la Chine, c'est là que j'ai compris que nous étions dans les années 90 en fait. Si le film dure 2 heures, elles passent à une vitesse folle. On reste happé du début à la fin, avec un putain d'évolution des personnages quoi, trouage de cul garantie. Oui, ça ne ce dit pas, mais j'ai découvert un film superbe, parlant de différents sujets, l'immigration clandestine, le travail illégal, la mafia, il pourrait même ne pas y avoir Jackie Chan dedans, que ce serait un film que je vous dirai de voir. J'ai adoré, un film à voir avec un Jackie Chan assez méconnaissable. Attention, il n'y a pas la moindre once d'humour ici. Ah, je repense à la fin, quand on nous remontre les images du cadeau à Jie, et ce que sont devenus les personnages, j'en pleurerai presque. Un film à voir, qui clôt à la perfection ce mois spécial Jackie Chan.

J'espère ne pas trop vous avoir saoulé avec cet acteur, mais il faut reconnaître que nous avons vu là une petite partie de sa filmographie, et genre je dois faire le bilan? Les meilleurs films, les pires? Et bien non, je ne ferai pas ça. Sachez juste qu'il reviendra dans les chroniques du mercredi, j'ai encore quelques films en stock, et je compte me prendre le DVD de Miracles/Big Brother qui à l'air pas mal du tout comme film. Si le cinéma de Jackie Chan est essentiellement composé de film de Tatane et d'humour, il existe des petites pépites insoupçonnées, comme The Myth ou Shinjuku Incident, méritant toute votre attention. En tout cas j'ai adoré faire ce mois spécial, malgré les quelques bouses arrivant de ci de là. Jackie Chan est un personnage important du cinéma mondial, et chacun de vous trouvera un film qu'il aimera de lui. Merde, je n'arrive pas à conclure. Mais qui sait, si vous restez ici, peut-être qu'une chronique surprise viendra?

@+

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