Cultivons la curiosité
Quand Nintendo sort sa nouvelle console portable révolutionnaire que même la Wii elle fait pas ça, la firme Kôtyoïte dépoussière un mythe, mince, j'aurai dû dire légende, mon effet est raté. On va plonger dans ma jeunesse, je sais, vous n'aimez pas ça, mais pensez à votre rendez-vous chez le dentiste, on appréhende, on y arrive, pouf, on anesthésie, on sent rien, et après on ressort avec la joue grosse comme une pastèque. Bah là ce n'est pas pareil. Je disais, revenons à 1998, le jeu le plus attendu du monde de tous les temps que ça va être trop du ballon sort enfin sur la malvendue Nintendo 64. Malvendue n'existe pas, j'en prends note. « The legend of Zelda : Ocarina of time » est une cartouche que j'ai pu obtenir grâce à mon papa en déplacement à Mende. Ne cherchez pas où c'est, vous vous moqueriez. Et là, il revient avec le St Graal, le jeu hyper difficile à obtenir. Contre 550 Francs quand même. Soit 84€ T.T.C. Hors inflation, on doit pas être loin des 100€ aujourd'hui je pense. Mais peu importe, le Graal s'insère à la perfection dans la fente de ma console, et là c'est la jouissance.
Euh, c'est limite pornographique là, pardon. Mais oui, après un « A Link to the past » captivant, beau, offrant une aventure épique ne semblant jamais s'arrêter, « Ocarina of time » fait pareil en mieux, en plus, en 3D. Le stick analogique dressé droit comme un « i » permet de déplacer Link au doigt et à l'œil. La découverte de la plaine d'Hyrule (qui aujourd'hui paraît bien vide) donne une impression de grandeur rarement atteinte dans un jeu vidéo. Une sensation de liberté qui dépucèlera n'importe quels joueurs et n'importe quelles joueuses. Si Super Mario 64 avait réinventé la plateforme en lui donnant une troisième dimension, « The legend of Zelda : Ocarina of time » se charge d'instaurer un mètre étalon, un exemple pardon, de jeu d'action-aventure en 3D. Il est marrant de constater que je n'avais jamais fini ce jeu, et nous allons voir, après une courte vidéo, que sa version moderne a manqué de peu connaître le même sort.
Vidéo de Nintendo.
Si vous voulez que je parle du jeu en lui-même, et bien allons-y. Link, un jeune Kokiri, enfant de la forêt, est moqué car aucune fée ne daigne lui prêter assistance, alors que tous les autres en ont. Seulement, un jour, Navi est poussée par le vénérable arbre Mojo à assister Link. En effet, l'heure est grave et un mal semble s'élever en Hyrule. Dès lors, première épreuve, trouver une épée, de bois, mais une épée. Didactique à la perfection, le village Kokiri permet de se faire la main, de piger l'utilité des graines Mojo, des bâtons, des rubis. Le premier donjon, l'arbre Mojo lui-même, permet de saisir que le feu ça brûle les toiles d'araignées, sauf si celle-ci est au sol, dans ce cas un saut de l'ange est nécessaire. Pas très logique, mais peu importe, on avance tout de même, on obtient le lance-pierres, et le premier boss, Ghoma, merde, je ne sais plus son nom, enfin bon, une sorte d'araignée géante, est effrayant, épique, et permet de mettre en œuvre ce que les petits ennemis de l'arbre nous avaient enseignés, à savoir le « lock » de Navi, idéal pour cibler un adversaire dans cette 3D qui peut perdre.
Pour promouvoir sa 3DS, et sa 3D gyroscopique qui peut refiler un joli mal de crâne, Nintendo sort un remake sans flou, à la vision lointaine parfaite, avec un petit aliasing tout de même, mais peu importe. Ah, vous vouliez en savoir plus sur l'histoire ? On parlera de la technique après, d'accord. Vous allez rencontrer Zelda, après vous l'être joué façon Solid Snake, infiltration quoi, puis vous croiserez l'infâme danger d'Hyrule, Ganondorf, qui ne rêve que de prendre le pouvoir et de faire du royaume une Terre dévastée sans espoir permis. Ce qu'il arrivera à accomplir. Ceci, vous le verrez après avoir fini la première quête principale, la récupération des trois joyaux qui vous mènera des bois Kokiri, au Lac Hylia, en passant par les montagnes des Gorons. Seulement, l'épée légendaire se refuse au jeune garçon de 7 ans que vous êtes (la vache, à sept ans je ne cherchais pas à sauver le monde, tout juste si je ne pissais pas encore au lit), résultat, il vous faudra attendre 7 ans.
Un septennat d'attente, et vous voilà en beau gosse de 14 ans. Vous en paraissez 20, mais peu importe, de toute façon même à 20 piges je n'étais absolument pas aussi beau que Link. À votre réveil, c'est le choc, l'horreur. Ganondorf a pris le pouvoir est a accompli son immonde tâche. Hyrule n'est plus qu'un horrible monde, où la briganderie est monnaie courante, les gens ont peur (ou sont morts), et Zelda a disparu. Heureusement, Sheik et son joli petit cul vont vous aider. Va vous aider, pardon, je dérive. N'empêche, la princesse Zelda vous a confié son Ocarina en fuyant, et, ce qui est cool, c'est qu'avec la bonne chanson, musique, vous pouvez remonter le temps. Hein ? Non ? Merde. Ah, juste vous téléporter vers les temples quand vous en aurez découvert les entrées. Pratique quand même. Et aussi vous pourrez faire avancer les jours plus rapidement. Vous avez un truc à faire de nuit, coup de flûtine, et voilà.
Ici, on se rapproche de « Link's awakening » et de l'importance des instruments. Ainsi, sans l'Ocarina, certains blocs ne disparaîtront jamais, des ouvertures ne se révéleront jamais, bref, vous n'avancerez pas. Mais tout ceci nous le savons depuis tout petit en fait. Donc, on continue l'histoire, et vous devrez réunir les 7 mages, afin de briser le sceau qui protège Ganondorf dans sa tour. Et là, vous allez en chier. Entre le temple de la Forêt et son dédale qui donne la gerbe, je ne parle même pas du boss hyper difficile, ou le temple de l'Eau, et ses 3 putains de niveaux qu'on ignore tout le temps où aller, les donjons sont complexes. Parfois énervants. Mais on arrive à les faire sans aller voir la réponse sur internet. Il faut juste réfléchir, et ça fait bizarre de trouver la solution. Le temple de l'Ombre est assez facile, mais son boss, Manu Di Bongo, non, mince, Tam Tam Hands, enfin bon, le boss est difficile mais impressionnant.
Sachant que vous avez, en fait, 5 temples à faire, le mage du Temps étant facile à trouver, en fait on vous l'offre, c'est cadeau. Et le dernier aussi. Mais chut. Et pour accéder à ces temples, il faudra parfois faire des mini donjons. Comme pour récupérer le monocle de vérité qui permet d'aller au temple de l'Ombre. Ceci est juste un exemple parmi d'autres. Généralement, ces donjons versions mini, sont sur votre trajet pour le temple, donc pas de perte de temps. Une fois tout le monde réuni, bim, donjon final, Ganondorf's tower. Assez chaude à faire, on y arrive plutôt facilement. La classique recherche de clés devient délicate sur la fin, mais ça va.
Enfin, l'affrontement final, en deux parties. Qui se suivent obligatoirement. Ganondorf, très facile quand on pige ses attaques, et surtout, le superbe Ganon. Le cochon, phase démoniaque de Ganondorf, est d'une taille impressionnante. Pour tout vous dire, quand vous aurez récupéré votre épée (on fait le début du combat contre Ganon sans elle), il faudra esquiver ses attaques en passant entre ses jambes pour lui couper sa queue. Non, rien de cochon là dedans. Cochon. Ganon. C'est rigolo mais pas porno. Quel poète. En 1998, j'ai le souvenir de la tour qui s'effondre, et de devoir affronter Ganon, sans jamais comprendre comment y parvenir. Cette fois ci ce fût bon. Et voilà donc mon quatrième jeux de « The legend of Zelda » qui me montre sa culotte... son générique de fin pardon. Après « A Link to the past » sur Super Nintendo (puis finit plus tard sur GameBoy Advance), « Link's Awakening » sur GameBoy tout court (puis sa version DX sur GameBoy Color mais joué sur GameBoy Advance). « A Link between worlds » sur 3DS (tient tient, de comme par hasard comme pour « Ocarina of time 3D »), voilà donc un nouveau jeu de la saga qui cède sous mes coups. La fin est sympa, bien que la fête finale me paraisse un peu vide, pas grave.
25 heures. Voilà le temps mit pour le finir. Sans jamais utiliser la 3D, impressionnante mais inutile et qui fait un peu loucher, donc mal aux yeux, pour ma part. Et pourtant, j'ai failli ne jamais en voir le bout. Retardant de presque une année cette chronique. Le temple de la Forêt m'a fait péter des câbles, celui de la Montagne, pour une broutille, m'a fait tourner en rond. Mais une fois de plus, c'est le temple de l'Eau qui me fit perdre mes nerfs. Ce casse tête forçant à remonter puis rebaisser le niveau de l'eau est pénible, mais pénible. Si les donjons sont souvent loués (comme Jésus ou le poulet, au choix) je les trouvent un peu trop complexes et surtout longs, mais longs, c'est flippant. On se retrouve à les faire en, je pense, 1 bonne heure. Oui, vous trouvez peut-être ça trop court, et si sur console de salon ça passe, sur 3DS c'est lourd.
Mais bon, c'est ça le danger d'adapter un jeu prévu pour le salon sur portable. Surtout que si vous ne prêtez pas attention, la détection gyroscopique se déclenche quand vous êtes en mode visée. Là c'est « bouge pu Martine ». Vous serez peu à avoir la référence mais peu importe. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ça ne cessait jamais de bouger. Bah oui crétin, on peut viser en bougeant la console. Mais c'est chiant en fait. Surtout si vous êtes nerveux/ses comme moi. Oui, des fois je suis nerveuses, avec un « s ».
Sinon, techniquement, c'est beau, c'est à pleurer d'avoir un jeu aussi grand dans la main. Dans la grande main. Oui, j'en ai une grande, de 3DS hein ? La XL, comme pour compenser la petitesse de... mais euh. Les effets de lumières, les bruitages, les saloperies de sauts automatiques, tout y est. Même la disposition des objets, auxquels on accède rapidement grâce à l'écran tactile qui aime qu'on lui mette des doigts. Merde, c'est pas vrai ça, pourquoi il faut tout le temps que ça fasse ça. C'est fou. Tous les objets sont là, on retrouve la quête des ¼ de cœur, les flacons, les objets, tout quoi. Même les masques. De plus, on peut obtenir des aides, parfois bien utiles, à propos de la quête, à l'aide d'une nouvelle salle dans le temple du Temps. Re de plus, on constate que grâce à l'écran tactile, on joue plus facilement de l'Ocarina, et ça c'est fun.
Une balade à dos d'Épona, bouter hors du ranch Lon Lon un pseudo Waluigi, affronter Igor le fossoyeur dans une course à travers la crypte du village Cocorico, manquer de se faire renverser par un Ganondorf qui poursuit Zelda et Impa en fuitent. Des temples retors, des objets à découvrir, une malédiction de Skulltula à briser, de l'énergie à gagner à travers des quêtes secondaires aussi passionnantes que la principale. Tout un univers à découvrir, les Kokiri, Gerudo, Goron, Zora, Hylien, et j'en passe. En fait, il est juste incroyable de pouvoir jouer à ce jeu dans ses toilettes, dans le train, dans les toilettes du train. Oui, la Switch est arrivée entre temps, mais tout de même, quel spectacle. Pourtant, malgré ses qualités indéniables, une caméra capricieuse, des sauts automatiques difficiles à appréhender, et surtout des donjons qui vous feront péter des câbles, tout ceci gâche un peu le plaisir. Oui, ce jeu est magnifique, son histoire est prenante et le monde est immense (bon, riquiqui face à « Breath of the Wild », mais quand même). Seulement, au niveau de la rejouabilité, c'est délicat. Malgré un mode « Master Quest » se débloquant. Franchement, je n'ai pas envie de me prendre encore plus la tête dessus. Voilà pourquoi ce jeu, n'est pas, selon moi, le meilleur de la série. Oui, « Breath of the Wild » est intouchable, mais avant celui-ci, nombreuses et nombreux étaient celles et ceux qui désignaient « Ocarina of time » comme le meilleur « The legend of Zelda ». Or je préfère largement relancer « A Link to the past » ou « Link's awakening » que cet « Ocarina of time ». Tout simplement car j'aurai plaisir à y jouer et que je ne me dirai pas « putain, je dois me taper le temple de la Forêt, je vais pleurer » ou alors « non, le temple de l'Eau je ne le fais pas, je ne veux pas savoir, je le zappe », ou encore « putain de Bongo Bongo de merde qui fait chier à la con ». Bref, pour l'épisode Super Nintendo et celui du Game Boy, je n'aurais aucune appréhension de les relancer, tandis que « Ocarina of time » non, j'angoisserai rien que de mettre la petite cartouche dans la fente de ma 3DS. Pourtant, si vous ne l'avez pas fait, ou pas fini, faites le. Il est impressionnant, joli et long. De plus on y constate dans les paroles de Ganondorf, les prémices de « The Wind waker ». J'ai aimé malgré de nombreux passages m'ayant fait perdre mes nerfs. Un excellent jeu mais pas le meilleur.
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