Cultivons la curiosité
Si en 2016 UbiSoft a décidé, sauf erreur de ma part, de laisser en jachère sa licence phare, ce n'est pas pour autant que le nom fut lui, laissé tranquille. Ainsi, comme pas mal de studio de jeux vidéo avant lui, Ubi s'essaie à l'adaptation en film d'une série qui, ma foi, avait un certain pouvoir narratif pour offrir aux salles sombres un truc pas trop dégueu. Si j'ignore qui est Justin Kurzel, ce n'est pas ce film qui m'apprendra à apprécier son boulot, le réalisateur australien étant choisi pour mettre en scène l'aventure d'Altaï... ah non, de Aguilar machin chose, dont nous découvrirons son histoire au XVème siècle à travers l'ADN de son descendant, Cal Lynch, en 2016. Un budget colossal je trouve, 125 miyons de billets verts, oui, je dis miyons, pour un résultat à l'écran, euh, bof. Le naufrage n'est pas vraiment dû à la mise en scène, mais bien au scénario bordélique et incompréhensible pour ceux ne voulant pas toucher aux manettes. J'ai presque tous les jeux, je n'en ai fini aucun, tout juste ai-je joué 2-3 heures au tout premier, belle claque graphique, belle possibilité de jeu avec la grimpette, mais au scénario un peu bizarre. Pourtant j'ai appris ce qu'était l'Animus, le principe de la lecture ADN du passé, et l'opposition des Assassins avec les... Templiers, en fait pour les Templiers je ne savais pas ou ne m'en souvenais pas, mais regardons la bande annonce, car comme le scénario, c'est un peu le désordre dans ma tête. Ah, ayant vu ce film en famille, c'est la VF que j'ai entendu, et bon, ça va pas trop mal je pense, donc on regarde la BA.
Vidéo de JeuxActu.
Bah merde, le cast envoie du lourd pourtant, l'excellent Michael Fassbender en héros, la lauréate française d'un Oscar ricain, Marion Cotillard, quewoi??? Charlotte Rampling herself, c'est fou, si en plus on ajoute Jeremy Irons, bah flûte quoi, il y a du beau monde je trouve. Mais on débute en 1492, et ceci aura son importance, en Espagne, les mecs y causent espagnols donc, et on voit Aguilar rejoindre le Crédo, en se faisant un peu couper un doigt pour que la dague assassine sorte mieux, on nous explique pas trop, mais on s'en fout. Bim, nous voilà en 1986, un gosse faisant du vélo rentre à la maison, et sa trouve sa môman assassinée....par son pôpa... putain, et ce dernier lui dit de vivre dans l'ombre et de fuir, ce que le môme fait, et nous voilà 30 ans plus tard en train d'assister à l'exécution d'un homme, wooh, mais c'est le gosse de 1986... après l'injection il se retrouve face à Marion, pardon Sophia, et elle lui explique des trucs, essaie du moins, puis il fuit à quatre pattes, on pige rien du tout bordel, mais peu importe, Cal se retrouve vite dans l'Animus qui n'est pas un tube rigolo, non, là c'est un bras articulé avec insertion dans le programme à la Matrix. Putain c'est le bordel. On retrouve la période de synchronisation, on nous explique que il ne pourra pas changer le passé, juste le vivre.
Déjà, l'Animus pue du cul. C'est moche, c'est débile, ça se veut impressionnant mais c'est n'importe quoi. Passons là dessus, je ne suis pas assez fan du jeu pour critiquer, mais c'est n'importe quoi, je l'ai déjà dit je sais. Ensuite, il y a le principe de la recherche de l'œuf du cul de poule ou je sais pas quoi, et on devine rapidement que les gens qui "emprisonnent" Cal (et d'autres personnes) font partie des Templiers. Ces tâches de Templiers n'ont pas été foutus de trouver un putain d'œuf en plus de 500 ans, et c'est avec l'aide de Cal qu'ils pensent atteindre ce but afin de dominer le monde. Honnêtement, je n'y ai pas mis du mien, mais j'ai rien compris, genre comment une merde de petit truc ovale peut-il contenir le libre arbitre? Et ça à l'air de marcher, car, spoiler, ils trouveront l'œuf, mais bon.
Ainsi on va naviguer entre 1492 et 2016, voyant parfois comment fonctionne l'Animus, ouais, franchement c'est bien pourri et on pige rien, mais on essaie de suivre. Ah, oui, en gros Cal s'en bat les couilles des Assassins, et si il peut vendre la confrérie dont il descend, ce sera avec joie. Seulement à chaque fois il se déconnecte, frôlant la mort, lors d'un saut, qui sera nommé le saut de, j'ai paumé le nom, de la confiance ou un truc du genre. Et Sophia aura la pression de son pôpa pour pousser Cal à se synchroniser avec son ancêtre. Celui ci voulant venger la mort de sa génitrice fera tout pour trahir les Assassins. Seulement les autres personnages "emprisonnées" ne l'entendent pas de cette oreille, j'adooooooore les expressions à la con. Pourquoi je mets des guillemets sur "emprisonné", car normalement ils sont libres, enfin, libres de sauter pour crever en fuyant, mais libres quand même.
A un moment, Cal va découvrir sa vraie nature, avoir une révélation folle, et dès lors il va se ranger du côté du Crédo et combattre les Templiers. Je spoil car ce film est une daube et je ne vous inviterai pas à le voir, même pas pour rire, du coup à la fin y'a Jeremy, merde, Alan, le père de Marion.. Sophia, flûte, donc il est content il a trouvé l'œuf et jubile devant les Templiers, et sa fille jalouse de ne pas être citée comme l'ayant aidé décide de ne pas assister au triomphe de papounet, ça tombe bien vu que Cal et ses coupaings Assassins arrivent pour buter du monde, pour assassiner. Là ça va vite, on pige rin (oui, je dis rin et pas rien), et Cal égorge Alan, ce qui déçoit Sophia qui promet de retrouver l'artéfact. Mais merde, c'est bordélique comme pas permis.
Alors quoi sauver ici, c'est simple, déjà quand on voit 1492, on devine que Christophe Colomb sera dans la place, et alors qu'on pouvait s'attendre à voir l'œuf aux USA (c'est une coproduction américano-française), bah non, pratique, il est à Séville en fait, pas loin de Madrid, là où se déroule l'action en 2016. Donc au niveau du scénario, c'est caca. Comme le jeu diront les plus méchants, moi je ne sais pas, je n'ai que peu joué aux jeux comme je l'ai dit. En vérité les seuls passages convaincants sont ceux avec Aguilar, bon, on oublie l'intro incompréhensible, mais le côté combat, assassinat, grimpette, course à cheval, non, là on retrouve l'aspect sympa du jeu, hey, mais en vérité c'est comme dans le jeu, on s'en bat les nouilles du passage moderne et on aimera le passé. Déjà Cal n'est pas charismatique, bah oui comme Desmond, alors que Altaïr et Ezio transpiraient la classe, un peu comme Aguilar dont on arrive pas à s'attacher malgré tout, dommage. Mais j'ai bien aimé les passages de 1492, même si évidemment en terme de mise en scène ce n'est pas parfait, ça reste efficace, et si les sauts semblent improbables, bah c'est comme le jeu pour le coup. Les décors sont sympas, tout comme les costumes je trouve. On oubliera vite le dernier passage dans l'Animus de Cal par contre, Michael Fassbender ayant décider de montrer qu'il était beau gosse en se foutant torse poil, le pire étant qu'il se battra ainsi dans le complexe, assez ridicule mais bon.
Alors non, ce n'est pas un bon film, la faute à un scénario un peu trop foutraque, un manque évident de charisme du héros, des acteurs un peu en roue libre, des passages dans le passé intéressants mais pas assez nombreux, en gros on retrouve le défaut des jeux, une partie moderne qui pue les pieds, et étant là pour justifier les sauts dans le temps entre les épisodes. En fait pour résumer le côté foutraque, la fin est parfaite, ça va super vite, on pige pas grand chose, et on nous offre des plans qui font classes mais n'offrant aucune émotion. Un mauvais film dont les effets visuels fonctionnent pourtant. On s'ennuie un peu durant l'heure cinquante, et on espère de tout cœur qu'une suite ne verra jamais le jour. Et pourtant, le jeu est respecté pour le coup, le coup de l'aigle, de la grimpette, des grands sauts. Je n'ai pas aimé et ne vous le conseille pas du tout, le pire étant que je savais que c'était caca, mais que voulez-vous, la curiosité tout ça, là je regrette, à éviter.
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