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Cultivons la curiosité

La petite boutique des horreurs

Le DVD.

Le DVD.

Quoi de mieux pour débuter une semaine spéciale cinéma, qu'un peu de bonne musique, d'humour noir et de fantastique ? La petite boutique des horreurs est en fait une adaptation d'adaptation. Tout débute en 1960, Roger Corman réalise un film où un fleuriste élève une drôle de plante, qui a besoin de sang pour s'épanouir. Il faudra attendre 22 ans pour voir l'œuvre obtenir une visibilité sans pareille. Avec des paroles de Howard Ashman et des musiques de Alan Menken, le film se transforme en comédie musicale à Broadway, et cartonne. C'est en 1986 qu'une transposition sur grand écran arrive, sous la direction de Frank Oz, Yoda mais aussi marionnettiste pour Jim Henson, oui, sur le Muppet show notamment. On verra aussi la présence de Rick Moranis, tout juste connu grâce à "S.O.S. Fantômes" et bien avant "Chérie, j'ai rétréci les gosses". On devine aussi que la comédie musicale de Broadway s'inspirait du coté décalé et de l'humour noir d'un "Rocky horror picture show", bien loin du côté acidulé, crémeux, ou pop d'un "Grease" ou autre comédie musicale. Le film ne dure qu'une heure trente, et met un peu de temps à démarrer je trouve.

Dans une ville étasunienne, les affaires ne sont pas au beau fixe, loin de là, la petite boutique de fleurs de M. Mushnik ne voit aucun clients, et ses employés vont se retrouver condamnés à chercher un autre emploi. Il y a Seymour (Rick Moranis), qui vit dans la cave de la boutique, un peu maladroit, et qui ne cesse d'avoir des remontrances de son patron, M. Mushnik (Vincent Gardenia). Il y a aussi la rêveuse Audrey (Ellen Greene), qui est battue par son compagnon, mais reste positive malgré tout.

Dès lors que le patron menace de fermer boutique, Audrey conjure Seymour de lui montrer sa drôle de plante, après tout celle-ci pourrait intriguer les passants, et les mener à entrer dans la boutique. Ce qui sera le cas. Dans une scène surréaliste, parodiant allégrement le cinéma parfait américain "oh, puis je vais vous prendre pour 50$ de roses (...) vous n'avez pas la monnaie sur 100$, peu importe, doublez la quantité de roses". Le tout avec des sourires "Colgate" effrayant. Dès lors les affaires... fleurissent. Je me devais de la faire celle là. Et tout va bien mieux que ce que nous avons pu voir au début.

Le début du film est morose, malgré des chansons entêtantes et enjouées, il y est question de fuir le "Downtown", le centre ville, qui devient craignosse. Oui, ce n'est pas dit ainsi dans le film, mais on sent bien qu'être en centre ville n'est plus bon pour les affaires. Les familles parfaites sont en banlieue, avec certainement les Supermarchés. Dans la chanson introductive, nous découvrirons celles que je nomme les 3 fées, Crystal (Tochina Arnold), Ronette (Michelle Weeks) et Chiffon (Tisha Campbell-Martin). Ces choristes apparaitront lors de toutes les chansons, et aussi comme personnages (vite fait). Elles donnent un côté, comment dire, je ne trouve pas le terme exact, funky, aux chansons.

La première demi-heure n'est guère palpitante, les personnages y sont introduits, c'est bien, puis on constate que la plante aime le sang, grandit quand elle en boit, et je crois même que l'on découvre comment Seymour l'obtient. C'est à partir de la 35ème minute que là, ça devient intéressant. Les chansons étaient tristounettes, mais dès lors que Audrey II (Levi Stubbs), la plante, devient grande et parle, le film se lance enfin. Avec la chanson magnifique "Feed me", ou "Nourris-moi" en français. Les chansons françaises passent bien, mais ayant revu ce film en VOSTFr pour faire cette chronique, je ne m'en rappelle plus trop bien. Vous me direz qu'il n'est pas logique que je vous la fasse écouter en français donc, mais je fais comme je veux, non mais.

Vidéo de Theraz777.

Après avoir vu cette vidéo, et bien Bernie Lyon se démerde super bien en fait. Donc la VF passe sans problème. Mais, si vous avez bien regardé, ce qui bluffe, c'est l'animation de la plante, époustouflante. Et ce sera ainsi tout le long du film, Audrey II allant même jusqu'à briser son pot, ou à passer un coup de téléphone en prenant une pièce dans la caisse de la boutique. C'est aussi après "Feed me" que l'on découvrira enfin qui est l'amant au blouson noir de Audrey. Orin (Steve Martin), est un motard qui descend bizarrement de sa monture (je vous laisse découvrir comment), et qui exerce un métier nous offrant une chanson hilarante, là aussi je ne vous révèle pas quoi, la surprise est totale.

Seymour se retrouve donc à nourrir cette plante monstrueuse, allant jusqu'à découper la première victime à la hache. Dès lors la situation va lui échapper, mais en parallèle son rêve de former un couple avec Audrey se réalise, il est donc empêtré, croyant que c'est grâce à sa notoriété soudaine qu'Audrey s'intéresse à lui. Alors qu'en fait la jeune femme ne se sent pas digne d'un aussi gentil garçon, vu qu'elle a un passé tumultueux. Enfin, tumultueux, pas si violent que cela, mais la jeune femme est gênée par ce qu'elle a pu faire avant. Expliquant pourquoi elle se laisse maltraiter par Orin.

Les personnages sont donc haut en couleur, le plan de Audrey II est presque parfait, Seymour trouvera-t-il le courage d'anéantir l'être qu'il a nourri ? Vous le verrez en regardant ce film. Mêlant habillement humour noir, musique rock, mais aussi groovy, je n'ai pas le nom. Avec aussi de très belles chansons, notamment l'excellente "Suddenly Seymour" qui est magnifique. Seul défaut de ma version DVD, le non sous titrage des chansons, alors que les paroles ont une importance, comme quand Audrey II demande à Seymour de lui mener du sang, si il est bien sûr de ne pas voir quel affreux Jojo mérite de mourir, orientant ainsi le jeune homme à commettre l'irréparable, enfin bon, c'est dommage d'être obligé de tendre l'oreille pour comprendre le sens des chansons. Ceci dit, si on a un minimum d'éducation en anglais, ça passe facile. Je ne suis pas une brêle, mais pas non plus bilingue, et j'ai pu saisir le sens des chansons, donc ça vous fera un bon exercice.

Si vous avez aimé "The Rocky horror picture show", le démarrage un peu lent du film risque de vous décevoir, pourtant on y retrouve le côté "pas propre" de celui-ci, l'humour sombre, les chansons rock, les personnages loin d'être parfaits, tout captive. Le vrai gros attrait reste Audrey II, impressionnante dans ses animations, même 32 ans après, rien que pour cet effet spécial, le film vaut le coup d'être vu. En plus on rigole bien, on entonne des chansons bien menées, bien écrites. Les acteurs se démerdent bien, bref, un film à voir j'estime, même si il n'atteint pas la force du "Rocky Horror picture show". Un premier tiers moyen, la dernière heure elle est nickel, à voir donc, j'ai aimé.

@+

Vidéo de jlly16.

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