Cultivons la curiosité
Voilà donc un important anime que nous allons désormais débuter sur Ashou. Je ne dis pas "le plus grand", "le meilleur", car ceci est assez subjectif, et il existe tellement d'œuvre plus intéressante que "One Piece" que ce serait un peu bizarre à dire. Pourtant, il faut reconnaître que si produire un anime de 26 épisodes ou moins sur 1 année (ou moins) peut être épuisant, ça ne dure qu'un court instant. Offrir un intérêt sans cesse renouvelé sur une longue série est plus délicat. Si beaucoup de monde aime "Dragon Ball" et "Dragon Ball Z", d'un point de vue personnel je n'ai jamais vraiment aimé. Oui, la partie Goku enfant est passionnante, plus aventure que combat, bien équilibrée, marrante, mais quand on arrive à DBZ, purée, des combats de 10 épisodes, des trucs toujours improbables, oui, je n'y arrive pas. Pourtant le manga de Toriyama Akira (et ses versions animées) poseront les bases du Shônen Nekketsu. Qui signifie que le public visé est plutôt jeune, et masculin. Ceci dit, les femmes majeures ou même les papis peuvent les lire, rien n'interdit cela que je sache.
Eiichirô Oda fait partie des mangakas ayant grandi avec "Dragon Ball". C'est fin 1997 que le premier chapitre sort dans le prestigieux "Weekly Shônen Jump", pour un succès monstrueux. Il est marrant de constater que lorsque le manga commença à percer sérieusement en France (vers 2002), "One Piece" ne fit pas parti de la première vague. On se souvient des ré-éditions de "Dragon Ball", ou de Kurokawa, éditeur français se lançant en 2002, avec "FullMetal Alchemist", je me souviens aussi de "Bleach", de l'arrivée de "Naruto". Mais pour "One Piece" c'est le désert. Pourtant le manga existait, mais n'était pas spécialement mis en avant. La faute au marché français qui faisait confiance aux valeurs sûres, à savoir les anime disponible en VF dans notre beau pays, pour avoir la curiosité de voir la version originale, sur papier. Et c'est là que le bât blesse, en fait je dis une connerie en disant que le manga de Eiichirô Oda ne faisait pas parti de la première vague, disons qu'il n'a pas su profiter de la puissante montée du manga en France pour obtenir un succès similaire au Japon. Tout ceci la faute à une version animée qui tardera à venir chez nous, certainement une question de droit.
Je me souviens avoir lu pas mal de chose dans "Anime Land", pour finalement voir Kana Vidéos obtenir le Saint Graal. Je n'ai pas les dates par contre, mais "One Piece" arrive bien après "Naruto" par exemple. Dès lors, la logique sera respectée, l'adaptation de la Toei Animation étant excellente, l'envie de piraterie prend très vite dans l'hexagone, pour un succès qui ne faiblit pas.
J'avais découvert "One Piece" en manga, et j'ignore pourquoi, j'avais lâché après l'arrivée du musicien, je ne sais plus quel tome. Pour l'anime c'est pire vu que je crois bien avoir arrêté avec Francky, Francki, je ne sais plus l'écrire. J'ignore pourquoi. En tous les cas, si j'ai choisi de faire l'anime et non le manga, c'est une question à la fois pratique et en même temps afin de ne pas m'énerver quand auront lieux les HS, des épisodes permettant au manga de prendre un peu d'avance, ouvrant un petit arc narratif inédit. Je vous laisse un court instant avec Kitadani Hiroshi, interprète du premier opening de la série animée, "We are".
Vidéo de LiveeviL Productions.
La première box regroupe sur 4 DVD les 13 premiers épisodes. Au début, on découvre Luffy, jeune homme cherchant à devenir le roi des pirates. En effet Gol D. Roger est un mythe, immense pirate, il jeta un pavé dans la mare juste avant son exécution, quelque part sur Grand Line, il a caché un trésor, quiconque le trouvera deviendra riche et aura le titre de roi (ou reine) des pirates. Marrant, je pense à "Ready Player One" là. Mais ça doit être mon esprit qui me joue des tours non ?
En tout cas, et même si la route est longue avant de pouvoir trouver le "One Piece", Grand Line étant l'endroit le plus dangereux du monde créé par Eiichirô Oda, Luffy se met en quête de ce trésor. Avant tout en bâtissant un équipage digne de ce nom. Le jeune homme sait ce dont il a besoin, un cuisinier et un musicien font partie de ses volontés. De plus, le héros a une particularité. Ayant mangé un fruit du démon, il a désormais un corps élastique dont il peut faire presque tout ce qu'il veut. Un peu comme dans "Les Indestructibles". Le problème étant qu'il ne peut plus nager, délicat quand on sait qu'un pirate passe plus de la moitié de son temps sur l'eau.
Luffy s'en moque, et son insouciance, son abnégation et sa gentillesse lui permettront d'assez vite avoir 2 membres. La première recrue est Zoro Roronoa, qui se bat avec 3 sabres, et est hostile aux pirates avant finalement d'en devenir un. Puis viendra Nami, la voleuse forte en navigation. On verra plus tard qu'elle a aussi un pouvoir pratique. On quitte la fine équipe alors qu'elle lutte contre le pirate Kuro, toute proche d'engager Usopp, le menteur un peu lâche mais avec un bon cœur et qui sait raconter des histoires comme personne.
Je passe rapidement sur les personnages, chacun ayant sa personnalité propre, et tous, oui tous, étant attachants. Comme souvent c'est la naïveté, l'insouciance, mais aussi la générosité de Luffy, qui décideront les membres à rejoindre son équipage. Combien de fois Zoro éclate-t-il de rire en constatant que Luffy est un peu inconscient ? Disant qu'avec lui, il ne s'ennuiera pas. Cette première partie est passionnante, car en plus d'en apprendre tôt sur le personnage principal, son histoire du chapeau de paille, de Shanks, d'où il sort une telle abnégation, on en apprend assez sur les autres personnages pour immédiatement s'y attacher. Oui, on peut avoir du mal devant une Nami, qui sera pas mal de temps la seule femme de l'équipage, voleuse, matérialiste, ne pensant qu'à l'argent, vénale voilà. Mais sachez que ceci a une bonne, une très bonne raison même. Ce n'est en aucun cas de le misogynie, c'est important de le dire en ces temps compliqués de "Balance ton porc" ou "Me too".
Je reconnais une certaine longueur sur la fin de la box, avec Usopp, surtout que ça continue encore au début de la deuxième box. Mais contrairement à DBZ, on ne se retrouve pas avec des combats, disons des batailles, durant 10 plombes. Pour l'instant du moins. Quand il y a un affrontement, il dépasse rarement un épisode. Si la bande à Kuro est affrontée depuis 2 épisodes quand on termine le DVD 3, ce ne sont jamais les mêmes adversaires en face. Puis il y a assez de personnages agissants pour rendre l'action intéressante et passionnante.
L'animation est de très bonne facture je trouve. Tout juste lors des zooms arrières observera-t-on un flou partant du gros plan pour s'achever au plan large. Le tout est dynamique, simple, mais clair. J'ignore si c'est ma télé qui se met en 16/9è toute seule (j'avais le souvenir que le début était en 4/3), mais ça passe très bien je trouve. En vérité le point noir vite éradiqué est cette version française. Pardon. Je n'aime pas dire du mal du doublage, car ce n'est pas facile, souvent fait avec peu de budget, mais comme pour "Slayers", quand on a goûté à la VO, impossible de revenir en arrière. Il me semble que pour "FullMetal Alchemist" (la première version du moins), la VF était sympa. Hormis ce tout petit soucis, qui n'en est pas un vu que deux solutions existent. Soit on regarde directement en VOSTFr. Soit on ne connait pas celle-ci et je pense que la VF peut passer, même si je ne peux pas l'affirmer. Disons que pour faire découvrir la série aux plus jeunes, c'est bien d'avoir une VF je pense. Attention cependant, avant 10 ans ça me paraît un peu prématuré.
Maintenant je vais juste me permettre un parallèle à la con. Prenons l'histoire de Chouchou. Un petit chien défendant corps et âme la boutique de son maître décédé. En quoi, 10 minutes de présence à l'écran, on nous conte son histoire, on nous montre sa volonté de fer, et mieux, on s'attache au petit chien que l'on aura oublié dans 10 épisodes pourtant. Mon parallèle à la con vient avec "Marvel's Avengers", oui, il est vraiment à la con. Mais dans le premier film réunissant les super héros, un personnage secondaire va mourir. Ceci sera le déclencheur de l'union sacrée. Problème. Je n'ai rien ressenti lors de sa mort, le néant. Il est marrant de constater que j'ai vu l'épisode de Chouchou et le film à quoi, 1 jour d'intervalle, ce qui m'a permis de savoir que je n'était pas un connard sans cœur mais bien que Joss Whedon n'a pas su rendre le sacrifice de ce personnage émouvant. Un perso qui était présent dans quelques films Marvel avant pourtant. Le peu qu'on le voit dans le film Avengers le rend trop chiant, lourd même, résultat on ne ressent rien du tout lors de son sacrifice. Tandis que Chouchou lutte, revient sans cesse devant le lion, ne remerciera Luffy qu'à demi aboiement à la fin, putain, là j'avais la larme à l'œil. Pourtant on nous présente le chien en 2 minutes à travers un flashback et il doit avoir 10 minutes de présence maxi. Voilà, c'était le parallèle à la con pour vous dire que l'anime peut vous faire ressentir des choses magnifiques. Aussi bien avec un humour parfois con, mais qui fonctionne, qu'avec des combats épiques, dont "Gurren Lagann" parodiera le côté Nekketsu, donner toujours plus, le dépassement de soi quoi.
Vous ne l'aurez peut-être pas compris, mais "One Piece" est excellent. Pour un anime de presque 20 ans (1999), il est agréable à voir, fluide, avec des personnages attachants, et ayant de forts caractères. Si il est vrai que débuter la saga peut faire peur devant le nombre d'épisodes et le coût des boxes, sachez que ça les vaut largement. Si vous voulez faire un long anime, je ne vous conseille pas "Dragon Ball" (tout court ou Z), ni "Bleach, encore moins "Naruto", mais bien "One Piece". Parfois le succès n'est pas justifié, ici ce n'est pas le cas. Par contre, il faut choisir, le manga ou la version animée, car sinon cette dernière vous paraîtra lourde dans ses HS. Personnellement j'adore, un mélange parfait d'humour, d'action, un brin d'émotion, c'est nickel.
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