WRC 5

Aaah, les bidules à quatre roues me passionnent, comme vous pouvez le constater, je crois bien que le genre jeu de course est mon style préféré. Mais pas des trucs avec deux roues, nope, il me faut quatre roues, voire plus dans certains cas, dix-huit pour "18 Wheeler American pro trucker". Car en effet, même dans un jeu fun comme un Mario Kart, la moto ne m'intéresse pas du tout. Donc du coup, comme en plus c'est assez facile à faire, bah je fais plein de jeux de tutures comme je disais quand je jouais encore aux Majorette, la marque de petite voiture hein, pas les vraies filles. Pensez-vous, je n'avais pas de poils ni de... oups, je dérape, veuillez m'en excuser. Du coup, quand je me décide d'acquérir le Xbox Game Pass, qui offre, contre un abonnement mensuel, l'accès immédiat et illimité (tant que l'abonnement est actif) a un catalogue d'une grosse centaine de jeux. Bon, j'ai eu 6 mois pour 30€, soit à moitié prix, et j'ai décidé de tester ce service qui sera probablement l'avenir, vu le succès de Netflix. Ainsi, je constate que si les jeux exclusifs à la XBox One (pas nombreux mais excellents tout de même) sont disponibles dès leurs sorties, on trouve des jeux ayant parfois 2 ou 3 ans. C'est le cas pour ce "WRC 5" que je m'empressais de télécharger sur mon disque dur. Mais regardons une vidéo.

Vidéo de BigbenInteractiveEU.

L'idée de reprendre le championnat du monde FIA des Rallyes ne date pas d'aujourd'hui. Si la saga Colin McRae Rally (aujourd'hui "Dirt") n'a jamais obtenue cette licence, Sony la décrochera pour sa PlayStation 2 avec "World Rally Championship", ouais, vachement original comme titre. Si le jeu ne pouvait lutter contre la saga de Codemasters, avoir les vrais noms et les vraies écuries, offrait une reconnaissance méritée pour ces épreuves spectaculaires et offrant de grandes sensations. Le jeu n'était pas mauvais, mais pas bon non plus. Depuis quelques années, ce sont les Français.es de Kylotonn Games (sous l'égide de l'éditeur Bigben Interactive) qui a repris le flambeau.

"WRC 5" nous conte les péripéties des pilotes à travers 13 pays et autant d'environnements à maîtriser. Vous êtes deux dans l'auto, pilote et copilote. Car le rallye, contrairement à la Formule Un par exemple, n'est pas une question de par cœur. Malgré les reconnaissances, la piste peut changer, et donc mettre à mal le sens d'anticipation de chacune et chacun. Pour cela, les indications de votre copilote (féminin ou masculin, au choix), vous permettent d'anticiper les virages. Tout comme les pays traversés sont variés, les surfaces sont elles aussi changeantes, parfois dans une même spéciale. Heureusement, vous aurez pu régler votre monture à la perfection, afin qu'elle réagisse comme vous le souhaitez.

Bon, sur ce point, les réglages, pas de grosse incidence je trouve. Si vous roulez sur l'asphalte avec des pneus neige, ça ne marchera pas, mais le jeu vous l'interdit, ne proposant que 2 types de pneus. Ceci dit, pas la peine de se prendre la tête avec ça, vu que dans l'ensemble, les réglages sont bons. Hormis la répartition du freinage, à régler soit même en fonction que vous préfériez un voiture qui survire ou qui sous vire. En gros quand vous freinez, votre tuture adorée va vouloir sortir du virage, ou au contraire vouloir faire demi-tour (je vulgarise rapidement, par contre je ne sais plus si survirer est le fait d'être attiré par l'extérieur du virage ou non, je crois que oui, mais passons).

Seulement, avant de tripoter votre auto, en mode carrière, il faudra faire ses gammes. Vous débuterez en Junior. Avec une DS3 deux roues motrices qui n'en fait point. Laissez moi vous conter mon expérience calamiteuse au tout début. Le jeu vous fait passer des épreuves afin de déterminer votre niveau et vous apprendre comment piloter. Déjà la trajectoire est hyper balèze à tenir, mais surtout, le jeu détermine votre niveau de jeu. Sans que je ne comprenne pourquoi (je n'ai pas accomplit toutes les épreuves, et je n'ai pas été bon à toutes celles accomplies), le jeu me balance en mode de difficulté élevé avec dégâts réels et tout le merdier. Autant vous dire que mes débuts furent stressant. Je ne comprenais pas pourquoi ma bagnole explosait ses freins, j'ai même explosé un moteur contre une barrière de sécurité. Vous savez, la barrière toute pourrie sur laquelle les mômes aiment s'appuyer et qui la font tomber et après ça pleure, mais t'avais qu'à pas monter dessus connards de mioches. Pardon. Non, j'aime bien les enfants, mais par moment ils sont très cons et n'écoutent rien et après ça vient chialer. Re pardon.

Donc je m'écrase contre cette barrière à, quoi, 5 mètres de l'arrivée. Fin du Rallye. J'étais énervé. Je reprendrai ma session deux semaines plus. Et là, j'ai pigé. On peut régler le mode de difficulté. Dégâts intermédiaires, permettant une usure des pneus et freins, mais pas de casse moteur contre une barrière, et une IA un cran en dessous, et me voilà enfin parti pour bien m'amuser. J'ai perdu 3 heures avec ces conneries. Au total, ce seront 15 heures de jeu. Donc 12 pour faire les 3 saisons menant au titre de champion du monde WRC. Sans ce faux départ, je reconnais que le jeu est assez amusant. Joli et offrant de bonnes sensations. Surtout qu'en débutant en Junior, la voiture ne va pas trop vite (se traîne quoi), et du coup, même si on ne joue que sur 4 Rallyes, on découvre le jeu.

Après vient le WRC-2, avec des voitures plus puissantes et quatre papates motrices, ça dépote bien, et une seule hâte nous fait avancer, atteindre le Graal du WRC. Car le WRC-2 n'offre que 6 ou 7 Rallyes, trop peu pour bien s'amuser. Mais alors quand on accède au top niveau, là c'est la régalade. Même si la différence entre WRC-2 et WRC est moins violente que lors du changement de niveau précédent. Hyundai, Citroën, Volkswagen et Ford sont là. Vous choisissez votre équipe, en fonction de ses attentes. Ainsi certaines demanderont d'être agressif/ve, d'autres de ménager sa voiture. Ceci influera sur la vitesse de réparation des mécaniciens. Défoncer votre voiture comme un prosti... euh, comme un sagouin ou une sagoui.. euh, enfin bon, ne prêtez pas attention à celle-ci en combinant avec de mauvais résultats, et votre équipe sera déprimée. Le mode Carrière, le seul auquel j'ai joué, est marrant, mais assez lourd à proposer sans cesse de passer par les épreuves d'apprentissages. Celles-ci sont mal foutues et ressemblent aux déplaisants passage de permis des premiers Gran Turismo. Moins poussée que chez F1 de Codemasters, la Carrière reste plaisante à jouer, bien que l'on rejoue sans cesse les Rallyes de 2015... même après 3 ans... détail certes, mais ça gêne.

Venons en au fait, le premier point qui saute aux yeux, ce sont les graphismes. Avec de jolis effets en plus. Votre premier passage dans une rivière vous fera mouiller vos dessous (si vous en portez). C'est magnifique. Les effets de poussières et de neige, sont moins impressionnants, mais sympathiques tout de même. La carrosserie se salie, et les épreuves de nuit vous obligent à la prudence, même si vous avez fait la spéciale juste avant de jour (on peut se retrouver à faire 2 fois la même spéciale dans un Rallye). D'ailleurs, des ornières se créeront, obligeant à faire attention, le véhicule perdant en stabilité dans celles-ci.

On trouve les vues classiques dans un jeu de voiture. Sachant que le Rallye se joue surtout en travers, on évitera les vues internes, sauf si vous maîtrisez le jeu. Les voitures sont elles aussi jolies, et se dégradent en fonction de votre pilotage. On notera aussi de jolis effets de lumières à travers les forêts, ou en fonction de l'heure de la spéciale, avec parfois de la brume, l'aube ou le crépuscule. Il y aura parfois de la pluie, jolie aussi, voir les gouttes s'écraser sur le bitume vous envoutera un court moment, avant que votre copilote ne gueule "GO!".

Et si l'expérience est plaisante malgré du clipping par moment (des éléments s'affichent sous vos yeux, d'un coup), ce qui vient gâcher le jeu tient en un mot : Copilote. Alors, j'annonce, oui, je sais que l'on peut modifier les annonces des virages, mais ce n'est pas mon boulot, les programmeurs et programmeuses se doivent de le faire, et au pire de le patcher dans l'année de sa sortie. Parce que primo, par moment, les virages ne sont pas annoncés. Phénomènes rares, mais quand même, se prendre un virage gauche violent, alors que le/la copilote dort, c'est violent. Mais le pire reste ce que je nomme les fausses annonces. Il y a un code couleur, les virages 4, 5 et "à fond" sont en verts, ils sont faciles, le 3 est en orange, souvent à 90°, et les 1, 2 et épingles sont en rouge. Et bien, par moment, on va avoir droit à un 4 droit qui ferme, étant en vérité un 4 droit sur 2 droit. Je ne parle même pas des annonces de 2 qui sont en fait des 4.

Les indications ne semblent pas se baser sur votre vitesse d'arrivée dans le virage, résultat, par moment, on va pouvoir prendre un gauche 2 à fond car vous arrivez lentement (en sortant d'une épingle par exemple). Je préfère ne pas parler des croisements, souvent indiqués en rouge, mais dont on ignore l'angle. Super. Par contre je vais causer du plus ou moins. Parfois, on vous annoncera un 4 gauche plus. Je n'ai jamais compris (ou pu déterminer), si ça voulait dire qu'il ouvrait ou se fermait, pourtant, dans les temps de chargement on vous l'indique, mais en pratique le plus s'ouvrira à un moment, puis se fermera à un autre. Vous aurez compris que la principale tare de ce jeu, hormis un certains clipping, est sa navigation, digne d'un GPS de chez Lidl. Je dirai, d'expérience, que 1 virage sur 5 est faussement indiqués. Si pour les 2/3 d'entre eux, il n'y a pas d'incidence, on rattrape la connerie du copilote aisément, pour le tiers restant c'est la sortie de piste violente assurée. Résultat, on perd la confiance et on ne peut faire des temps corrects. Si en mode de difficulté normale ça passe, au niveau supérieur c'est imbitable. Il nous faudra répertorier et modifier soi-même les indications des virages cassant votre rythme.

Ultime point énervant, les pénalités. Incompréhensibles, elles m'ont fait perdre un Rallye. Si vous coupez les virages, on ne vous dira rien. Jusqu'à la Suède, mais bon, là ce fût sans gravité. Par contre en Italie je me suis pris 2x5 secondes sans rien comprendre. Et ce n'est pas en déquillant les bottes de paille qu'on les prend, juste en coupant certains virages, même pas violemment. Ah, j'oubliais, il y a une fonction "Replay" que je n'ai utilisé qu'une fois parce que je me doutais qu'elle débloquait un Succès Xbox. Je suis con, je sais, mais je déteste cette option (que je désactive dans les Forza). Sachez juste qu'elle existe quoi.

"WRC 5" est joli, pas somptueux, mais certains panoramas ou effets (je sèche mon slip à chaque passage de rivière) sont excellents. La conduite fonctionne bien, le véhicule répondant bien. On a de bonnes sensations. De plus la licence officielle permet de refaire la saison 2015, avec les voitures et les Rallyes. Seulement, le gros point noir réside dans ce guidage qui parfois vous crispera et même arrachera quelques insultes à votre gentille bouche qui pourtant n'aime pas ça. Je continue à vous bassiner avec ça, mais pour moi "Colin McRae Rally 2.0" reste une référence absolue. Je n'ai jamais pu retrouver des sensations de virages pris à l'aveugle, les enchaînements "sauts+virage dans les bois" de la Finlande, punaise, je suis encore en transe. Le jeu de Codemasters a quand même 18 piges, et personne n'arrive à atteindre cette précision dans les annonces. Bon, en même temps je n'ai pas essayé le "WRC 7", le jeu "Sébastien Loeb Rally Evo" ou même les derniers "Dirt" (les 3, 4 et Showdown), donc je parle rapidement. Alors quelle utilité de nos jours ? Sauf si avez le XBox Game Pass, aucune. Le "WRC 7" est certainement meilleur (puis il y a la Yaris dedans) et la saison remportée par Sébastien Ogier est désormais bien caduque, surtout avec la nouvelle réglementation présente depuis 2017. Un jeu à avoir si vous êtes fan du WRC, sinon, je ne vois pas l'intérêt. C'était vraiment dans un but de (re)découvrir la licence que je l'ai téléchargé, via le XBox Game Pass, et au final l'expérience, bien que difficile à paramétrer au début, fût sympathique. Quand on sait qu'il ne faut pas trop faire confiance au copilote, on prend du plaisir, et c'est déjà pas mal. Un bon jeu donc.

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