Cultivons la curiosité
Voilà un film que je me rappelais avoir vu enfant. Il m'avait marqué avec ma passion naissante pour le football. Vers 1991-1992 je dirai. J'ai en effet des souvenirs de l'Euro 1992 en Suède, mais ils sont vagues. Ce sera surtout la Super Nintendo avec « Super Kick Off » qui fera que je commencerai à sérieusement m'intéresser au Football. Allant jusqu'à supporter une équipe, achetant le maillot de celle-ci lors de la saison 1993-1994. J'ai aussi subi le France-Bulgarie de Novembre 1993. Mais c'est surtout la Coupe du Monde de Football 1994 aux États-Unis d'Amérique, avec un superbe poster où il fallait marquer les scores et découper des drapeaux pour faire les 1/8é – ¼ etc..., je l'avais obtenu dans un magazine parlant des jeux vidéo, mais je ne me souviens plus lequel. Depuis je n'ai plus jamais retrouver un poster de la sorte. J'irai même jusqu'à créer un fichier Word en 1998 avec les drapeaux et tout, pour faire un truc un peu semblable.
Ce qui me marqua pendant la Coupe du Monde de Football 1994, ce fût ce dessin animé, dont j'ai paumé le nom, qui retraçait les différentes Coupes du Monde de 1930 à 1990, dans les yeux d'un reporter il me semble. C'était trop bien selon mes souvenirs. Nous y voyions les matches principaux et les scores des finales. C'était, n'oubliez pas ça, avant l'ère de l'internet. Merde, oui, je suis vieux, je sais. Et lire Onze Mondial tous les moins pour voir les scores des championnats Européens, avec les classements en fin de magazine, ou alors collectionner les vignettes Panini, c'était passionnant à l'époque. Même si l'éditeur Italien semble obtenir un regain d'intérêt ces derniers temps. Les enfants d'hier sont les parents d'aujourd'hui et essaient de passer cette passion à travers ce qu'ils/elles ont vécu enfants ? Passons.
Car pour le film du jour, j'ai juste le souvenir de Pelé, Sylvester Stallone, et de la foule libérant l'équipe de prisonnier. Je ne me souviens pas du stade de Colombes, de la Marseillaise, des égouts, du public se levant et chantant « Victoire, Victoire, Victoire ». Car le titre original de ce film, de 1981 réalisé par John Huston, est « Victory ». C'est en fait, un mélange entre « Olive et Tom » et « La grande évasion ». J'abuse à peine, mais regardons une vidéo.
Vidéo de imineo Bandes Annonces.
Imaginez que je ne savais même pas qui était Michael Caine. C'est beau d'être jeune, mais qu'est ce que l'on peut être ignare, c'est effrayant. C'est pour cela que j'ai peur des bébés, se dire que l'on a pu être aussi faible et dépendant m'effraie. Je ne vous raconte même pas les enfants, qui ne savent rien et n'arrêtent pas de poser des questions, argh, ça m'énerve rien que d'y penser. Ne vous inquiétez pas, je sais que je suis un con, un abruti, et peut-être que quand j'aurai des enfants (c'est mal barré tout seul) je changerai d'avis. Donc le cast est assez prestigieux. Pelé, Sylvester Stallone, Michael Caine, Max von Sydow mais en plus du Brésilien, il y a d'autres grands footballeurs, Bobby Moore, Osvaldo Ardiles, Paul Van Himst et bien d'autres.
Mince, je n'ai pas parlé de l'histoire. En 1942 (1943 selon Wikipédia), des prisonniers de la seconde guerre mondiale jouent au football à Gensdorf. Le commandant du camp est une gloire du football teuton, j'espère que teuton ce n'est pas raciste, et il reconnaît un Anglais, Colby, et décide alors d'organiser un match de football entre Allemands et Alliés. Un plan sera élaboré pour permettre aux joueurs de s'évader. Si le film débute par la scène ultra violente d'une tentative d'évasion qui échoue et finit dans le sang, ce sera la seule scène sanglante du film. Celui-ci dure 1h50 environ, dont 30 minutes de match. Au début on nous présente le camp, les personnages, puis l'idée.
Colby n'est pas chaud, mais finalement voit en cette idée l'occasion d'obtenir un statut particulier, qui lui permettrait de faire sortir des anciens joueurs de foot de l'Europe de l'Est. Leur offrant ainsi une meilleure situation. Il obtiendra double ration, et presque les pleins pouvoirs. Le problème est que le match sera pris en main par les Nazis pour assurer la propagande et leur supériorité. Alors qu'en parallèle et sans avoir l'avis de Colby (qui apprendra le plan d'évasion pendant le match), l'évasion se prépare.
Celle-ci repose sur Hatch, un Étasunien qui ne comprend rien au soccer, pour lui le foot c'est plaquage et jeu à la main. C'est hilarant d'ailleurs de le voir se prendre des charges par les Britanniques du camp qui lui demandent d'arrêter d'essayer de jouer au football. Seulement, Hatch a prévu de s'évader seul, et le match à venir met à mal sa tentative. Pourtant, le hasard faisant bien les choses, il va lui être demandé de contacter la résistance Parisienne pour s'assurer que l'équipe aura toute l'assistance nécessaire pour s'évader.
L'évasion de Hatch est assez complexe, mais bien mise en image. Tout comme la remise en forme des prisonniers pour préparer la rencontre à venir. Passage assez choquant, l'arrivée des joueurs de l'Europe de l'Est, qui ont été maltraités et sont maigres comme des clous. Il va être difficile pour eux de retrouver le goût de la victoire et du sport. Leurs regards vides sont choquants, une scène forte du film. Donc Hatch s'évade, et là il faut à tout prix voir ce film en VOSTFr, en plus de bénéficier du son Stéréo (Mono en VF), entendre les gardes Allemands parler Germain, et les Français s'exprimer à la fois dans leur langue maternelle, mais aussi dans un Anglais au fort accent franchouillard, c'est un régal. Je ne parle pas des tentatives de Hatch de causer notre belle langue, toutes aussi marrantes les unes que les autres. Seule Renée, la résistante qui hébergera Hatch un temps, s'exprimera parfaitement aussi bien en français qu'en anglais. Carole Laure est d'ailleurs la seule femme importante au cast. Elle y étincelle d'ailleurs.
Mais bon, il faut avertir les joueurs que l'évasion se fera par les égouts à la mi-temps du match, et pour cela, à peine évadé, Hatch doit se refaire kidnapper, c'est pas de chance quand même. Enfin pas re-kidnapper, redevenir prisonnier. Le subterfuge (adéquat) ne tenant qu'un temps, les résistants sont sûrs qu'il sera à nouveau envoyé à Gensdorf. Et ce sera le cas.
Pour justifier de la présence impérative de Hatch dans l'équipe, il faudra sacrifier le gardien actuel, en faisant un truc qui fait bobo, je vous laisse découvrir quoi. Nous voilà enfin le jour du départ pour Paris et Colombes donc. Les Nazis ont mis les petits plats dans les grands, et la population Parisienne de la zone occupée est plus ou moins contrainte de remplir les estrades du stade. Hymne officiel, salut Nazi de la part des joueurs Allemands mais aussi certains officiels, toute l'ambiance dégueulasse de l'occupation est là. Je n'avais pas saisi la portée de tout ceci, j'étais trop petit, mais à voir là, c'est impressionnant. 50 000 spectatrices et spectateurs vont assister à un match rude. Le commandant est menacé par un SS haut gradé, il faut gagner ce match, quitte à aider l'arbitre que le commandant a voulu à juste titre, neutre.
L'arbitre laissera se jouer un match rude, sifflant peu, et les Alliés se prennent rapidement un 4-0 dans la tronche, avant la sortie sur blessure de 2 joueurs, dont Pelé. À la mi-temps, ils arrivent tout de même à marquer un but. Mais c'est mal embarqué. Alors que le plan d'évasion est effectif, les footballeurs refusent de fuir ainsi, ils sentent qu'ils peuvent gagner, seulement à 10 contre 11, ils faut absolument que Hatch reste le gardien. Évidemment le match reprend, devant la surprise générale des généraux ayant orchestrés le plan d'évasion et les résistants y participants. C'est ici qu'aura lieu le côté « Olive et Tom » (« Captain Tsubasa » si vous préférez). La remontée improbable. En effet, à 10 contre 11 (pourquoi ils n'ont pas encore remplacé Pelé, je l'ignore), les Alliés vont revenir à 4-2 puis 4-3. Le truc improbable. Mais ceci réveillera le public, hostile à l'occupant et qui se prend à rêver d'une victoire improbable.
Le match est un peu comme le déroulement de la seconde guerre mondiale, une victoire implacable des Allemands se dessinent, avant que les États-Unis d'Amérique (via Hatch) décide d'assister les Alliés menés par un Britannique. Ceci renversera les Allemands. Avec donc moult nationalité dans l'équipe. Angleterre, Écosse, Suède, Norvège etc.... le tout avec le soutien du public Français qui aidera tout le monde à la fin après avoir subi les Allemands. J'extrapole certainement, mais c'est ainsi que je perçois ce film. Une hyperbole de la seconde guerre mondiale. La Marseillaise chantée à la fin, le soutien du public qui pousse en donnant le nom du film mais en langue française « Victoire, Victoire, Victoire », je ne vous raconte pas les frissons. Tout ceci arrive après l'improbable égalisation d'un Pelé, qui est revenu sur le terrain avec un bras en bandouillére et qui signera un retourné acrobatique de toute beauté. Les phases du match, avec Aile de pigeon, Penalty, etc... sont supervisées par le génie Brésilien, et ça se sent.
Enfin bon, beaucoup d'émotion, et bien que j'ai spoilé le film, il est un régal à voir. VOSTFr quasiment obligatoire tant c'est du régal. Vous aimez le football, voilà un excellent film sur les valeurs de ce sport. De plus sur un fond violent de guerre et peuple en manque d'espoir. Le commentateur qui assure la propagande Allemande (« nos hommes dominent » qu'il dit alors que les Alliés remonte au score de façon logique), le stade de Colombes, les rues Parisiennes pavées, la résistance, tout y est, et c'est un film qui peut permettre de sensibiliser un petit peu les enfants fans de football à la seconde guerre mondiale, en zappant les 5 premières minutes très violentes. Un film peu connu, mais super bien réalisé, ma version DVD est super propre, le son excellent, on retrouvera un clin d'œil sympa à « Rocky » quand Sly va chercher à intimider le tireur Allemand à la fin du film. Un film à voir et même à posséder. Par contre, j'ai eu beaucoup de mal à le trouver à moins de 15€, sachez que même à 20€ il les vaut sans problème, j'ai adoré. Oups, dernier point, le film s'inspire d'une histoire créée par Yabo Yablonski, Djordje Milicevic et Jeff Maguire.
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