Cultivons la curiosité
Il est assez drôle de voir comment des personnages viennent et reviennent inlassablement, sur différents supports. Ainsi Gojira traverse le temps avec plus ou moins de succès, la légende du roi Arthur aussi. Il en sera de même pour James Bond que nous avons déjà vu dans ce mois spécial cinéma sur Ashou.
Il est étonnant de voir aussi que des personnages que l'on aime, sont fortement inspirés d'un autre personnage. Ainsi le docteur House incarné par Hugh Laurie, tire son côté sarcastique, son esprit dérangé, sa haine des humains et sa volonté de résoudre des énigmes d'une création de sir Arthur Conan Doyle. Sherlock Holmes fut créé à la fin du XIXème siècle, et l'auteur Britannique racontera ses péripéties à travers 4 romans, et surtout une série de nouvelles, qui poseront les bases de ce qui est aujourd'hui un personnage mythique.
Si il prit les traits d'un Peter Cushing particulièrement bon dans "Le chien des Baskerville" en 1959, nous retiendrons surtout Benedict Cumberbatch dans la série Britannique "Sherlock". Je vous conjure d'oublier "Elementary", et sa version autiste de Sherlock de Jonny Lee Miller. Il est marrant de voir que le film de Guy Ritchie date de 2009, et que la BBC lança sa série en 2010. Un heureux hasard on dira.
Vidéo de Warner Bros. France
Ainsi, Robert Downey Jr, qui cartonne avec son rôle de Tony Stark dans "Iron Man", revêt le costume lui allant pas si mal, d'un Sherlock des années Victorienne, où la révolution industrielle est fortement active. Il aura comme acolyte un Jude Law très bon en docteur Watson.
Ainsi, nous découvrons ce petit monde alors qu'ils empêchent un sacrifice occulte. Holmes a l'habitude d'assister Scotland Yard et l'inspecteur Lestrade (Eddie Marsan). Seulement, ce Lord Blackwood (Mark Strong) est particulièrement doué, et surtout semble posséder des pouvoirs magiques. Ainsi, malgré son arrestation et sa pendaison, le bougre arrive tout de même à s'en sortir, et à prendre le contrôle d'une secte mystérieuse.
Voilà donc, en gros, ce contre quoi Holmes va lutter. Cependant, il rencontrera une certaine voleuse du nom de Irène Adler (Rachel McAdams), et pourrait bien se laisser charmer par la belle femme. Qui se trouve être engagée par un ennemi que le détective affrontera plus tard, dans "Sherlock Holmes : Jeu d'ombre", j'ai nommé le professeur Moriarty. Le film n'en montrera que très peu sur l'ennemi mortel de Holmes, assez pour offrir un excellent teasing pour la suite.
Passons, car en plus de chercher à comprendre ce qui se passe à Londres, avec toutes ces morts et un Blackwood capable d'user de magie noire, Holmes va devoir apprendre à se passer de son fidèle ami, le docteur Watson. Ce dernier va ainsi se fiancer avec Mary (Kelly Reilly), et va donc déménager de chez madame Hudson (Geraldine James). Cependant, malgré sa volonté de s'éloigner de Holmes et de ses folles aventures, Watson replongera systématiquement dans les enquêtes du détective, même si elles s'avèrent dangereuses.
Ainsi, dans une Londres grises, sur fond de révolution industrielle et d'expansion, l'enquête mènera notre duo dans divers lieux, comme un abattoir, ou alors le Tower Bridge alors en construction. En plus d'essayer de comprendre les plans de Blackwood, il leur faudra déjouer un attentat contre le parlement, tout en cherchant une explication rationnelle à cette fausse "magie noire".
Comment dire, la réalisation assez punchy de Guy Ritchie fonctionne parfaitement ici. Dès le début, on nous explique au ralenti la façon de penser de Holmes, capable de tout anticiper grâce à son sens aiguisé de l'observation. Son premier combat contre un ennemi nous sera passé en détail, avant de voir toute l'action en temps réel, ce qui permet de tout comprendre.
Même si je ne suis pas grandement fan de l'interprétation d'un Holmes vif et un peu comique (il lui manque un peu de flegme britannique selon moi), le film s'avère être efficace de bout en bout. Même quand on l'a déjà vu. Les personnages sont rapidement attachant, et très vite on plonge dans cette enquête passionnante, où l'on joue avec des fausses pistes, quitte à piéger la téléspectatrice et le téléspectateur. De plus, le duo avec Watson fonctionne très bien.
Mince, je dis un peu n'importe quoi. Mais parlons de la musique. Si celle de "Le roi Arthur : La légende d'Excalibur" signée Daniel Pemberton m'avait marqué, celle de Hans Zimmer pour "Sherlock Holmes" fonctionne très bien. Avec des sons de violons qui rappellent le score de Pemberton, sauf que le film que nous voyons aujourd'hui est antérieur à celui de la légende d'Arthur. De là à dire que Pemberton s'en inspirera pour le futur film de Guy Ritchie, je ne sais pas. En tout cas, la musique fonctionne très bien.
Les effets visuels sont très bons aussi. On se retrouve projeté à la fin du XIXème siècle, dans l'univers littéraire du héros créé par sir Arthur Conan Doyle. Et ça aussi ça le fait bien. Oui, bon, j'ai l'impression que je brode, car je ne sais plus trop quoi dire en vérité.
Si vous aimez la nervosité de Guy Ritchie, ici il est un peu plus calme, mais adapte parfaitement sa réalisation avec l'univers de Sherlock Holmes. C'est une version moderne, dans l'époque Victorienne pourtant, du héros. On retrouve des traits de caractère de Holmes, sa capacité à s'enfermer des semaines pour faire une expérience, son sens de la déduction très poussé. Son côté un peu asocial aussi. Bref, le personnage semble respecté, et l'histoire est captivante. Il ne m'en faut pas plus pour vous conseiller cet excellent film. 2h07 qui passent rapidement, et divertissent. J'ai adoré.
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