Cultivons la curiosité
Après avoir été une série télévisée diffusée entre 1966 et 1969, Star Trek mettra 10 années avant d'être relancée grâce au cinéma. C'est à travers la version "Director's cut" que j'ai découvert ce film de 1979 en VOSTFr, en sachant que pour moi, Star Trek, c'est le truc un peu chiant et mou du bulbe que beaucoup de personnes aiment.
La série officiera durant 3 saisons, qui auront beaucoup de mal à trouver un public. Si c'est difficile à croire aujourd'hui devant la popularité de la sage, c'était pourtant le cas dans les années 60. Le film de Robert Wise va offrir à la saga, et au même titre que l'U.S.S. Enterprise dans le film, une renaissance et un succès qui ne faiblira plus.
Il faut dire qu'en 1966, la Science-Fiction n'est pas à la mode. Il faudra attendre les années 70 et des cinéaste comme Steven Spielberg ou George Lucas pour voir le genre obtenir des succès commerciaux au cinéma. Bon, là je découvre que "2001, l'odyssée de l'espace" date de 1968, donc mon argument tombe à l'eau. Car en fait je voulais citer l'œuvre de Stanley Kubrick pour expliquer ce qu'est Star Trek. Il s'agit d'un univers profond, comme Star Wars, mais avec la trame molle d'un "2001, l'odyssée de l'espace".
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Bon, on arrête les conneries et parlons du film. Ce dernier fait suite à la série, et montre un U.S.S. Enterprise en court de réparation. Mais avant cela on aura droit à 3 minutes de vide. Les 3 première minutes nous montrent des étoiles. Là. Bien. D'accord. Bon, le film dure 2h10, mais déjà, les 3 premières minutes, vous pouvez les zapper. Ensuite arrive une scène inédite, où l'on voit des Klingon qui se font attaquer par un truc.
Ce même truc se dirige dangereusement vers le Terre, ce qui pousse Starfleet à mettre en branle l'U.S.S. Enterprise, même si ce dernier n'est pas encore totalement réparé. James Kirk va faire des pieds et des mains pour récupérer le commandement de son bébé, quitte à humilier son remplaçant, le capitaine Decker.
Là, je viens de résumer bien 40 minutes de film. C'est dire le rythme lent. En vérité, la première heure de film ne sert qu'à faire plaisir aux rares fans (à l'époque) de la série. On retrouve des têtes connues, Bones, le docteur, Scotty, qui gère les moteurs, Sulu le... euh, mec qui fait GPS, Uhura aux transmissions, et on voit rapidement Spock, sur Vulcain, sa planète.
Bref, l'introduction des personnages est sympathique, mais j'aurais aimé voir le dialogue entre Kirk et le grand chef dont j'ai perdu le nom. Donc, on voit tout ce petit monde se mettre en place, la présentation du vaisseau est majestueuse, c'est chouette, mais lent. Hyper lent. Et quand enfin, ils partent vers la menace inconnue, Kirk montre toute sa volonté de prouver qui est le patron en poussant le vaisseau un peu trop dans ses retranchements, quitte à se manger un astéroïde en vitesse 1.0 de chais pas quoi que j'ai rien compris.
C'est là aussi où ce film se loupe. On se retrouve face à un truc de pure S-F, où l'on ne nous explique rien. On nous sort des termes complexes pour faire hyper doué, et ça, ça me fait penser à la vraie définition du "geek", une personne un peu trop à fond dans ce qu'elle aime. Même en aimant la S-F comme moi, voir Kirk agir comme un "mâle" qui cherche à montrer que c'est lui qui porte la culotte à son second, quitte à mettre tout le monde dans la merde, c'est beau et surtout débile.
Mince, j'ai loupé mon dernier paragraphe, pardon. J'ai parlé de "geek" avant de ripper. Car dès lors que Spock revient sur l'Enterprise, on part dans un délire incompréhensible si on ne connaît pas un minimum l'univers Star Trek. Le mec, le Vulcain pardon, est parfait, tout ce qu'il dit est pris comme une parole bénite. Et évidemment Spock dépanne l'Enterprise à une vitesse jamais vue. Le personnage parfait par excellence. Ce qui me fait dire que les "geeks" sont des gros cons (et des grosses connes aussi, y'a pas de raison), en sachant qu'ils/elles disent qu'un des défaut de "Le réveil de la Force" était la perfection de Rey, hors Spock est lui aussi parfait. Mais passons.
Car en fait, si on s'emmerde tout le long du film, la faute à une quasi absence d'action, c'est le dernier quart d'heure qui impressionne vraiment. Bon, je dis "absence d'action", car pour moi, faire péter un astéroïde au ralenti dans une scène frôlant le ridicule, ce n'est pas de l'action. Ou alors Spock partant seul au contact de V'Ger... enfin bon, on s'emmerde pendant les 3/4 du film, la faute à un rythme mou, des personnages complétement cons, dont on ignore les liens si on n'a pas vu la série. Du coup, on ne s'attache à personne en vérité. Spock est énervant à être parfait, Kirk est tête brûlée et cherche à montrer sa testostérone, et les autres personnages sont là pour plaire aux fans de la série.
Seulement, l'explication de ce qu'est V'Ger, cet ennemi cherchant son créateur, et la nouvelle évolution qui en résulte est absolument géniale. Les 15 ou 20 dernières minutes vous feront oublier la fatigue cumulée du rythme mou, ainsi que les personnages inintéressants vus jusque là. L'identité de V'Ger, son évolution actuelle et celle arrivant après la fusion (qui est en fait une scène de baise cachée, mais passons), tout ceci est ultra science-fictionnel, mais tellement bien trouvé, tellement malin, que ça m'a sorti de ma torpeur, voir de l'état vaseux dans lequel le film m'avait mis jusque là. J'ai failli m'endormir à plusieurs reprises tant le rythme est mou et tant ce qui se passe n'est pas palpitant.
De plus, j'ignore les ajouts de cette version "Director's cut", mais il est clair qu'allonger le film est une erreur. Il y a un manque de rythme flagrant, et imposer aux spectatrices et spectateurs de connaître la saga est un peu délicat. De plus on ne verra qu'une infime partie de ce qui rendait la série sympa, à savoir le côté parfaitement repris par Mass Effect, les races aliens et autres découvertes à travers l'univers. Ici, on voit l'U.S.S. Enterprise, les personnages, et puis c'est tout. Oui, il y a bien les Klingon au début, mais ils ne servent à rien, et Ilia là, idem, une alien, mais c'est juste pour dire que voilà quoi, il y a une alien dans le film (en vérité une actrice au crâne rasé....). Bien faible.
Je préfère me taire concernant les effets spéciaux. Pourtant soit disant remaniés dans cette version datant de 2000. Ça pique les yeux. Les maquettes sont moins impressionnantes que "Un nouvel espoir" de George Lucas, pourtant sorti 2 ans avant. Bref, on ne sera pas du tout impressionné par les effets et autres astuces employés. Il en sera de même avec le score. Qui reprendra très peu la musique de Star Trek que tout le monde connait. Le score est anecdotique, comme une grosse majorité du film en vérité.
Largement dispensable, ce film se paye le luxe d'être moins intéressant que la série. Pourtant, son final s'avère exceptionnel et récompensera les personnes capables de rester éveillées devant le rythme soporifique des 3/4 du film. Un film qui s'oublie aussi vite qu'il est vu, et qui est pourtant le début d'une grande histoire entre la saga et le cinéma, qui perdure encore récemment. Je crois bien que nous tenons là le film le plus décevant que j'ai vu pour ce mois spécial cinéma sur Ashou. Je vous le déconseille, sauf si avez aimé la série. Je n'ai pas aimé, malgré un fin surpuissante.
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