Cultivons la curiosité
C'est seulement 1 an après "Bad Boys" que Michael Bay sort son deuxième film. Il bénéficiera d'un cast relevé pour offrir au téléspectateur et à la téléspectatrice, un grand film d'action s'étalant sur 2h10, un exploit il y a près de 23 ans. Sean Connery, Nicolas Cage (période "Volte/Face", et autres grands succès), ainsi que Ed Harris en étonnant antagoniste, David Morse, John Spencer et William Forstyhe.
C'est surtout par son thème de terrorisme avec arme chimique que le film est, en quelques sortes, précurseur de la série "24 heures chrono". Bon, ici le terroriste n'est pas le grand méchant habituel, et va faire preuve d'ingéniosité en utilisant la célèbre ancienne prison d'AlCatraz pour faire plier les États-Unis d'Amérique.
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D'où le titre original du film "The Rock". Aucun lien avec Dwayne Johnson bien entendu. "The Rock" est le surnom de l'ancienne prison de San Francisco, car elle se situe sur une île rocheuse. En France on aime pas prononcer les "Ze", du coup on a raccourci le titre à un "Rock" complétement débile, mais qui sera repris par Nâdiya... oui, bon, aucun lien ici non plus, désolé.
Bon, tout débute par un patriotisme exacerbé, disant que les militaires Étasuniens sont des gens bien, et surtout le général Hummel. Ce dernier a perdu sa femme, et s'apprête à commettre l'irréparable pour que son pays reconnaissance enfin sa culpabilité dans les soldats tombés au combat.
Le général monte une petite équipe de mercenaire qui va tout d'abord voler une arme chimique hyper violente et efficace. Comme le prouve la perte de l'une d'elle qui va faire mourir un des membres du commando. Michael Bay il est vachement fort, là il nous montre que c'est vachement beaucoup très dangereux comme produit.
Puis Michael il nous montre un démineur dans son boulot. Goodspeed est son nom. Ouah, on ne se doute pas un instant qu'il va devoir certainement s'occuper de déminer les missiles que le général vient de voler. Non. Oui, bon, le scénario nous accompagne beaucoup trop, mais d'un côté on peut laisser son cerveau au placard et savourer ces présentations de personnage un peu trop débiles.
Oh, Goodspeed va être papa. Et ce con demande à sa future femme de le rejoindre à San Francisco, parce que son boss qui l'appelle à pas d'heure pour lui dire de venir tout de suite à SF, ça ne peut être qu'un exercice. Oui, il faut bien laisser son cerveau en vrac pour ne pas relever toutes les incohérences et stupidités du scénario.
On assiste avant ça à la prise d'AlCatraz par le commando de Hummel. Qui explique pourquoi il menace la vie d'un million de personnes. C'est vachement bien fait en plus, parce qu'on sait qu'il a fait le Viêt-Nam avec untel, tempête du désert (donc l'Irak) avec d'autres, et que y'en a des nouveaux qu'il ne connait pas, mais que bon, ce sont justement des bons. Genre les types ne vont pas du tout faire une rébellion plus tard. Non.
Mais alors que le général prend 81 otages en se servant d'une visite touristique, il n'oublie pas de laisser partir les enfants, c'est un gentil en fait. En vérité, on devine, même pire, on comprend pourquoi il en vient à un tel extrémisme. Lui est décoré, mais l'état refuse de payer pour les soldats morts au combat, laissant les familles dans une détresse que le général ne supporte pas. Et ceci rend l'antagoniste sympathique à nos yeux.
Mais en face arrive donc un plan pour contrecarrer les mercenaires. Alors que Goodspeed et, comme par hasard, le meilleur agent démineur du FBI, il va devoir faire équipe avec un ancien du MI6, le seul prisonnier à s'être évadé d'AlCatraz, mais chut, c'est secret défense. Assistés d'un commando Étasunien qui se fait décimer par les mercenaires dès l'arrivée à la prison, Goodspeed et Mason vont ainsi permettre au film de virer dans le buddy movie qui fera un peu penser à "Bad Boys". Ajoutant quelques touches d'humour de ci de là.
Mais avant ça, on aura pris de l'action dans la gueule, avec une course poursuite dans les rue de San Francisco, entre un Hummer et une Ferrari, mais aussi un Tramway, et le FBI qui se retrouve un peu comme la Police dans les films "Taxi" scénarisés par Luc Besson. Si c'est brouillon, il faut reconnaître que mettre plein de plans à la minute, ça offre un dynamisme excellent. Accompagné des musiques de Hans Zimmer, Nick Glennie-Smith et surtout Harry Gregson-Williams (j'ai cru entendre des thèmes de "Metal Gear Solid" alors que le jeu n'était pas encore sorti), les musiques rendent les images et la réalisation de Michael Bay, presque épique. On ressent la classe, un peu forcée, mais puissante, plaisante, comme un film d'action des années 80. C'est presque ridicule, mais j'avoue aimer ceci.
On retrouve les habituelles explosions, une scène dans les égouts, et même, le truc que j'ignorais sur AlCatraz, une scène avec un wagonnet de mine, comme les niveaux assez chiants de "Donkey Kong Country". C'est varié, ça mitraille à tout va, et quand on est pris dans l'action, bah c'est plaisant. On retrouve l'évidente prise de conscience du général Hummel, qui n'assumera pas tuer des gens, ce qui va énerver les petits nouveaux qui prendront le contrôle de façon, bah dictatoriale.
Je vous passe le reste, l'annihilation totale de l'île (et des 81 otages) évitée de justesse. Je vous passe aussi les analogies avec la figure du Christ, quand Goodspeed "revit" grâce à son injection, et sauve l'île, toujours avec une posture christique. On oubliera aussi le happy end un peu concon (qui a tué JFK). Et donc nous allons conclure.
Bien mené, le scénario ne réserve pourtant aucune surprise. Le côté attachant de l'antagoniste offre des sensations étonnantes, et voir Sean Connery et Ed Harris se faire face offre ce qui est, je pense, la scène la plus spectaculaire du film, est impressionnant. Cependant, l'action n'est pas en reste, et si on débute lentement avec la présentation des personnages, la course dans San Francisco offre son lot de sensations. Surtout qu'après arrive l'île, et ses fusillades et autres explosions. Sur fond de buddy movie, on est face à un très bon film d'action, un peu stupide, mais prenant grâce à des acteurs convaincants. On reconnaît aisément les morceaux signés Gregson-Williams (si on connait les MGS bien entendu), et tout ceci offre son lot de sensation loin d'être déplaisant. J'avais découvert ce film il y a plus de 20 ans, et aujourd'hui encore je trouve qu'il divertit. Certes, il faut laisser son cerveau au placard sous peine de faire des bonds à chaque incohérences perçues. Mais si vous arrivez à juste le voir comme ce qu'il est, à savoir un divertissement, c'est un excellent film. Supérieur à "Bad Boys" je trouve. J'ai adoré, voilà pourquoi il a sa place dans ce mois spécial cinéma sur Ashou.
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