Cultivons la curiosité
Nous voilà donc arrivé à la fin de cette semaine spéciale MIIKE Takashi. En 2009 le réalisateur va sortir une adaptation d'un anime des années 70. Une série qui verra une nouvelle saison sortir entre 2008 et 2009, ce qui explique sûrement la volonté de faire un film live. Je connaissais plus ou moins la série grâce à "Time Bokan". Une OAV animée complètement délirante, de la veine des "Fous du volant", où les méchant.e.s des franchises de la Tatsunoko s'affrontent afin d'avoir un boulot d'antagonistes dans la prochaine série animée. C'était drôle et une sorte de "Smash Bros." version ennemis.
J'y avais découvert Doronjo, Boyacky et Tonzra. Avec le coup du vélo, de l'explosion en forme de tête de mort (qui ressemble à Dokurobei, le grand manitou pas gentil de l'histoire). Et ainsi je ne fus pas perdu quand ces "codes" se retrouvèrent dans la version live de MIIKE.
Vidéo de Damax Thomas
"Yatterman" c'est quoi ? Un duo de super héros Gan et sa fiancée Aï, s'occupent d'une boutique de jouet. Dans les sous-sols de celle-ci se trouve le QG des "Yatterman", où Gan et Aï montent un robot en forme de chien, Yatterwan. Mais avant cela nous débutons par une scène d'action classique de l'anime, les Yatterman luttant contre le trio mené par Doronjo, la femme fatale, Boyacky (surnommé Boyayan) le mécanicien et Tonzra, la brute. Seulement, comme tout bon antagoniste de série pour enfant, le trio n'est pas très doué. Et malgré un lutte intense qui vit le robot cuistot utiliser son zizi en lance carottes explosives, ce qui permit au trio de prendre le dessus sur Yatterwan, Doronjo commit une erreur en activant l'autodestruction du robot vainqueur.
Le décor est ainsi planté. MIIKE fera une adaptation pure, conservant les costumes parfois ridicules issus des années 70. Mais aussi le design improbable des robots. Bon, on aura remarqué la présence de Omotchama, un robot qui assiste les Yatterman, un peu énervant je trouve, il me fait penser à Téli des jeux mettant en scène Chibi-Robo. Passons. On retrouvera dès le début l'explosion en forme de crâne, particulièrement drôle. Tout du long de cette scène introductive, à l'action un peu bizarre et fortement sexuée (Aï qui voit le bâton de Tonzra lui chauffer l'entrejambe ! ), on verra un des premiers gros défaut du film.
Les effets spéciaux. Si ils ne sont pas ratés, ils sont loin d'être bons. On sent l'image de synthèse. Non pas qu'elle ait une odeur, mais on ne constate aucun effort pour faire passer ça de façon réaliste. Alors bon, c'est facile de dire que c'est un défaut, mais je pense que c'est plus ou moins volontaire en vérité. Certes le film a 10 ans et pas un énorme budget, mais en 2009 il y avait moyen de faire mieux je pense. En fait il ne faut pas se fier à ce que dit la couverture du DVD Français (édité chez M6 Vidéo), avec les citations de site ou de journaliste dont on n'a jamais entendu parlé.
Sinon, en effet "live", les costumes sont superbes. On retiendra surtout la superbe Doronjo jouée par FUKADA Kyôko. Fait intéressant, Yatterman 2, Aï, est jouée par une certaine FUKUDA Saki. Cependant, après une brève recherche, j'ignore si elles sont sœurs ou non. Pour compléter le cast, on citera SAKURAI Shô en Yatterman 1 / Gan, TAKAHASHI Chiaki prête sa voix à Omotchama, NAMASE Katsuhisa est Boyacky, KOBAYASHI Kendo pour Tonzra, OKAMOTO Anri jouera Shôko, tandis que la voix de Dokurobei est assurée par TAKIGUCHI Junpei. YAMADERA Kouichi se charge d'être le narrateur, Yatterwan et Otate-Buta.
L'histoire est très simple. À la fin du combat introductif, Aï et Gan trouveront une jeune femme, Shôko, perdue, qui recherche son père archéologue. Celui-ci est en quête des 4 Dokuro Stone, qui, une fois réunies, pourraient réaliser un rêve. Forcément, Dokurobei est lui aussi à la recherche de ces pierres magiques, et il a chargé les 3 Doronbô de les lui trouver.
Pendant 1h46, les Yatterman et Doronbô s'affronteront à 3 reprises. Et ceci à travers le monde, les Dokuro Stone n'étant pas toute sur l'archipel. Si la Narvège (vi Narvège) vit la première DokuStone trouvée par la papa de Shôko, Dokurobei s'en empara rapidement, laissant l'archéologue comme mort, à moins qu'il ne l'ait enlevé ? C'est ce que veut savoir Shôko.
Après le premier combat, on verra les arnaques montées par les Doronbô afin d'avoir assez d'argent pour construire un nouveau robot. Avec petite chansonnette au passage, qui passe crème. On retrouve même une danse très "animesque" pour le coup. Que l'on devine issue de l'anime quoi. Avec une chanson entraînante soit dit au passage. C'est ici que la réalisation complétement barrée de MIIKE est particulièrement efficace. Quand il faut rendre en live, un scène culte de l'anime. Je pense aussi aux passages plus dingues.
Le coup de l'apparition de Dorubei dans le bain de Doronjo et sa façon de la punir "gentiment". Ou alors quand Boyacky se retrouve cul nu et que son ami Tonzra lui dit de ne pas avoir honte. Résultat le mécanicien des Doronbô se retrouve l'engin à l'air en train de courir vers son ami. Ne vous inquiétez pas, rien ne viendra choquer les enfants ou les femmes prudes, vu qu'un petit cochon mécanique apparaît pour cacher ce que la décence interdit de montrer. Ceci rend la scène encore plus ridicule, et donc hilarante.
D'ailleurs c'est sur la mise en scène qu'il faut reconnaître que le film fait le boulot. Et se sauve par la même occasion. Car nous sommes en face d'un épisode étendu en vérité. Il ne se passe pas grand chose d'intéressant. Il n'y a pas de message particulier à comprendre. Pire, on retrouve des scènes, qui reviennent. C'est con dit ainsi, mais c'est assez redondant. Et même si il s'ajoute un petit truc, on retrouve le principe de la lutte, du méchant qui domine puis perd. On retrouve le fait que Boyacky appuie sur un bouton, le mécanonosse, le vélo à trois places, les explosions en tête de mort. Si ça fonctionne chaque semaine dans un anime, comme aime le rappeler MIIKE en brisant le quatrième mur assez souvent, sur un film de 1h46, c'est lassant.
Tout comme cette scène où nos héros partent en Ogypte, traversant l'océan Indien. C'est chiant, mais chiant. Malgré un humour sympa qui moque un petit peu le côté ridicule de la posture des héros quand ils se déplacent avec Yatterwan. En fait le film est bizarrement long. Et gênant. Par moment il est vraiment gênant. Quand Boyacky crée un robot femme, aux attributs imposants, et qui s'exprimera en couinant. La scène de lutte entre ce robot et Yatterwan est fortement sexuée et n'est pas du meilleur goût. Avec un esprit SM mal placé.
Euh, j'aurais certainement d'autres choses à ajouter, comme le fait que Gan, malgré une petite histoire improbable avec Doronjo, fera vaincre le pouvoir de l'amour, assez ridicule, mais bon, on sent que c'est plus parodique qu'autre chose en vérité. Ainsi MIIKE arrive à prendre un anime gentil et à le rendre irrévérencieux. Tout en conservant le côté tout public pour son film. Un tour de force. On regardera plus "Yatterman" pour son humour complétement débile et parfois sexué, que pour une adaptation (pourtant assez fidèle) de l'anime. On pardonnera des effets spéciaux risibles, et une action loin d'être efficace. On oubliera aussi le côté redondant de certaines action, propre aux anime de toute façon. Si il est loin d'atteindre le niveau d'un "Zebraman", "Yatterman" reste un bon divertissement. Il ne restera pas comme le meilleur film du monde, mais provoquera quelques fous rires devant certaines situations. Il gênera, sur le combat entre la vierge et Yatterwan, mais sinon, le reste est bon enfant. J'ai bien aimé, même si ce n'est pas le film que je conseille pour débuter avec MIIKE. Ah, petit point important, la photographie est digne du cinéma, parfaite, ça change des trucs à la photographie trop télévisuelle. Un bon film mais pas immense quoi.
@+