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Cultivons la curiosité

City Hunter édition Deluxe : tomes 29 & 30

City Hunter édition Deluxe : tomes 29 & 30

C'est bien fait quand même, pile après les antépénultièmes tomes de "Dragon Ball", au tour de "City Hunter" signé HOJO Tsukasa de voir les pas-tout-à-fait-derniers-mais-presque tomes traités sur Ashou. Surtout que le mangaka avait annoncé un combat d'anthologie entre le meilleur assassin des U.S.A. en voulant à Ryo. Il avait réussi à arriver chez SAEBA grâce à un subterfuge auprès de Kaori. En lui faisant croire qu'il connaissait bien Ryo. Son côté pervers, similaire à celui de l'étalon de Shinjuku, avait quelque peu endormi la méfiance de l'assistante de City Hunter.

Ainsi, durant ces deux tomes, nous allons découvrir la personnalité de Mick, nettoyeur réputé sur le continent Américain, et qui est vraiment un ami de Ryo. D'ailleurs, il est bien au Japon pour tuer son copain, mais il doit avant tout faire quelque chose pour lancer la "chasse". En fait, Mick a pour habitude, en grand séducteur qu'il est, de draguer et sortir avec les copines ou femmes de ses futures victimes. Ainsi, l'Étasunien va faire la cour à Kaori avant d'accomplir son contrat.

Alors tout d'abord, sachez que cela en est terminé des contrats de jolies clientes, du moins dans ces tomes 29 & 30 de l'édition de luxe de chez Panini Manga. On va s'attarder sur l'histoire principale, entre Ryo et Kaori. Tout en parlant du passé du premier. Un passé qui est conté dans le tome 29, et qui ressurgit violemment à la fin de celui-ci, introduisant juste de nom, un antagoniste que Ryo va affronter le long du tome 30, et même certainement au début du tome 31.

Dans les tomes que nous voyons aujourd'hui, on débutera de façon classique, sur l'humour sympathique de la série, avec une beuverie monumentale entre Ryo et Mick, et une Kaori qui ne comprend pas comment cela va se terminer. Puis, lentement, mais surement, le récit va tourner au sérieux. Au très très sérieux. Il en sera quasiment fini des blagues, on n'entendra, ni ne verra, plus parler de mokkori. Ryo sera sérieux, ce que l'auteur, comme si il se rappelait d'un coup que son manga doit aussi faire rire un peu, désarmera avec une scène mythique aux chiottes, seul passage comique.

Et en offrant une toute petite touche de comédie, même aussi puéril que Ryo faisant caca, l'effet est décuplé. Le ton et les personnages sont tellement sérieux et tendus, que l'on se surprend à angoisser. Du coup, lorsqu'un gag arrive, on ne s'y attend pas, ce qui provoque l'hilarité. Je ne vous raconte pas la quantité de pages ou de cases où nous verrons les personnages en gros plans, avec un regard sérieux, profond, classe. Les frissons sont garantis. Comme quand Ryo sent une présence très dangereuse dans son appartement dans le tome 30. Les traits noirs, le regard presque effrayé de Ryo, argh, c'est somptueux.

On pensera aussi à la note des traducteurs/traductrices, concernant la sécurité dans les aéroports dans les années 90, ce qui explique l'acte final du tome 29. On ne trouvera qu'un passage en couleur dans ces deux tomes. Et il concerne le Sugar Boy, un flashback concernant Ryo et les Makimura qui est dantesque, sublime, et qui offre quelques pistes expliquant le comportement de Ryo auprès de Kaori. De plus, ce passage permet d'introduire l'antagoniste qui arrive. Enfin bon, c'est plus que sublime, c'est parfait.

Je vous annonce qu'il est impossible de s'arrêter une fois le tome 29 entamé. Pire, j'ai vraiment dû me freiner pour ne pas enchaîner immédiatement sur les deux derniers tomes, tant le cliffangher est surpuissant. Si HOJO ne lâche pas totalement l'humour absurde, il l'utilise avec parcimonie, comme un grand chef qui saupoudre gentiment un plat pour relever une saveur. Et savoureuse, la série le devient. Au point que l'on regrette grandement que HOJO se soit un peu trop perdu dans la vulgarité perverse de son personnage principal. C'est simple, j'en veux encore de ce genre d'histoire, de cette mise en scène, de cette tension, et même de cet humour scatophile tellement imprévu qu'il déclenche obligatoirement un fou rire. Putain, quel pied.

Alors que TORIYAMA semble demander de tout arrêter et s'ennuie pour clore son "Dragon Ball", HOJO fait l'inverse. Il pose les bases d'une fin qu'il semble avoir choisi. Ceci nous offre des pages et des cases mémorables. Si vous débutez la lecture des mangas avec le tome 29 (ou 30) de cette édition, vous trouverez les 28 premiers tomes insipides et vulgaires. Nous sommes ici à un niveau tellement haut, que même URASAWA Naoki, TEZUKA Osamu ou TORIYAMA Akira ne l'atteignent pas. J'en suis au point de me dire que le mangaka m'ayant le plus provoqué d'émotion, qui jusque là se nomme SAKUISHI Harold avec "Beck" ou "RiN", est bien HOJO Tsukasa. En 2 tomes il vient de me retourner la tête, de me faire vibrer, comme jamais (ou trop rarement) un manga m'a fait vibré. C'est de l'or en barre. Par contre, mieux vaut lire les premiers tomes avant d'arriver sur cette histoire. Le manga montant progressivement en puissance pour atteindre cette histoire encore plus puissante que le meilleur film que vous ayez vu. Je n'adore pas, je surkiffe, je suis en extase. C'est parfait. À lire obligatoirement.

@+

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