Cultivons la curiosité
À l'occasion de la sortie en septembre 2016 de "Horza Horizon 3", MicroSoft avait eu l'excellente idée d'offrir le tout premier épisode via son programme Games with Gold. C'était en Août 2016 il me semble, et ceci me permit d'essayer la version plus arcade des Forza. "Forza Horizon" avait des défauts, notamment une mise en scène machiste assez dégueulasse, et un principe de festival boum boum bien pourri, mais il était rigolo malgré tout. Sa suite m'enthousiasma moins, elle aussi offerte, mais cette fois à l'occasion de la sortie de "Forza Horizon 4" l'année dernière. La faute à une avancée linéaire, et surtout l'apparition du off road (ou hors piste) complétement pétée et nulle.
Pourtant, en 2016, soit avant que je n'essaye "Forza Horizon 2", la démo du troisième épisode de la saga développée par Playground Games (assisté par le développeur des Forza Motorsport, Turn 10) m'avait convaincu d'acheter le jeu directement à sa sortie. Obtenu pour 40 ou 50€ il me semble. Et me voilà, presque 3 ans après, à enfin lancer le jeu sérieusement pour voir ce qu'il donne.
Vidéo de XboxBR
Cette fois-ci on se retrouve sur le pays-continent insulaire qu'est l'Australie. Variant forêts touffues, ville aux angles droits et outback désertique, le terrain de jeu s'avère immense. En tout, ce seront 4 sites de Festival à débloquer. Mais sachez qu'ici, c'est vous le/la chef/fe. Après avoir créé un avatar, dont on peut enfin choisir l'apparence, que ce soit son sexe ou sa couleur de peau, vous voilà propulsé.e big boss du festival qui a donc posé ses valises en Australie.
Vous décidez donc des épreuves à venir, des championnats, et vous pouvez même, si vous le désirez, tout paramétrer. Il n'y a que peu de limite en vérité, et les seuls points sur lesquels vous ne pourrez pas agir sont les événements spéciaux, comme la course contre un train, et le championnat parallèle de course de rue. Un championnat illégal, qui se déroule sur route ouverte, de nuit.
Mais avant tout, vous voilà avec un site de Festival, et des épreuves à accomplir pour gagner des fans. Que ce soit remporter des courses simples, des championnats, ou accomplir des défis spéciaux, comme passer devant un radar à une vitesse minimum, ou faire un gigantesque saut afin d'épater la galerie, on peut dire que le jeu varie énormément les épreuves. Pour être complet, il y a aussi des défis drift, et des défis créés par d'autres joueuses ou joueurs.
Dans les épreuves de courses classiques, il existe là aussi des divergences. Ainsi, vous aurez des épreuves menant d'un pont A à un point B, ou bien des circuits. Mais aussi des épreuves mixtes, mêlant asphalte et terre. Ou alors carrément une épreuve hors piste. La variété est complète, et si on peut jouer avec n'importe quel type de véhicule à toutes les épreuves, des voitures sont tout de même plus recommandées pour l'asphalte, comme une Ferrari par exemple, tandis que pour les passages mixtes nous choisirons une voiture de rallye, Subaru Impreza ou Toyota Celica en tête. Le hors piste verra plus des petits buggies aux suspensions adaptés aux passages chaotiques de ces épreuves. Vous pourrez aussi choisir des monstres de 4x4, dignes du rallye raid comme le Dakar.
C'est là où le jeu est plus intéressant que son prédécesseur. Ce dernier ne nous forçait pas à faire du off road, pire, il ne nous encourageait pas à accomplir ces épreuves, car il ne proposait pas un genre de véhicule propice à provoquer le fun. Ici, les buggies sont bien proposés, libre à vous de refuser et de tout de même tenter le coup avec votre Lamborghini, avec les difficultés de contrôle que cela engendrera. Sachez que le jeu proposera automatiquement des véhicules adverses adaptés à la classe du véhicule que vous aurez choisi. Le jeu s'adapte à vous, et non pas l'inverse.
Ceci est une habitude qui reste sympathique donc. Les classes des véhicules restent départagées avec des lettres, et on peut améliorer sa belle automobile de façon manuelle, en cherchant la pièce ultime, ou alors laisser le jeu augmenter les performances de celle-ci en fonction de la classe désirée. Une possibilité bien sympathique typique des Forza.
Avant de parler de ce qui fâche, parlons des grosses qualités du jeu. Déjà, ses graphismes. La variété des environnements Australiens permet des différentiels de couleur bluffants, et ce en 5 minutes de route. Passer des plages sublimes et immaculées, au sable rouge de l'outback, en passant par une forêt limite tropicale, c'est sublime. L'impression de vitesse est impressionnante, et le principe de "monde ouvert" pour rejoindre les différents sites et épreuves permet de se faire la main. Aussi bien en vue interne qu'externe.
Au point de vue du son, c'est sympa, la VF fonctionne bien, même si elle vous appellera "mon pote" alors que votre avatar est féminin. Ceci est peut-être dû au fait que j'ai choisi comme surnom "Boss". Oui, j'ai choisi un avatar féminin, et alors ? Les musiques sont diverses, sachant que l'on débloque des stations de radios partenaires. Du boum boum au classique en passant par le rock, tous les genres sont disponibles. Les titres tournent rapidement en boucle par contre. N'est pas un "Grand Theft Auto" qui veut.
Il y a beaucoup de voitures disponibles. Même si nous n'échapperons pas aux packs à payer en supplément, pour avoir toutes les Porsche par exemple. Principe un peu nul que de payer avec du vrai argent pour avoir des voitures en plus à acheter dans le jeu. Ceci dit, vous n'êtes absolument pas obligé.e.s de céder. Tout comme pour les 2 extensions, "Blizard Mountain" et "Hot Wheels", elles sont dispensables, mais si vous adorez le jeu, sachant que "Forza Horizon 3" se trouve pas trop cher, pourquoi pas. Je ne les ai pas essayées, et n'ai pas envie de le faire. Mais bon, sachez que le jeu seul vous propose au moins 20 heures.
En sachant que j'ai passé 38h30 dessus. Voulant monter les sites du Festival au niveau 5, cherchant à terminer toutes les "Exhibition" ainsi que les courses de rue. C'est là aussi que le jeu est prenant. Vous remplissez de nombreuses jauges. Expériences, Prouesses, tableau offrant des bonus à remplir. Si la fidélité à un constructeur ne fait pas partie de ce jeu contrairement aux Motorsport, il n'en demeure pas moins une tonne de chose à accomplir.
Cherchez les 13 sites pittoresques, découvrir toutes les routes, les panneaux à détruire, les radars à découvrir, zone de drift, de quoi faire tourner la tête. En fin de jeu, une fois tous les sites au niveau 5, il vous faudra masquer certaines épreuves sur votre carte, sinon elle en devient illisible. Une fois votre difficulté paramétrée, niveau de l'IA (en fait Drivatar, mais j'y reviendrai), les aides à la conduite, vous voilà avec plus ou moins de bonus de crédits et d'expériences lorsque vous courrez. Chaque niveau franchit vous offre une possibilité de gagner, à travers un jeu de hasard, des crédits ou un véhicule.
La progression dans les Forza, qu'ils soient Motorsport ou Horizon est ultra aisée grâce aux nombreux véhicules offerts et/ou remportés. Vous passerez rarement par la boutique, pourtant fournie. Je ne parle pas des trésors de grange à trouver aussi. Sans compter que vous pourrez aussi former un crew, en défiant des Drivatar et en leurs proposant de vous rejoindre. Crew avec lequel vous pourrez partir en balade ou faire des courses. Le jeu est d'une richesse ahurissante pour le coup.
Par contre, en terme de réglage de l'IA, on reste sur ce problème de Drivatar. Il n'y a pas vraiment d'intelligence artificielle, vu que le jeu se base sur le comportement d'autres joueuses et joueurs pour vous offrir du challenge. Or, sur les courses en asphalte, terre ou mixte, pas de problème, le mode normal convient. Mais en hors piste c'est plus délicat. On voit la limite des adversaires, surtout qu'il vous faudra bien viser les fumigènes. Ce qui n'est pas aisé quand vos adversaires vous poussent hors de la trajectoire. Sur asphalte on peut rattraper le coup, même sur terre. Mais en off road, vous partez dans un arbre ou sur une bosse qui vous fera rater le point de passage.
Là aussi il y a un grave problème. Vous pourrez détruire des poteaux téléphonique, voire un gros buisson. Mais parfois, un arbre rachitique au milieu du désert vous stoppera net. Résultat, lors des courses hors piste, on ignore toujours si on peut passer au travers du végétal se présentant face à nous. Sans parler de certaines choses petites qui ne broncheront pas si vous cherchez à les traverser, tandis qu'une barrière en bois ne posera pas de problème.
J'en oublie pas mal. Le mode permettant de scruter les véhicules sous toutes les coutures est toujours là, tout comme la possibilité de prendre des photos. Sachant que l'univers de "Forza Horizon 3" est somptueux, il y a de quoi faire de jolies photos. Mais évidemment, j'ai omis le plus important. L'arrivée des conditions climatiques changeantes en cours de route. Tout comme la nuit pouvant tomber en course. Si le gameplay ne s'en retrouve que légèrement modifié, il faudra tout de même adapter sa conduite à une route humide en réduisant sa vitesse et en augmentant ses distances de freinages.
Pfiou, je n'ai même pas parlé du damier à remplir avec les points de prouesses, que l'on gagne en faisant des enchaînements spectaculaires. Un peu comme les "kudos" à "Metroplis Street Racer" ou les "Project Gotham Racing". Des jeux dont la saga Horizon est la descendante directe. Si "Forza Horizon 2" ne m'avait pas trop plu, malgré un lieu méditerranéen magnifique, le tir a été rectifié avec ce passage en Australie. Faire d'un jeu de course une aventure ouverte, dans laquelle on évolue comme dans un RPG (Role Playing Game) est une brillante idée. Quitte à ce que l'on se retrouve face à un jeu de remplissage de jauge (ou d'accumulation d'EXP).
Moult choses à accomplir, des épreuves variées, une évolution aisée et jamais freinée par un manque de crédit ou de véhicule. On regrette la technologie Drivatar toujours aussi lourde à régler, voire impossible à paramétrer correctement. La faute à une trop grande variété d'épreuve certainement. J'ai constaté aussi quelques ralentissements, comme un blocage de l'image, peu fréquent, mais existant. Si le coup de pouvoir acheter avec des euros des véhicules supplémentaires est condamnable, il n'est absolument pas impératif d'y recourir pour s'y amuser longtemps, ou pour évoluer rapidement. C'est à vous de vous contrôler. Tout comme les extensions me paraissent inutiles, même si "Blizzard Mountain" offre un environnement enneigé que l'on devine volontairement ôté du jeu principal pour le vendre à prix coûtant.
Au final, ce jeu est magnifique, offre de très bonne sensation typée arcade. L'environnement est bluffant, ce qui me fait oublier les passages énervant, en course hors piste essentiellement. Il y a aussi ces moments frustrants où l'on se mange un arbre seul alors que l'on vient de traverser une forêt de buisson sans problème en les écrasants. Encore imparfaite, la saga Horizon voit là un bon épisode, qui me rabiboche avec elle. Sachant que malgré tout je préfère les Motorsport qui gagnent en plaisir de piloter, ce que Horizon propose en fun. Si vous aimez les jeux de courses arcade, je pense que "Forza Horizon 3" est un excellent choix, disponible à bas prix de nos jours. Malgré ses 2 ans et demi, il reste sublime et sympa. J'ai aimé sans adorer.
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