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Cultivons la curiosité

Rambo : Last Blood

Rambo : Last Blood

Cette année 2019 marque les premières fois pour ma part. Après mon premier Godzilla au cinéma, au tour d'un film estampillé Rambo. Tout le monde connaît John Rambo. Ce vétéran de la guerre du Viêt Nam, revenu de l'enfer et que son pays préfère oublier, quitte à le laisser avec ses spectres du conflit asiatique. "Rambo : First Blood" est le premier film de la saga que je me remémore avoir vu. Ensuite ce sera au tour de "John Rambo". Si nous croyions que l'ancien mercenaire coulait de paisible jour dans un ranch d'Arizona, il faudra attendre 2019 pour le voir contraint de repartir au combat.

On devine aisément que le dernier sang du titre fait écho au premier sang du film de 1982 (excellente année soit dit au passage). Dans la pop culture le personnage (et les films) de Rambo furent moqués, la faute à des scènes iconiques mais surréalistes, notamment quand John fait exploser un hélicoptère à l'aide de son.. arc. Il se trouve qu'à l'instar de Sylvester Stallone, son interprète, John est plus complexe et intelligent qu'un simple monsieur muscle qui fait tout péter. N'en déplaise aux fans de Bruce Willis, Jean-Claude VanDamme, Jason Statham et bien sûr l'immense Chuck Norris, Sylvester Stallone est, pour moi, l'acteur de film d'action le plus intelligent et doué de ce genre moqué par les critiques.

Tout comme dans Rocky Balboa, Sly (surnom de Sylvester Stallone) mettra beaucoup de sa personne en John. Ce qui ne veut rien dire. Mais il est loin le héros déchu et malade du roman original "First Blood" de David Morrell. Mais pardon, regardons d'abord la bande annonce.

Vidéo de FilmsActu

Premier point, je constate que le film est court. 90 minutes. Mais intense. Nous y reviendrons car j'ignore ce que mon cinéma a déconné, mais on s'est mangé énormément de bandes annonces au début. Plus que couramment. L'occasion pourtant de voir celle du très bandant "Bad Boys for lif3". Mais passons là aussi.

Nous retrouvons donc John Rambo, 10 ans après le film éponyme. Il a rejoint le ranch familial, tenu par Maria. Un membre de sa famille. En fait j'ignore le lien familial entre John et elle. Cependant, on verra Gabrielle, jeune femme qui est la nièce du héros. Mais avant tout, mise en bouche rapide avec une recherche de randonneurs perdus alors qu'une tempête éclate. L'occasion de donner le ton, même si ici, entre la photographie et les effets visuels, nous n'arrivons jamais à craindre quoique ce soit pour la vie de John. C'est assez bizarre, mais le fait qu'on le voit soucieux de ne pas avoir pu sauver 2 des 3 randonneurs donne le ton comme je l'ai dit.

Ici, durant la grosse moitié du film, pas d'action (si on oublie l'introduction). Juste John vivant avec Maria et Gabrielle. On devine qu'il est un père de substitution pour sa nièce depuis que la maman de celle-ci est partie des suites d'une longue maladie. On constate les interactions entre ces personnages, et le film est assez mou, mais pas ennuyeux. C'est fort quand même. Puis arrive le moment où Gabrielle retrouve la trace de son père. Ce dernier est au Mexique, et la jeune femme veut savoir pourquoi il les a abandonnées, elle et sa maman.

Malgré les réticences de son oncle et de sa mamie, Gabrielle se rend au Mexique. Et se fera enlever par un cartel de prostitution. John va devoir donc filer en terre mexicaine afin de ramener sa nièce au ranch. Là, nous en sommes à un peu plus de la moitié, mais ce n'est pas pour autant que le film vire dans l'action folle. Il faudra vraiment attendre l'acte final pour voir cela.

Et ce n'est pas pour nous déplaire. Oui le film débute mollement, mais ceci permet de s'attacher aux personnages, on voit un héros toujours meurtri par le conflit des années 60-70. Sly est incroyable de puissance dans son regard, sa posture, ses paroles. Même en version française. Alain Dorval (qui double habituellement Sylvester Stallone) arrive plutôt bien à se débrouiller je trouve. Par contre certains plans du réalisateur, Alain Grunberg, ne fonctionnent pas. Je pense à ce tête-à-tête entre John et Carmen, en contrejour. Mais passons.

Car si jusque là nous avions un film honnête et, de façon choquante, réaliste, on ne cessera d'être surpris.e par un scénario malin, quoique prévisible sur certains points. Mais ce qui étonne le plus reste l'aspect Boogeyman du vétéran militaire. Entre les pièges limites sadiques qu'il crée, sa façon de se comporter face à l'ennemi, son côté immortel aussi. Les codes des films d'horreur contenant un ennemi immortel (Jason Voorhees, Michael Myers, Freddy Kruëger par exemple), avec effusion de sang en prime, sont présents. Remplacez les Mexicains par des adolescents, John par un Boogeyman, et vous obtenez un bon film d'horreur comme les années 80 en offrait à la pelle.

Car si "John Rambo" partait dans des effusions de sang assez gratuites, notamment vers la fin, ici c'est filmé de façon plutôt propre. Quand John poignarde des adversaires, c'est à contre jour, du coup on ne voit que du liquide noir coulant de son couteau. Bon, on ressent quand même quelque chose quand il fracture la côte du rabatteur Mexicain. Vous verrez ça, ça fait mal.

Après, le scénario offre des surprises dans le sens où, pendant 1 heure, il est plutôt réaliste. John ne va pas au Mexique en mode commando, et se retrouve même salement amoché. On ne comprend pas trop sa stupidité, ou sa naïveté, ici. Pourtant, le coup des guetteurs, avec sifflements et téléphones portables qui sonnent fait monter la tension.

D'ailleurs, le film est intense quand il part dans les scènes d'actions. Souvent très courtes. Comme quand John retourne au Mexique pour chercher le grand tout maigre. Là, j'ai entendu la réplique de "La tour Montparnasse infernale", et j'ai ri comme un con j'avoue. En effet, il est surprenant de voir que les relations entre les personnages, John, Gabrielle et Maria, mettent longtemps à être développées, avant d'aller hyper vite. Il y a ce passage façon "MacGyver" ou "L'agence tous risques", qui est rapide. Tout comme pas mal d'autres choses. Comme si on ne voulait pas trop s'attarder sur la violence.

Bon, l'acte final fait le taf en terme de tension, avec les pièges se déclenchant notamment. Le pire est que j'ai arrêté de compter les adversaires de John. Ils sont nettement trop pour ne tenir que dans 5 voitures, même des gros 4x4 venant des États-Unis d'Amérique. La fin est magnifique, avec les images de tous les films de la saga. J'adore la dernière image, qui fait très Lucky Luke ou western.

Au final, ce n'est effectivement pas le meilleur film de l'année. Il traîne énormément au début, au point que l'on ne se croit pas devant un Rambo. Pour finalement accélérer beaucoup trop rapidement. Mais ceci rend les scènes violentes et intenses. Avec ce qu'il faut de sang pour plaire aux personnes aimant les films d'horreur des années 80. Nous ne sommes pas en face d'une énième suite du pourtant excellent "Saw". Mieux, on trouve une touche de réalisme (si on omet le final) qui ne manquera pas de vous surprendre. On ressent de l'empathie pour John et Gabrielle. J'ai adoré aussi le rapport de force entre les deux frères Mexicains, où l'on constate que celui qui veut commander n'est pas forcément malin. Il faut aimer les films surprenants, qui sont violents. Il faut aussi s'accrocher au début, un peu lent. Sly est immense ici, dans ce rôle de soldat abîmé par la vie. J'ai adoré, mais il est vrai qu'il ne plaira pas à tout le monde. Si vous avez aimé la bande annonce, sachez qu'elle ne représente que 20 minutes du film. Argh, je viens de revoir la fin de celle-ci, et dans la grange, on dirait trop Jason Voorhees, je vous assure. J'adore. Pardon. Mais si vous vous basez sur la B-A, vous risquez d'être déçu.e.s.

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