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Cultivons la curiosité

South Park - Saison 12

South Park - Saison 12

Le pas est enfin franchi. Alors que j'ai toujours préféré "Les Simpson" à "South Park", le show créé par Matt Groening m'a assez rapidement lassé. Dire que j'avais en ma possession au moins les 10 premières saisons de la série animée mettant en scène Homer et sa famille, et que, par lassitude, j'ai tout revendu et laissé tomber. Bon, je ne suis pas là pour parler de cette série, mais bien d'autre chose.

"South Park" fût créée en 1997 par Matt Stone et Trey Parker. On y retrouve 4 amis du cours élémentaire de cette petite ville du Colorado. Stanley, Kyle, Kenny et Cartman. La série est animée de façon, comment dire, comme si nous bougions des formes prédéfinies. Un peu à la "Paper Mario". L'animation est d'ailleurs assez sommaire, mais cela ne dérange en aucun cas, car le principal vient de ce qu'il s'y passe.

Nos 4 amis ont beau être des enfants, les jurons et autres scènes violentes font parties de leur quotidien. Entre le très bien portant Eric Cartman qui ne cesse de déblatérer des insultes, surtout envers son "copain" de confession juive Kyle Broflovski, et les autres personnages secondaires, il y a de quoi faire niveau satire. Car c'est bien là le terme correcte pour décrire ce dessin animé absolument pas réservé aux enfants.

Comment me suis-je retrouvé à débuter par la saison 12 ? Alors qu'il y a quelques temps j'avais la chaîne Game One en claire, j'ai pu constater que la série était finalement intéressante, voire drôle. Mais drôle avec de la violence, du sexe et des termes abruptes qui font rire honteusement. Du coup, les DVD me firent de l'œil, mais je n'avais jamais franchi le pas.

Du coup, lors des dernières soldes, j'ai pu trouver le coffret de la saison 12 à moins de 5€, et j'ai eu comme projet de "tester" la série sur cette saison de 2008, avant de me prendre l'intégrale. De plus, le petit sticker indiquant "version non-censurée" intrigue pas mal, et nous allons voir qu'effectivement, il le mérite.

Vidéo de SOUTH PARK VF

Vous venez de voir le début d'un des derniers épisodes de cette saison 12. Au nombre de 14, ils durent environ 22 minutes. En comptant le fameux générique très court. Je vous ai laissé l'extrait en VF, car c'est de cette manière dont j'ai vu le show. Il faut dire que cette version est gratinée, avec les voix reconnaissables de Christophe Lemoine (en Cartman notamment) et Thierry Wermuth (doublant de nombreux personnages dont Stnaley Marsh). N'oublions pas William Coryn, qui s'occupe de Kyle et Kenny. Ce dernier possède la particularité, si vous l'ignoriez, de s'exprimer avec une voix étouffées et presque inaudible. Surprise, alors que je croyais qu'il passait à trépas lors de chaque épisodes, ceci ne lui arrivera pas dans cette saison 12.

La VF possède un cast brillant, qui s'amuse, et qui ne mâche pas ses mots. Je ne peux pas vous dire si l'adaptation des textes est correcte ou non, vu que je n'ai jamais eu envie de mettre la VOSTFr. Pourtant, je suppute que la fidélité à la VO est excellente. C'est marrant de voir que comme pour "Les Simpson", le doublage est de qualité ici.

Le ton est donné d'entrée de jeu avec l'épisode ultra violent "Amygdales". Dans lequel Cartman attrapera le SIDA à l'hôpital. De nombreuses choses sont acerbes, virulentes. Comment ne pas sursauter en entendant que le SIDA n'est plus une maladie "in", à la mode si vous préférez. Et que maintenant ce sont les cancéreux et cancéreuses qui obtiennent tous les avantages, comme des places de cinéma gratuites par exemple. Mais le palier du mauvais goût est franchi quand Cartman en a marre de voir Kyle hilare de sa situation. Qu'à cela ne tienne, il va lui refiler sa maladie, comme ça il "fermera sa gueule".

Là, j'avoue qu'il faut s'accrocher. Mais le pire est que ça fonctionne. L'épisode est brillamment écrit et met en avant le fait que l'argent peut tout acheter, et que lutter contre certaines maladies est un effet de mode. Mention spéciale pour le gala déserté par tout le monde.

L'épisode n'est guère plus de meilleur goût, pourtant il nous montre à quel point Trey Parker maîtrise la satire. Il est le seul auteur et réalisateur sur cette saison, et il s'amusera à mélanger des œuvres connues pour mieux les détourner. "Le nouveau look de Britney" montre à quel point les fans, voire les gens, sont stupides. Quand Britney Spears, las de cette pression, se fait sauter la tête, c'est l'horreur. En effet, elle a survécu, au prix de la perte de tout ce qui était au dessus de sa mâchoire inférieure. Oui. C'est entre le scalpe et la décapitation.

Résultat, les gens ne s'offusqueront pas de cette absence de tête, mais de son "camel toe". Dont j'ai découvert le terme. Ne cherchez pas sur internet, vous y verrez des choses moches. Les gens se plaindront aussi de son playback de mauvaise qualité, alors qu'elle n'a même pas de mâchoire supérieure. Au final, on retrouvera le principe de sacrifice, les gens forçant de jeunes artistes à se suicider afin d'assurer de bonnes moissons. Un peu comme "The Wicker Man" il me semble. L'épisode est violent, abrupte, mais terriblement juste dans son traitement de la connerie des gens, qui ne font que critiquer sans penser aux conséquences. À croire que ces personnes qui harcèlent et insultes ne souhaitent qu'une chose, le suicide de la personalité qu'ils harcèlent.

Nous voilà au troisième épisode, promis, après je conclue rapidement cette chronique. Mais "Planète Gros Nibards", en plus de se payer un titre qui indique ce qui nous attend, va ridiculiser les drogué.e.s et les anti-drogues. La pisse de chat provoque une téléportation dans un monde fait de sein. Une belle créature blonde mène Kenny (qui a expérimenté la pisse de chat suite au fait que son prof a bien précisé ce qu'il ne fallait pas faire, en indiquant bien les substances illicites et la manière de le faire), vers son père, afin qu'il lui "savonne les seins".

Oui, dit ainsi c'est bizarre. Mais le tout nous fait passer dans un univers animé à la façon du film "Métal Hurlant". Et la claque est incroyable. Même la musique devient un rock puissant. Si on regrette le côté too much des seins présents partout, l'animation est spectaculaire. Et le message anti-drogue, mais aussi anti-abruties qui luttent n'importe comment contre la drogue est sublime. En effet, les chats deviennent des parias, et l'état les supprime tout simplement. Dès lors, le parallèle avec la Shoah est d'une violence qui est stupéfiante.

Bref, vous voyez l'idée, "South Park" est une série animée incroyable. Qui va très loin, mais sur laquelle il faut se pencher sur la seconde lecture. Car on peut n'y voir que des personnages qui ne font que dire des jurons. On peut n'y voir que des situations grand-guignolesques dégueulasses et gratuites. Sauf que derrière tout cela, il y a systématiquement un message. Certes l'épisode double avec d'immenses êtres poilus qui envahissent la ville est un peu décevant, mais il parodie efficacement les films found footage, notamment "Cloverfield". Certes, le macaron "version censurée" est mérité, mais on devine les scènes qui ont été ajoutées pour faire genre "on est hyper adulte".

Ces scènes ne servent à rien. Comme quand l'internet est en panne et qu'un personnage ne rêve que de se masturber devant des vidéos toutes aussi crades les unes que les autres. Dans un camp de réfugié.e.s, il rentre par effraction dans la salle où le seul ordinateur est présent, et se masturbe. Il sera évidemment découvert par tous et toutes, après avoir crépi la salle de son sperme. Indiquant qu'il s'agit d'ectoplasme. Ici, on se serait bien passé de cette scène dégueulasse, pas drôle, et inutile. Mais c'est ainsi.

Je passe volontairement outre sur "Le problème Chinois", surtout que l'actualité de 2020 rend cet épisode encore plus raciste qu'il ne l'est déjà. C'est pourtant pour mieux le condamner. On verra aussi, un peu plus tard, l'élection de Barack Obama, avec une magnifique morale à la fin. Bref, que de très bons épisodes je trouve. J'ai passé un excellent moment devant ces 14 épisodes, bon, il m'a fallu m'accrocher au début, quand on débute par un personnage contaminant un autre avec le VIH, c'est chaud.

Voilà donc, le résultat de ce test est que "South Park" est d'une efficacité diabolique. Même si certaines scènes inutiles sont là pour faire vendre une version non-censurée en DVD, le reste est excellent. Il faut aimer cet humour acerbe, qui montre les dents, mais qui dénonce de façon virulente la société étasunienne et mondiale. Je valide, et compte me prendre le gros coffret regroupant les 20 ou 21 premières saisons sous peu, histoire de débuter au commencement. J'ai aimé.

@+

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