Cultivons la curiosité
C’est alors qu’elle atteint la majorité (de 20 ans au Japon), que ABE Mao nous propose, 1 année après « Free », « POP », son deuxième album. Il sort en effet le 27 Janvier 2010. Oui, il a plus de 10 années au compteur. C’est parti pour 53 minutes, réparties sur 13 pistes.
Alors que j’ai découvert la native de la préfecture de Ôita via feu Nolife avec « Motto. », et que nous avons vu que son premier album « Free » était de très bonne qualité, j’avoue qu’il n’y avait pas encore matière à estimer que MAO pouvait dépasser Lavigne dans mon cœur. Bon, je vous divulgâche la chose, c’est déjà le cas avant que je me décide de prendre l’intégrale des albums de la Japonaise. Grâce à une compilation de ses 10 ans de carrière qui m’avait donné envie de tout posséder de ABE Mao.
Ce « Best of » est prévu sur Ashou, mais pour bien plus tard. En attendant, voilà « Mada » qui se lance. On y retrouve forcément le son d’une guitare acoustique que la compositrice, auteure et interprète chérit tant. Pourtant, la mélodie verra intervenir des instruments rock classiques, type basse, guitare électrique et batterie. Avec un brin de synthétiseur. Le tout est fort sympathique. Mais comme si cela ne suffisait pas, d’avoir une composition agréable à écouter, ABE Mao possède une voix grave, puissante, pénétrante même.
Bon, vous venez de rire au terme de pénétrante. Mais comment expliquer cette puissance ? On ressent sa voix, et en concert, elle doit envoyer du lourd. D’ailleurs rappelez-vous la chronique sur son « Live n°2 ». Ah, mais non, vous n’avez pas pu entendre sa puissance vocale. En tout cas, « Mada » est une chanson pop/rock excellente, peu reprise il me semble, mais qui introduit parfaitement l’album.
« I wanna see you » est un peu plus balade. On y trouve une partie du refrain en anglais, ce qui permet de déterminer qu’il s’agit d’une chanson d’amour. Ici, la voix est plus suave, tout comme la composition. On décèle un brin d’émotion dans la voix. La chanson pourrait être interprétée par Avril Lavigne que cela ne surprendrait pas. En fait, quand je dis « suave », ou « balade », j’ai tort. Car nous sommes ici aussi en présence d’un titre pop/rock, un peu plus calme que le précédent, mais qui reste en tête malgré tout. Une chanson très plaisante.
Pour « Monroe », dont il me paraît difficile de ne pas faire le lien avec Marilyn (je ne comprends pas le japonais), la composition est différente. Et là, j’ai pensé à Kyary Pamyu Pamyu (KPP). On retrouve la batterie entraînante de « Fashion Monster » de chez KPP. Il y a un brin d’électro, qui va super bien et apporte de la diversité à l’album. Seul problème, la voix un peu nasillarde. Enfin bon, un problème qui n’en est pas un en vérité. Une chanson là aussi que j’apprécie beaucoup, même si son côté Pop surprend.
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« Anata no Koibito ni Naritai no Desu » est, pour le coup, une jolie balade. Avec de la guitare électrique certes, mais calme. On y devine une nouvelle chanson d’amour, voire même une déclaration. Une jolie chanson, que l’on oublie malheureusement trop vite. Ce qui est un peu le cas de « Tsutaetai Koto » avant que la guitare électrique ne se lance. Le rythme augmente de plusieurs crans, au point que nous n’étions pas prêt.e.s. Une chanson dynamique, qui offre une énergie plaisante, et donne envie de se bouger. J’ignore quelles sont les choses qu’elle veut nous dire (traduction littérale du titre), mais elle le dit avec une pêche qui impose l’audition. J’adore.
« Tsugô no Ii Onna no Uta » est posée. Mais pas inintéressante pour autant. Guitare sèche et voix vont vous donner un frisson comme ABE sait en offrir. On débute doucement, calmement, avec une petite émotion en voix. Puis quand elle pousse cette dernière, elle donne la chair de poule. La chanson marque, impressionne. Oui, pour moi ABE Mao est définitivement mon artiste préférée, tous artistes confondus. Mais ce titre, argh, l’émotion ressentie est incroyable. Les alternances entre poussées vocales et passages plus paisibles, le passage calme chanté de façon aiguë, impossible de rester de marbre. Sublime.
« 15 no Kotoba », soit 15 mots. Argh, que je regrette de ne pas comprendre le japonais. Ici, la chanson fait un peu comptine avec son bruit de fond. Et cette voix suave. La chanson est jolie, mais s’oublie assez rapidement. Il faut dire qu’après la poussée émotionnelle du titre précédent, ce n’était pas évident. J’aime bien quand même. En fait, cette chanson est placée en sandwich entre deux titres puissants. On retrouve le duo guitare sèche et voix pour « Mô Hitotsu no MY BABY ». Ici, aucun doute, la puissance vocale vous arrachera des larmes tant elle transperce le cœur et les tripes. Cette utilisation de la guitare sèche, avec des accords certainement entendus 100 fois, qui permettent de se remettre de l’émotion vocale, est parfaite. Une chanson à ne pas écouter déprimé.e. J’adore, mais j’évite de l’entendre en dehors de l’album.
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Retrouvons un brin de légèreté avec « loving DARLING ». Le retour d’une composition pop/rock plaisante. Le rythme est entraînant et donne envie de taper dans ses mains même. Le refrain, qui débute par le titre, donne envie de participer. Une chanson qui doit être efficace en concert. J’aime bien. « Wakaru no » est plus rock. C’est surprenant même. On alterne une fois de plus avec une voix tantôt puissante, tantôt calme. Ici, j’ai l’impression d’être en face d’une chanson de Asian Kung-Fu Generation, et purée, qu’est ce que c’est jouissif.
Non, la piste 11 n’a aucun lien avec une chanson de Lady Gaga. « Poker Face » est bien un titre pop/rock original avec un refrain de malade, hyper jouissif en concert. Une fois de plus, batterie et basse sont présentes pour soutenir une voix puissante. Le tout est harmonisé par les guitares, électrique et sèche. Une chanson très plaisante une fois de plus.
« Itsu no Hi mo » permet de recouvrer ses esprits. Une balade agréable, suave, dans laquelle la basse impose un rythme posé. Le tout est harmonieux, on y décèle la guitare sèche classique, mais aussi du violon, qui pousse forcément la larmichette aux yeux. Ce refrain, avec cette voix légèrement cassée. Punaise. Difficile d’en ressortir indemne. C’est magnifique. Heureusement que l’on termine par une chanson légère. « Salaryman no Uta » propose une guitare sèche avec aussi beaucoup d’humour dans la voix. On sent ABE Mao sourire, et c’est contagieux. Il est très plaisant de finir « POP » ainsi.
Pour un deuxième album, qui arrive 1 an après le premier, c’est impressionnant. Aussi bien vocalement, qu’en terme de diversité des compostions. Oui, ABE Mao est mon artiste préférée, oui elle surpasse sans hésitation Avril Lavigne, Queen,Green Day, Arcade Fire ou Franz Ferdinand. À mes oreilles du moins. C’est son côté éclectique qui plaît. Sa capacité à être puissante, comique, émouvante, tout ceci sur un même album. Seul problème, j’ignore de quoi elle parle. Il me semble que c’est essentiellement d’amour, mais je ne peux pas l’affirmer. Comme tous ses albums, « POP » est un indispensable, que j’adore. À découvrir au plus tôt.
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