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Cultivons la curiosité

Six Feet Under – Saison 5

Six Feet Under – Saison 5

Les fins de série sont toujours délicates à appréhender… hein ? Oui, je reprends ma phrase d’introduction de la saison 5 de la série « Angel », je sais. D’ailleurs, contrairement à cette dernière, « Six Feet Under » s’achève de façon nettement plus réussie.

 

Créée par Alan Ball et diffusée entre 2001 et 2005 sur HBO aux États-Unis d’Amérique (à partir de 2001 sur Canal Jimmy puis 2004 sur France 2 pour la France), elle comportera 63 épisodes répartis sur 5 saisons. Pour cette dernière saison, nous avons 12 épisodes d’une durée comprise entre 45 et 70 minutes.

 

Voilà donc l’occasion de revenir chez les Fisher, gérants de pompe funèbre de père en fils, bien que, suite à une difficulté, ils s’associèrent avec Frederico Diaz (Freddy Rodriguez), leur employé, pour donner Fisher & Diaz. L’avantage de ce début de saison, est qu’il va permettre de rapidement se remémorer dans quelle situation se retrouve Ruth (Frances Conroy), la mère de famille, qui découvre que son nouveau mari, George (James Cromwell), est atteint d’une maladie mentale.

Vidéo de HBO UK

Mais, avant tout, le premier épisode s’ouvre par la traditionnelle mort, dont Fisher & Diaz devra se charger des funérailles. Celle-ci est particulièrement tragique. Alors qu’Andrea a l’habitude de se taire, elle décide de prendre sa vie en main, pour finir empalée accidentellement par son mari. La plupart du temps, ces décès sont ironiques, limites comiques, mais ils peuvent parfois être tragiques. Comme pour l’épisode 2 de cette saison, dans lequel un ami de lycée de Nathaniel « Nate » Jr. (Peter Krause) se fera écraser par sa voiture de façon stupide.

 

Voulant attraper son journal sans descendre de son gros 4x4, Hoviak chutera et se fera écraser la tête par la roue avant de son véhicule. L’occasion pour Nate de se poser des questions sur la vie. On notera aussi un décès étonnant lors de l’épisode 3, qui peut expliquer pourquoi un certain personnage agit ainsi. D’ailleurs, quelques décès trouvent un lien direct avec les Fisher, comme si la mort s’approchait inexorablement de la famille.

 

Cette saison nous plonge donc dans les diverses croyances et gestions de la perte d’un être proche, plus ou moins cher. Ainsi, nous verrons des préparatifs latinos, ou alors, sur la fin, avec une critique acerbe de la guerre en Irak (nous sommes en 2005-2006 je vous rappelle).

 

Mais le plus intéressant reste les personnages principaux. Ainsi, Ruth découvre la maladie de George, et le vivra très mal. Elle montre à quel point il est difficile de s’occuper d’une personne handicapée. La mère de famille évoluera énormément au cour de la série, et aussi lors de cette dernière saison. Elle prendra sa vie en main, et cherchera à s’amuser sans dépendre d’aucun homme.

 

David Fisher (Michael C. Hall) et Keith (Matthew St. Patrick) sont toujours en couple, un couple apaisé. Qui décide de fonder une famille à travers soit une mère porteuse, soit l’adoption. Nous y verrons toute la difficulté pour un couple homosexuel d’avoir des enfants. Les interrogations aussi que cela implique, surtout quand Keith suggère à son compagnon de demander à Claire si elle veut offrir ses œufs.

 

Claire Fisher (Lauren Ambrose) d’ailleurs, se cherchera. Sa carrière d’artiste stagne, voire régresse. Elle débute en couple avec Billy (Jeremy Sisto), prête à découvrir le monde avec lui. Claire se brouillera avec sa maman, et elle est, selon moi, le personnage le plus touchant de cette saison. Elle va se retrouver à bosser en intérim dans un poste de bureau qui ne lui convient pas. C’est elle qui hurlera sa haine des Républicains qui envahissent l’Irak à travers des massacres.

 

Frederico « Rico » Diaz et sa femme Vanessa (Justina Machado) restent en froid. Vanessa n’arrive pas à trouver chaussure à son pied et Rico non plus. La relation qu’ils entretiennent entre eux est froide, glaciale même. Ceci dit, comme à chaque fois qu’il y a un sentiment contrasté et difficile à comprendre, la série possède cette intelligence de nous expliquer pourquoi tel ou tel personnage réagit de cette manière. Ainsi, on comprendra pourquoi Vanessa agit comme cela à travers une superbe scène où elle l’explique à celui qui est toujours son mari.

 

Ce côté explicatif de la série trouve tout son sens à travers la relation complexe entre Nate et Brenda (Rachel Griffiths). Tantôt fusionnelle, mais souvent conflictuelle, cette relation aboutira pourtant sur un superbe épisode dans lequel le couple se marie. Juste après avoir subit une fausse couche. Ainsi, la série évoque la fausse couche, la façon de s’en relever, la crainte de perdre un autre enfant. Et ce, tout en gérant Maya (Brenna et Bronwyn Tosh), la fille de Nate issue de sa relation avec Lisa (Lili Taylor).

 

Concernant le mariage de Nate et Lisa, le premier épisode offre un flashback de celui-ci. Ce qui bouche un trou de la saison 3 il me semble. Dans laquelle on faisait un saut temporel et on revenait avec Nate marié avec Lisa. Une saison 3 qui avait évoqué la disparition d’un proche avec talent d’ailleurs.

 

Entre toutes ces difficultés que les personnages devront gérer, les scénaristes en profitent pour amorcer une fin de série absolument sublime. Une fin de série qui débute à la conclusion de l’épisode 8, par un événement choquant, inattendu, et qui entraînera une plongée dans la tristesse assez stupéfiante et réaliste.

 

L’épisode 9 est très marquant. En plus de débuter par une mort surprenante (dont Fisher & Diaz devra s’occuper), il marque une changement de ton, une plongée dans l’émotion brute, incroyable. Le réalisme des réactions, l’inquiétude, puis la difficulté, tout est poignant. Actrices et acteurs arrivent à nous faire croire que c’est un de nos proche qui est parti. L’épisode 10 ne possède aucun décès d’ailleurs.

 

Si les épisodes 9 et 10 montrent une chute brutale, la difficulté qu’est d’organiser des funérailles, même quand on est (ironie du sort) du métier, les 11 et 12 sont nettement plus optimistes. Surtout le dernier en vérité. D’une durée de 70 minutes, on sent que Alan Ball, qui écrit et réalise l’ultime épisode de sa série, prend le temps nécessaire. Le temps qu’il faut pour que l’on dise au revoir (et même adieu) à ses personnages que nous avons appris à aimer à travers les 5 saisons de la série.

 

Tout y est brillant. En plus, Alan Ball se paye le luxe de ne pas laisser de doute, il nous indique clairement ce que deviennent les personnages que je juge principaux. Le tout est très rapidement expliqué à travers un voyage à travers les États-Unis d’Amérique en Prius II. La scène remémore le début de « Là-Haut » des studios Pixar, avec des vies en accélérés, pour saisir les futurs de Nate, Ruth, Keith, David, Rico, Brenda et Claire.

 

De plus, cet ultime épisode s’ouvre de façon opposée à tous les autres. Vous comprendrez pourquoi en le voyant. Ceci démontre la note d’espoir, d’optimiste, que Alan Ball veut donner aux téléspectatrices et téléspectateurs.

 

Cette saison est sur la lancée des précédentes. Ainsi, quand un personnage réagit de façon incompréhensible, on trouve des éléments de réponse par la suite. Et on arrive à comprendre pourquoi il agit ainsi. Comme pour David qui luttera contre sa peur durant une partie de cette saison, revoyant sans cesse son bourreau de je ne sais plus quelle saison.

 

C’est effectivement très plaisant de nous offrir le point de vue des personnages afin de mieux saisir leurs réactions. Ceci fait que l’on ressent de l’empathie pour eux, et qu’il est difficile de les quitter. Ainsi, lors du choc des épisodes 9 et 10, la perte semble être la nôtre. Les larmes sont difficiles à retenir.

 

Du coup, il ressort de cette saison 5 une puissance émotionnelle incroyable. Un réalisme des situations, qui sont pourtant nombreuses. Le fait de nous exposer frontalement à la mort, à la gestion de celle-ci. En plus de parler d’un sujet sensible, la série arrive à être incroyable dans la gestion de ses personnages. À travers une clarté et une franchise incroyables, on s’attache aisément à tout le monde, car l’empathie est plus facile à ressentir quand on comprend les réactions des personnages. Ceci vaut pour la saison 5, mais aussi l’intégralité de la série.

 

Si « Angel » avait clôt sa saison 5 (et sa série live) par un épisode moyen, se finissant par un cliffangher un peu débile, « Six Feet Under » est l’opposé de tout ça. Alan Ball et ses scénaristes ont pu réfléchir à une fin parfaite. Plus que satisfaisante. En effet, la série aurait pu s’achever sur le côté triste et sombre de l’épisode 10, mais finalement, l’épisode 12 arrive et offre un optimiste qui fait plaisir à voir. On pleure de tristesse dans l’épisode 10, on pleure de « joie » (avec le sourire) dans le 12. Ceci car on salue tous ces personnages, qui, pour ma part, ont marqué. Une série à voir et à posséder, j’ai adoré la saison 5 et la série en général.

 

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