Cultivons la curiosité
Toujours sur le même rythme d’un album par an, « Su. » débarque le 1er Juin 2011 dans les bacs. 53 minutes réparties sur 13 pistes, voilà le programme qui nous attends lors de l’écoute du troisième album de ABE Mao.
Et on débute fort. « Itami » est une chanson assez puissante, dynamique, dont les paroles principales (nananana) sont hyper faciles à répéter. On y retrouve le timbre de voix si plaisant de la chanteuse. Qui poussera même les aiguës un peu avant les 2 minutes, sur, justement, le mot itami qui donne son nom à la chanson.
On y ressent la douleur que signifie ce mot si on le traduit du japonais au français. Dès lors, on devine aisément que les paroles ne doivent pas être aussi simples que ce que nous laisse à penser ce « nanananana ». Une chanson qui débute à la perfection cet album.
« Jaa, Naze » calme le jeu. Avec la grosse caisse de la batterie assez accentuée au début. La chanson en elle-même s’oublie assez rapidement, tout en restant très plaisante à écouter. Il y a un son aiguë venant d’un synthétiseur qui surprend un peu, donnant un son pop à la chanson. J’aime bien, sans arriver à l’écouter en dehors de l’album pour autant.
Vidéo de abemaofficial
« Motto. ». Comment dire. C’est le tout premier titre que j’ai entendu de ABE. Sur feu Nolife. Un clip drôle, une chanson pop/rock qui envoie du lourd. Un refrain que l’on meumeuh volontiers (en faisant du yaourt quoi), et cette guitare électrique. La vache. Ou le cheval plutôt. Cette chanson me donne des frissons. Impossible de ne pas bouger.
On retrouve une pointe d’humour dans sa voix en plein milieu du titre. Si je me souviens bien, le Motto. est une façon de vivre, presque épicurienne, en se moquant de ce que pense les autres. C’est un de mes titres préférés de la chanteuse. Question de nostalgie peut-être. Mais avouez qu’il bouge bien tout de même. Et en concert, ça doit envoyer du lourd. J’adore.
« 19-sai no Uta », ou la chanson des 19 ans, contrairement à une précédente chanson (des 17 ans il me semble), nous sommes face à un titre puissant. D’une grande efficacité dans sa composition et quant elle lance sa voix sur le refrain, rooh punaise. Je vous avais dit que c’était mon artiste préféré, tout confondu ? Ah, oui, lors de la chronique de « POP » c’est vrai. Bref, que du bon ici.
« Nametonka » ralenti le tout, et c’est une bonne chose. Voix plus aiguë, tout comme la basse ultra audible, on se croit presque face à un titre jazz sans les cuivres. C’est surprenant, ça calme le rythme, et le refrain accélère tout. Avec, en prémices, un hachage qui nous fait dire que ce refrain va envoyer du lourd. La chanson est très plaisante, mais pas exceptionnelle. Dans l’écoute de l’album elle ne se zappe pas et je l’aime bien.
Bon, après c’est encore plus calme. « Yada » nous offre à nouveaux la combinaison voix et guitare sèche que l’artiste Japonaise maîtrise à la perfection. Pourtant, ici, beaucoup moins d’émotions passent. J’ignore pourquoi honnêtement. On l’écoute, mais sans que le titre ne nous marque. Ce n’est que quand la chanson se lance enfin, après 1’30, que l’on commence à ressentir un truc, avant que ça ne retombe aussi sec.
Heureusement, le final assure une montée progressive et qui s’avère nettement plus marquante et efficace que le début. Là on retrouve ce que ABE Mao fait de mieux. Elle arrive à faire ressentir quelque chose aux auditeurs et auditrices que nous sommes. Une chanson étonnante car partant doucement pour arriver à un pic émotionnel à sa fin qui s’avère marquant.
« Mô », reste sur cette même base, voix et guitare, avec cette fois-ci une émotion présente d’entrée. Même en ignorant ce qu’elle chante on ressent quelque chose, et ça, c’est très fort. Une balade magnifique, presque capable de faire pleurer. Une magnifique chanson donc.
« TA » pour le coup, et j’ignore pourquoi, me fait penser à « Alice au pays des merveilles » et un petit peu a une chanson d’Avril Lavigne. Les violons, les percussions ultra présentes, mais pas de batterie. Un brin d’électro. Cette chanson surprend dans le répertoire de ABE Mao. Ce titre est rafraîchissant bien qu’il ne soit pas mon préféré de l’album. Je l’aime bien.
La course est enclenchée avec le rythme pêchu de « Hashire ». Voui, j’ai essayé de faire un jeu de mot avec hashire qui signifie « cours » du verbe courir. Sans en être certain par contre. En tout cas voilà une chanson pop/rock dynamique sur laquelle ABE Mao pose sa voix puissante avec une facilité déconcertante. Il y a un solo de guitare électrique court, mais sympathique.
Une chanson plaisante, sans pour autant être excellente. Dans l’écoute de l’album elle fonctionne, mais de là à l’écouter sur une liste de lecture, non. Par contre en concert elle doit bien marcher.
Arrive donc une sorte d’hymne. Une chanson qui, de ce que j’ai pu voir, possède une aura dans la communauté de la chanteuse, et qui pourtant sonne très pop. « Lonely » avec sa composition simple, douce, fonctionne pourtant à la perfection. Ce refrain est juste incroyable d’efficacité. Grâce à l’interprétation riche en émotion de la chanteuse, et une composition est impeccable.
Même si le tempo n’est pas fou, même si les instruments ne crachent pas, il y a de l’énergie qui passe à travers cette chanson. Je comprends aisément qu’elle soit une sorte de passage obligé en concert. Là, j’avoue, j’aimerais bien connaître les paroles. Certainement sur une histoire d’amour (comme la plupart des chanson de ABE Mao). Puis ce passage plus calme, presque a cappella, quel pied.
Après arrive une chanson sympathique, plus proche de la balade, avec son introduction uniquement chantée, qui marche bien. Pourtant, « for Lonely » ne reste pas en mémoire. J’ignore pourquoi. L’interprétation conserve un brin d’émotion, la composition est peut-être trop classique, mais ça ne fonctionne pas trop sur moi. Je l’écoute volontiers, mais sans plus.
Vidéo de Narman Aryanto
« Stalker no Uta ~3 chôme, Anata no Ie~ » nous fait retrouver une voix joviale. On devine aisément que ABE Mao sourit en jouant de sa guitare sèche sur cette chanson. D’ailleurs, c’est une chanson qu’elle interprète et joue seule. Elle me fait penser au côté léger de « Salaryman no Uta » de l’album « POP ». C’est une chanson marrante, et que j’aime bien.
« Hikari » est, à priori, un titre bonus. Ça reste à prouver, mais sur le dos du boîtier il y a écrit (+1). Et là, c’est une pure balade, qui clôt l’album de façon larmoyante. J’ignore pourquoi, mais il me fait penser à certains génériques français de dessins animés de mon enfance. Le côté hyper triste ressentit certainement. Bon, on se calme rapidement devant la poussée vocale du refrain, mais la chanson est magnifique.
Parfaitement bien interprétée par l’auteure/compositrice qu’est ABE Mao. D’ailleurs, le refrain surprend avec ces nombreux instruments tandis que les couplets sont nettement moins bien fournis, jouant plus sur l’émotion vocale. Même si la basse reste présente après le premier refrain. Le solo de guitare électrique devrait vous achever si vous n’avez pas encore lâché des larmes. La chanson est sublime, rien à redire.
Si on ne peut pas dire que « Su. » soit supérieur à « POP », il reste dans la même veine. Capable d’alterner titres puissants et dynamiques avec des balades riches en émotions. Même si il y a un léger raté avec « Mô », que je n’aime pas tant que cela, le reste est excellent.
Une artiste facile à écouter, qui vous fera ressentir moult émotions, même sans connaître le japonais, et donc un album du même niveau que ce que nous avons déjà vu et entendu. Attention, le prochain album possède deux titres mortels, qui font partis, pour moi, de ce que ABE Mao a produit de plus jouissif à ce jour. Du coup, préparez vous pour le prochain album dont la chronique arrivera sous peu sur Ashou. En attendant, « Su. » est un excellent album, du même niveau que ses précédents, à écouter et si possible posséder.
@+
"Lonely", vidéo de abemaofficial