Cultivons la curiosité
Après avoir lutté contre le Dr. No, puis une partie de SPECTRE (menée par le mystérieux Blofeld et son pôtichat), l’adversaire de Bond, James Bond, dans cette troisième aventure cinématographique de l’agent 007 sera un homme en or. Auric Goldfinger est un personnage qui aime gagner, quitte à tricher. Comme son nom l’indique, il aime l’argent, au point de chercher à devenir l’homme le plus riche du monde.
Mais avant toute chose, « Goldfinger » est sorti en 1964 et change de réalisateur. Ainsi, Guy Hamilton met en image un scénario de Richard Maibaum et Paul Dehn, toujours basé sur un roman de Ian Fleming. Ce dernier est sorti sous le même nom que le film, en 1959. Le film ne dure que 1h45. D’ailleurs, le DVD que j’ai n’offre pas de bonus.
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Nous retrouvons James Bond (Sean Connery) en opération infiltration chez un cartel Mexicain de la drogue. Il est marrant de le voir arriver par voie fluviale, un peu comme Solid Snake dans le jeu vidéo « Metal Gear Solid ». Après s’être faufilé dans les infrastructures pourtant bien gardées, l’agent 007 place un explosif avant de s’échapper.
Sous sa tenue d’homme grenouille, un sublime smoking blanc lui permet de se fondre dans une soirée au bar du coin. Ainsi, quand l’explosion résonne, il est incognito dans ce bar. Dès lors, le générique se lance, avec la très connue « Goldfinger » chantée par Shirley Bassey. Le saxophone de cette chanson deviendra une musique aussi emblématique de la saga que le thème de Bond. Ce dernier a été joué au tout début du film avec la fameuse vue d’une canon de pistolet.
Le générique ressemble à celui de « Bons baisers de Russie », il y a un brin de recherche, mais pas encore au point de certains des films qui suivront. Après ceci, le scénario se pose. James Bond est en vacances à Miami. Il voit son ami de la CIA, Félix (Cec Linder), lui confier la mission du MI6. Elle consiste à surveiller et enquêter sur un certain Auric Goldfinger (Gert Fröbe). Un richissime homme qui n’hésite pas à employer divers moyen pour gagner toujours plus d’argent.
Ainsi, James arrive à humilier une première fois l’avare. En décelant sa triche, où l’agent 007 en profitera pour séduire la complice de Goldfinger, Jill Masterson (Shirley Eaton). Seulement, tout ne se passe pas comme prévu, et James se fait assommer par un grand asiatique. Alors qu’il se réveille toujours dans sa chambre d’hôtel, il constate que Jill est décédée. De façon quelque peu originale. En effet, son corps presque nu est couvert d’une peinture en or. Ce qui a asphyxié la jeune femme.
Oui, c’est une signature. Auric envoyant un message à James, plutôt une menace même. Cependant, après un retour par Londres histoire de voir Miss Moneypenny (Lois Maxwell) et M (Bernard Lee), James devra se rendre en Suisse, histoire de voir comment Goldfinger arrive à sortir l’or Britannique afin de le revendre trois fois plus cher.
Mais juste avant la Suisse, Bond va défier à nouveau l’homme riche. C’est le deuxième round, où l’on découvre qui était le grand asiatique. Oddjob (Harold Sakata), Coréen, muet, taciturne, mais puissant, fort, et qui a un chapeau particulièrement meurtrier. Alors qu’il a à nouveau défié Goldfinger, au golf cette fois-ci, ce dernier lui indique de ne pas continuer à l’enquiquiner (oui, bon, il ne dit pas ça précisément).
Heureusement, avant de partir pour la Suisse, James Bond va faire un petit tour par l’atelier de Q (Desmond Lleywelyn). L’occasion de trouver un traceur, et surtout, surtout, LA voiture emblématique de la saga. Une Aston Martin DB5 modifiée vient remplacer la Bentley. Et elle possède des petites choses sympathiques qui seront bien utiles à l’agent secret Britannique. Cette auto est somptueuse.
Le passage en Suisse permet à James de comprendre comment Goldfinger arrive à sortir l’or de Grande-Bretagne. On découvre M. Ling (Burt Kwouk), dont je ne me souviens plus trop l’utilité ici. Les Alpes voient James rencontrer Tilly (Tania Mallet). Cette dernière est la sœur de Jill Masterson, et cherche à la venger. Elle le paiera de sa vie. Ceci était l’occasion de sortir une course poursuite assez mal filmée, mais qui permet à James d’utiliser tous les gadgets de sa DB5.
Finalement capturé par les hommes de M. Ling, 007 échappera à la mort par découpe « laser » grâce au nom de « Grand Chelem » qu’il a entendu. Sans savoir de quoi il s’agit. Cette opération mènera tout ce petit monde à Fort Knox, où l’on découvre le plan de Golfinger. Faire péter une bombe nucléaire dans la réserve d’or étasunienne, afin de rendre celle-ci inemployable pendant au moins 58 ans. Et du coup faire monter les prix de son or à lui.
On rencontrera Pussy Galore (Honor Blackman), une femme forte, qui résiste à James et aide Goldfinger dans son plan. Le film se termine par la scène dantesque de Fort Knox, avec revirement de situation et affrontement final entre Goldfinger et Bond dans un jet.
Il me semble que ce film est un peu moins bon que les précédents. J’ignore pourquoi. La réalisation est un peu loupée sur certains plans. La course poursuite en Suisse notamment. C’est assez mal filmé je trouve, mais la scène reste efficace. Ensuite, le méchant n’est pas vraiment effrayant je trouve. On ne le sent puissant que grâce à Oddjob, qui lui, est impressionnant. On sent les prémices de Requin (ou Dents de Requin je ne sais plus).
Le pire arrive avec Félix et aussi Pussy. Ce premier ne sert à rien. Enfin presque à rien. Nous sommes loin de l’assistance offerte par le génial Ali Kerim Bey de la branche Turque du MI6 vu dans « Bons baisers de Russie ». Mais parlons rapidement de Pussy. Que James n’aura de cesse de séduire, sans y parvenir. Il va finalement la « forcer », limite violer même, et, par cette horreur, arrivera à la « retourner » (sans mauvais jeu de mots). La scène de la grange est choquante de nos jours. C’est vraiment limite un viol. On y sent tout le machisme de la saga, qui ici est nauséabond.
Ce qui m’a le plus surpris dans ce film, c’est qu’alors qu’il est moyen, il possède une tonne d’éléments emblématiques de la saga. La voiture, Aston Martin DB5, avec des gadgets. La musique aussi. Mais aussi le méchant tout mou, assisté d’un bras droit puissant mais un peu stupide. Le côté aussi iconique du premier meurtre, la femme recouverte d’or. La menace nucléaire, et aussi le coup du laser, avec un Bond en position christique qui verra ses bijoux de famille échapper de justesse au feu dudit laser. Les nombreux déplacements à travers le monde entier.
Les scènes de combat sont plutôt sympathiques, mais moins spectaculaires que celle de l’Orient Express vu dans le film précédent. La course poursuite est plutôt mal filmée, délicate à comprendre, mais les gadgets de la DB5 rendent tout de même celle-ci marrante.
Il est étonnant de constater que je trouve que ce film est le plus faible si on le compare aux « James Bond contre Dr. No » et « Bons baisers de Russie ». Pourtant, il possède énormément de détails qui aujourd’hui encore sont restés dans la saga. Rien que la musique, ou les notes de saxophone du moins. La voiture, le méchant avec son bras droit. Ce qui déçoit aussi c’est l’absence de lien avec SPECTRE, ou alors j’ai raté un dialogue. Je crois bien que Goldfinger n’est pas affilié à l’agence dirigée par Blofeld (ce dernier a disparu d’ailleurs).
Du coup, nous voilà face au film le plus court de la saga avec « James Bond contre Dr. No » (et « Quantum of Solace » si on considère que 105 et 106 minutes sont proches). Mais pourtant, on ne ressent pas un rythme fou. Le pire étant que James Bond est plus passif que actif. Il se contente de se faire trimballer par Goldfinger. Mais l’horreur intervient réellement avec la scène de la grange entre Bond et Pussy. De plus, on constate un passage inutile où Oddjob mène un associé dissident de Goldfinger à la casse. C’est long et presque pénible, cette scène aurait pu (du?) être plus courte.
Un film qui laisse une impression bizarre. Avec des choses qui sont restées et sont considérées comme iconiques ou emblématiques de la saga. Cependant, en terme de qualité, il est assez décevant. La faute à des scènes inutiles, mais surtout un coté « séducteur » trop appuyé, surtout avec Pussy. Un comportement aujourd’hui inacceptable. Au final c’est un bon divertissement, qui offre des scènes sympathiques, surtout avec Oddjob. Ce dernier éclipse un peu son chef, Goldfinger. J’ignore pourquoi, mais le grand méchant de cette histoire n’est pas inquiétant, on l’oublie presque aussi vite. Certainement son côté riche qui veut être toujours plus riche qui me dégoûte. Je ne sais pas. Au final c’est un film sympa, qui ne reste en tête qu’à cause de certains détails, plus que de son scénario. J’ai aimé, sans plus.
@+
Vidéo de PEDRO MENDOZA