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Cultivons la curiosité

Patlabor : The Mobile Police

Patlabor : The Mobile Police

Tout comme pour le dessin animé sur l’univers des frères Mario, j’ai longtemps hésité à prendre le coffret d’un anime de mon enfance. « Patlabor » fait partie, comme « Nicky Larson » ou « Les Chevaliers du zodiaque » (pour n’en citer que 2), des programmes que je regardais dans les années 90. Aussi bien sur TF1 via le « Club Dorothée », qu’avec l’ancienne et disparue chaîne de télévision La Cinq, on peut dire que la génération ayant grandie dans ces années-là a mangé des animes Japonais.

 

L’archipel aime bien tout ce qui est robot, si possible bipède et grandiose. En 1988 les studios Deen et Toei Animation se chargent donc de créer « Patlabor ». 7 épisodes d’environ 25 minutes, inédits en France, initieront une grande et belle franchise. Celle-ci prendra son envol avec la série animée des studios Sunrise. Diffusée entre 1989 et 1990 au Japon, elle arrivera en France en 1992.

Vidéo de kakihara

Ainsi, 47 épisodes sont produits et marqueront nombres d’enfants. Cependant, le coffret DVD de chez AB Vidéo ne se contente pas d’offrir celle qui est nommée « série 2 ». En effet, les OAV (épisodes prévus pour une sortie en vidéo) de la « série 3 » sont aussi présentes. Elles seront réalisées par Bandai Visual, pour offrir 16 épisodes supplémentaires, venant à la fois compléter et offrir une suite sympathique à la « série 2 ». Du coup, le coffret possède 63 épisodes d’environ 24-25 minutes.

 

Ce qui m’avait fait douter, c’était l’absence de VOSTFr. L’absence de VO tout court. Nous avons juste droit à la VF, mais, il est à noter que l’emblématique générique français (« Paaaaatlabor, Paaaatlabor, c’est bien toi le plus fort ») n’est pas présent. Même pas comme bonus. Par contre, les opening et ending originaux sont présents. Et ils sont sublimes, de la J-Pop des années 90 très plaisantes, qui font penser à ceux de « City Hunter ».

 

Pour être complet sur la saga, un manga sortira après la « série 1 » de YÛKI Masami, en 18 tomes (parus en France chez Kabuto entre 2004 et 2008), et on notera aussi une « série 4 », sortie aussi en OAV. Signée Production I.G. et Bandai Visual, elle n’est composée que de 3 épisodes de 12 minutes sortis en 2005. Enfin, vous devez certainement connaître les 3 films issus de cet univers, produits entre 1989 et 2001.

 

Ce qui m’a fait craqué, c’était le prix. 9,95€ le coffret, c’était immanquable. J’en avais profité pour acheter le coffret DVD des 3 films pour 14,95€. Malheureusement, ce dernier est indisponible sur le site anime-store.fr, mais celui que nous regardons aujourd’hui est encore présent, pour 12,95€. Ce qui reste une excellente affaire.

 

Le plus choquant est que j’ai payé plus cher les 2 coffrets de « Super Mario Bros. », de beaucoup en plus vu que j’en avais eu pour 19,90€. Mais passons. De quoi parle donc « Patlabor – The Mobile Police » ?

 

Nous allons suivre Élodie, une jeune femme qui s’apprête à intégrer la toute nouvelle section 2 de la police de Tôkyô. Elle ignore si elle aura l’honneur de piloter un des Labor, surnommé Patlabor par la police. Des robots bipèdes Ingram AV-98, à l’apparence sympathique afin de ne pas effrayer la population.

 

Il faut dire que depuis que les robots sont employés pour aider les humains, il y a forcément eu de nombreuses dérives. Alors qu’ils sont utilisés essentiellement dans la construction, il arrive qu’un pilote soit saoul et qu’il faille le stopper avant qu’il ne fasse trop de dégâts. Alors quand il faut lutter contre un monstre géant, ou une entité terroriste qui, sous couvert d’une section de recherche d’une grande entreprise, développe un robot particulièrement destructeur, la police a besoin d’outil efficace. Voire à la pointe de la technologie.

 

C’est d’ailleurs la toute nouvelle section 2 qui va tester ces Patlabors. Élodie se retrouve pilote, à côté du nerveux Allan. Notre héroïne renommera son Igram « Alphonse ». On découvrira d’où vient ce prénom dans un des 63 épisodes du coffret. Ainsi, nous allons assister au quotidien de cette brigade, avec les mécaniciens, les assistants, mais aussi les « conducteurs/conductrices ». Au sol, à bord d’un petit véhicule léger, Johanna (pour aider Allan) et William (pour Élodie) déterminent les stratégies à utiliser, tout en étant attentif et attentive aux angles morts des pilotes.

 

La section 2 est sous le commandement du Capitaine Gôtô, un homme taciturne, très très calme et sympathique. C’est marrant de voir qu’il a un peu le physique et la tête de Sylvester Stallone, mais je me fais peut-être des idées. Ce petit monde cohabite avec la section 1. Qui possède d’anciens Labors, moins agiles et plus conçus pour défendre qu’attaquer. Cette section est commandée par Barbara, qui partage son bureau avec le Capitaine Gôtô. Elle est très certainement Capitaine, cependant la VF omet de le préciser.

 

D’ailleurs, vous aurez constaté que les prénoms sont très Français. Une habitude lors des localisations des animes dans les années 90. La VF n’est pas trop mauvaise, même si par moment, on se doute qu’il manque des choses, ou qu’il y a un peu de censure. Au niveau de l’interprétation des comédiens et comédiennes de doublage, c’est propre. Beaucoup moins délirant qu’un « Nicky Larson » par exemple. Le seul défaut vient de la localisation, qui semble se destiner à un public très jeune. Ce qui est finalement logique pour l’époque de sa diffusion française.

 

D’ailleurs, on retrouve Stéphanie Murat pour Élodie, William Coryn (Jackie Chan) pour… William. Élodie aura parfois Anne Rondeleux en doubleuse, sans que ça ne dérange trop. Le problème intervient avec Allan. Il aura 3 comédiens pour lui tout seul. Emmanuel Curtil, Vincent Ropion et Alexandre Gillet. L’incohérence vient du fait que 2 personnages majeurs (qui se remplacent en plus) seront doublés par la même comédienne. Ainsi, Laurence Crouzet (Uma Thurman) se charge de Johanna et Raphaëlle.

 

La série varie entre les épisodes comiques et ceux, nettement plus sérieux, voire effrayants. Comme lorsqu’un monstre immense terrorise une région boisée. Mais je dois reconnaître que le passage le plus marquant de la « série 2 » est cet affrontement face à Griffon. Dispatché sur plusieurs épisodes, nous y verront des attentats, des combats impressionnants, et il reviendra même au début des OAV. Ici on trouve le côté sérieux des films, limite sombre même. C’est surprenant.

 

Enfin, surprenant, pas autant que les OAV qui se permettent tout et n’importe quoi. Comme ce pénultième épisode qui rend hommage à Go Nagai mais aussi « Ultraman ». Cet épisode m’a marqué. Tout comme celui qui sonne très film noir, quand Allan devient amnésique. Un épisode sanglant, qui détone un peu. Ou alors celui, très rigolo, centré sur Gôtô et Barbara. Ah, et j’ai noté une petite hausse de la qualité du dessin et de l’animation dans les OAV.

 

Aujourd’hui encore, je trouve que la série fonctionne. Malgré une localisation VF un peu datée, la faute à l’explosion de la VOSTFr depuis le milieu des années 2000. Mais ça fonctionne. Grâce à des comédiens et comédiennes impliqué.e.s. Il n’y a pas de lassitude, bien que certains épisodes se ressemblent. On s’attache à tous les personnages (mention spéciale à Eddie et Étienne), et il y a un équilibre entre action et situation comique bien géré. De plus, le terrorisme n’est absolument pas esquivé, bien que les 2 poseurs de bombes du nouveau bâtiment (j’ai paumé le nom) soient rendus comiques.

 

L’affrontement face au Griffon va vous marquer. Très difficile, surtout quand on sait pour quelles raisons ces personnes cherchent à combattre les Ingram. Sinon, l’attachement que possède Élodie à Alphonse, son robot, est très agréable. Surtout quand elle s’inquiète d’un éventuel remplacement par des machines plus performantes. Enfin bon, un anime super sympa.

 

Même avec 30 ans au compteur, même avec une localisation française datée, « Patlabor – The Mobile Police » reste marquant. Tantôt comique, tantôt un peu violent, cette série impressionne. Les génériques originaux sont excellents, et si vous aimez les « méchas », vous devriez aimer. Surtout que c’est dans un monde réaliste (sauf l’épisode de l’OAV n°15). J’ai adoré et vous le conseille, surtout pour moins de 13€ en neuf.

 

@+

Vidéo de Edy archangel

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