Cultivons la curiosité
Vous l'avez déjà vu, mais la nostalgie donne parfois envie de redécouvrir une œuvre. Quand c'est avec le dessin animé "Super Mario Bros.", on se doute du résultat peu qualitatif. Surtout en sachant que ledit dessin animé faisait en fait partie d'une émission avec des animateurs réels, qui se retrouve tronquée en France. Pour "Jayce et les conquérants de la lumière", c'est avant tout un générique aux paroles simples, qui qui s'ancrent dans la tête.
C'est ainsi qu'en Mars 2018, je franchis enfin le pas de prendre l'intégrale en DVD. À l'époque, prendre les 2 coffrets à part, revenait à économiser 0,05€ par rapport à une commande groupée. Certes, ce n'est pas grand chose, mais la logique voudrait que ce soit l'inverse. Obtenu pour 19,90€ en tout, le site Anime Store a modifié ses prix depuis, rendant l'offre groupée enfin plus intéressante par rapport à un achat séparé (22,95€ contre 12,95x2=25,90€). Notons que les coffrets proposés sur le site sont identiques aux miens. Il existe une version collector limitée, format A4, très jolie, à 39.95€.
Malgré le grand soin apporté aux versions collectors de IDP Home Video, je vous la déconseille fortement. La faute à un dessin animé d'une grande pauvreté. Surtout que les DVD inclus restent identiques aux autres, avec uniquement une piste audio en version française, et la série reste répartie sur 10 DVD.
Vidéo de Génériques de dessins animés
Mais alors, pourquoi, à l'instar de "Super Mario Bros.", la nostalgie s'avère-t-elle décevante ? Surtout qu'ici il n'y pas de coupes. En fait, la série s'étale sur 65 épisodes, et hormis les deux premiers, les autres se ressemblent tous et ne servent à rien. Oui, à rien.
Audric est un brillant homme, seulement, lors d'une manipulation malheureuse avec des plantes, il va créer Diskor, un monstre mi-homme mi-plante qui va ne désirer qu'une chose, survivre.
Même si ceci passe par tuer Audric. Ce dernier créera aussi une petite fille, Flora, qui aura le pouvoir de parler aux plantes. Audric décide donc de trouver le moyen d'anéantir sa création maléfique, et part à travers l'univers dans ce but. Il se retrouve d'ailleurs séparé de son fils, Jayce, qui mettra tout en œuvre pour retrouver son papa, tout en luttant contre les Monstroplantes, Êtres violents aux ordres de Diskor. Ce dernier peut les créer à l'envi, afin d'avoir une petite armée.
J'avoue, le but d'Audric me dépasse un peu, car dès le premier épisode, j'ai eu énormément de mal à accrocher à l'histoire. Du coup, si ça se trouve, Audric est en fait catapulté loin de son fils (je pense que c'est plutôt cette option qui est vraie).
Alors, "Jayce et les conquérant de la lumière" possède une spécificité typique des dessins animés des années 80, à savoir qu'il fut créé afin de vendre des jouets. "G.I. Joe" ou "Mask" en sont les plus connus, quoique, la grosse licence était celle des "Tortues Ninja". À l'instar de cette dernière œuvre animée (basée pourtant sur l'excellent comics disponible en version originale et moderne chez Hi Comics), c'est une production internationale. U.S.A., Canada et France participent au financement de cette série qui durera 65 épisodes. Elle sera diffusée en France et aux États-Unis d'Amérique entre septembre 1985 et mai 1986 (la fiche wikipédia ne donne pas les dates pour le Canada).
C'est mignon, mais alors, qui dit jouet, années 80 et héros masculin, dit véhicules pour petits garçons (les années 80 étaient assez dégueulasse niveau fille=rose et garçon=bleu). Et là, nous avons la force lumière, dirigée par Jayce. Des véhicules à commande vocale créés par Gillian (pas Anderson) le magicien du groupe. Il y a la foreuse, la pince, le gros porteurs à quatre pattes, et un autre que j'ai oublié. Ils ont des petits noms, Blindair, Forssair (ou Blinder, Forcer ???)... enfin bon, j'ignore comment ça s'écrit en plus, mais ce sont les véhicules que l'on pouvait achetez. Je n'ai, je pense, jamais eu de produits estampillés Jayce. Pourtant j'aimais bien voir ce dessin animé.
En face, nous avons les fameux Monstroplantes, qui sont les pendants maléfiques des véhicules de la force lumière. Le plus marquant restant celui qui a une scie circulaire sur un bras de plante, et qui est souvent piloté par Diskor via son pouvoir télépathique. Le grand méchant est d'ailleurs dans une base qu'il peut téléporter quand... bah je n'ai pas compris, quand il y a assez de force sombre ? Bref, ceci nous donne une structure épisodique qui ressemble à ça :
Jayce continue de chercher son papa, il arrive sur une planète, avec ou sans Monstroplantes, mais rapidement, il faudra déployer toutes les forces pour lutter contre les ennemis. Diskor arrive à téléporter sa base avant la fin de l'épisode. Il arrive à coincer Jayce et ses amis, mais ces derniers s'en sortent et font fuir les Monstroplantes, libérant la planète. Herc est déçu de ne pas avoir de pognon, les autres se moquent de lui, et ça rigole fort.
Ah, oui, Herc, le mercenaires pompé sur Han Solo. Le grand gaillard solitaire au grand cœur qui aimerait bien avoir beaucoup de pognon. Il sera "engagé" sur un coup de "pute" de Gillian. Et restera avec toute l'équipe avant d'être payé. Pratique, il a un gros vaisseau, Gloire de l'Univers est son nom. Il sauvera l'équipe à de nombreuse reprise.
Si je veux être complet, il me faut parler de Brock, un poisson volant qui sert d'ami/animal de compagnie/monture à Flora. Et Oon, un petit robot chevalier peureux mais qui arrive souvent à se surpasser pour aider ses amis, et son maître, Jayce. Il possède une lance magique, et sert de ressort comique à la série.
Les épisodes durent 22 minutes, et on va constater que l'équipe s'inspirera fortement des odyssées spatiales telles que "Star Trek" et "Star Wars". On verra de nombreuses allusions à "Star Wars", la cantina notamment. Après, dessin animé pour enfants des années 80 oblige, les épisodes sont quasiment indépendants. Ils ont un début, et l'intrigue s'achève systématiquement après 20 minutes (22 minutes si on compte le générique de fin).
D'ailleurs, parlons de la seule chose un peu marquante est bien foutue de cette œuvre, le générique. Alors oui, il n'est pas immense et peu énerver, mais moi je le trouve encore efficace de nos jours. Et on va en bouffer. Même pendant l'épisode. Les musiques ne sont pas mémorables par contre, mais bizarrement, si vous m'en faites écouter une, je suis capable de vous dire que ça vient de "Jayce et les conquérants de la lumière". Elles donnent une certaine identité au dessin animé mais lassent rapidement.
Revenons un bref instant sur le générique, interprété par Nick Carr et qui avait cartonné à l'époque. Toujours selon la fiche wikipédia, la voix off introductive est celle de Jean Chalopin, le co-créateur avec Haskell Barkin de cette série. Les studios Japonais Shaft, Sunrise, Studio Giants, Studio Look et Swan Production, assurent l'animation. Et là, ça pique. Parfois, les personnages seront bien dessinés, bien animés, et l'épisode d'après ce sera une catastrophe. Sur la fin, ça piquait méchamment les yeux, sauf quelques exceptions mieux réalisées. Bref, on comprend pourquoi une version BluRay n'existe pas, elle ferait très mal aux yeux.
Reste le doublage. Nous n'avons accès qu'à la VF, et, dans l'ensemble, ça va. Gilles Laurent en Jayce, Daniel Gall, puis Gilles Guillot en Herc. René Briard en Gillian, Pierre Garin pour Diskor, Jean-Claude Balard avec Audric, Séverine Morisot suppléée par Barbarbara Tissier et Isabelle Ganz, se chargent de Flora. Bref, tout ce petit monde s'en sort bien. Vantu (j'ignore qui est ce personnage) possède la voix de Roger Lumont et Christian Pelissier se charge des voix additionnels. Pour être complet, il me faut citer Gilles Tamiz en Oon. Je le cite en dernier car je trouve que c'est lui qui s'en sort le mieux.
En fait, l'adaptation française est un peu... choquante par moment... non, mauvaise, ou ridicule. J'ignore si cela a été fait en français ou en anglais, mais la VF m'a offert le plus gros fou rire de réflexion ridicule. Jayce, énervé tout rouge, dira à son ennemi "Tu ne mérites même pas de faire ses lacets de chaussure".... ah ouais, carrément... enfin bon, on sent qu'il y a une certaine mesure dans le texte, et ceci est savoureux, malheureusement aux dépends des doubleuses et doubleurs.
Après, en terme d'aventure, ça se répète trop pour être passionnant. Et quand tu enchaînes les épisodes, ça saoule. Vraiment. Oui, il existe quelques épisodes qui sortent du lot, comme celui qui met en avant une femme en fauteuil roulant, nous offrant une morale bienveillante à la fin. Morale que l'on ne peut pas trop critiquer. Il y a cet épisode avec les abeilles géantes, dans lequel nous pouvons y voir un brin d'écologie. Sympa, mais il en manque beaucoup de ce genre d'épisode.
Mais le pire reste cet épisode 65. "La planète encerclée". Avec un homme (doublé par feu Patrick Poivey) qui va menacer l'équilibre de la galaxie afin d'anéantir les Monstroplantes. L'épisode s'achève par son sacrifice afin de rattraper son erreur. Jayce et ses amis repartent sur les traces d'Audric et... c'est... fini. Il n'y a plus d'épisode. Ce n'est même pas une fin bidon à la "Samouraï Pizza Cats", non, ici, il n'y a pas de fin. Frustrant.
Ah, il me faut aussi parler de ces épisodes dans lesquels Jayce et ses amis sont à deux doigts de trouver Audric. Ou alors, qu'ils le trouvent carrément. Avant qu'un subterfuge débile de les sépare à nouveau. Je n'ai d'ailleurs rien compris à l'épisode dans lequel Jayce retourne dans le passé pour dire à son jeune papa de ne pas faire l'expérience qui créera Diskor.
Enfin bon, vous l'aurez compris, si, de mémoire, la série possède un capital sympathie élevé, elle s'avère très mauvaise en suivant le fil des épisodes. L'animation est inconstante (logique vu le nombre de studios y ayant participé), les histoires ne sont pas totalement mauvaises, mais la structure est trop proche épisode après épisode, pour vraiment capter l'attention. Je me suis surpris à reprendre la chanson du générique que j'aime bien, même si elle n'est pas exceptionnelle. Bref, évitez ce dessin animé au maximum. Je n'ai pas du tout aimé, parfois, il vaut mieux garder ses souvenirs et ne pas chercher à en savoir plus.
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