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Cultivons la curiosité

Anatomie d'un Come-Back - Saison 1

Anatomie d'un Come-Back - Saison 1

Vous n'êtes certainement pas sans ignorer qu'ici, on aime l'automobile. La bagnole, la caisse, la Titine. Il y a 4 roues est un volant ? On aime. Oui, alors pas tout non plus hein ? Il ne faut pas abuser. Alors quand un documentaire assez vite vu (4 épisodes d'environ 35-40 minutes) est disponible sur Prime Video, ça titille votre serviteur. Avec, en plus, une annonce débilement géniale en sa toute fin.

 

En attendant, voici une série de la fin 2024, qui va revenir sur un retour au premier plan d'une marque automobile française. Renault. Je me souviens avoir entendu courant 2021, que Renault jouait son va-tout avec la Mégane E-Tech, berline compacte uniquement disponible en électrique. Si le véhicule ne se vendait pas, cela en était fini de la marque au losange. Paradoxalement, si le documentaire revient fréquemment sur la très mauvaise santé de Renault dans l'année 2020, il ne sera quasiment jamais question de la berline compacte du groupe, mais d'une autre automobile qui lui volera la vedette. Petit teaser, d'une série vue en version française, soit sa version originale en vérité.

Vidéo de Breath Film

Oui, il sera question de Renault, la R5 surtout, mais aussi du pôle sportif, de Dacia et d'Alpine. Tout s'ouvre fort logiquement sur la nomination de Luca De Meo courant 2020. Le groupe va annoncer une perte record de 8 milliards d'euros. Si la barre n'est pas immédiatement redressée, cela sera la fin de Renault comme l'annonce le ministre de l'économie de l'époque. Et le projet le plus emblématique de la prise de pouvoir du chef, qui a déjà redressé Fiat et Seat, en lançant respectivement la nouvelle Fiat 500 et la marque premium Cupra, sera la R5, qui marque ladite Renaulution.

 

Forcément, quand il arrive dans les locaux de Renault, on essaie de lui présenter sans en avoir l'air, une maquette. Une réinterprétation des Renault 5 et SuperCinq, petits véhicules populaires des années 70 à 90, remplacés par la Clio en 1990. Elle serait électrique, craquante, inspirant à la fois de la nostalgie auprès des personnes ayant souvent appris à conduire dessus, ou l'ayant eu en première voiture, mais aussi moderne pour aller avec l'air du temps.

 

Articulée autour de ce projet fou de sortir la R5 en moins de 4 ans, nous allons justement vivre cette période aux côtés des dirigeants essentiellement, mais qui ne semblent pas hautains ou incompétents comme on pourrait le penser. Ici il y a une vraie passion de l'automobile, et une volonté de faire des voitures attirantes et plutôt accessibles. "Plutôt" car aujourd'hui, alors que la R5 est disponible, elle reste aussi chère qu'une berline compacte hybride, alors que ce n'est qu'une citadine avec environ 300 kilomètres d'autonomie. Mais nous ne sommes pas là pour faire l'essai de la voiture.

 

D'ailleurs, je vous avais parlé ou non de ce qui est, au final, mon métier de rêve ? À savoir "journaliste" automobile, ou essayeur, ou influenceur ? Oui, journaliste entre guillemets car il faut voir certaines personnes du métier qui sont absolument incompétentes, mais passons. Et bien ici, on va nous montrer un peu les chaînes d'assemblages, les phases d'essais. Mais ne vous inquiétez pas si cela ne vous excite pas, il y a peu de passage comme ça. Ils sont rapides, mais du délice à voir malgré tout.

 

Ainsi, nous allons suivre le lancement de la R5, avec tout ce qui s'articule autour pour Renault et son groupe notamment. Les hauts et les bas en Formule 1 de Alpine. La tentative en endurance, toujours de Alpine. Le Dakar (qui n'a plus rien à voir avec le Sénégal, mais passons) pour Dacia. Tout en suivant la création du SUV sportif de Alpine, ainsi que le Bigster chez Dacia. Au final, la Renault 4L ne sera pas bien présente, et c'est un peu dommage j'estime.

 

Je ne vous cache pas que certains passages ne m'ont pas trop intéressé, la planification marketing, avec les publicitaires et leurs anglicismes ridicules, argh, on se croirait avec la "Start-up génération" de Marc Dubuisson. Ou alors quand un stage auprès du GIGN est demandé par Luca De Meo pour ressouder l'équipe de F1 Alpine (sans les pilotes...) après être passé du côté des perdants. Si ça passe dans le documentaire, j'avoue qu'il y a un côté "Severance" frôlant le risible. Mais ceci est mon avis.

 

D'ailleurs, ça attaque à charge Carlos Ghosn, dont beaucoup de personnes estiment que les pertes de Renault et le déclin de la marque sont intervenus au moment où le PDG de l'époque s'est fait arrêter. Avec une évasion spectaculaire du Japon d'ailleurs. Soit-disant dans une malle. Mais là aussi passons. Car la Mégane E-Tech, son dérivé en SUV, le Scénic E-Tech, si ces véhicules sont lancés sous le mandat de Luca De Meo, il n'est en rien l'instigateur de ces projets. Peut-être est-ce pourquoi on en parle peu ici ?

 

On verra l'élection de la voiture de l'année 2024, avec la victoire dudit Scénic E-Tech. Et, comme une prédiction, nous ne verrons pas la récente victoire à ce même titre de la voiture de l'année 2025, au doublon Renault R5/Alpine A290. D'ailleurs, le modèle montré à la fin de la série n'est nulle autre qu'une R5 Turbo 3 électrique de 500 chevaux sur les roues arrières. C'est débile, ça ne sert à rien, à part s'offrir une image de marque positive. Indiquant que certes, Renault va virer dans le tout électrique dès 2030, mais ils continueront à faire des voitures "plaisirs".

 

Ne vous inquiétez pas, j'estime aussi que la Turbo 3E ne sert à rien. Que c'est débile. Et génial en même temps. En effet, les ronchons comme quoi les voitures plaisirs n'existent plus vont baver dessus. En gros, ça leur donne un os à ronger. Je ne suis pas spécialement pour le 100% électrique voulu par l'Europe dès 2035 (et encore, ça va peut-être faire marche arrière là dessus), mais vouloir des automobiles qui vont 400 chevaux ou plus pour faire les Kékés en ville, c'est débile. Comme ceux qui ont des grosses motos et aiment faire beaucoup trop de bruit. Passons aussi.

 

Au final, il vaut mieux aimer l'automobile pour voir cette série, qui pourra pourtant plaire aux néophytes. Une plongée impressionnante dans le cercle fermé d'un constructeur automobile. En plus avec une liberté de ton intéressante. Le tout dans une période qui était loin d'être positive pour Renault. Soit nous assistions à la fin d'un des fleurons de l'industrie française, soit à sa renaissance. Si l'industrie automobile européenne est dans la merde en ce moment, il est étonnant de voir comment Renault semble être l'un des groupes les mieux armé pour la suite.

 

Oh, oui, j'ai trouvé que les moments les plus intéressants étaient ceux avec Dacia. Même si le coup du Dakar (avec l'échec qu'on lui connaît lors de l'édition 2025) était en trop. Le lancement du Bigster (modèle que je déteste, que je surnomme "l'écraseur d'enfants"), le fait que c'est Dacia qui sauve les comptes de Renault quand le groupe annonce un bénéfice de 1 milliard en 2021. Bref, c'est intéressant, surtout que l'on va jusqu'en Roumanie, pays de Dacia.

 

Dernier point, si le pif était bon concernant la R5 et la voiture de l'année 2025, ainsi que son succès populaire, concernant l'alliance Renault-Nissan, dont la relance intervient en fin de série, c'est autre chose. On nous indique que pour conquérir l'Inde (troisième marché automobile mondial), il faut compter sur l'alliance franco-japonaise pour réussir. Hors, récemment, Nissan s'est rapproché de Honda (embarquant Mitsubishi aussi à priori), pour créer un énorme groupement automobile mondial (on parle du troisième groupe) nippon. Ce qui ferait que Renault sortirait de Nissan.

 

Ah, décidément, j'ai des trucs qui reviennent en tête, tout comme on suivra rapidement l'alliance Nissan-Renault à la fin, celle concernant Renault-Lada sera montrée aussi. Avec le fait que le groupe a dû partir de Russie suite à l'invasion de l'Ukraine par les forces Russes au début de l'année 2022. Avec une perte sèche impressionnante de plusieurs milliards. On nous montre sans fioritures la réaction de Luca De Meo, qui est très franc dessus. Ça aussi c'était très intéressant.

 

Alors, vais-je pouvoir conclure ? On en souhaiterait une saison 2. Dans 4 ans. Ou alors avec un autre groupe de constructeurs automobiles. Imaginez si des journalistes ont eu (ou ont pu produire) la même idée pour Stellantis ? Dont le groupe est en perdition, et qui a vu son PDG, Carlos Tavarez, contraint à la démission à la fin de l'année 2024 ? Wah, avec la même liberté, la même franchise, ce serait immense.

 

En attendant, cette série documentaire n'est pas tout le temps captivante, la faute à des passages qui ne m'ont pas plu. Alpine F1, honnêtement, on prend trop de temps dessus je trouve. Pourtant j'aime la F1, mais là, ça me paraît peu intéressant. Le passage marketing aussi m'a bien énervé. Tout ce que je déteste. Mais passons là aussi. Car le reste est passionnant. On pourrait croire que c'est une immense publicité pour le groupe Renault, mais avec un ton plus neutre et libre je trouve. On appréciera les échanges avec les designeurs, designeuses, les ingénieurs, ingénieures, les travailleurs et travailleuses. Je vous la conseille car elle est vite vue. Imparfaite, mais offrir une telle plongée dans le cercle fermé que sont les coulisses d'un constructeur automobile ne se refuse pas.

 

@+

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