Cultivons la curiosité
Oh, une nouvelle super héroïne arrive sur Ashou. C'est cool. Et cette fois-ci elle est d'une bonté incroyable. En effet, l'opération d'été 2020 de 10 comics à 4.90€ le tome, initiée par Urban Comics, nous offre à la suite une aventure de Harley Quinn, puis le renouveau de Wonder Woman. L'Amazone venue de l'île de Themyscira a pour nom Diana Prince, et ceci tombe bien, vu qu'elle est une princesse.
Cette île est invisible des pauvres mortelles, exclusivement habitée par des femmes athlétiques. Les Amazones vouent un culte envers divers Divinités. Et elles sont proches de la nature, faune et flore donc. Wonder Woman arrive en 1941 dans les librairies spécialisées des États-Unis d'Amérique. Sa plus célèbre incarnation n'est pas l'excellente Gal Gadot, mais bien Lynda Carter, dans la série télévisée des années 70. C'était bien en plus, enfin, dans mes souvenirs. Dernier point, le personnage est créé par William Moulton Marston.
Donc, intéressons-nous à cette "Année Un". Un relecture moderne du mythe Wonder Woman. Avec Greg Rucka au scénario et Nicolas Scott pour le dessin. Ce dernier offre d'ailleurs de forts jolis personnages, masculins ou féminins, et dessine parfaitement les décors. Bon, ça ne veut rien dire, je voulais sortir un truc cool, mais ça a échoué. Sachez que le dessin est la mise en scène sont excellents. Là.
Nous voilà donc à parcourir les 280 pages de ce tome un peu spécial. Il regroupe le récit "Année Un" donc, et on dirait, à regarder l'ours final, que ça date de 2003-2004. Je n'en sais rien. Mais il faut reconnaître que l'aventure principale est passionnante, voyant Steve Trevor s'échouer par miracle sur l'île pourtant cachée de Themyscira. Il sera alors décidé que les Amazones doivent envoyer une des leur pour assister l'Humanité.
Après des "jeux", c'est Diana, la fille de la Reine, qui accomplira cette mission sans retour possible. Sa découverte du monde de l'Humanité se fera de façon rugueuse, mais aussi avec l'aide de la brillante Barbara Ann, sorte de Lara Croft si on devait résumer rapidement. Sans le côté athlétique et forte avec les armes à feu cependant.
Tout nous est conté au fur et à mesure, au moment opportun. Barbara Ann voyant un chapitre "Interlude" se glisser avant que le personnage n'entre en jeu dans l'histoire. Ce qui est plutôt malin. Après, la conclusion de "Année Un" va tellement vite et part tellement dans tous les sens, avec cette lutte contre un Dieu, rien que ça, que ça laisse un peu arrière-goût de "j'ai pas tout pigé". Surtout que l'histoire continue, avec une grosse corporation "Empire Industries". Adrianna et la docteur Cale discutent tranquillement. On devine une forme de haine contre Wonder Woman de cette dernière, mais passons.
Car deux Dieux jumeaux cherchent Themyscira et ils pensent que les recherches de Cale peuvent les aider à faire parler Wonder Woman. Ils prennent en garantie l'âme de Izzy, sa petite fille. Et là, on va passer de bond temporel en bond temporel. Adrianna va se transformer en IA, il arrivera malheur à Barbara Ann, et Diana Prince n'aura de cesse de lutter contre les adversaires envoyés par Empire Industries afin de l'occuper. Ici, en plus de ne pas vraiment s'achever, l'histoire est moins maitrisée. Plus brouillonne. L'action est sympa, mais ce qu'il arrive à Barbara et ultra vite montré, et on ne comprend pas bien. On veut avancer dans le temps, résultat on se perd.
Alors que dire des 2 derniers chapitres, un montrant comment Batman et Superman en sont venus à s'intéresser à cette nouvelle venue. Un chapitre totalement pété, qui n'offre aucune tension ou même émotion. Le tout étant vite réglé. Et je ne parle pas du dernier chapitre, qui n'a pas grand chose à voir avec le reste de l'histoire, vu que "Gothamazone" est une sorte de hors série. Il est d'ailleurs écrit par Gail Simone et dessiné par Ethan Van Sciver et Marcelo Di Chiara. On nous y montre rapidement comment Oracle a fait appel à Wonder Woman pour maîtriser en douceur les vilains de Gotham, dont le Joker, Double Face, le Pingouin, Poison Ivy et j'en passe. L'occasion de montrer l'Amazone faire équipe avec Harley Quinn et Catwoman.
Le chapitre est sympa, offre de belles couleurs, mais semble posé ici comme un cheveu sur la soupe. C'est assez dommage, car Oracle indique que Wonder Woman, par sa bonté offre au vilains de Gotham une arrestation en douceur, ce qui est une bonne chose. Mais on ignore si ça aura vraiment un impact dans la ville de Batman. On sent vraiment le hors série juste là pour offrir un combat Harley-Prince-Catwoman contre les vilains les plus emblématiques de Gotham. Mais, malgré tout, ça passe.
Si le récit "Année Un" est vraiment intéressant et parle rapidement de Wonder Woman et ses origines, sans lasser, il s'avère un peu trop rapide dans sa conclusion. Mais ce côté brouillon pressé sera pire par la suite. La création de Cheetah et Docteur Cyber sont rapidement montrées (surtout pour Cheetah), et on se retrouve à trop faire de bond temporel. Résultat, on s'y perd, et on a du mal à s'attacher aux personnages. Steve, après avoir montré sa musculature au début, disparaitra, ou fera de courtes apparitions. Il en sera de même pour l'armée. Bizarre.
Alors oui, c'est sympa à lire, il y a de quoi faire, mais quelque chose manque. L'humour déjà, il y en a très peu. Ça va trop vite sur certains points qui paraissent importants. Les antagonistes sont loin d'être effrayants (les jumeaux me semblent ridicules). En plus, 2 chapitres sont là, sans trop comprendre pourquoi, en fin de tome. "La Rencontre" (avec Batman et Superman) est absolument inutile, vu que bah... les 3 personnages se rencontrent, c'est tout. Et "Gothamazone" est très sympa, mais absolument pas dans le même ton que le reste du livre. J'ai bien aimé, mais sans plus en vérité. Ça se lit mais s'oublie assez vite malheureusement. Pas indispensable je pense. Par exemple, "Complètement Marteau" de Harley Quinn, beaucoup moins long, m'a plus intéressé.
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