Cultivons la curiosité
Dans l'optique de voir au minimum 1 film par mois en cette année 2023, des choix délicats se présentent. Après l'excellente surprise "Le Chat Potté 2 : La dernière quête", le film de ce mois aura le droit à moins d'enthousiasme. Ainsi, la troisième aventure de Scott Lang (Paul Rudd) se retrouve à nouveau dans un instant clé du Marvel Cinematic Universe (MCU). "Ant-Man" avait clos la phase II, en ajoutant un brin d'humour. "Ant-Man et la Guêpe" positionnait le super héros en personnage important du futur "Avengers : Endgame".
Cette fois-ci, la tâche est lourde. Introduire la phase V et le nouveau grand antagoniste des prochains Avengers. C'est un antagoniste qu'il manquait à la phase IV, qui sera la première à ne pas avoir eu de film Avengers. Une phase qui s'est perdue entre test de personnages mais aussi tentative d'introduire le multivers. Mais ce qui handicapa le plus les films 24 à 30 du MCU, c'est cette volonté de vendre Disney+. Avec des personnages et des concepts évoluant à travers des séries, de bonne facture soit dit au passage, mais nécessitant d'avoir un abonnement au service.
Si le multivers a été introduit au cinéma avec "Doctor Strange in the Multiverse of Madness", c'était la série "Loki" qui avait commencé à tâter le terrain. Mais ne vous inquiétez pas ici, si vous n'avez pas le service Disney+, rien ne vous empêche de voir le film du jour. Il faudra juste prendre à minima connaissance du film précédent de Ant-Man. Avant de plonger dans le film, voyons donc la bande annonce en version française, soit de la façon dont j'ai vu ce film.
Vidéo de Marvel FR
Sortant de "Infinity Gauntlet" et de la relecture de sa suite "Infinity War", comics sortis respectivement en 1991 et 1992, j'avoue que le nom du conquérant Kang me porte à sourire. Antagoniste peu effrayant (moins que les vraies menaces que sont Thanos et Magus), il formait une sorte de duo avec je ne sais plus qui, ne pensant qu'à trahir son compagnon. Résultat, ce bonhomme au visage rouge et à l'armure verte me paraît bien faible. Attendez, à mois que ce ne soit l'inverse. Bref, passons, car je viens de vous révéler l'utilité de ce film, à savoir présenter le futur grand méchant.
Mais avant tout, Scott est un homme heureux. Il vient de sauver le monde de Thanos, tout le monde le reconnait, il prend même des photos avec des...chiens, et a droit à un café gratuit. Sa compagne Hope (Evangeline Lilly) a repris l'entreprise de son père, le Dr Pym (Michael Douglas) et en a fait une giga compagnie qui vient en aide à tout le monde. Je n'ai pas tout compris, mais entre les projets immobiliers, le développement d'énergies renouvelables, Hope essaye de sauver le monde à sa manière. Avec de gros moyens.
Il se trouve que Scott va devoir aller chercher sa fille Cassie (Kathryn Newton) en prison. Et ce, alors qu'il était en train de vendre son livre autobiographique sur sa condition de Avenger. Cassie est une jeune fille engagée, et elle semble avoir des capacités insoupçonnées. Comme pouvoir se défendre quand la Police attaque injustement une manifestation pacifique.
Ici, le déjeuner familial tourne assez rapidement aux attaques violentes de Cassie envers son père, son absence, et le fait qu'il ne fasse rien pour rendre le monde plus paisible. Ce dernier se plaît bien dans ce rôle de vendeur de livre. Et le voir être incapable de lui répondre quoique ce soit nous indique que Disney vise la jeune génération, qui veut se rebeller. Ici, Cassie fait partie de ces jeunes héroïnes qui vont certainement intégrer une série ou un prochain film "Youngs Avengers", "Teens Avengers", je ne sais pas comment cela se nomme dans les comics.
J'avoue que le début du film est un peu gênant devant cette volonté de séduire le public ado/jeune adulte, montrant une adolescente malmenant un père un peu trop mou. Assez vite on découvre que Cassie est une petite génie, aidée de son "papy" Hank Pym et de sa belle mère Hope, elle a développé un moyen de communication vers l'infiniment petit, le monde quantique. Elle dévoile ce projet devant la famille, et donc devant Janet (Michelle Pfeifer), la maman de Hope qui a passé 30 ans coincée dans ce monde.
Ceci provoque sa colère, alors qu'elle n'a jamais voulu parler des 3 décennies passées dans ce monde infinitésimal. Le mal est fait, et voici nos 5 membres de la famille aspirés par un vortex créé en réponse au message envoyé par Cassie. Retour dans le monde quantique, avec tous les dangers que cela amène.
Le choc vient que ce monde est peuplé de moult créatures. Ici, Disney abuse. On perçoit un mélange de Avatar et Star Wars, c'est effrayant. Ce manque de créativité allié à la volonté de vendre les autres franchises de la firme aux grandes oreilles est effrayant. Mais, car il y a un mais, et malgré des effets spéciaux bien trop nombreux et parfois peu convaincant, j'avoue m'être laissé emporté dans ce monde.
On nous avait fait le coup avec "Wakanda Forever", dont une partie sous marine servait plus de bande annonce à "Avatar 2 : La voie de l'eau" qu'à présenter un peuple du MCU. On nous refait le coup ici, en ajoutant une énorme touche Star Wars au truc. Comment ne pas penser aux vaisseaux de la saga créée par George Lucas ? Comment ne pas voir la Cantina dans le bar un peu branché où apparaît Bill Murray. Oui, il y a Bill Murray dans le MCU. Sacré choc. Je n'ai plus le nom de son personnage, et on le voit peu.
Rapidement, et alors que le trio Pym est séparé du duo Lang, on comprend qu'une immense menace plane dans ce monde. Un terrifiant personnage fait régner peur et désastre, malgré une révolution qui essaie de se construire avec la princesse Jentorra (Katy O'Brian). P*tain, c'est le même scénario que "Un Nouvel Espoir : Star Wars épisode IV". Passons. Car comme indiqué, le grand méchant, c'est Kang le Conquérant (Jonathan Majors). Là, je viens de voir le planning des sorties du MCU, et le film "Avengers : The Kang Dynasty" n'arriverait pas avant mai 2025. C'est carrément super tôt pour introduire un grand antagoniste.
Kang, c'est un mec qui s'est fait virer par ses autres lui du multivers. Il possède en effet un siège capable de voyager à travers les univers et le temps. C'est en fait, si je ne dis pas de bêtise, le vaisseau de Thanos dans les comics du début des années 90. Le mec est balèze j'avoue, mais s'est fait envoyer dans le monde quantique, bannir en quelques sorte. Du coup, il a fait son Empereur de Star Wars, à savoir qu'il a construit sa propre armée de PlayStation Move avec la boule bleue. Non, je rigole, mais les soldats ressemblent un peu à cette manette spéciale de Sony, c'est vrai.
Donc, ce sera à Ant-Man, la Guêpe, Stature (Cassie avec un costume), d'aider la rébellion à anéantir Kang. Pour être complet, notons la présence de MODOK (Corey Stoll), dont le costume est... pardonnez-moi, à vomir. Nul. Ridicule. Si les effets spéciaux ne sont pas somptueux (on voit parfois les fonds verts), ça passe. Mais MODOK. Non. Impossible de le prendre au sérieux alors qu'il est pourtant impressionnant au début. C'est un des gros défauts du film.
La réalisation de Peyton Reed, pourtant présent sur les 2 premiers films, ne s'améliore pas. C'est fouillis, brouillon, et parfois incompréhensible. Après, le côté humoristique de Ant-Man (le câlin façon Godzilla) n'aide pas j'avoue. Malgré cette réalisation largement perfectible, les 2 heures passent bien, et je n'ai pas assisté à l'horreur annoncée. Certes, ce n'est pas le meilleur film du MCU, mais pas le pire non plus. Je dirai qu'il offre ce que nous venons voir avec ce genre de film. Un divertissement "popcorn", où on ne réfléchit pas trop, et si on loupe une scène ce n'est pas grave.
Dire que j'ai aimé, ce serait un peu trop exagéré. Mais j'ai passé un bon moment. L'aspect gigantesque, avec que des décors "fond vert" n'intègre pas super bien la distribution, mais on y trouve de l'action (mal filmée), et un autre monde rigolo. Mention spéciale à Veb (voix de Donald Reignoux) et ses trous, un peu gênant mais marrant quand-même. Je l'ai préféré à "Wakanda Forever" par exemple. Ou même à "Thor : Ragnarok". Je pense qu'il permet de passer 2 heures au cinéma sans réfléchir. Bien que peu recherché, il est plaisant et pose des bases pour la suite. Imparfait, mais correct.
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