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Cultivons la curiosité

En Place - Saison 2

En Place - Saison 2

Lancer une série comique sur la politique, en 2023, n'est pas forcément la chose la plus aisée. Surtout que l'actualité offrira au duo Jean-Pascal Zadi et François Uzan (créateurs de la série) un piédestal en or massif. La dissolution de l'Assemblée Nationale en juin 2023 intervient après la sortie de la saison 1 sur Netflix. Une première saison à l'image de son cocréateur et principal interprète, drôle, touchante et simple. Des petits défauts étaient présents, mais la réalisation propre, la distribution efficace et la gestion du cliffangher offraient un excellent divertissement.

 

Nous avons donc vu l'ascension spectaculaire de Stéphane Blé (Jean-Pascal Zadi), qui accède de façon incroyable au poste de Président de la République Française. Des concours de circonstances lui ont ouvert les portes de l'Élysée, et c'est ainsi que s'achevait la première saison. Seulement, une fois élu, il y a des élections législatives à gagner. Sans parti politique, sans allié·e·s, l'ancien animateur d'une ville de la banlieue parisienne va devoir apprendre les rouages politiques au pas de course. Pas de nanani, nanana, il faut bosser. Et c'est ce que va nous montrer cette deuxième saison. Petite bande annonce.

Vidéo de Netflix France

Le premier point qui nous sera montré, c'est ce risque d'attentat contre le nouveau Président. On verra plus tard des tentatives d'empoisonnement, de meurtre dans une scène qui rappelle celle des toilettes de la boîte de nuit de "Bad Boys" (Michael Bay, 1995). Il y aura aussi cette passation de pouvoir avec un Alain Chabat en François Colignon absolument mémorable. Il singe pas mal d'hommes politiques connus. Tout comme Benoît Poelvoorde, absolument sidérant en Éric Andréi, politicien de gauche prêt à tout pour obtenir le pouvoir. Et nous verrons que ceci n'est pas une désignation fausse.

 

La découverte de l'Élysée, les tentatives de meurtres, la montée de l'extrême droite avec Fred Cognard (Pierre-Emmanuel Barré). La crise en Guadeloupe. Qui nous montrera un Raphaël Quenard des grands jours en colon raciste qui provoque à la fois l'hilarité et la peur. Le long de ces 6 épisodes qui atteignent ou frôlent la demie heure, on en verra de toutes les couleurs.

 

Et le problème de la première saison est ici accentué. En voulant faire dans le spectaculaire, on se retrouve avec de grosses incohérences. Les adversaires politiques devaient être en prison, mais sans explication, on constate que Andréi est libre. La même chose pour Cognard. Alors ceci montre que les politiques s'en sortent toujours, et que la population a une courte mémoire, mais ça fait bizarre.

 

Le passage avec la Reine de Norvège est bizarre aussi. Mo (Jean-Claude Muaka) ayant fait une boulette avec un ambassadeur qu'il a pris pour un Aryen. Là ça ne marche pas trop, même si les gags fonctionnent. Il en sera de même pour l'aspect assez... malaisant on va dire, du voyage en Guadeloupe. La scène avec Raphaël Quenard fonctionne très très bien, mais le reste, c'est bizarre. Mais c'est ainsi.

 

On aura droit à un passage qui remémore l'attaque du Capitole en 2021 par des tarés. Ici, un Vercingétorix de pacotille instillera la peur de façon ridicule. Autre point étonnant, le personnage de Marion (Fadily Camara) est très mal écrit. On ne le comprend jamais. Vous comprendrez en voyant la série, ou alors c'est juste moi qui ne pige pas. Nous retiendrons aussi ce tacle à la gorge, avec le conseiller de Andréi, Jérôme (Panayotis Pascot) qui jubilera en entonnant un puissant "c'est notre projet" qui devrait vous rappeler un certain Emmanuel Macron en 2017. Ce qui suivra derrière est un violent tacle, mais ça joue.

 

En terme de moments marquants, on en trouve pas mal. Mais le souci vient de cette volonté de faire plus fort, ce qui gâche les excellents passages défonçant la politique actuelle. Dénonçant la montée du racisme, l'impunité des personnalités politiques, les coups bas aussi, voire plus que bas, digne de déchets. Le tout est assez bien emballé pour tenir en haleine. La fin est un immense cliffangher, oui, la saison 3 est signée avec Netflix, mais quand même. C'est un peu dommage de clore ainsi. Surtout quand on sait que le géant étasunien peut se dire que non, c'est bon, on annule finalement.

 

Si vous avez aimé la saison 1, vous passerez un bon moment, en plus c'est vite vu. Pour les autres, et bien c'est moins réussi je trouve. On part un peu trop dans tous les sens, et on oscille entre satire bien vue de la politique actuelle, et gags fonctionnant à moitié. Des blagues lourdes, certes désamorcées, mais présentes. J'ai bien aimé et je regarderai la saison 3, mais ce n'est malheureusement pas impérissable. Dommage car il y a d'excellentes idées, et Jean-Pascal Zadi est d'une simplicité plaisante à voir. J'aime bien quoi, sans plus.

 

@+

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