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Cultivons la curiosité

Family Business - Saison 1

Family Business - Saison 1

Afin de faire bonne figure dans le paysage audiovisuel français, Netflix a produit bon nombre de séries dans l'hexagone. Ainsi, un projet de Igor Gotesman trouva oreille attentive chez le géant étasunien du divertissement. Bon, mon français fait un peu pitié, mais ceci importe peu. Car "Family Business" voit le jour en 2019, pour une première saison composée de 6 épisodes d'environ 30 minutes. Ce qui nous donne 3 heures environ, idéal pour tout voir en une soirée.

Ce ne fût pas le cas ici, mais l'aspect court de cette première saison se retrouvera sur les 2 suivantes. Car en fait, aujourd'hui nous débutons une œuvre de 18 épisodes répartis sur 3 saisons. La troisième étant la dernière. C'est bien joli tout ça, mais de quoi ça parle ? Vous allez voir, le synopsis rappelle une série qui a fait les beaux jours de la chaîne étasunienne Showtime, sur le même format de 30 minutes par épisode d'ailleurs. Mais regardons la bande annonce.

Vidéo de Netflix France

Gérard Hazan (Gérard Darmon) est un boucher casher du Marais à Paris. Il est veuf depuis 1 an, et le vit très mal, sa femme Bénédicte lui manquant énormément. Proche de la retraite, il souhaite transmettre son bébé à ses enfants, Joseph (Jonathan Chohen) et Aure (Julia Piaton). Cette dernière va pourtant s'envoler vers Tokyo et sa petite amie Tomoko (NIUYA Chihiro) pour créer une nouvelle marque de chaussure assez chère. Son homosexualité est inconnue de sa famille.

Pour le premier, Joseph, c'est un peu plus délicat. Il est heureux en amour avec Aïda (Lina El Arabi), sauf que c'est la sœur de son meilleur pote Ali (Ali Marhyar), et que ce dernier l'ignore. Mais il y a pire, son associé pour la création d'une application surprenante le lâche au dernier moment. C'est d'ailleurs là où la série débute, alors que Joseph se rend devant les banquiers afin de faire financer sa start-up. C'est donc avec son autre ami Olivier (Olivier Rosemberg) qu'il va présenter son idée. Une réunion vouée à l'échec, surtout que Olivier est tailleur, pas informaticien.

C'est alors qu'il échoue une nouvelle fois que son père lui met la pression pour reprendre la boucherie, chose que ne veut pas du tout Joseph. Et alors qu'ils vont passer une soirée tranquille à Paris afin d'oublier, Olivier et lui sont alpagués par Clémentine (Louise Colfedy). Fortement éméchée, elle leur révèle que son père, le futur Ministre de la santé, va légaliser le cannabis. Elle dit ça car elle aime beaucoup Olivier, ce qui n'est pas réciproque.

Alors que Joseph et Olivier se disent que c'était des paroles en l'air, ils apprennent le lendemain que le père de Clémentine est bien nommé Ministre de la santé. Dès lors, une course contre la montre va intervenir, afin d'être prêt pour la légalisation, mais dans le plus grand secret. Ceci afin de prendre de court tout le monde, en modifiant la boucherie familiale en magasin à cannabis thérapeutique. Quitte à impliquer Enrico Macias afin de convaincre le paternel. Quitte aussi à effectuer un voyage à Amsterdam en famille.

Quitte aussi, pour Joseph, à emprunter une somme conséquente au grand frère de Ali, tout juste sorti de prison. Une opération délicate d'autant plus que Joseph doit ménager Aïda, qui veut tout révéler à sa famille sur leur relation. Et enfin, quitte à promettre à Clémentine une folle nuit avec Olivier, sans que ce dernier ne soit au courant du "truc en plus" voulut par la jeune femme. Ce qui permettrait de faire passer leur dossier en priorité sur le bureau de son papa.

Voilà. Un bien beau pitch, qui rappelle quelque peu "Weeds", série de 8 saisons diffusée entre 2005 et 2012 aux États-Unis d'Amérique. Une famille contrainte de se lancer dans le commerce du cannabis, sans rien y connaître, dans un quartier assez paisible, quelque temps après le décès d'un membre de la famille. Oui. Les points communs sont nombreux. Cependant, "Family Business" n'est pas vraiment "Weeds". Enfin si, ça ressemble à "Weeds", version française et en plus rapide.

On y retrouve la volonté de maintenir tout caché, les trafiquants pas très sympathiques, la création d'une nouvelle plante, assurée par Ludmilla (Lilian Rovère), la maman de Bénédicte et donc grand-mère de Aure et Joseph. Il faut reconnaître que la maison invendable à la campagne, avec sa grange, aide bien. Les contacts de Ludmilla aussi.

Petit défaut, je trouve que la série est assez lente à se lancer. Les 2 premiers épisodes sont poussifs, voire même le troisième. On entre dans le vif du sujet avec l'épisode 4, et à partir de là, la série est passionnante. En partie parce que Jonathan Cohen reprend son rôle de Serge le mytho dans la série "Bloqués" avec Gringe et Orelsan. Ici, la capacité du comédien à réciter un texte qui n'a aucun sens reste époustouflante, mais on a par moment trop l'impression de voir le rôle qui l'a fait exploser aux yeux du monde.

Ceci dit, ça reste désamorcé par un personnage de Joseph qui prend conscience presque immédiatement de sa bêtise. Le plus bel exemple reste quand il est avec Ali et Olivier, et qu'il raconte les pires trucs sexuels qui lui sont arrivés avec ses fausses conquêtes d'un soir. Alors qu'il est en couple avec Aïda, et que quand elle lui demande pourquoi il raconte des pareilles insanités qui sont fausses, il répond "je ne sais pas" de façon complètement décontenancée.

Après, ce bagou, si il est dégueulasse quand il parle de ses fausses conquêtes, reste hilarant quand il essaie de persuader Enrico Macias (dans son propre rôle) de l'aider à convaincre son père. Il est aussi hilarant quand, de retour d'Amsterdam, il se retrouve avec une cargaison peu conventionnelle dans le camion de la boucherie, et qu'il doit l'expliquer aux policiers. Après, dans le dernier épisode de la saison, interviennent des personnes qui vont rapprocher la série de "Breaking Bad" sur certains points. Dans sa montée dans la dangerosité des intervenants notamment.

Reste que malgré ce début lent, on se marre. La distribution est excellente, la réalisation aussi. Et on rigole des déboires qui manquent de peu de faire découvrir le projet de la famille Hazan. Les personnages se retrouvent impliqués pour diverses raisons. On n'échappe pas au coup de gueule dont les œuvres françaises sont malheureusement friandes, mais il y en a assez peu, donc ça va.

Plutôt bien conçue, prenant des inspirations dans de bonnes séries comme "Weeds" et "Breaking Bad", ou, du moins, faisant écho à ces séries, ayant un cast efficace, "Family Business" n'a qu'un défaut, c'est celui de son départ poussif. Un défaut qui n'existera plus à partir de la saison 2. Comment peut-on prendre autant de temps pour tout poser alors qu'il n'y avait que 6 épisodes de prévus ? Oui, ça permet de s'attacher aux personnages, mais les fausses histoires sexuelles de Joseph, on aurait pu s'en passer. Le pire, c'est que je ne parle que de ça, mais il n'y a qu'une de récitée il me semble.

Cette impression de voir Serge le mytho qui s'est assagit est certes la marque de fabrique de Jonathan Cohen, qui excelle dans la contage d'histoires farfelues, mais c'est peut-être trop présent au début je trouve. Reste au final une très belle première saison, qui arrive à capter malgré un début lent, et qui est divertissante, et même mieux, très drôle. Surtout quand on voit ce qui arrive par moment. Je n'en dirai pas plus et vous conseille "Family Business", tout en vous indiquant de bien vous accrochez au moins lors des 2 premiers épisodes (voire 3). J'ai aimé.

@+

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