Cultivons la curiosité
La saga Fast & Furious célèbre sa première décennie lorsque son cinquième épisode arrive dans les salles obscures. Pour info, le neuvième sortira 20 ans après le premier. C'est donc le milieu de la saga, l'épisode charnière que nous allons voir aujourd'hui. Je reconnais que lors de mon premier visionnage, "Fast and Furious 4" m'avait effrayé. Alors qu'en fait, le retour de Vin Diesel était marquant. Formant un vrai duo avec Paul Walker.
On peut considérer que le quatrième film est le dernier à se chercher. Mieux, on peut estimer qu'il pose la base de ce que sera la suite, même si ce n'est pas encore ultra bien défini. Ainsi, dans "Fast and Furious 5", ou "Fast Five" aux États-Unis d'Amérique, on va piocher dans les anciens films, afin de sortir une équipe improbable, qui doit faire un truc impossible, non, suicidaire. Mais regardons la bande annonce (attention aux révélations) en version française. Sachez que j'ai vu ce film en version originale sous titrée en français.
Vidéo de Universal Pictures France
Bon, la bande annonce révèle tout. C'est assez nul en fait. On débute par la fin du quatrième. Avec Mia (Jordana Brewster) et Brian (Paul Walker) qui vont aider Dominic (Vin Diesel) à s'évader. Cette fois-ci la scène ne coupe pas au moment le plus intéressant, et on assiste à...un truc débile. Pour aider Dom à s'évader de son transfert en bus, on fait se crasher le bus. Putain. Vous avez de la chance qu'il n'y ait aucune victime à déplorer. Parce que bon, certes ce sont des criminels dans le bus, donc après tout, peu importe si ils survivent, après, le personnel pénitencier, ce sont donc des policiers plus ou moins, donc bon, pareil quoi (attention, je résonne comme les héros des Fast & Furious, qui sont très cons je précise), mais Dom aurait pu en mourir quoi.
Alors, oui, c'est spectaculaire, mais c'est complétement con. Le scénario de Chris Morgan ne va donc pas s'emmerder avec des trucs qui font trop réfléchir. Si les 125 minutes du film sont ainsi tout le long, ça va pas être chouette. Boum, nous voilà à Rio, Rio de Janeiro. Mia et Brian sont en cavale, et ils retrouvent Vince (Matt Schulze), afin de revoir Dom, qui va certainement se rendre chez son ancien ami. Le personnage relou du premier film fait son retour, et il est toujours aussi con. Il a un coup à faire, un vol de voiture super facile, et propose à Mia et Brian d'en être, vu que ces derniers semblent en galère.
Heureusement Dom arrive, avec sa tuture qui fait beaucoup de bruit. Avec sa Dodge Charger de 1970. Ah, oui, Fast and Furious met aussi en avant des modèles de tutures assez sportives. Des modèles que l'on a l'habitude de piloter dans les Gran Turismo ou Forza (Motorsport ou Horizon). Mais passons. Notre fine équipe va participer à un vol de voitures, à bord d'un...train. Oui. D'accord. Pourquoi pas ? Le camion plateforme qui permet de voler les véhicules du train est digne de Mad Max, mais pourquoi pas après tout.
Seulement, les locaux semblent vouloir doubler l'équipe de Dom, et on ne double pas Dom, c'est lui qui dépasse les autres. Pardon, je me gare, euh, m'égare, désolé. L'occasion de voir une Ford GT40 de 1965 et une Chevrolet Corvette. D'ailleurs, après une scène d'action totalement dingue, Brian et Dom se retrouvent à effectuer un grand saut avec la Corvette. Saut qui remémore celui de Xander Cage, le personnage interprété par Vin Diesel dans "xXx". Effet voulu bien entendu.
On va donc découvrir le grand méchant de l'histoire. Vu que notre duo se fera capturer par les troupes de Hernan Reyes (Joaquim de Almeida). Il veut à tout prix la GT40. Automobile que Mia s'est chargée de mettre en lieu sûr. Bon, c'est la galère, mais Brian et Dom arrivent à s'échapper. Et là arrive le vrai intérêt de ce "Fast and Furious 5". Des agents de la DEA étaient à bord du train, et ils se sont fait descendre par les hommes de Reyes. Seulement, le gouvernement étasunien est persuadé que ce sont Dom et Brian les coupables. Ils envoient donc Hobbs (Dwayne Johnson) à leur poursuite. Avec une équipe d'élite dont on n'arrivera jamais à apprendre les noms. C'est dire comment Hobbs capte toute l'attention.
Le mec est une machine à chercher les gens pas gentils. Il demande l'assistance d'un traducteur...qui sera une traductrice, Elena Neves (Elsa Pataky), une bleue pourtant. Il y a une bonne raison à cela, mais je n'indiquera pas pourquoi. Donc, à la poursuite de Dom et sa bande, on va assister à un plan à trois assez dingue. Rien de cochon ici. Juste les hommes de Reyes qui ont repéré la GT40, au même moment que Hobbs et son équipe. Résultat, triple baston dans les favelas de Rio de Janeiro. Poursuite sur les toits, et premier affrontement entre Vin Diesel et Dwayne Johnson, euh, Dominic Toretto et Luke Hobbs pardon. On sent la testostérone, digne de ces films d'action des années 80. Putain le kiffe.
Et il y aura une autre baston, mais ce sera pour plus tard. En attendant, tout le monde peut s'échapper. Et là, Dom va décider de donner une leçon à Reyes. Et gagner plein de pognon au passage. C'est à la fin de cette poursuite que les deux héros apprennent que Mia est enceinte. La famille va s'agrandir. Trop bien. Alors. Comment dire. Le jeu d'acteur de Vin Diesel sur cette scène est...non, je ne vais pas le critiquer, j'ai trop peur qu'il veuille me péter la figure. Enfin bon.
Une fine équipe est montée. Roman (Tyrese Gibson) et Tej (Ludacris) de "2 Fast 2 Furious", Tego (Tego Calerón), Rico (Don Omar) et Gisele (Gal Gadot) de "Fast and Furious 4", et Han Lue (Sung Kang) de "Fast and Furious : Tokyo Drift" débarquent. Un peu plus tard, Vince (de "Fast and Furious" donc) rejoindra lui aussi l'équipe, et marquera le début (SPOILER) des personnages secondaires de la famille qui meurent.
Quel est le but de Dom ? Voler les 100 millions de dollars appartenant à Reyes. Il les planque dans plusieurs cachettes. Et pour arriver à tout voler, il faut attirer l'attention de Reyes et faire qu'il veuille tout réunir au même endroit. Le film se transforme en long métrage de braquage, avec la préparation du plan, car il s'agira d'ouvrir un coffre inviolable situé dans un commissariat. Les policiers sont évidemment des ripoux, arrosés par l'argent de Reyes.
Il faut faire tout ça en évitant Hobbs, de plus en plus collant. Et qui parviendra, au moment où la bande s'élance pour voler Reyes, à venir faire un coucou à Dom. Grosse baston, grosse effusion de testostérone (bis), et une arrestation de Dom, Brian et Mia. Seulement, Reyes ne lâche rien, et ses hommes attaquent le convoi en charge de rapatrier la fine équipe à l'aéroport. Isn't it ironic, don't you think ? Ils vont pouvoir s'échapper grâce à Reyes. Seulement Hobbs perd toute son équipe d'élite dans la bataille, et manque d'y passer. Heureusement Neves (qui s'est attachée sentimentalement à Dom), a libéré tout le monde et Brian, Dom et Vince arrivent à eux trois à sauver Hobbs.
Après cette débâcle, sans que l'on sache ce que les autres membres de l'équipe branlaient pendant ce temps (ils ont dû se poser pas mal de question, "mais ils arrivent quand pour appliquer le plan ?"), le braquage semble compromis. Qu'à cela ne tienne, Hobbs rallie Dom, afin de venger son équipe d'élite, et ceci rassure tout le monde. Changement de plan. On va entrer comme on sait faire le mieux, sans réfléchir. Façon bourrine. Hobbs et Neves ouvriront la voie avec le blindé étasunien, tandis que Dom et Brian attèleront le coffre aux deux Dodge Charger (de 2011 cette fois) pour une balade dans les rues de Rio de Janeiro.
Si, jusque là, l'action était jouissive et ridicule, ici, on franchit un palier dans le n'importe quoi. Cependant, ça fonctionne. Oui, j'ai énormément de mal à croire que les pneus n'aient pas éclaté, que les deux autos avaient le couple nécessaire pour arracher le coffre du mur, mais putain, ça fonctionne. On n'y prête que peu d'attention, et la course poursuite est dingue. On se croirait dans "The Blues Brothers" ou "Taxi" (oui, mes références sont nazes, je sais), ça accumule de la tôle de voitures de policiers. On a même droit à des vannes sur la destruction d'une banque.
Après cette scène longue et spectaculaire, on retrouve une surprise concernant l'argent, et Hobbs a promis à Dom de le retrouver. L'épilogue nous montre ce qu'ont fait les membres de l'équipe de cet argent, et on a droit à une révélation dingue en scène post-générique. Un générique de fin qui met en images de façon assez dégueulasse, la course entre Dom sur sa Dodge Challenger de 2008 et Brian sur sa GT-R de 2009. En images de synthèse, la course est moche à souhait. Elle fait penser aux effets spéciaux pas terribles du premier "Fast and Furious".
Saga Fast and Furious oblige, on ira faire un tour dans les rassemblements à un moment. Lors de la préparation du casse. Brian et Dom cherchant une voiture assez rapide pour passer sous les caméras. Ceci est un passage inutile, vu qu'ils changeront de plan plus tard. Mais c'est l'occasion de voir des "pichous" adeptes de la modification moche, des femmes peu couvertes (reconnaissons qu'il fait chaud aussi au Brésil), et surtout, le plus intéressant, moult automobiles. Surtout lors des essais dans l'entrepôt. Porsche 911 GT3, Nissan 370Z, Subaru Imbreza, Toyota Supra (que Tej abîme d'ailleurs), punaise.
Depuis "Fast and Furious : Tokyo Drift", Justin Lin réalise tous les films de la saga. Il réalisera encore les sixième et neuvième épisode d'ailleurs. Et le moins que l'on puisse dire est qu'il s'améliore je trouve. Certes, par moment la caméra est trop secouée, mais l'action reste lisible car cela ne dure pas trop longtemps. Les courses poursuites sont incroyables, et que ce soit donc en voiture, lors des fusillades ou même des combats à mains nues, rien ne choque. Nous sommes dans le spectaculaire, donc il faut pardonner certaine chose, comme le côté "too much" par moment.
Le double affrontement Vin Diesel/Dwayne Johnson (désolé, mais on perçoit les égos des deux acteurs dans ces scènes) est exceptionnel. On replonge dans les actioners des années 80 avec un plaisir difficilement dissimulable. C'est à partir de cet épisode que la saga devient une série de film d'action qui ira toujours plus loin. Si "Fast and Furious 4" a permis de relancer la licence, avec le retour de Dominic Toretto (et donc Vin Diesel), c'est bien "Fast and Furious 5" qui mène la saga à la hauteur des films divertissants AAA. Plus propre, plus délirant, on assiste presque aux Avengers du banditisme gentillet. C'est à partir de cet épisode que je m'étais dit que oui, j'aime beaucoup. En vérité, on peut même commencer avec le quatrième, pas si mal que cela, mais un cran en dessous de ce "Fast Five". Peut-être grâce à la présence de Dwayne Johnson (dont je suis un grand fan). J'ai adoré.
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