Cultivons la curiosité
Vous le savez certainement si vous suivez Ashou depuis un moment, mais les jeux de voitures, j'aime bien ça. Les sagas Gran Turismo et Forza Motorsport, en plus d'être des vitrines technologiques spectaculaires pour leurs consoles respectives, m'amusent beaucoup. Pouvoir piloter une automobile sportive hors de prix face à des adversaires pas toujours très futé.e.s, sur de magnifiques circuits, ça a quelque chose de grisant je trouve.
Après, au delà de ce que l'on nomme les simulations automobiles, il existe des jeux de course plus faciles à prendre en main. Les Need for Speed ou Burnout sont bien connus pour cela. En 2012, une branche arcade de la saga Forza verra le jour. Au lieu de l'intégrer à la façon d'un Gran Turismo dans le jeu original, c'est un titre à part qui débarque sur la XBox 360. Turn 10, le développeur des Forza Motorsport reste en soutien, mais ne développe pas ce jeu. Playground Games se compose d'anciennes personnes des développeurs Codemasters et Bizarre Creations. Le premier est encore très actif dans le jeu de course automobile, et il offre des jeux de grandes qualités (comme les officiels de Formule Un notamment), le second a disparu malheureusement, mais les premiers Destruction Derby et WipEout ont été créés par eux.
Souvent intercalé entre deux épisodes de Forza Motorport, les Forza Horizon sortent à un rythme d'un épisode tous les deux ans. Sauf en 2020, la faute, non pas à la pandémie, mais à la nouvelle génération de console qui débarque en cette fin d'année, qui a repoussé la sortie de Forza Motorsport 8 (nom que je donne provisoirement à la suite du... 7) à 2021 au lieu de 2019. Passons. J'ai longtemps hésité à essayer cette saga arcade. Profitant de la sortie de "Forza Horizon 3", MicroSoft avait offert le tout premier épisode via son programme Games with Gold. Ceci, combiné avec la démo du jeu sur XBox One, m'avait convaincu de prendre "Forza Horizon 3" proche de sa sortie (même si la chronique sur Ashou tarda à venir).
Il se trouve que "Forza Horizon 2" fût offert plus tardivement avec toujours le même programme (lors d ela sortie de "Forza Horizon 4"). Il était donc acté que j'allais faire le quatrième opus. Après le Colorado aux États-Unis d'Amérique, le sud de la France et le nord de l'Italie (la côte d'Azur quoi), puis l'immensité de l'Australie, "Forza Horizon 4" implante son festival de course de voitures en Grande-Bretagne. Regardez un petit trailer, et on plonge donc dans le jeu.
Vidéo de IGN
Et vous avez pu voir la particularité du jeu donc. Mais j'y reviendrai juste après vous avoir précisé que j'y ai joué via le Ultimate GamePass sur XBox One. Vous payez un abonnement mensuel qui vous donne accès à une grosse centaine de jeux, dont toutes les exclusivités de la console de MicroSoft. "Forza Horizon 4" en fait partie. Du coup, j'ai joué à ce jeu sans vraiment le posséder. Et je tiens aussi à préciser que je pense qu'il s'agit du jeu de course automobile auquel j'ai le plus joué. 53 heures. Allez, peut-être "Gran Turismo 3" arriverait plus loin, mais je n'ai pas compté.
Donc, en plus d'offrir des graphismes dingues avec la beauté de l'environnement Britannique, le changement des saisons est pris en compte. Une saison dure 1 semaine en temps réel. Pas dans le jeu, dans la vie quotidienne. Il me semble que tous les jeudis soir, on change de saison. Ceci permet de varier le gameplay en conservant le même tracé en monde ouvert. L'hiver sera enneigé, l'été sec, l'automne humide, tout comme le printemps (qui est moins pluvieux tout de même). Le changement des couleurs, de l'environnement, de l'adhérence, tout est vraiment bien fait, même si, jeu arcade oblige, on met peu de temps à s'acclimater.
Cette caractéristique nous est montrée à travers une course introductive qui vous fera découvrir les 4 saisons et les gameplay différents donc. C'est une bonne mise en roue afin de voir ce qui va nous attendre. Bon, on a l'habitude maintenant, le festival Horizon se pose dans une Grande-Bretagne réduite, mais offrant les points principaux de cette île. Il y a Édimbourg notamment, tout au nord. Mais avant d'en arriver là, il va falloir faire vos preuves. Exit le côté Déesse ou Dieu du pilotage de "Forza Horizon 3", vous êtes une ou un pilote normal.e, qui va donc gravir les échelons.
On retrouve les différentes épreuves classiques, de la course sur route ouverte, sur circuit fermé, du tout chemin ou du rallye qui varie asphalte et surface glissante. Ici, contrairement au troisième jeu, les véhicules que l'on pourra employer dans chacune des épreuves est logique. Vous ne vous servirez pas de votre Lamborghini Countach pour faire du tout chemin. Si vous suivez les championnats saisonniers du moins. Je crois qu'il est possible de créer une épreuve incluant différentes automobiles, mais je n'ai pas essayé.
Le contenu est immense. Entre les sauts de folie à faire pour gagner des étoiles et de "l'influence", tout comme les radars, les zones de glissades (ou drift, c'est mieux drift), les épreuves spéciales qui vous feront affronter des engins étonnants, comme un train à vapeur issu de l'univers de Harry Potter (au niveau de l'Écosse bien entendu). Ce sont des petites épreuves qui s'ajoutent aux courses déjà nombreuses. Si en plus on ajoute des panneaux d'influence à briser, des tonnes de routes à découvrir, des points de vue exceptionnels aussi, vous aurez beaucoup de mal à venir à bout du jeu.
On reste sur cette impression d'être face à un jeu de "remplissage" de jauges. Il y a toujours de l'expérience à gagner. Vous rouler proche d'une voiture, vous gagnez des points, vous effectuer des sauts de folies, vous gagner des points...bon, ce sont des points de prouesse, à répartir sur chacune de vos auto, mais vous ne cessez jamais de gagner un truc, de remplir une jauge, et donc l'impression d'avancer tout le temps s'avère rapidement grisante.
Je ne m'attarde pas trop sur les épreuves, juste pour vous dire que le fait qu'une sorte de véhicule soit conseillée avant la course, permet de ne pas avoir trop de mauvaise surprise (genre, on pourra courir avec un Buggy ou un 4x4 dans les épreuves "OffRoad", les voitures plus sportives seront pour les courses sur asphalte). Il est toujours délicat de franchir correctement certaines "portes" (comme en ski), mais dans l'ensemble, je m'y suis moins énervé que sur un "Forza Horizon 2" dans lequel les courses en dehors de la route (à travers champs) étaient nulles.
D'ailleurs l'intelligence artificielle de vos adversaires est paramétrable, et reste basée sur les comportements des joueuses et joueurs du jeu. Honnêtement, je ne suis pas trop convaincu par ce principe, pourtant, une fois que vous avez trouvé le niveau de difficulté, le jeu offre de bon.ne.s adversaires. Les tracés, à travers ce monde ouvert immense, sont agréables à parcourir. Un petit défaut, mais parce que j'ai l'habitude des F1 et Forza Motorsport, on connaît rarement un tracé par cœur. Ceci offre de l'inconnu, et donc une notion d'improvisation poussée, mais il est difficile de prendre les virages à la perfection. Même sur les circuits, dont on ne parcourt souvent que 3 tours.
En terme de contenu, au niveau des courses et des choses à accomplir, il y a de quoi faire. D'autant que l'on gagne des crédits, pour acheter des voitures, mais aussi des maisons et autres châteaux. Oui, on peut acheter plusieurs châteaux, afin de s'assurer un point d'ancrage. Fonctionnalité peu utile au final, ça reste sympa. Pour les véhicules, comme d'habitude chez Forza (Horizon et Motorsport) on évolue facilement sans avoir à trop dépenser d'argent ni acheter des voitures. Vu que l'on gagne de l'expérience et qu'à chaque changement de niveau, une roulette se déclenche, afin de gagner des crédits, auto ou habits.
Ah oui, car on choisit son avatar parmi moult ethnies, femme ou homme, et on pourra l'habiller en achetant des vêtements ou en les gagnant. Ici aussi, ceci ne sert à rien du tout. Encore plus inutile, la pose de victoire ou non de notre personnage sera modifiable. Mais passons. Donc, nous sommes loin des évolutions pénibles des premiers Gran Turismo. Pas de permis, pas de courses à recommencer 10 fois pour accumuler assez de crédits pour s'offrir une voiture spécifique afin de participer à un championnat précis. L'évolution est naturelle (et ce, depuis quelques temps dans tous les jeux de caisses), et c'est très agréable.
Tout juste on se retrouve à améliorer sa monture. Là aussi, pas la peine de s'y connaître. Les classes des véhicules rendent les performances immédiatement identifiables, un procédé repris chez Polyphony Digital, c'est dire sa lisibilité et sa qualité. Pour faire changer de classe sa voiture, on pourra aller gratouiller les options précises, comme changer le turbo, réduire le poids et autres joyeusetés. Ou alors, nous choisirons la facilité en faisant une évolution automatique. Choisissez la classe dans laquelle vous voulez voir votre tuture évoluer, et, dans les limites techniques de celle-ci, le jeu vous propose une configuration optimale. Moyennant quelques crédits bien entendu.
Il y a aussi énormément de véhicules. Divers et variés. Une fois de plus on regrette la présence de micro-transaction qui vient pourrir l'expérience de jeu quand on va chez le concessionnaire. Combien de fois ai-je vu le jeu me dire que telle auto coûte tant d'argent (réel cette fois-ci) ? Beaucoup trop. Si pour les extensions "Fortune Island" et "LEGO Speed Champions" je peux comprendre, le nombre de packs de véhicules disponibles est effrayant. Oui, c'est important pour faire rentrer de l'argent et tout travail (de modélisation) mérite salaire, mais comme pour les costumes des jeux de combat (coucou "Dead or Alive 6"), il y en a trop.
Donc les extensions semblent sympathiques, mais ne les ayant pas essayées, je n'en parlerai pas plus. Parlons rapidement graphismes et gameplay. Ce dernier est très arcade, vous aurez bien la voiture en main, et on note quelques petites différences entre les véhicules, leurs physiques, mais aussi avec les saisons. Faire du "OffRoad" en hiver, avec parfois des congères, sera difficile. L'effet de neige (tout comme celui de la pluie) est impressionnant. Pas parfait, mais beau. Par contre, on note quelques fois du clipping (apparition d'un objet d'un coup dans votre champ de vision). Mais dans l'ensemble c'est beau et fluide.
Que ce soit en vue externe ou interne (elles sont très nombreuses), le jeu reste fluide, beau, et on note la différence de bruitage en fonction. L'univers sonore est bon, avec les radios, les bruitages, même la version française n'est pas mauvaise. Le jeu est donc très bon. Sauf quand on constate que l'on ignore si on peut passer au travers de cette muraille ou non, certaines étant indestructibles. Ceci rappelle les poteaux de "Forza Horizon 2 ou 3", qui vous arrêtaient net alors que vous veniez de tomber un arbre juste avant. Mais là aussi, ça passe, ça énerve sur le coup, mais ne gâche pas l'expérience du jeu.
C'est sans aucune difficulté que "Forza Horizon 4" s'avère être le meilleur de la série Horizon. Mais pas Forza. Je préfère le côté moins fantasque de la série mère que de faire n'importe quoi ici. Pourtant, l'aspect monde ouvert et la variété des épreuves (je ne vous ai même pas parlé des défis type "cascade cinéma" ou "Top Gear") fait que l'on ne s'y ennui jamais. Il y a toujours un truc à faire et comme le jeu propose une évolution constante et aisée, on ne bloque jamais. Je n'ai même pas parlé du multijoueur et multijoueuse. Bien géré, même 2 ans après sa sortie, il est sympa comme tout.
On trouve même une vision du mode "Battle Royale" (BR) ici nommé "Eliminator", jusqu'à 100 personnes peuvent s'affronter en se défiant, alors que la zone se réduit inexorablement dans le temps. C'est un mode dans lequel j'ai pris beaucoup de plaisir, surtout que comme tout bon BR, vous arrivez nu.e, et devez récupérer des voitures plus puissantes. Ceci afin de vous assurer de la victoire finale.
Jouable à plusieurs il y a aussi des "Live", dans lesquels vous et d'autres personnes avaient 15 minutes pour accomplir 3 épreuves, atteindre tel nombre de point en drift, en saut... etc. Mais bon, il est temps de finir la conclusion.
Vous l'aurez constaté, il y a de quoi faire. Le jeu est blindé d'épreuves, de points à gagner, de jauges à remplir. On peut faire selon ses envies. Vous détestez le "OffRoad" ? Concentrez-vous sur les courses asphaltes, vous évoluerez moins vite et louperez des succès, mais vous ne serez pas bloqué.e.s. Les graphismes sont sublimes, l'évolution à travers les saisons est bien fait, et relance l'intérêt pour certaines courses. Les véhicules sont modélisés à la perfection. Entrer dans une Ferrari et limite sentir le neuf, ça le fait quand on aime l'automobile. En terme de jouabilité, c'est trop permissif à mon goût, mais c'est normal pour un jeu accessible.
Pour peu que l'on ne sombre pas dans les micro-transactions inutiles mais présentes, l'expérience est excellente. Que l'on veuille juste s'amuser à foncer à travers les champs, ou bien vraiment faire la course avec une Supercar inaccessible en temps normal, "Forza Horizon 4" arrive à plaire à tout le monde. Le défi peut être difficile pour les personnes habituées aux jeux de courses, mais aussi facile pour les nouveaux et nouvelles venu.e.s. Si vous avez le GamePass (voire le Ultimate GamePass), essayez-le, mais attention, vous risquez de mettre la main dans un engrenage qui vous mangera beaucoup de temps. J'ai beaucoup aimé.
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