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Cultivons la curiosité

Godzilla x Kong : Un nouvel Empire

Godzilla x Kong : Un nouvel Empire

Initié voilà 10 ans par le bon "Godzilla" de Gareth Ewards, le Monsterverse de Legendary a fait son petit bonhomme de chemin. Introduisant Godzilla, puis Kong (dans "Kong : Skull Island"), revenant vers le saurien dans "Godzilla II : Roi des Monstres" pour finir par l'affrontement désiré par Legendary avec "Godzilla vs. Kong", je croyais que la firme étasunienne avait lâché l'affaire. Ainsi, il y a finalement peu de temps, j'ai appris qu'un cinquième film allait voir le jour.

 

Arrivant juste après le succès public et critique du japonais "Godzilla : Minus One" (malheureusement pas vu car le distributeur doutait trop), la barre semble impossible à redresser. Même si Adam Wingard reste à la réalisation (bon, ce n'était pas top sur le film précédent, mais ça allait), les scénaristes changent. Terry Rossio, Jeremy Slater et Simon Barrett ont la lourde charge de tenter de relancer une franchise qui semblait perdue. On retrouve la musique électronique de Junkie XL (accompagné par Antonio Di Iorio cette fois), et une poignée d'actrices et acteurs de "Godzilla vs. Kong". Mais avant de voir ce que ça donne, regardez donc la bande annonce en version française, soit de la façon dont j'ai vu ce film.

Vidéo de Warner Bros. France

Donc, après l'affrontement des immenses Titans que sont Godzilla et Kong, ainsi que la découverte de la Terre du centre, je ne sais plus le nom, donc, il est décidé que Kong va chercher ses semblables au centre de la Terre. Que Godzilla régnera en Roi sur la surface, annihilant les Kaiju qui décideraient de menacer son trône. Par conséquent, Godzilla protège l'Humanité, au prix de quelques dégâts collatéraux.

 

Monarch suit de près tout ça, tandis que Ilenne (Rebecca Hall) et sa fille adoptive Jia (Kaylee Hottle) essayent de vivre "normalement" près d'un vortex. La jeune fille peut communiquer avec Kong et est l'ultime descendante des Iwi, une tribu de Skull Island. Jia n'arrive pas à s'intégrer à cet environnement, pire, elle capte les mêmes signaux que l'avant poste 1 situé en Terre centrale.

 

Ceci va éveiller l'attention de Ilenne, qui ira demander de l'aide à Bernie Hayes (Brian Tyree Henry), seule personne assez fantasque pour élaborer des suppositions improbables. Après moult péripéties, il est constaté que ce signal est un appel à l'aide. Venant d'un groupe surprenant, qui veut avertir de la montée en puissance d'un Kaiju de la Terre du centre.

 

Alors que notre petit groupe accompagné par l'ex de Ilenne, le vétérinaire Trapper (Dan Stevens), va aller vers le centre de la Terre avec Kong, Godzilla semble lui aussi se préparer pour sa prochaine bataille. N'hésitant pas à se servir dans une centrale nucléaire du sud de la France, puis profitant d'un bain énergétique au pôle nord, après avoir buté un Kaiju. Bon, avant ceci notre monstre préféré avait tué une sorte de Ebirah à Rome, puis piqué un somme dans le Colisée.

 

Il se trouve que dans son périple, Kong va peut-être découvrir une civilisation perdue, asservie auprès d'un chef sans pitié, qui se sert d'un Kaiju de glace comme d'un chien de défense. Cette dernière (c'est une Kaiju) est asservie à l'aide d'un cristal similaire à la hache de Kong. Et en parallèle, Jia va découvrir des choses, des éléments sur son passé, sur une capacité insoupçonnée, cachée en elle, qui pourrait aider à appeler un Kaiju. Enfin, une Kaiju aussi, une assistante fidèle à Godzilla. Vous savez de qui il s'agit si vous connaissez cet univers, sachez juste que je trouve son design pas terrible du tout.

 

À la fin, tout ce petit monde va se retrouver à Rio de Janeiro, pour une baston mémorable, mal filmée, et qui donnera des mouvements typiques du catch, à croire que l'on navigue entre humour et tragédie. Enfin bon, je n'ai même pas eu le courage de rester pour voir si il y avait une scène post-générique. C'est vous dire mon degré de déception.

 

Vous savez, il y a un mème de la série "Malcolm" qui circule. Dewie (le benjamin de la famille) dit pour son anniversaire : "Je ne m'attendais à rien et bien je suis quand même déçu". Voilà. Ceci résume parfaitement mon opinion. Si "Godzilla vs. Kong" arrivait à sauver les meubles à l'aide d'une photographie magnifique, et d'une baston finale absolument exceptionnelle à Hong-Kong, ici il n'y a rien qui permet au film de se sortir de ce marasme dans lequel le Monsterverse est empêtré.

 

Pourquoi donc faire ce film ? On ne s'attache jamais aux personnages humains, dont le petit nouveau, Trapper, semble tout droit sorti d'un dessin animé. La comparaison effectuée avec "Ace Ventura" lui va à ravir. Mais passons, après tout, Gareth Edwards et la majorité des films japonais ont déjà pris cet angle d'attaque de se préoccuper plus des Humains que des monstres. Donc il faut changer un peu.

 

Sauf que l'on nous sort des Kaiju d'on ne sait où. Ok, il y a une nouvelle Kaiju importante, au design discutable j'estime, mais passons (j'aurais aimé la mélodie pour l'invoquer), la sorte d'Ebirah qui explose littéralement, le truc au pôle nord, la chienne du grand méchant, ça sort d'où ? Et putain c'est laid. Pardon, j'ai dit un gros mot. Mais pitié quoi, faites un effort. La sbire du big boss, on dirait la copine de Krokmu quoi.

 

Donc, les passages avec les Humains sont nuls, ceux avec Godzilla, bah on ne les comprend pas. Reste Kong. Malgré une introduction assez banale, le segment de Kong, qui prend bien la moitié du film, est le plus intéressant. Ah, passons le fait qu'il peut défoncer une horde de gigantesques monstres, mais a mal à la dent... Bref, le début avec Kong est à l'image du film. Raté. Mais dès qu'il découvre le sous monde dans la Terre centrale (c'est "Inception" ce truc ou quoi ???? Un monde souterrain sous un monde qui est déjà sous la surface), son duo avec Mini Kong (au départ méfiant) s'avère très touchant et bien mis en scène.

 

Tout comme ces moments muets, où l'on arrive à deviner les pensées des singes. Genre Kong qui dit à Mini Kong "wesh tu as essayé de me la faire à l'envers, mais t'inquiètes je te comprends". Enfin sans le "wesh" je pense. Vraiment, le passage dans le monde souterrain avec Kong qui découvre ce monde et ses habitants, oui, ça fonctionne. Ce n'est pas parfait, mais ça surnage au milieu de ce film complètement loupé. Genre Godzilla ne sert à rien. Si, à faire un German Suplex à Kong, à détruire Rome, une centrale nucléaire française, les pyramides de Gizeh.

 

Je crois que si je n'aime pas ce film, c'est en grande partie par l'inutilité de Godzilla. On sent que les scénaristes préfèrent Kong, plus proche de l'Humain. Godzilla c'est juste une bombe que l'on recharge afin d'éviter que des gros monstres viennent détruire l’Humanité. Il ne représente rien d'autre qu'un objet, qui ne ressent rien, qui est con comme ses pattes, genre quand Kong essaye de lui dire en Égypte que le danger est dans le vortex...

 

En terme de réalisation, c'est bof, difficile à suivre, mais pourtant, il y a quelques idées bienvenues. La découverte du monde du milieu et du monde souterrain restent de beaux moments. Magnifiés par des effets spéciaux plutôt bons j'ai trouvé. Autre gros défaut du film, la musique. C'est totalement hors sujet. Une espèce de musique électronique, à un milliard d'années lumières du travail exceptionnel de Bear McCreary sur "Godzilla II : Roi des Monstres". On ignore si Junkie XL essaye de reprendre une certaine mélodie, ou si il est persuadé que ça fait trop cool et moderne. Il est dommage d’avoir totalement occulté les anciens thèmes de la saga. Surtout pour une invocation qui aurait due être mythique.

 

Franchement, déjà que j'ai du mal à trouver des films à voir au cinéma en 2024 (oui, normalement je veux en voir un par mois, sauf que le dernier date de janvier), si en plus je les trouve pas terribles, ça risque de me dépiter. En vérité, j'ai l'impression que les excellents films que je veux voir ne passent pas par chez moi. Mais passons. Alors que "Godzilla vs. Kong" aurait eu sa place au cinéma, "Godzilla x Kong : Un nouvel Empire" (mais pourquoi ils mettent Godzilla en premier dans le titre alors que c'est Kong le personnage principal ?) avait plus sa place dans le catalogue d'un diffuseur de contenu en ligne.

 

Quand je vois que "Godzilla : Minus One" n'a pas eu droit à une sortie nationale totale, et que ce film là si, je me demande sincèrement si le but n'est pas de faire fuir les spectatrices et spectateurs ? Là, vous vous dites : "Il est aigri car il n'a pas vu Minus One, donc il chie sur le Monsterverse qu'il dit pourtant aimer", et vous avez tort. Car là, on a atteint le fond du gouffre. Il est impossible d'avoir un tel univers et d'en faire n'importe quoi. Impossible de sortir un score aussi pitoyable et hors de propos, de ne pas arriver à équilibrer le traitement des protagonistes. Kong, Godzilla ou les Humains. Il est anormal de nous proposer un film qui enchaîne les scènes soit disant spectaculaires, qui floppent, es unes après les autres.

 

On se croirait dans un jeu vidéo. Bravo, vous avez passé ce niveau, mais allons voir ce qu'il se passe là bas. Boum boum, tu joues Godzilla, tu tabasses Ebirah, puis tu pionces dans le Colisée. Mais allons voir les Humains, ou Kong ? Choisis ton aventure. Résultat, tout s'enchaîne rapidement, on ne prend pas le temps de savourer ce que l'on voit. Un peu comme si le réalisateur jouait avec des figurines, sans lier le tout, en se moquant ouvertement de l'empathie qu'il faut que la spectatrice et le spectateur ressentent afin d'apprécier un minimum le film.

 

Plus que compliqué est ce film. Après, peut-être que j'apprécie trop l'univers japonais de Godzilla pour aimer ce que j'ai vu ici. "Godzilla II" avait King Ghidorah, l'affrontement entre Kong et Godzilla était grisant, mais ici, une arrivée aurait dû être excitante, et il n'en est rien. Pire, le grand méchant n'est pas si impressionnant que ça. On nous offre un passage dentiste totalement surréaliste avec Trapper qui est horripilant à souhait, tout comme Bernie, ici uniquement pour être le comique de service (comme dans "Godzilla vs. Kong"). Godzilla est juste une pile à recharger, dont on se moque tout le long du film. Son design est loin du Godzilla pataud des films japonais ou même carrément de celui de Gareth Edwards.

 

Voici donc un film raté, qui veut faire du spectaculaire sans y arriver. Qui offre un scénario d'une inutilité exceptionnelle. Le passage souterrain avec Kong rattrape un peu ce film d'un ennui profond. Offrant des scènes ridicules, dignes des Godzilla japonais des années 60-70, des protagonistes inintéressants, et donc un enchaînement de scènes qui tentent d'en mettre plein la vue mais sont aussitôt oubliées. "Godzilla x Kong : Un nouvel Empire" s'oubliera bien vite. Si chacun des 4 précédents films du Monsterverse offraient quelque chose de mémorable, ici il n'y a rien. C'est le vide. Le tout est mis en musique de façon honteuse, et la réalisation a des passages ridicules, sans parler de ce scénario... bref, je n'ai pas aimé, je le reverrai certainement, mais là, tout de suite, je préfère l'oublier. Ah, ça tombe bien, c'est déjà fait. À éviter.

 

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