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Cultivons la curiosité

Kaamelott : Premier Volet

Kaamelott : Premier Volet

Après une attente et des déboires qui virent les années "2010" passer sans le moindre contenu vidéo de "Kaamelott", série humoristique en forme de programme court qui débuta en 2005, nous voici enfin devant un nouveau départ. Certes, les BD permettaient de garder du contenu, mais les histoires sont surtout centrées sur les Livres I et II. Sachant qu'un livre représente une saison pour info. C'est avec une certaine fébrilité que les fans (dont je fais partie) ont suivi la moindre petite nouvelle concernant un retour du roi Arthur, cette fois-ci acté dans les salles obscures.

En 2019, alors qu'Alexandre Astier est enfin arrivé à récupérer les droits et a obtenu les fonds, le tournage débuta. Une partie se fera non loin de chez moi comme l'indique cette article de L'Éveil, le journal local. Le film sortirait en 2020, mais une pandémie plus tard, le voilà repoussé au 21 juillet 2021. En sachant que le film allait être un carton dans ma ville (bon, en fait je n'en savais rien... passons), j'ai décidé d'aller le voir tardivement. Afin d'être tranquille. Seulement, le succès est national, et le pass sanitaire fait que certaines séances sont limitées à 49 entrées, afin que tout le monde puisse aller au cinéma (je ne m'étendrais pas là-dessus).

Donc, début août, le succès ne se dément pas, et c'est une excellente nouvelle. Une semaine après avoir vu l'excellent "The Suicide Squad", (la chronique fût publiée le 7 août, mais j'ai vu le film le 31 juillet), me voilà face à une autre ambiance, mais peut-être un spectacle de 2 heures tout aussi agréable à visionner. Je vous laisse devant la bande annonce que je ne trouve pas trop bonne, comme le furent les affiches d'accroches avec les répliques mal choisies car ridicules hors contexte.

Vidéo de SND

Le scénario, la musique et la réalisation sont de Alexandre Astier. Rien d'anormal, c'était le cas sur la série. Il joue aussi évidemment Arthur Pendragon, et on retrouve le cast bien connu de la série. Mais avant tout, débutons l'histoire. Après une courte explication de l'état de l'actuelle Grande-Bretagne, on devine que Lancelot, proclamé roi, fait régner la peur et affame son peuple. Les caisses sont vides, et pourtant, cela ne l'empêche pas de demander de l'aide aux Saxons.

On y trouve Horsa (Sting) et son bras droit Wulfstan (Jehnny Beth) en pleine négociation. Lancelot (Thomas Cousseau) veut éliminer toute résistance, en faisant rechercher les anciens chevaliers, mais aussi Arthur. Et c'est au fin fond de la péninsule ibérique que Quarto (Clovis Cornillac) va le retrouver, aidé par Venec (Loïc Varraut). Contre son grès, le marchand d'esclave va se retrouver contraint de collaborer avec Alzagar (Guillaume Gallienne). Et là, on constate que Alexandre Astier a beaucoup de respect pour Astérix et ses aventures. Le coup de l'attaque sur l'eau, mais aussi plus tard la façon de se moquer des Burgondes, sonnent très Goscinny dans le texte.

Bon, on en profite pour suivre ce qu'il se passe à Kaamelott, qui se retrouve attaqué par les Burgondes. Ces derniers sont tellement stupides qu'ils sont incapables de manœuvrer leurs imposantes machines de siège et se retrouve à rebrousser chemin. On passe aussi par la Carmélide, avec Léodagan (Lionnel Astier) et Séli (Joëlle Sevilla), qui galèrent à planter des choux, ou un truc du genre.

En parallèle, on va aussi voir ce que donne le clan des semi-croustillants, mené de main de maître par Karadoc (Jean-Christophe Hembert) et Perceval (Franck Pitiot). Ils font creuser des tunnels pour attaquer Kaamelott, mais refusent de suivre Merlin (Jacques Chambon) quand ce dernier indique qu'il faut cartographier la zone, surtout quand on creuse au pif comme ça.

Ici viendra une petite faiblesse du film. Dans sa volonté d'intégrer de l'humour, il se trouve que les passages avec Perceval et Karadoc deviennent un peu lourd au bout d'un moment. Cependant, les textes font mouches quoiqu'il arrive. Même si on ne rira pas à tout. Autre point sombre, Alexandre Astier a voulu a tout prix parler du passé Romain de Arthur. À travers des flashback, nous allons voir que Arthurus est allé en Maurétanie Césarienne, où il tombera amoureux d'une jeune femme. Un Arthur jeune, qui s'entraîne avec ses copains bien connus, Papinius (Ayman El Kadhi) et Varus (Achille de San Nicolas). Honnêtement, ces passages me paraissent peu utiles, sauf si Shedda (Océane Slim) devient importante par la suite.

Bon, en fait le scénario c'est Arthur qui est contraint de fuir sa retraite au sud de l'Europe, comme esclave, après 10 années de silence, et qui va rencontrer tous les personnages bien connus en remontant l'Europe. Ceci alors qu'il ne veut que fuir à l'est. Le Duc d'Aquitaine (Alain Chabat) le mettant sur la voie du retour au trône, en le menant vers Bohort (Nicolas Gabion). Tout ça pour finir à Kaamelott, mais je n'en dirai pas plus.

Finalement, malgré de petites longueurs, surtout lors des flashbacks en vérité, le film passe vite. Trop vite même par moment, car on sent des coupes franches. Notamment les retrouvailles d'Arthur avec Léodagan. Tout simplement zappées. Ou alors comment les Burgondes reviennent gonflés à bloc pour une seconde tentative de siège sur Kaamelott.

Passons ces détails. Car les dialogues de Astier sont toujours parfaitement écrits. C'est fluide à l'oreille, et les actrices et acteurs sont impeccables. On sent même un aspect plus théâtral que cinématographique, mais ça passe super bien. Grâce à des moyens mis sur les costumes, les accessoires, mais surtout car c'est en grande partie filmé dans des décors naturels. En Auvergne principalement. Et putain que c'est beau. On trouve quelques effets numériques qui fonctionnent bien je trouve. Il y a un côté Seigneur des anneaux, mais sans avoir la prétention de faire pareil, qui offre au film un charme incroyable.

Après, je ne vais pas vous cacher que si vous n'avez jamais vu la série, ça va être chaud. Je n'arrive pas à me rendre compte si il faut, ou non, un bagage en voyant la série pour apprécier ce long métrage à sa juste valeur. Il me semble que l'on ne nous indique jamais les noms de Bohort et Mevanwi (Caroline Ferrus). Il y a énormément de personnages, et ça me paraît délicat de bien tout savourer correctement sans les connaître d'avant.

Je trouve aussi, et c'est paradoxal alors que je les adore, que Perceval et Karadoc ont trop de temps de présence. Forcément, le sujet est grave, dans la lignée dramatique du Livre VI, donc il faut compenser avec de l'humour, mais c'est dommage de le faire obligatoirement avec eux. Une fois de plus, c'est juste une impression, et il est clair que le jeu des acteurs permet de sauver cette lourdeur. Prenons en exemple un énième jeu issu du Pays de Galles, de chez Perceval, dont les règles sont incompréhensibles. J'aurai préféré voir les retrouvailles émouvantes sans l'être entre Léodagan, Séli, Guenièvre (Anne Girouard) et Arthur plutôt que de perdre 10 minutes ici.

Quel plaisir de retrouver des personnages perdus de vue depuis plus de 10 ans. Une décennie respectée dans le scénario , donc pas besoin de rajeunir tout le monde. J'ai oublié de citer une partie du cast, Antoine De Caunes, Christian Clavier (étonnamment bon), François Rollin, Géraldine Nakache, Guillaume Briat (qui était dans le cinéma de ma ville la veille de ma séance), Audrey Fleurot, Jean-Robert Lombard, Aurélien Portehaut, Brice Fournier, Alain Chapuis. Le trio agricole Serge Papagalli (et son accent de la Loire), Gilles Graveleau et François Morel. Fait drôle, les filles de Karadoc et Mevanwi sont interprétées par les filles d'Alexandre Astier, Ariane et Jeanne. Comme dans la série.

Film qui ne cherche pas le grand spectacle, "Kaamelott : Premier Volet" nous offre une aventure magnifique sur grand écran. Les décors naturels sont à tomber. Les répliques, fades sur papier, prennent une grande dimension à travers un jeu d'actrices et acteurs qui est proche du théâtre et impeccable au cinéma. La mise en scène est efficace, et seules quelques coupes et quelques longueurs sont à noter. Il n'y a pas trop d'action, et pourtant on reste captivé.e du début à la fin. Il n'est pas obligé de rire à certaines vannes, mais elles font au moins sourire. Par contre, les non initié.e.s à la série, je ne sais pas quoi vous dire. Les fans adoreront, mais vous, je ne sais pas. Cela reste une belle aventure, à voir sur grand écran. J'ai adoré, et j'espère qu'une suite verra bien le jour. Mais à priori, malgré la crise, cela se passe plutôt bien.

@+

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