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Cultivons la curiosité

L'Homme au pistolet d'or

L'Homme au pistolet d'or

C'est toujours sur un rythme assez dingue que les films James Bond sortent. Ainsi, "L'Homme au pistolet d'or" ne sort qu'une année après "Vivre et laisser mourir". Ce dernier introduisait Roger Moore en agent 007, offrant plus d'humour et de charme à ce personnage. Nous noterons que Guy Hamilton réalise son quatrième film de la série (sur 9 parus en 1974), et ce sera son ultime mise en scène de la saga. J'ai presque envie de dire "heureusement", mais ceci serait un peu trop méchant, vu que le film que nous voyons aujourd'hui n'est pas si mal que cela.

"L'Homme au pistolet d'or" possède une certaine aura, non, ce n'est pas ça le terme, une histoire importante dans la réalité. Bon, j'introduis mal le truc, mais il s'agit du douzième et ultime roman de James Bond écrit par Ian Fleming. Le livre est sorti à titre posthume en 1965, l'auteur étant décédé l'année précédente. Les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman voulurent rapidement l'adapter sur grand écran. Songeant à Sean Connery, mais finalement le film se fera nettement plus tardivement.

En 1973, lors de la pré-production du film, la crise pétrolière battra son plein, ce qui explique le fait que James recherche une création qui pourrait révolutionner la dépendance énergétique de la Grande-Bretagne. L'énergie solaire est donc déjà une alternative plausible dans les années 70. Même si ça semble plus être de la science-fiction à cette époque. Avant de plonger dans les 2h pétantes du film, regardons le trailer du film que j'ai pu voir en version originale sous titrée en français (VOSTFr).

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Le film s'introduit par la présentation de Scaramanga (Cristopher Lee), alias l'Homme au pistolet d'or du titre. On devine aisément qu'un jeu étonnant se déroule sous nos yeux, le majordome Nick Nack (Hervé Villechaize avant son rôle emblématique dans la série "L'île fantastique") fait venir des personnes peu recommandables afin de "tester" son chef. Et donc cette scène pré-générique est, pour le coup, impressionnante. On y découvre l'antagoniste du film, particulièrement agile, et surtout doté du charisme de Christopher Lee qui est absolument magnifique ici. Nick Nack, en VOSTFr, possède un superbe accent français. Hervé Villechaize n'a pas à le forcer vu qu'il est né à Paris. Et donc, cette scène s'avère savoureuse.

Bon, le générique en lui-même n'est pas mémorable. John Barry le compose, tandis que Lulu l'interprète. Le compositeur a pourtant bien modifié le premier jet de Monty Norman afin de sortir la musique bien connue de James Bond. Mais là, c'est bof. Tout comme la mise en image, pas folle non plus. Bref, c'est décevant, mais on constate que Tom Mankiewicz enchaîne par une troisième écriture du scénario. L'ironie voulant qu'il aura fait un premier jet, revu par Richard Maibaum (le scénariste de nombreux films James Bond avant Tom), Mankiewicz revoyant une autre fois la relecture de Maibaum.

On trouve James Bond (Roger Moore donc) face à M (Bernard Lee), qui demande à 007 ce qu'il sait de Scaramanga. On apprend que c'est un assassin, le plus cher au monde, qui a la particularité de tuer avec un pistolet et une balle en or. Il est balèze. Tellement, qu'il est en recherche de défi. C'est certainement ce qui explique la balle en or marquée 007 que reçoit le MI6.

James est convié à prendre des congés, donc de partir officieusement à la poursuite de Scaramanga. La sortie du bureau de M est l'occasion de revoir Moneypenny (Lois Maxwell), dont la présence est toujours sympa, même si elle est passée de "peut-être" conquête à mère-poule en assez peu de films finalement. Direction le Liban pour James. On y verra une danseuse du ventre ayant aussi un accent français (logique, vu que le Liban est francophone). Celle-ci possède un joyau étonnant, vu qu'il dissimule la balle en or que Scaramanga a utilisé pour assassiner 002.

James remonte la piste, et va aller à Macao, une province sous emprise Chinoise, afin d'enquêter sur le monsieur qui conçoit de telles munitions. Et de Macao, 007 va aller à Hong-Kong, après avoir martyrisé Andrea, la compagne de Scaramanga qui est chargée de récupérer les munitions de celui-ci. Là, on a un montage difficile à comprendre, vu que l'on voit l'assassin rouler une pelle à Andrea sur un lit, et, en même temps, il assassine un monsieur devant James à Hong-Kong. La réalisation est loin d'être top, ou du moins le montage, je ne sais pas. Le fait est que James se retrouve embarqué par Hip (Soon-Tek Oh), sans savoir si le monsieur, qui semble être un policier local pourtant, est bon ou mauvais.

C'est pour mieux mener James vers une cachette pas discrète du MI6. M attend son agent dans l'épave du paquebot Queen Elizabeth, abîmé en baie de Hong-Kong depuis 1972. Car oui, c'est la vraie épave que nous voyons à priori dans le film. D'ailleurs, un aspect très bon du film, c'est que l'équipe du film traverse bien tous les pays que nous voyons. Rien n'est faux, et ça, c'est impressionnant. Bref, ici nous voyons Q (Desmond Lleywelyn), qui ne sert pas trop, vu qu'il fait juste quelques remarques à M, qui sont comiques, mais sans plus.

Bond sait que sa mission (toujours officieuse) est de retrouver Scaramanga, le tuer, et récupérer le bidule solaire, car la technologie intéresse la Grande-Bretagne. Ici, on va aller chez Hai Fat (Richard Loo), avec une subtilité qui surprendra le lieutenant Hip. Ce dernier voulant la jouer discrète alors que James rentre carrément chez le millionnaire Chinois. Sans être invité. Bon, il sera invité pour dîner, manque de bol Hai Fat n'est pas con, il a deviné que c'était James, et ce dernier sera accueilli par deux Sumotoris. L'un des deux combattants va se faire mettre hors d'état de nuire avec un écrasé de noix particulièrement douloureux. Au final, Nick Nack se charge d'assommer James de façon cartoonesque, avec un râteau.

Et voilà James se réveillant à "l'école", des femmes s'occupent de lui, l'aidant à se remettre de son choc. Et on devine qu'il est dans une école de karaté. On va voir une baston sanglante et impressionnante entre 2 élèves, dont un semble décéder. Je n'avais pas dit, mais Hai Fat est à Bangkok hein. James s'enfuit après avoir essayé de se défendre, d'abord de façon très efficace contre son premier adversaire, puis galérant beaucoup plus par la suite. On retrouve une scène de course poursuite sur l'eau. À travers Bangkok. L'occasion de retrouver JW Pepper (Clifton James), qui est toujours aussi détestable et raciste. Si, vous savez, c'est le Shériff insupportable de Louisiane vu dans "Vivre et laisser mourir".

On constate que Scaramanga prend le contrôle de l'association de malfaiteurs dirigée par Hai Fat, en assassinant ce dernier. C'est l'occasion de voir comment il assemble son fameux pistolet d'or, à base d'étui à cigarettes et stylo ou protège cigare, je ne sais pas. Tandis que Bond va faire ce qu'il sait le mieux faire... se taper des James Bond girls. Au début, c'est la jolie agent Goodnight (Brit Ekland), qui va se faire "remplacer" par Andrea (Maud Adams). Là, c'est très vaudeville, vous savez, ces pièces de théâtre dans lesquelles on entend souvent "ciel, mon mari" avant que la femme infidèle ne cache son amant dans le placard. Bah ici, James fera de même avec Goodnight, zou, dans le placard, pendant qu'il fait la chose avec Andrea.

Cette dernière est par ailleurs assez proche d'une prostituée. Elle demande de l'aide à Bond, et lui indique qu'en échange, elle est prête à se livrer à lui. Purée. C'est assez horrible je trouve. Genre là, ce n'est pas son charme qui lui permet d'avoir 2 heures de plaisir. Alors oui, je sais que ça dure 2 heures car Goodnight, endormie dans le placard, se fera réveiller une paire d'heure après par Bond. Elle lui gueulera dessus, mais, ne vous inquiétez pas, la belle blonde cédera aux "charmes" de 007 à la fin du film. On constate que l'image de la femme n'a pas trop changé avec le Bond de Moore.

N'empêche, Bond est un chat noir. Après avoir fait zizi panpan avec Andrea, celle-ci doit donner un truc important à Bond pour le bidule solaire, pendant un match de kickboxing. Seulement, la belle est présente sans l'être, vu que Scamaranga n'est pas con, il a senti venir le truc et a tué son amante. L'occasion pour lui de défier James, avec l'aide de Nick Nack. On verra là le lieutenant Hip qui réagira parfaitement. Là aussi, on trouvera un brin de comédie quand Goodnight va récupérer l'objet convoité, mais se fera enlevée par Scaramanga.

Ici, on reretrouve le shériff JW. Dans une concession automobile AMC. Le mec est en vacances en Thaïlande (oui, nous sommes en Thaïlande désormais), et il va essayer une auto de son pays... c'est débile. Mais de comme par hasard, tandis que les clés de la voiture de Bond et Hip sont en possession de Goodnight, 007 va "emprunter" une voiture dans laquelle se trouve JW. C'est n'importe quoi. Pourtant, la course poursuite qui arrive est juste exceptionnelle. On ressent le côté "vrai" de la cascade. C'est magnifique et le sommet sera atteint quand James, toujours avec JW à ses côtés (qui ne manque pas de faire des réflexions nulles et insulte les autres automobilistes, passons), le sommet est atteint quand l'auto va sauter par dessus la rivière, mais pas de façon classique.

En effet, le pont cassé à traverser fait une forme bizarre. Comme si on voulait faire faire un tonneau à la voiture avant qu'elle arrive de l'autre côté.... attendez... quoi ? Ah oui. Il va le faire. Et je voulais arriver jusqu'ici pour vous expliquer le gros problème du film. Cette volonté d'ajouter des effets comiques alors que la scène est spectaculaire. Lors de la cascade, on est bouche bée. Sauf que Hamilton met un petit effet sonore rigolo... oui... un effet cartoon qui n'a rien à faire ici. Et on ajoute un plan de JW qui ronchonne et est propulsé sur la banquette arrière... histoire de bien accentuer le côté comique. Ce procédé est pitoyable. Ça met en l'air tout le travail impressionnant des cascadeurs. On verra la réalisation de la cascade dans le documentaire consacré au film (très intéressant soit dit au passage). On aura aussi droit à un documentaire de 25 minutes sur les cascadeurs des films James Bond. Passionnant lui aussi.

Bref, après Scaramanga s'échappe avec Nick Nack et Goodnight dans son coffre à l'aide de sa voiture volante... laissez tomber, c'est n'importe quoi. James va poursuivre l'assassin grâce au traceur de Goodnight. Ceci était une stratégie de l'Homme au pistolet d'or afin de s'offrir un duel face au seul adversaire valable selon lui. Le duel fonctionne à merveille. Ici Hamilton est sérieux et réalise bien cette scène. Bon, on retrouve la classique scène d'après lutte finale, dans laquelle Bond va devoir lutter contre Nick Nack. Ici, James est pitoyable, on dirait un daron qui veut mettre une fessée à son enfant. C'est nul et ridicule. On oubliera vite ceci.

Le film peut se résumer en une scène. Celle du tonneau en voiture. C'est spectaculaire, mais l'effet est complètement annihilé par de la comédie à la con. Qui n'a rien à faire là. C'est bien dommage, car l'aventure est prenante. Goodnight est très intéressante, ne voulant pas céder à Bond, même si on devine qu'elle couchera avec lui. Les lieux visités sont magiques. L'Asie y est magnifique je trouve. Bon, on n'échappe pas aux clichés, mais j'avoue que le coup des nièces (ou sœurs, je ne sais plus) du lieutenant Hip qui défoncent les élèves de Hai Fat, purée, c'est génial.

Au final, l'expérience fût mitigée. Le film est divertissant, mais le côté "comédie" ne fonctionne pas du tout. Pire, ça désamorce trop les moments de tension, donc le film ne marque pas pour les bonnes choses. Seulement, il y a Christopher Lee. L'acteur donne vie à Scaramanga et est d'un charisme hors norme. Il forme avec Hervé Villechaize un duo de "méchants" des films James Bond absolument délicieux. Ce sont eux qui sauvent ce film et le rendent réellement bon. La réalisation est inconstante, on ignore pourquoi JW revient, enfin si, parce qu'il était soit disant populaire... moui, passons. Film léger, dans lequel le Bond de Moore est un peu plus brusque avec les femmes, se rapprochant de celui de Connery. Je n'ai aimé que pour son duo de méchants. À voir donc.

@+

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S
Merci pour le partage :) au plaisir de vous voir.
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