Rick et Morty - Saison 01

Et voici donc une nouvelle série d'animation sur Ashou. Enfin, nouvelle, elle existe depuis 2013 quand même. Mais par sa disponibilité sur Netflix, l'envie de voir ce que donne ce programme animé adulte se fit ressentir. Le première saison s'offre 11 épisodes d'environ 22 minutes. Le série est un dérivée d'un court métrage animé parodiant "Retour vers le Futur", d'où l'impression de "sa tête me dit quelque chose" en voyant Rick.

Créée par Dan Harmon et Justin Roiland, nous les retrouvons aussi lors de certains scénarios et à la réalisation. Tout comme pour le doublage des personnages principaux en version originale. De façon étonnante, j'ai vu cette saison en version française. Alain Eloy (Rick) et Thibault Delmotte (Morty) forment un beau duo vocal. Tout comme le reste du cast vocal francophone, avec Micheline Tziamalis (Beth, la maman), David Manet (Jerry, le papa) et Ludivine Deworst (Summer, la sœur). Mais regardons le générique.

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De quoi cette série parle-t-elle ? Rick, une personne d'un certain âge, est un scientifique de génie. Il vient tout juste d'aménager chez sa fille Beth. Qui est mariée à Jerry et ont deux enfants, Summer, 17 ans, et Morty, 14 ans. Il se trouve que ce dernier se retrouve souvent embarqué dans les aventures de son grand-père, bien malgré lui. Et ensemble ils vont découvrir ce qu'il se passe dans les univers parallèles au leur.

Voilà. Donc, la série étant diffusée aux États-Unis d'Amérique sur la chaîne [adult swim], le contenu est adulte. Logique, vu le nom. Ce qui signifie qu'il y aura des allusions sexuelles, du sang, donc de la violence, et des injures. Quoique celles-ci sont parfois bipées. Pas un mal d'un côté. L'animation et le design des personnages sont, euh, comment dire, on aime ou non, personnellement ça passe. C'est assez coloré et simple, mais ça fonctionne bien en mouvement je trouve.

Dès le premier épisode, le pilote (comme son nom l'indique donc), le ton est donné. Morty va se retrouver dans un endroit inconnu pour passer des graines de héros. Problème, ça va mal tourner et il faudra passer par la douane interdimensionnelle, ce qui énerve un peu Rick. D'ailleurs, Morty a les graines, assez grosses, dans son rectum. Et ici, en version française, le mot "cul" sera prononcé clairement.

Ce qui gêne dans ce pilote, c'est l'impression que le côté adulte n'est basé que sur certaines allusions sexuelles et un gros mot. Sur les 22 minutes, si vous en enlevez 30 secondes ou 1 minute, façon censure, l'épisode est présentable à tous les âges. Donc la sensation de faire un épisode d'animé pour adultes est présente mais inutile, ce qui m'a dérangé. Forcément, la comparaison avec "South Park" est effective, et on ne sent pas le côté volontairement violent des paroles et des actes de la série de Matt Stone et Trey Parker ici.

Ceci déçoit un peu j'avoue. L'impression de se retrouver face à un dessin animé pour enfant qui se permet d'être irrévérencieux un court instant donne l'impression que l'on veut faire adulte sans y aller franchement. Ceci perdurera pendant les premiers épisodes de la saison, mais très vite, les auteurs se lâchent un peu plus et là on commencera à se marrer.

Les chiens vont prendre le pouvoir, on visitera un parc attraction situé dans un corps humain (rappelant "L'aventure intérieure"), puis une sorte de parodie de "Inception" avec des simulations extra-terrestres qui ne cessent jamais avec les couches de simulation. "La boîte à Larbins" commencera à être intéressant, et c'est lors de la bascule de l'épisode 6 que l'on commencera à accrocher (ou non) au ton de la série.

Jusque là, les épisodes s'enchaînaient, mais je n'arrivais pas à trouer un intérêt à cette série. J'avoue que j'ai eu du mal à rentrer dans l'univers, puis, j'ignore pourquoi, mais le point important de la fin de l'épisode 6 a rendu la série plus intéressante à mes yeux. Dès lors, "Gazorpazorp Junior" m'a énormément plu, avec l'idée de la paternité et du jouet sexuel. Un épisode féministe aussi, qui est bien conçu. Celui qui montrera des émissions de télé de divers univers est un peu plus tranquille, mais drôle et se permet de parodier beaucoup d'œuvres. L'histoire entre Beth et Jerry est d'ailleurs très belle ici.

C'est dans cet épisode que Morty expliquera à Summer qui il est, ce qu'il y a dans le jardin, dû à la fin de l'épisode 6. Je crois bien que c'est cet épisode, le huitième de la saison, qui m'a fait dire que la série était sympathique finalement. Avec en plus une parodie du "Bazaar" de Stephen King, et un passage sur Pluton très drôle. Le pénultième épisode offre une histoire dingue, dans laquelle Rick sera jugé par d'autres Rick. Dit ainsi ça ne fait aucun sens, et pourtant, c'est passionnant.

Reste le dernier épisode, qui part vraiment en vrille et casse un peu le quatrième mur quand Rick déclare joyeusement que la saison 1 est finie. On a un remake de "Titanic" qui ne fonctionne pas, et aussi "Project X", qui va partir très loin dans le délire interdimensionnel.

Au final, il persiste une sensation bizarre. Une difficulté à rentrer dans l'univers pour ma part. Mais le point de bascule de l'épisode 6, sans que je ne puisse expliquer pourquoi, a rendu la série plus intéressante à mes yeux. Le choc de la fin de l'épisode, la tête de Morty. Je me suis senti dans une œuvre qui ne s'adressait pas forcément qu'aux enfants voulant jouer aux grands, et c'est peut-être ça le déclic. Le reste de la saison sera très bon. La version française l'est tout autant.

Les tics de Rick, le fait qu'il bave, soit alcoolique, ça gêne au début. La stupidité de Morty aussi. Mais je retiens surtout ce passage. Quand Jerry rentre dans la chambre de son fils, je ne sais plus pourquoi, et que Morty lui demande à la fin de frapper avant d'entrer. Parce que bon, il est allongé sur son lit, sans pantalon avec un ordinateur portable sur les jambes. Qu'il ne faudrait pas que son père soit choqué par ce qu'il risque de voir, car à 14 ans, quand on est dans cette position, ça veut dire certaine chose. Là, le ton employé est tellement posé, que la scène s'avère très drôle.

"Rick et Morty" est une série étonnante, difficile à appréhender en son début, mais à laquelle on finit par s'attacher devant des personnages dont on prend plaisir à suivre les (mes)aventures. Rick est parfois énervant à être aussi bon, mais sinon on apprécie tout le monde, chacun des personnages principaux ayants leurs qualités et défauts. Une série à découvrir, qui mérite que l'on regarde la saison 1 jusqu'au bout, car pour ma part, le début n'est pas très bon. Maintenant, j'avoue que j'ai bien aimé la voir et je regarderai la saison 2. On en reparlera ici.

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