Cultivons la curiosité
Fin 2024, Disney a sorti au rythme d'un épisode par semaine, une nouvelle série dans l'univers Star Wars. Du 2 décembre 2024 (avec 2 épisodes d'un coup) au 14 janvier 2025, nous allions découvrir une version galactique de "Les Goonies" (1985, Richard Donner) ou même de "E.T. L'Extraterrestre" (1982, Steven Spielberg). Et là, tout le monde est parti en ronchonnant comme quoi Ashou c'est n'importe quoi, le gars il raconte des bêtises et discrédite les chefs d'œuvre des années 80 en faisant des comparaisons hasardeuses.
Il faut reconnaître que la série du jour n'a pas bonne presse on va dire. Elle n'est pas aimée. Aussi bien des fans de Star Wars (qui ne sont jamais content·e·s de toutes les façons) que les autres. Je sors ça de mon petit doigt. Disons que j'ai cru comprendre sur certains réseaux sociaux que ce n'était pas une série parfaite. Zut alors, mince, c'est vrai que notre société de consommation de contenu ne nous offre que des œuvres parfaites, qui font réfléchir et proposent une vraie introspection sur l'Humanité et ses actes dans un monde qui va finir par brûler de toutes façons.
Veuillez excuser cette introduction un peu abrupte, mais au lieu de laisser les gens aimer ce qu'ils ou elles aiment, il faut toujours des personnes pour ramener leur supériorité, encore plus quand on parle de Star Wars. Créée par Jon Watts et Christopher Ford, je vous propose de partir à l'aventure, à travers 8 épisodes dont les durées varient entre 30 et 45 minutes (on va dire, je n'ai pas les durées exactes, ici on ne fait pas du journalisme, juste du doigt-levé-isme, ou pifisme, ce qui ne change pas du journalisme actuel soit dit au passage). Regardons, si vous le voulez, une bande annonce en version française (VF), alors que la série fût vue en version originale sous titrée en français (VOSTFr). Parce que seule la VO importe, c'est bien connu... non, je rigole, en plus la VF me paraît sympa.
Vidéo de Disney Plus FR
Journalisme un jour, journalisme toujours. On est je ne sais pas quand dans l'univers Star Wars, et on s’en moque. On nous parle de Nouvel Empire, et après vérification, nous sommes bien entre les épisodes VI et VII, niveau film. Oui, pour faire court, entre "Star Wars épisode VI : Le retour du Jedi" (1983, Richard Marquand), et "Star Wars épisode VII : Le réveil de la Force" (2015, J. J. Abrams). Nous découvrons une planète à la marge de toute ces guerres de l'étoile. Ou guerre des étoiles. Comme vous voulez. At Attin est paisible. Une planète blindée de ce qui semble être des fonctionnaires. Qui font des boulots qui semblent barbants.
Nous allons suivre Wim (Ravi Cabot-Conyers), un jeune garçon qui rêve d'aventure, et se nourrit d'anciens contes sur les Jedi sauvant l'univers. Seulement, lui est enfermé sur cette planète protégée par une barrière qu'il est interdit de franchir. On peut y voir une volonté de se protéger des étrangers et étrangères, mais nous n'en sommes pas là. Il est pote avec Neel (Robert Timothy Smith), et tous 2 s'imaginent vivre des histoires incroyables. Wim a perdu sa maman. Son papa, Wendle (Tunde Adebimpe), travaille beaucoup, ne s'occupant que trop peu de son fils.
Sur le chemin de l'école, Wim voit une jeune fille intrépide et sa meilleure amie faire ce que je nommerai de la mobylette galactique (sans roues), semblant vivre à cent à l'heure. Fern (Ryan Kiera Armstrong) et KB/KayBi (Kyriana Kratter) sont un tout petit peu plus âgées, et vivent à fond leur jeunesse, sans délaisser les études. Quoique.
Je vais un peu plus vite, promis, car après une exposition sympathique mais dont on ne voit pas où ça nous mène, Wim va découvrir un ancien symbole, dans la forêt, alors qu'il prenait un raccourci. Manque de bol, il va se retrouver à devoir partager sa découverte avec Fern et KB alors qu'il emmène Neel voir son artéfact. Ce dernier est en fait l'entrée d'un vaisseau. En touchant un peu à tout, les 4 enfants vont réactiver le vaisseau, et le robot SM-33 (Nick Frost). Comptant sur la vivacité d'esprit de Fern, notre groupe échappera à la colère du droïde, qui semble un peu lunatique.
En s'amusant, et alors que tout le monde cherche la sortie, Wim active la navigation du vaisseau. Les voici parti·e·s pour une aventure galactique qu'iels n'oublieront pas. Surtout qu'une fois emprisonné·e·s dès leur première étape, iels vont se rendre compte que At Attin est inconnue. À moins qu'elle ne soit cachée de la galaxie afin de la protéger ? C'est en prison que nous allons rencontrer Jod (Jude Law), un Jedi, ou voleur, ou pirate, ou... on ne sait pas vraiment. On devine en lui un double jeu qui fait douter tout le monde. Seulement il maîtrise la Force... mais semble avoir beaucoup d'ennuis avec les pirates locaux.
Dès lors, le but de leur périple sera de retourner à la maison, en essayant de cerner Jod, afin de s'assurer de ne pas mettre en danger At Attin. Cette dernière fait partie d'un cercle de planètes protégées, et paraît être le dernier vestige de ce cercle. Je ne sais pas comment l'expliquer, désolé. Et c'est donc ce périple, cette aventure même, que nous allons suivre le long des 8 épisodes.
Le début est un poilet poussif, on tombe sur un Wim qui est juste un enfant qui a soif d'aventure, mais est dans une société qui ne favorise pas cet esprit là. Seulement, on arrive à s'attacher à tout le monde, et c'est avec l'épisode 2 que l'on commence à comprendre que l'aventure risque d'être complexe. SM-33 et ses façons très... brutales d'agir, est hilarant. Avec sa fausse jambe de bois, il est doté d'une grande force. Non, j'aime bien ce droïde moi.
Tout comme ce que l'on nous propose. Les ronchonchons qui ont quitté la chronique parce que on ne peut pas comparer les torchons et les serviettes ont eu tort. En effet, il y a une petite touche "Les Goonies" loin d'être désagréable. Oui, on pourra, par moment, avoir du mal à croire ce que l'on voit, mais dans l'ensemble tout est propre et se suit bien.
La réalisation n'invente pas l'eau chaude, mais ce n'est pas le but. Les effets spéciaux sont efficaces je trouve, mieux que dans certains films. On nous offre une bonne dose d'action sur la fin, et en vérité, le gros défaut est cette dernière. Pas d'épilogue. Peut-être pour laisser une saison 2 possible ? Non parce que techniquement, le récit s'achève, donc il est dommage de ne pas avoir pris 10 minutes pour nous expliquer ce qu'il advient de tout le monde. Surtout que vu que la série n'est pas aimée, je doute qu'une saison 2 ne voit le jour. Et pour dire quoi ?
Pour ma part, j'y allais sans me dire que ça serait bien ou nul. Et ce fût une bonne surprise. On se retrouve happé·e dans cette ambiance Playmobil "En avant les Histoires", dans le sens que l'on va suivre une vraie aventure. Malheureusement, l'aspect personne en situation de handicap de KB ne va pas assez loin, même si on a droit à une scène touchante entre la jeune fille et Wim.
Je sais qu'il y en a pour plus d'une heure, mais si vous doutez de cette série, essayez de voir les 2 premiers épisodes. En sachant que le ton, l'ambiance, monte crescendo. Les enfants n'énervent pas, mieux, on s'attache à leur parcours, à leur découverte de ce monde extérieur, hostile, mais pas seulement. On peut y voir le fait que les parents ne doivent pas non plus trop couver leurs enfants, même si ça paraît difficile. La peur de l'étranger aussi est par moment évoquée, tout comme l'avarice. Au final j'ai passé un très bon moment devant cette série, qui n'est pas exceptionnelle c'est vrai, mais fait le boulot. Je vous la conseille. Par contre si à la fin du deuxième épisode vous n'aimez pas, n'insistez pas. À voir j'estime.
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