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Cultivons la curiosité

South Park - Saison 01

South Park - Saison 01

Après avoir vu la saison 12 en ce début d'année, effectuons un gros retour en arrière pour mieux parler de la série d'animation "South Park". À une époque où je commençais à m'intéresser à la série de Matt Groening, "Les Simpson", naissait un autre show animé, co-créé par Trey Parker et Matt Stone. Tandis que la série mettant en scène Homer, sa famille et ses amis arrivait à la fin 1989 sur les écrans étasuniens, c'est au milieu de l'été 1997 que Stan, Kyle, Cartman et Kenny montrèrent le bout de leur nez dans le pays cité.

Alors qu'en 1997 je préférais largement "Les Simpson" à "South Park" (logique, c'était inconnu en France), je dois dire que quand les shows se retrouvèrent sur notre territoire, et bien non, rien n'y faisait, je préférais toujours la série de Matt Groening. Allant même jusqu'à prendre les saisons en DVD quand elles commencèrent à être disponibles. Je crois que j'avais jusqu'à la saison 14 ou 15 avant de décrocher.

Car oui, là est mon problème, pour Bart et ses compères, le courant ne passe plus avec moi depuis désormais facilement 10 ou 15 ans. Une lassitude certainement. Je ne sais pas trop. Ou la découverte de l'animation japonaise plutôt. Pourtant, vous l'avez constaté lors de ma chronique de la saison 12 de "South Park", une envie de remonter le temps et voir de l'animation étasunienne me revint en ce début d'année 2020.

Si ce n'est pas le show de Matt Groening qui a obtenu mon achat compulsif, celui de Trey Parker et Matt Stone me parut pas si mauvais que ce que je pensais. Ce qui explique que j'ai acheté le coffret DVD des 21 premières saisons. En sachant, bien évidemment, que la série perdure de nos jours, 23 saisons existant en tout pour l'instant. Et oui, vous l'avez deviné, j'ai, du coup, racheté le coffret de la saison 12.

D'ailleurs, laissez-moi vite vous parler du coffret de chez TF1 Vidéo. Oui, le carton est épais et l'image est jolie, mais dedans nous avons les DVD dans des boitiers plastiques assez simples. Bon, les saisons sont séparées, ce qui est une bonne chose, mais mon coffret de la saison 12 est plus joli je trouve, alors que l'illustration est la même. Au final, le coffret n'offre rien de foufou, et prend une place assez dingue. Il a l'avantage de proposer 21 saisons réparties sur plein de DVD (je n'ai pas compté) pour une centaine d'euros, soit environ 5 à 6 euros la saison. Parfois le côté assez rare rend la boîte chère, mais j'ai pu la trouver à 120€ en très bon état d'occasion, avec, comme surprise, le constat d'avoir au moins les 3/4 des saisons encore sous blister, donc neuves.

Comme je suppose que vous êtes ici pour savoir de quoi il s'agit, ou, au moins de connaître les qualités et défauts de cette première saison, ainsi que de savoir si ça a, ou non, mal vieilli. Débutons par le générique français, car c'est ainsi que j'ai vu la série.

Vidéo de Larisme

Le principe de "South Park" est simple. On prend une petite ville étasunienne, on suit un groupe d'amis de l'école élémentaire de cette ville, et on regarde sans filtre. Le côté animation à la main avec des formes géométriques déjà découpées et qui bougent comme de la stop motion est très visible sur l'épisode pilote. Ceci donne à la série un aspect simple et enfantin qui rendent le show moins violent que ce qu'il est réellement.

Car dès le premier épisode, le ton est donné. Rien que dans son titre "Cartman a une sonde anale". Je compte m'attarder sur cet épisode. Car il souffre d'un manque de rythme qui surprend. En fait, ce n'est pas qu'il est trop lent ou pas drôle, c'est tout l'inverse. Tout s'enchaîne trop vite. Beaucoup de choses sont déjà présentes. L'humour pipi-caca-prout. Qui peut rebuter. Et tout le long des 13 épisodes de 22 minutes de cette première saison, on en aura de l'humour pipi-caca-prout, mais j'y reviendrai.

Donc l'humour est très bas du front. On constate, en plus, que les jeunes protagonistes sont vulgaires. Et que ça ne dérange pas trop les adultes qui sont tous aussi vulgaires qu'eux. Une autre chose surprendra, c'est de voir des choses adultes à travers les yeux des enfants. On sent que les sous entendus sexuels ne sont pas compris par les enfants, qui se posent des questions. Surtout quand le Chef (le cuistot de la cantine) part dans des chansons érotiques très gênantes.

Chef est interprété par Isaac Hayes (connu pour la bande original de "Shaft"), en français c'est Jean-Michel Martial, un immense acteur et doubleur malheureusement disparu l'an dernier. La plupart de ses chansons sont en version originale sous titrée en français, même avec la V.F., et ça fonctionne. Chef fait partie des personnages emblématiques de "South Park", d'entrée présent.

On sent que ça parle "cul" de façon parfois crue, le dernier épisode est très gênant à ce titre. revenons un court instant sur l'épisode pilote, dans lequel on trouve déjà beaucoup de chose, les morts de Kenny. Dues à un truc con, Matt Stone ou Trey Parker, je ne me souviens plus, aimait la bière Kilkenny. Du coup, en V.O., "They Kill Kenny" permettait de citer cette marque en passant outre la censure. J'ignore si c'est vrai, mais j'ai entendu ça dans l'excellent podcast "Binouze U.S.A.".

Mais le premier épisode souffre d'un trop grand dynamisme dans le rythme. Ça va trop vite. Clairement. On ne se remet pas de ce que l'on vient d'entendre, qu'un truc encore plus horrible, mais drôle, arrive. Il se passe tellement de chose, qu'on ne retient rien, et c'est assez dommage. Heureusement, le rythme se pose rapidement, dès l'épisode 2 "Muscle Plus 4000", qui va nous montrer à quel point Cartman est insupportable et stupide. L'occasion aussi de parler du culte du corps et de l'obésité aux États-Unis d'Amérique.

En fait, sous couvert d'un humour assez difficile à appréhender, acide, volontairement violent et qui peut paraître simple par moment, Trey Parker et Matt Stone décrivent les problèmes connus aux États-Unis d'Amérique. L'homophobie (plus que jamais d'actualité), avec un épisode 4 qui offre presque un moment fort en émotion. Presque, car on n'en viendra jamais à pleurer, la faute à cette humour bas du front qui intervient forcément, à un moment ou à un autre.

On y voit aussi un questionnement sur la fin de vie, quand le grand-père de Stan veut que l'on abrège ses souffrances. Il y a la faim dans le monde, ou le harcèlement scolaire. Enfin bon, beaucoup de sujets graves sont évoqués, sans filtres et avec cet humour si particulier.

Nous trouverons aussi des attaques contre les religions, chrétienne et juive notamment. Avec, tant qu'à y être, une évocation des difficultés psychologiques, quand Kyle évoque Mr. Hankey, un ami imaginaire assez particulier. Ici, c'est difficile de passer outre le côté très dégueulasse du truc. Pourtant, il y a un vrai fond là dessus. Mr. Hankey aurait pu être un gentil ours en peluche, mais l'esprit tordu de Matt Stone et Trey Parker en font un caca. Un vrai caca, qui laisse des traces. Je vous assure que sur le coup, ça marque, ça choque même, on en rit ou non. Pourtant, à réflexion, si on occulte cet humour "caca" pour le coup, on trouve une réflexion sur la perte psychologique que peut ressentir un enfant quand il se sent exclu.

Ah, on tombera aussi sur une évocation de la pop culture. On a vu célébrer Noël et Halloween. Thanksgiving donnera lieu à l'invasion de dindes mortelles. Halloween ce seront des zombies. On reconnaît les films de genre, sans difficulté. Mais le plus fun sera ce clin d'œil à "Gojira". Le pénultième épisode montre que les auteurs furent biberonnés avec Ultraman, Godzilla, Mothra et même Gamera.

La version française est superbe. Thierry Wermuth, Christophe Lemoine, William Coryn (qui supervise l'adaptation française et est connu pour être la voix de Jackie Chan), Marie-Laure Beneston, Henri Courseaux, Jean-Michel Martial, Gilbert Lévy et bien d'autres permettent de suivre ce show délirant sans effort. C'est juste impeccable.

La version dite "non-censurée" donne certainement plus de scènes dégueulasses, mais après, je ne sais pas lesquelles. Niveau bonus, ce coffret est famélique. Trois vidéos qui offrent 5 -6 minutes supplémentaires. Pas terribles. Par contre, la présentation des épisodes par les créateurs de la série (en VOSTFr) est géniale. Ceci parodie le surjeu des shows classiques étasuniens, et ça fonctionne. Le coup du chien qui change d'un plan à l'autre me fera toujours marrer.

Sous ses airs simples, aussi bien dans l'animation que ses personnages, "South Park" parle de sujets adultes. Le côté irrévérencieux peut ne pas plaire, surtout que la base reste le pipi-caca-prout et la vulgarité. Pourtant, ça fonctionne. C'est tellement fort que l'on ne peut que se marrer. Soit en étant offusqué, soit de bon cœur. J'ignore pourquoi, mais, du haut de ses 23 ans, cette saison 1 ne semble pas avoir pris une ride. De par ses sujets (l'épisode sur l'homophobie est marquant), mais aussi parce que justement, la série ne se basait déjà pas sur des artifices en terme d'animation. Elle est restée simple et basique, même si on sent le côté "haché" des déplacements et façon de parler. Honnêtement, je n'ai pas tout aimé, mais dans l'ensemble, j'ai ri de bon cœur et les situations sont assez variées pour ne pas s'ennuyer. Une série à essayer, mais à ne pas montrer à des enfants, à cause des sujets et de la vulgarité. Je dirai pas en dessous de 12 ans. J'ai aimé.

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