Cultivons la curiosité
Après avoir vu en premier lieu la saison 12 puis un bref retour en arrière avec la toute première apparition du quatuor d'enfant de la petite bourgade de South Park, quoi de plus logique que de faire la saison 13 ? Ah, non, ce n'est pas très logique. Alors si nous faisions la saison 2, histoire de mettre fin au terrible cliffangher concernant l'identité du papa de Cartman ? Allez, nous allons faire ça.
Diffusée entre le 1er avril 1998 et le 20 janvier 1999, cette saison comporte 18 épisodes d'environ 22 minutes chacun (génériques de début et fin inclus). Sur ce triple DVD de chez TF1 Vidéo, j'ignore comment et pourquoi, mais on retrouve une introduction des créateurs Trey Parker et Matt Stone lors des 12 premiers épisodes. Après, quand on passe au DVD n°3 en vérité, ils disparaissent. Et j'ai presque envie de dire tant mieux. Si sur les DVD de la première saison, leurs interventions étaient drôles, acerbes, efficaces. Ici, au début ça va, puis arrive le pastiche d'émission culinaire.
"Cook bacon with Macon" pourrait être un bonus marrant, sauf que jouer à donner du bacon à un porcelet nommé Macon, même si ce n'est pas du vrai bacon (ce dont je doute), c'est à gerber. Absolument pas drôle, ces passages où un des deux troublions nourrit Macon provoquent la nausée et font oublier le côté virulent et très moqueur qu'ils ont contre la télévision en général. C'est bien dommage. Mais regardons le générique de début de la saison 1 en version française (V.F.), soit de la façon dont j'ai vu cette saison.
Vidéo de Larisme
Si on passe outre l'introduction en bonus des 12 premiers épisodes assez pitoyables quand Macon intervient, on tombe sur une série qui trouve son ton. Et ça fonctionne parfaitement. Dès le début. Le premier épisode fût diffusé le 1er avril 1998. La date est importante. Le bonus introductif (sans Macon) est hilarant est explique bien que l'épisode que nous allons voir est un doigt d'honneur aux personnes qui attendaient LA réponse. Cette réponse étant "qui est le père de Cartman ?". Seulement, pour une blague de 1er avril, l'épisode sera exclusivement centré sur Terence et Philippe.
Les deux célèbres pétomanes Canadiens auront donc leur épisode à eux. Présenté sous forme de film dérivé de la série. Marrant, quand on sait que le film "South Park : Le Film" sortira en 1999. Mais ici, Terence et Philippe vont devoir sauver le monde en pétant. L'un des deux aura même un cancer du cul, nécessitant une greffe... enfin bon, c'est un monstrueux désordre qui parodie les films d'action d'Hollywood avec plaisir.
L'épisode 2 apportera enfin la réponse tant attendue. Qui est le père de Cartman. Et la réponse troue le cul. C'est du n'importe quoi qui convient parfaitement à la série. Je crois que c'est ici que l'on constate que la maman de Stan a changé de voix en V.F. On verra aussi, une fois de plus, plein de parodie de série télé, d'émission plutôt, et c'est toujours de façon très tranchante et drôle.
Ah, "Le Charmeur de poules" verra un violeur de poules effrayer South Park. L'occasion d'entendre le terme "enculeur de poules". Oui, "South Park" c'est aussi beaucoup de vulgarités. Sauf que ça fonctionne très bien car c'est dit dans la bouche d'enfants de 8 piges. Le décalage provoque ainsi le rire, du moins chez moi. On va découvrir les us et coutumes des juifs avec la circoncision de Ike, le frère de Kyle. C'est là que nous apprenons que Ike est Canadien d'ailleurs. L'épisode 5 se moque des gens qui veulent faire bien en mettant en avant des personnes porteuses de handicap. Avec "Le Fœtus siamo-maxillaire", il faut s'accrocher. Mais la critique de ces espèces de personnes bien pensantes qui veulent mettre en avant des gens qui n'ont rien demandé est efficace.
Suivent des épisodes qui fonctionnent tous dans l'humour. Mention spéciale à "La ville au bord de l'éternité", on en profite pour relater d'anciennes scènes de la série, dès la saison 2. Sauf que Trey Parker, Matt Stone et Nancy M. Pimental, les scénaristes de cet épisode, modifient deux ou trois choses. Assez pour nous faire dire "Mais ? Ça ne s'est pas fini comme ça ?". L'effet est bien pensé et bluffant. On aura aussi un épisode parlant de Chef, où l'on constate que le cuisinier de la cantine de l'école est une personnalité connue par les plus grandes stars du show business.
Le triptyque final est marquant. On débute par un noël chez la famille de Cartman. Avec un invité surprise du nom de Charles Manson. Celui qui suit, avec des gnomes voleurs de slips, qui est un épisode consacré à la puissance des grandes sociétés. Le plus étonnant étant que les scénaristes (ici Trey Parker, Matt Stone et Pam Brady) inversent le rapport de force. On croit que le méchant va être la chaîne de café Harbucks, alors que finalement, il n'est pas si mauvais. Quand à la fin monsieur Tweak reconnaît la qualité de Harbucks c'est assez invraisemblable, on pourrait plutôt croire l'inverse.
Le dernier épisode parle de l'amitié, mais aussi de la mode qui passe inexorablement. Avec la découverte d'un homme congelé de l'an 1996. Oui oui. Cette épisode est diffusé en janvier 1999, et on parle de 1996 comme si c'était la préhistoire. Plutôt bien pensé, je trouve qu'il conclut bien la saison. Avec un Cartman fidèle à lui-même, et une brouille entre Stan et Kyle.
J'ai oublié de parler de l'épisode spécial Halloween, avec les doubles maléfiques qui débarquent. Ainsi Cartman est super gentil en fait. Ça fait super bizarre. Tout comme l'horrovision avec des visages de Barbra Streisand toujours présents à l'écran. On y découvrira un poisson rouge meurtrier aussi.
La V.F. est particulièrement efficace je trouve. On se marre rapidement, on comprend les allusions faites, et les injures sont bien retranscrites je trouve. William Coryn, Thierry Wermuth, Christophe Lemoine, Marie-Laure Beneston, Henri Courseaux et Jean-Michel Martial font de nombreuses voix, et c'est très bien fait. Ils s'occupent aussi de l'adaptation et la direction artistique. Ce qui donne pas mal de liberté. Tout comme le show concurrent "Les Simpson", la V.F. et son adaptation sont tellement bonnes que l'on éprouve aucune envie de regarder la série en version originale.
L'humour est lourd, vulgaire, mais très efficace. Du moins sur moi. On prend plaisir à voir les évènements et œuvres parodiés. Les personnages sont attachants car aucun n'est parfait. Le running gag sur Kenny fonctionne tout le temps. Bon, un point dérange, c'est le fait que lui et sa famille sont très pauvres. Un autre point dérange, ce bonus "Cook bacon with Macon" (ou cooking ? je ne sais plus). Ce n'est absolument pas drôle je trouve. Mais c'est très court, donc on oublie rapidement. Il ne faut pas craindre les vulgarités, le côté scatophile par moment, avec M. Hankey, ici comparé au Père Noël. C'est franchement répugnant, pourtant on en rigole.
Au final, j'ai beaucoup aimé voir cette saison. Je trouve que les situations sont moins lassantes que chez "Les Simpson". Il faut dire que pour le show créé par Matt Groening, il y a des personnages que je déteste, notamment Bart Simpson. À South Park, on s'attache à tout le monde. Même ce gros co**ard de Cartman. Je pense que c'est énormément grâce à son doubleur Christophe Lemoine (la voix anglaise me paraît moins percutante). J'aime beaucoup cette série j'avoue. À découvrir je pense. Ah, dernier point, techniquement c'est hyper simpliste, et pourtant ça marche. On est plongé dans l'histoire. C'est plaisant donc.
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