Cultivons la curiosité
Vous l'aurez certainement remarqué, mais après avoir vu les saisons 01, 02 et 12 (ne cherchez pas à comprendre, il n'y a pas de logique) en DVD, c'est bien en streaming que nous allons continuer de voir "South Park". En effet, les aventures de Stan, Kyle, Cartman et Kenny sont disponibles sur Prime Vidéo, c'est donc ainsi que nous allons continuer notre visionnage désormais. Cette saison comporte 17 épisodes d'environ 22 minutes, et je l'ai vue en version française (VF), de très bonne qualité je trouve. Même si on n'échappe pas à des trucs assez racistes et moches, comme le prouve l'extrait ci dessous.
Mais avant, sachez que cette saison a été diffusée du 7 avril 1999 au 12 janvier 2000 aux États-Unis d'Amérique. L'adaptation cinématographique de la série sortira donc pendant la saison 3, vu que le film de Trey Parker (co-créateur de la série avec Matt Stone) a été lancé dans les salles obscures en juin 1999. On notera que la saison s'achève après le passage à l'an 2000, et que les saisons restent bizarrement diffusées, loin du classique septembre - juin habituel. Allez, je vous laisse avec un court extrait, assez raciste dans son accent en VF.
Vidéo de South Park VF
D'autant plus surprenante cette VF, et ce passage, que l'on entend William Coryn, le doubleur de Jackie Chan, qui supervise aussi l'adaptation en français. Mais ceci participe au ton très acerbe de la série, où tout le monde en prend pour son grade. Le premier épisode verra les chorales moquées. Mais ce sera surtout l'épisode suivant qui fonctionnera le mieux. "Combustion Spontanée" verra le papa de Stan devenir important. Contraint de chercher une explication à la suite des nombreuses combustions spontanées dont sont victimes les habitants de South Park.
En effet, il est géologue, donc le plus calé en terme de truc scientifique (dixit la Maire de la ville). Et il trouvera l'explication. En effet, à force de retenir ses gaz afin de ne pas dégoûter leurs compagnes ou compagnons, les couples se consument d'un coup. Il sera donc conseillé de larguer des caisses afin de ne pas mourir. Seulement ceci provoque un réchauffement qui dérange rapidement tout le monde. La solution devenant donc de péter raisonnablement. Donc, grosso modo, si cet épisode ne vous fait pas rire, au pire sourire, la série n'est pas faite pour vous.
Surtout que la suite est pire. La découvertes des Jakovasaures, ou alors quand les enfants s'amusent à monter leurs camarades Tweek et Craig l'un contre l'autre (c'est de cette épisode dont est tiré l'extrait que vous venez de voir). Le coup du Panda du harcèlement sexuel critiquera la méthode typiquement étasunienne d'attaquer en justice pour un rien. Cet épisode usera fortement des poncifs sur les Juifs notamment, le père de Kyle s'enrichissant de façon incroyable suite à cette hausse des procès (il est avocat).
J'ai oublié l'épisode 3, sur le Chef, qui n'est pas très drôle en vérité. Je ne sais pas trop comment dire, mais je l'ai moins aimé et trouvé moins marquant. Et il y a quelques épisodes de cet acabit dans cette saison. Par contre les épisodes 7 à 9 forment un tout. Une même soirée vue à travers trois points de vue différents. On débute avec Cartman qui se fera surveiller par Shelley, la grande sœur de 12 ans de Stan.
Et cet épisode est franchement gore. Entre la chatte de Cartman qui est en chaleur et va chercher l'amour, se faire écraser par un énorme chat dégueulasse avant d'organiser une partouze chez Cartman. Ce n'est pas là le plus horrible. C'est cette histoire de pédophilie qui concerne Shelley. Cette dernière est en couple avec un homme de 22 ans. Et, sur le papier, c'est dégueulasse, mais à voir ça passe. Surtout que tout ne se passe pas comme prévu et que Cartman aidera finalement Shelley afin qu'elle se venge.
Cet épisode marque d'autant plus qu'on se rend compte que nous n'y voyons ni Stan, ni Kyle et encore moins Kenny. Ceci a une explication, car nous allons voir ce qui est arrivé aux autres lors des épisodes suivants. Et là, c'est Stan qui montre son parcours. Contraint d'aller à la fête, il se retrouve avec des enfants qu'il déteste. À jouer à Charlie et ses drôles de Dames. Cet épisode est moins bon que le précédent, mais nous prépare au suivant, qui voit Kyle et Kenny aller au camp scout de Juif.
Une fois de plus la religion prendra cher, très cher. Avec une vision spéciale de Moïse. Et ce ne sera pas le seul épisode à égratigner une religion, vu que le final se moquera des Chrétiens. Mais avant, il y l'épisode spécial Halloween, avec le groupe Korn, qui fait penser à Scooby Doo et son gang. L'animation change un peu ici, et c'est plutôt sympa. Mais c'est surtout l'épisode 11, "Chinpokomon", qui marque.
Sur base de Pokémon, ici on aura une énorme critique du Japon, qui lave les cerveaux des enfants avec des jouets et des dessin animés redondants, mais aussi et surtout, les Étasuniens. Ces derniers sont moqués par Trey Parker (qui a écrit cet épisode). En effet, comment font les Japonais pour ne pas avoir à justifier leur volonté de conquérir le monde avec des jouets, ils vantent les "gros pénis" des Étasuniens. C'est à se tordre de rire, vraiment. Et ce malgré la violence des propos et les accents hyper racistes. Et, quand on regarde entre les lignes, ce n'est pas totalement faux. Évidemment, c'est exacerbé par le côté acerbe de Parker, mais il y a du vrai dans ce qui est dit ici.
Le coup des deux enfants scolarisés à la maison qui arrive après, fonctionne très bien aussi. Avec des parents trop protecteurs, et forcément, au contact du quatuor, Rebecca et Marc découvriront ce nouveau monde, étonnant, dans lequel les amis Cartman et Stan s'insultent, où les enfants maltraitent les bons élèves en les scotchant au banc. Ici, on constate que les enfants reproduisent les schémas de leurs parents, ce qui n'est pas bien loin de la réalité.
Derrière on retrouve Pascal la Dalle, avec cette introduction absolument violente, quand une bonne Sœur indique que si les petits Éthernopiens veulent manger, il faut qu'ils étudient la Bible. Ouch ouch. Mais tellement bien vu. Bon, ça partira un peu dans du n'importe quoi avec un vaisseau spatial mais c'est rigolo. Tout comme la révision de la guerre de Sécession, qui poussera Cartman en leader des Sudistes. Tout ceci juste avant l'épisode spécial Noël, façon comédie musicale. Le retour de M. Hankey, le caca qui parle. Et là, je n'ai pas aimé. Je trouve l'épisode pas bon, trop décousu, et en plus le doublage français offre une cacophonie assez stressante.
Ceci nous mène vers les 2 derniers épisodes de cette saison 3. Juste avant le passage à l'an 2000, il y sera question d'un retour vers la religion Chrétienne pour les habitants de South Park qui demandent à Jésus de faire un énorme truc pour l'occasion. On verra aussi une maladie infantile qui provoque des selles ensanglantées. Ce qui fera croire à Cartman qu'il a atteint la puberté, car il a entendu les grandes personnes dire que l'on atteignait ce stade lors du déclenchement des règles. Ce quiproquo montre à quel point les adultes sont largués et n'écoutent pas leurs enfants correctement.
On croit pourtant que le sage Chef indiquera à Stan que c'est normal qu'il n'ait pas de règles car c'est un garçon, mais il partira dans une simple et dégueulasse. Avant de se dire "je crois j'ai loupé un truc ?". C'est dans cet épisode où j'ai entendu une des phrases les plus improbables et tellement hilarante de la saison. "Votre fils (Kenny) est mort parce qu'il avait un tampon dans la cul ce qui a empêché son écoulement anal"... ou un truc du genre. J'avoue avoir explosé de rire. Alors que hors contexte c'est triste et débile. On croit même entendre des dialogues créés par un enfant de 5 ans tellement c'est stupide. Mais j'avoue que ça marche sur moi.
La saison s'achève avec un immense feu d'artifesse. "Le bruit marron" vous permettra de voir le monde s'enflammer suite à un écoulement fécal général. Ici aussi on aura droit à une histoire centrée sur le maître d'école des enfants de South Park, à savoir Garrison. Celle-ci est totalement décalée, mais pas drôle du tout. Surtout sa résolution assez dégueulasse. Par contre la critique des stars qui demandent des modifications de dernière minute est plutôt bien trouvée et provoquera la catastrophe de la fin d'épisode.
Cette saison est clairement violente. Acerbe. Je ne trouve pas les mots. Il faut accrocher à cet humour pipi caca vomi sexe. Mais je reconnais que la majorité du temps, on se marre bien devant. La VF, pourtant parfois limite raciste, aide énormément. Thierry Wermuth, Christophe Lemoine, William Coryn, Marie-Laure Beneston, Jean-Michel Martial et Henri Courseaux (pour les personnages principaux) donnent vie à cet univers spécial. L'adaptation permet de comprendre les gags ou vannes, et il est difficile de ne pas se gausser au moins une fois devant chaque épisode.
Malgré quelques épisodes plus faibles, j'ai aimé cette saison. Il faut vraiment regarder "South Park" au second degré, voire beaucoup plus. Quand on commence à regarder entre les lignes, on découvre une critique violente de la société étasunienne, mais aussi mondiale, avec les Japonais qui prennent cher. "South Park" n'est pas aussi con que ce que l'on peut croire. Mettre des injures dans la bouche d'innocents enfants, qui en ignorent souvent la portée, rend le tout drôle. Une forme de décalage qui fait que la série s'adresse avant tout aux adolescents et aux adultes. De plus, la vision via Prime Video est fluide, et nous permet de ne pas avoir des présentations pas drôles des auteurs, comme lors de l'émission dégueulasse "Cooking Bacon with Macon", un bonus dont je me passe volontiers. Je dis ça, mais si ça se trouve ils ont arrêté de faire ça, je n'en sais rien.
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