South Park - Saison 10

Toujours composée de 14 épisodes d'environ 22 minutes, la série "South Park" arrive à sa dixième saison en l'an 2006. Créé par Trey Parker et Matt Stone, on y suit Stan, Kyle, Kenny et Éric, 4 enfants en CM1, à travers leur quotidien dans la paisible bourgade de South Park, Colorado. Aussi bien extraordinaire que classique, leur quotidien permet aux créateurs de parler de faits de sociétés, de choses tabous même, à travers des yeux d'enfant. Tout ceci sur un ton adulte irrévérencieux qui peut déranger.

Bon, on tourne essentiellement autour du caca et du vomi, mais on y parle sexualité, addiction, religion et même politique, sans aucun filtre. Le procédé des personnages découpés dans des feuilles rend l'animation très rigide, mais on s'y accommode aisément, surtout que depuis quelques temps (je n'ai pas repéré quand j'avoue), l'assistance par ordinateur semble présente. Le version française s'avère de grande qualité, avec une implication du cast vocal impressionnante, tout comme l'adaptation assez délicate d'une telle œuvre. Regardons donc le générique de cette saison avant de plonger dedans.

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Le moins que l'on puisse dire est que ça part fort. Très fort dans le gore. Pas qu'il y ait masse de sang (quoique), mais le retour de Chef, le cuisinier de l'école, est célébré comme un évènement majeur à South Park. À l'américaine dirons certains ou certaines. Dans le surjeu, afin de parodier des films ou sitcom qui utilisent le même procédé afin de créer de l'émotion.

Seulement Chef est bizarre. Il ne désire qu'être tout nu avec des enfants. Ceci depuis qu'il est revenu de son stage au Club Super Aventure. La vérité est sordide. Le club est en fait rempli d'hommes blancs qui partent à l'aventure et parcourent le monde dans le but de violer des enfants. Vous voyez le topo. Nos quatre héros feront tout leur possible pour sauver Chef (en vain) et dissoudre cette association particulièrement dégueulasse.

Le ton de la série, si difficile à épouser, est bien représenté par cet épisode. Dans le but de dénoncer les pédophiles qui profitent du tourisme pour commettre des faits immondes. Seulement ils choisissent des pays dans lesquels ils ne risquent quasiment rien. De plus, ils sont dégueulasses, mais pas si puissants que cela. Combien de fois le chef indique aux enfants de partir sinon ils auront l'humiliant honneur de se faire sortir par la sécurité. L'humour fonctionne, j'avoue, mais par moment on grince des dents. Surtout quand on se dit que de tels personnages existent certainement.

Dès le premier épisode, on sent que cette saison sera marquante. Même si le sujet abordé est dégoûtant, on ne nous expose pas des images nauséeuses du début de la saison 9. Heureusement. Et l'épisode deux va se moquer des bobos de San Francisco. Ici, ce sont les propriétaires de véhicules Hybrides qui sont moqué.e.s. Vous verrez la catastrophe que le snobisme de cette population va créer, avec un gros tacle à la gorge de George Clooney au passage.

Si la saison 10 de "South Park" contient 14 épisodes, sachez que les numéros 3 et 4, un diptyque sur "Les Griffin", ne sont pas disponibles sur Prime Video. Je m'en rends tout juste compte, et ça ne dérange pas trop. Pourtant, les épisodes ont l'air sympas, bien que cherchant à titiller les terroristes, vu qu'il est question de censure des Griffin avec l'image de Mahomet. Le sujet étant sensible, ne pas voir cet épisode n'est pas une grande perte j'avoue.

Surtout que "Un million de petites fibres" fait revenir Servietsky, la serviette fumeuse de pétard. Cette fois-ci, pour payer son loyer, le personnage va écrire un livre. Devant le refus des éditeurs de faire paraître son œuvre, Servietsky va se faire passer pour un humain, ce qui lui ouvrira les portes du show d'Oprah Winfrey. Le tacle envers l'ancienne animatrice est d'une violence énorme. Ici, Trey Parker et Vernom Chatman, les scénaristes, s'amusent à faire parler le vagin et l'anus de Oprah. Ceci donne un image improbable d'une foufoune qui prend en otage des gens, avec un gros calibre. Les dialogues ici sont surréalistes, et l'épisode oscille entre le drôle et le plus pathétique.

"Homoursporc" va juste descendre Al Gore et son "soi-disant" combat. Ici, son combat contre la pollution est remplacé par la lutte contre un monstre mi-homme, mi-porc, mi-ours. L'épisode est bien foutu, fait passer le réchauffement climatique pour une chimère irréelle, et c'est un peu dommage, mais sinon, ça va. Tout comme "Tsst!" qui va voir Cartman se faire dresser par des "super Nanny". En vain, jusqu'à ce qu'un dresseur de chiens y parvienne. Un bon épisode aussi.

"Make Love, Not Warcraft" va juste défoncer les geeks. Les vrais. Et l'épisode se compose en partie d'images de jeu, c'est assez bluffant j'avoue. Après, ça défonce violemment les joueurs et joueuses assidu.e.s de MMORPG, et ça peut vexer. Personnellement je n'ai pas trop aimé, alors que je n'étais pas concerné. Quand Cartman fait caca sur sa mère et que celle-ci se réjouit de "sa belle crotte", c'est délicat de rire ici. Mais dans sa technique, l'épisode impressionne. Même avec des pauvres images de personnages mal modélisés en 3D (nous sommes en 2006, au moment de la sortie de la PlayStation 3 je vous rappelle).

L'épisode suivant est bien conçu, avec une intrigue de film d'espionnage compliqué à suivre. Cette histoire de gouvernement responsable du 11 septembre, et de nombreuses idées conspirationnistes. Ceci trouvera un sens d'ailleurs, mais je n'en révèle pas plus. En parallèle, il y a une histoire de caca dans l'urinoir, qui prête son nom à l'épisode, qui s'avère plutôt marrant au final. Surtout que l'épisode suivant parlera d'un sujet grave. L'amour impossible entre Ike (3 ou 4 ans il me semble) et sa maîtresse (bonne) d'école. J'ai mis "bonne" car c'est ainsi que les adultes mâles la décriront avant de féliciter le jeune frère de Kyle.

Les adultes qui s'insurgent que ce ne soit pas un homme qui abuse de ses élèves, et qui trouvent normal que Ike sorte (et couche) avec sa maîtresse. Voire même en deviennent jaloux. Ceci montre bien l'état d'esprit masculin dans ce genre de situation. Cet épisode est franchement bon, très bon même. Tout comme celui de la grosse fête de Satan sur Terre. Pour Halloween, il veut faire une fête comme les jeunes ados riches et arrogants de 16 ans. C'est complètement hilarant, on croit que l'Enfer va venir sur Terre, mais ce sera juste pour s'amuser.

L'épisode suivant est double. Cartman n'en peut plus d'attendre la sortie de la Nintendo Wii. Il décide de tout faire pour se cryogéniser, et ça merde. Il se retrouve en 2546, où 3 factions "Athées" s'affrontent dans un but qui sera révélé lors de la deuxième partie. C'est l'occasion de changer un peu de décor, de se centrer sur Cartman, et au final c'est bien fait. Le début de la deuxième partie est similaire à de vieilles séries de sitcom ou de science fiction. C'est assez drôle j'avoue. Mais inutilement complexe. Pourtant, voir des loutres anthropomorphes se désoler de ces êtres qui mangent sur du bois au lieu de leur bidon, c'est hilarant.

Le dernier épisode de cette saison est centrée sur Stan. Il ne peut plus utiliser son vélo, confisqué par la fourrière de la ville pour cause de PV impayés. Seulement, pour livrer les journaux et être payé, il doit avoir son vélo. Heureusement, un homme va lui offrir les moyens de rembourser sa dette. Stan va devoir entraîner l'équipe poussin de hockey sur glace de South Park. Des enfants pas du tout doués. Ici, ce sont "Les petits Champions" qui sont parodiés, film que Inod m'a fortement conseillé depuis que j'ai Disney +. Donc je pense qu'il va falloir que je vois cela.

L'épisode se joue des codes des films de sports. Sauf qu'ici, rien n'est bon. Le premier match est à se tordre de rire, sur "Song 2" de Blur pourtant. Le final ne surprend pas si on connaît la série, mais il est d'une violence incroyable. Voilà qui conclut bien cette saison je trouve.

Si il manque deux épisodes, mais qu'au final, quand on regarde de quoi ils parlaient, on s'en moque un peu, la saison s'avère plus que sympathique. De nombreux sujets sont évoqués, et sans détour. Je pense encore aux membres de l'église qui s'insurgent que Satan fasse une fête sans eux. Certains ont des enfants nus en laisse, c'est vous dire le respect qu'a Trey Parker (qui réalise et scénarise l'épisode concerné) pour l'église. Une fois de plus, la série n'est pas pour tout le monde, elle dérange par moment, mais on passe tout de même un bon moment devant. J'ai bien aimé cette saison 10 j'avoue.

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