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Cultivons la curiosité

Squid Game - Saison 01

Squid Game - Saison 01

Immense phénomène lors de sa sortie sur la plateforme Netflix, il est enfin temps de regarder ce que donne "Squid Game" sur Ashou. C'est le 17 septembre 2021 que les téléspectatrices et téléspectateurs de Netflix vont découvrir ce drôle de jeu du Calamar. Écrite et réalisée par Hwang Dong-hyeok, elle comporte 9 épisodes qui varient entre 33 et 63 minutes. Ici, je l'ai regardée en version originale sous titrée en français. La vidéo qui suit est en version originale sous titrée en anglais, et en révèle pas mal sur les épreuves notamment, à ne pas regarder si vous ne voulez pas vous en dévoiler une petite partie.

Vidéo de Netflix

En fait, cette chronique sera certainement courte, de peur de trop en révéler. Mais, débutons par le commencement, et donc on nous présente le principe du Ojing-eo Geim, soit le jeu du calamar. Un jeu d'enfant assez violent je trouve, où une équipe attaque tandis que l'autre défend. Il y a du contact, mais pas non plus une grande violence, c'est juste que c'est physique. On nous présentait ceci comme une sorte de flashback, et maintenant, nous voilà à Séoul, de nos jours.

L'occasion de découvrir la vie misérable de Seong Gi-hun (Lee Jung-jae). Il est surendetté, réclame de l'argent à sa mère âgée (lui-même a une bonne quarantaine d'années, voir 50), et va les jouer à la course hippique. L'épisode 1 se focalise sur Gi-hun et le rend détestable. On devine qu'il a des emmerdes avec une sorte de mafia locale, qu'il est divorcé et un père limite indigne, malgré le fait qu'il veuille bien faire.

Un soir, alors qu'il rentre pitoyablement en métro, il va rencontrer un homme mystérieux, hyper bien sapé, qui lui propose de jouer aux Pogs contre de l'argent. En fait, ce ne sont pas des Pogs, ce sont des grands carrés qu'il faut retourner, mais vous voyez le principe. Évidemment, pour des wons (monnaie sud-coréenne), Gi-hun ferait n'importe quoi. Quitte à compenser ses échecs en se prenant des gifles (qui sont à la mode depuis les Oscars 2022 soit dit au passage). Puis, miracle, il arrive à gagner.

C'est avec pas mal de sous qu'il rentre chez lui, ainsi qu'avec une carte étonnante, qui possède les sigles de la PlayStation, mais sans la Croix. En fait, c'est la représentation du jeu du calamar, avec un Rond, un Triangle et un Carré. Et derrière, un numéro à appeler si il désire gagner plus d'argent en jouant. Et il va craquer. Sa fille va partir avec son ex femme aux États-Unis d'Amérique, il a des dettes qui se comptent en millions de wons, pas de boulot... bref, c'est la merde.

Et donc, le voilà embarqué il ne sait où, vu que la camionnette dans laquelle il monte diffuse un gaz soporifique. Gi-hun se réveille dans un survêtement vert, avec le numéro 456 broché sur son cœur. Il n'est pas seul, et on lui explique les règles, que tout le monde doit accepter. Et le premier épisode s'emballe enfin, car j'avoue que jusque là, c'était assez mou et ça m'avait rappelé le début de "Old Boy", mais en beaucoup plus long et pénible. Ici, il était surtout question de s'acclimater avec Gi-hun, voire de le haïr.

Mais on arrive enfin au premier jeu, tout simple, "Un, Deux, Trois, Soleil". L'arène de jeu est grande, et la violence de l'épreuve mettra un court instant à arriver. Car deux jeunes participants font la course, et rapidement, le plus rapide va s'écrouler. Ce qui fait rire son ami, avant que celui-ci n'arrive à sa hauteur et constate que le jeune homme est mort dans une flaque de sang. Jusque là, c'était assez soft. Mais dès lors, ça va partir dans un bain de sang invraisemblable. La poupée géante étant équipée de caméras qui détectent les mouvements, des personnes armées se chargeant d'appliquer la sentence.

D'ailleurs, on constate à première vue, que les gardes sont étonnants. On ne voit pas leurs visages. Les Ronds semblent être juste de la main d'œuvre, les Triangles sont les bourreaux, et les Carrés semblent être les chefs. Tout ce petit monde est contrôlé par un chef suprême, sorte de Dark Vador, tout de sombre vêtu. Bref, c'est hiérarchisé, et morbidement efficace. Dans cet épisode, on notera la présence d'un mème connu, quand le numéro 199 va retenir 456, lui sauvant la vie. C'est le passage fort de cet épisode, qui arrive à la fin.

Je ne vais pas faire tous les épisodes ainsi, mais je trouve que le deuxième épisode prouve la maîtrise de l'écriture qu'a Hwang Dong-hyeok. En effet, suite au massacre, une grosse frayeur va parcourir tout le monde. Bon, je vais SPOILER l'épisode, donc vous pouvez changer de paragraphe. On va découvrir que toutes les personnes présentes ici sont endettées, et pas qu'un peu. Mais malgré tout, elles feront valoir la règle 4, qui indique que si la majorité des personnes veut arrêter le jeu, et bien tout le monde retournera vaquer à ses occupations. Là, et bien c'est ce qu'il va arriver. Et on va mieux suivre 218 (Park Hae-soo), un vieil ami de Gi-hun, ainsi que 067 (Jung Ho-yeon), 101 (Heo Sung-tae) et 199 (Anupam Tripathi). Bien sûr Gi-hun aussi, et ceci nous permettra de comprendre pourquoi il accepteront de reprendre le jeu là où il l'avait laissé. (FIN DU SPOILER).

Cet épisode est aussi lent que le précédent, mais on constate que l'on arrive à s'attacher aux personnages, et c'est un sacré tour de force. On comprend mieux pourquoi ils sont là. De plus, un autre personnage va intervenir en parallèle, permettant de découvrir les coulisses horribles de ce jeu macabre. Je n'en dis pas plus, promis. Bref, tout le monde constate qu'il reste 5 jeux à accomplir pour obtenir un pactole. On nous avait expliqué que chaque personne représentait 100 millions de wons, si elle abandonne le jeu (par la mort donc), cet argent arrive dans une tirelire en forme de cochon transparent qui est suspendu au milieu de l'immense pièce qui sert de dortoir aux 456 participants et participantes. Avec un bruit horrible de machine à sous quand les billets tombent. Billets qui possèdent une aura de mort, ce qui rend la fin de chaque jeu affreuse.

Plus les "jeux" avancent, plus l'effroi nous parcourt. Entre ce qu'il se passe en coulisse, les tensions au dortoir, les personnages qui ressortent, notamment 212 (Kim Joo-ryoung) qui a une grande capacité de s'adapter, et surtout 001 (O YEong-su), le doyen atteint d'un cancer, pour lequel Gi-hun va se prendre d'amitié. Ce sera l'occasion de voir que les groupes se forment, et c'est ce qui va créer de la tension.

L'épisode le plus marquant, est, je pense, "Gganbu", le sixième. Oui, c'était difficile d'encaisser le massacre du premier jeu, le second est plus stressant, c'est là où on commence à avoir de l'empathie pour Gi-hun d'ailleurs (alors qu'il était détestable dans sa vie normale je vous rappelle). Le troisième est plus radical, mais c'est surtout le jeu numéro 4, qui arrive dans l'épisode 6, qui est le plus marquant. De tous. Le dernier étant plus un exutoire et le cinquième jouant sur la tension. Cette épisode six est donc marquant, et il m'est impossible d'en parler ici. Vous saurez quand vous verrez.

C'est d'ailleurs le côté radical de la série qui est plaisant. Personne n'est épargné, on en prend plein la gueule, à force de s'attacher aux personnages, on finit dévasté. Mais vous verrez. La violence n'est pas cachée, contrairement à ce que laisse penser le premier épisode (avant son massacre final). Et il est plaisant de constater que Gi-hun n'est pas tout blanc, vu qu'on le hait au début. Pourtant, comme lui, on va évoluer. Et là, je n'en dirai pas plus.

Vaste critique concernant la non action du gouvernement Sud-Coréen contre le surendettement (dont un journal télévisé parle dans le dernier épisode), on assiste à un mélange brillant. Entre série à suspense, horreurs, battle royale, survie, critique ouverte des riches, cette série est passionnante à suivre, malgré son début que je juge poussif. Nous sommes sans cesse surpris.es. Elle prend son temps pour introduire son personnage principal, elle prend son temps pour clore la saison. Car oui, il y aura une saison 2, et le défaut est que justement, elle se retrouve introduite à la fin. Sorte de cliffangher pénible, on aurait préféré une fin un peu plus reposante.

Mais c'est ainsi. Ah, j'ai pensé à une autre série, que j'ai vu avant, mais dont la chronique ne paraîtra pas avant juin sur Ashou, "Alice in Borderland". On y retrouve cette idée du jeu, de la surveillance, et de l'envie de survivre. Et si les personnages sont fouillés, on voit mal comment la saison 2 pourra atteindre ce même niveau. Certes, nous ne sommes pas à l'abri d'une surprise, mais il est dommage de ne pas avoir offert une fin moins ouverte. Là, clairement, l'histoire n'est pas finie, et c'est là son gros défaut. Il vaut mieux que tout le monde soit averti avant de se lancer dans "Squid Game". La fin est limite frustrante. Sachez cependant que l'on nous offre certaines réponses.

Avec son imagerie dès lors intégrée à la pop culture (les costumes aussi bien des gardes que le survêtement vert firent un carton à Halloween 2021), un principe horrible, mais qui arrive à attiser notre attrait du morbide. Des personnages parfaitement écrits, détestables quand il le faut, mais pour lesquels on ressent malgré tout de l'empathie. Une réalisation efficace, avec des effets plutôt bons, malgré un sang numérique moyen. Je regrette juste la grosse critique et l'explication finale dans l'immeuble vide, vous comprendrez en la voyant. Et je me demande comment la saison 2 pourra nous faire ressentir la même tristesse que dans l'épisode 6, qui ne manquera pas de vous anéantir le moral. Au final, ce fût une bonne expérience, j'ai bien aimé, juste un peu déçu par cette fin ouverte. À voir tout de même, mais à réserver à un public averti.

@+

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