Cultivons la curiosité
Avant d'être porté sur petit écran, "The last of us" a connu un autre média que celui d'origine. Le jeu vidéo de Naughty Dog (exclusivité PlayStation 3 de 2013, depuis porté sur tous les supports salon de Sony) a donc connu en 2013 aussi, une préquelle, suivant Ellie (la co-héroïne du jeu) et Riley. Neil Druckman et Faith Erin Hicks s'occupent du scénario, tandis que cette dernière se charge du dessin. Rachelle Rosenberg est aux couleurs.
Omaké Books profite pour en éditer la version française en 2016. Que votre serviteur aura acheté en 2017. Oui, j'ai ce comic book depuis novembre 2017, je sais, j'ai une pile à lire assez spectaculaire. Nous sommes face à une édition difficile à trouver aujourd'hui, Omaké Books n'ayant pas été satisfait des ventes, tout comme pour les artbooks de "Uncharted 4" et "The last of us". Je dis ça, mais j'affabule. En tout cas ces livres se trouvèrent à l'époque en promotion, d'où ma déduction que ça ne se vendait pas comme souhaité par la petite maison d'édition.
Le livre est pourtant de très bonne qualité. Format classique, avec une couverture dure, glacée, magnifique. Tout comme les pages. Tout ça pour seulement 15€, c'est vraiment impressionnant. Mais voyons donc le scénario. Nous allons suivre Ellie, jeune adolescente bagarreuse, qui va se retrouver à rejoindre un camp militaire. La pandémie a provoqué un chaos dans ce monde, et les militaires ont, en quelque sorte, le contrôle.
Alors qu'elle s'attache à Riley (façon de parler), Ellie veut aussi en savoir plus sur les Lucioles, un groupe de rebelles qui n'en peut plus de cette loi martiale. Ceci va mener notre duo vers une aventure ardue, violente, qui poussera Ellie à grandir plus vite qu'elle ne le souhaiterait. Nous y apprendrons certaines choses, que je ne révélerai pas ici. Notons que cette histoire est visible dans le contenu supplémentaire téléchargeable (DLC) du premier jeu, nommé "Left Behind". N'ayant pas fait ce dernier, et ayant à peine joué au jeu, je ne peux pas vous dire si c'est respectueux ou non.
Après, de ce que j'ai appris du caractère de Ellie dans la série, ça fonctionne très bien. La découpe des cases est claire, et nous ne sommes pas perdu·e·s dans l'action. La violence tarde à arriver mais est bien présente. Tout comme les infectés. Sur ce point, c'est un poil décevant, le style de Faith Erin Hicks faisant penser à celui de Brian Lee O'Malley (auteur de "Scott Pilgrim")... ah... oui, là vous vous dites que j'abuse, mais c'est ainsi que je le perçoit. Donc, le dessin me rappelant un peu celui de "Scott Pilgrim", les infectés ne font pas vraiment peur. Et pourtant, il y a quelques passages sanglants qui font de l'effet.
Le long des 4 chapitres, on apprend à connaître Ellie, puis Riley, tout en constant que les Lucioles ne rigolent pas. Avec une sorte de morale sur le monde extérieur, ou de mise en garde, mais le genre qui ne rigole pas. J'ai écrit deux fois le verbe "rigoler", comme pour bien insister. Car avec un dessin limite mignon, les propos ne le sont pas. Dans ce monde sans pitié, on suit Ellie dans cette découverte, et elle s'avère être attachante, bien qu'assez vulgaire.
Je ne peux pas vous dire si il s'agit d'une redite ou non de "Left Behind". Je suppose, vu que "American Dreams" et ce DLC sont des préquelles mettant en scène Ellie et Riley. Comme comic book, ça se lit bien, malgré un dessin trop doux... comment dire, moins violent que son propos. J'ai bien aimé le parcourir, y retrouvant une Ellie déjà bien affirmée et attachante. Après, comme récit horrifique, je trouve que ça ne fait pas peur, après tout c'est une préquelle et Ellie ne risque rien (sinon il n'y a pas de jeu vidéo derrière). Je dirai que c'est à réserver aux fans des jeux vidéo et de la série télé. J'ai bien aimé j'avoue.
@+