Cultivons la curiosité
Quand vous souhaitez lancer un service, un support, ou une nouvelle technologie, il faut quelque chose pour attirer l'attention. Jeux aux graphismes décochant les mâchoires pour une console de jeu vidéo, film exploitant à la perfection le Dolby Surround, ou la 3D, pour le cinéma. Série exclusive pour essayer de détrôner un roi en place depuis plusieurs années, si vous lancez votre service de vidéo en ligne.
Disney décida en novembre 2019 de se lancer dans la bataille dominée par Netflix, mais qui voit aussi Apple et Amazon se poser en sérieux concurrents. Quoi de mieux que de surfer sur la sortie du dernier épisode de la nouvelle trilogie "Star Wars" pour aussi s'offrir une visibilité maximale. "Star Wars épisode IX : L'Ascension de Skywalker" est en effet sorti en décembre 2019.
Et pour bien rentabiliser l'achat de la licence Star Wars, pourtant déjà bien remboursée, une série dans cet univers permettra de servir de vitrine au nouveau service nommé Disney+. Une série centrée sur une sorte de personnage atypique de cet univers, une caste, une...je n'ai pas le nom, désolé. Bref, une série centrée sur un personnage de mercenaire proche du très aimé Boba Fett (qui à priori n'est pas Mandalorien). Le Mandalorien va ainsi suivre les aventures d'un personnage au début sans nom, qui accomplit des petites missions de chasseurs de prime afin de subsister. Petite bande annonce de cette première saison composée de 8 épisodes dont la durée varie entre 30 et 45 minutes environ. Vu en version française (V.F.) comme la vidéo qui suit (garantie sans aucune révélation!).
Vidéo de Star Wars FR
Jon Favreau, le réalisateur de "Iron Man" notamment, est propulsé créateur, co-producteur et co-scénariste de ce show très important pour Disney. Au niveau de la production il est accompagné par Dave Filoni, Kathleen Kennedy et Colin Wilson. Moult noms seront présents pour la réalisation et scénarisation des épisodes. Taika Waititi (que nous connaissons avec "Vampires en toute intimité") sera là au cast vocal, tout comme de grand nom du cinéma, Carl Weathers en tête, mais aussi Nick Nolte et Emily Swallow. La carrure et la voix de "Mando", le héros de la série, sont celles de Pedro Pascal. Nous compléterons le cast principal avec Gina Carano.
Mais je suppose que toutes ces précisions ne vous intéressent pas. Seulement, même si une des principales révélations est bien connue et se fait à la fin de l'épisode inaugural, je vais éviter de trop en révéler. Donc je brode. L'histoire de cette première saison est assez simple. Alors qu'il cherche toujours plus d'argent, celui connu sous le surnom de Mando va accepter une mission périlleuse. Surtout que son commanditaire n'est autre qu'un ancien membre de l'Empire. Pourtant récemment déchu (nous sommes quelques années après "Star War épisode VI : Le retour du Jedi"), ce dernier semble essayer de se reconstituer. Pour cela, ils ont besoin d'une chose particulière.
On constate que les armures des Stormtroopers sont abîmées, salies. Ils sont peu nombreux et se cachent. Donc Mando accepte, d'autant plus que la prime est impressionnante, un métal rare permettant d'avoir une partie d'armure exceptionnelle sert de caution on va dire. On en apprendra un peu plus sur les Mandaloriens, puis Mando part en quête de cette chose précieuse. Il va faire la rencontre du génial Kuiil (avec la voix de Nick Nolte en VO, Jacques Frantz pour la V.F.), qui va lui permettre d'accomplir sa quête, "ainsi a-t-il parlé".
Le plus surprenant dans cette série, et ceci dès le premier épisode, c'est l'aspect cinématographique de l'œuvre. La photographie de Barry Idoine est à tomber. Tout comme la musique de Ludwig Göransson. Cette dernière ne reprend, à ma connaissance, aucun thème bien connu. Ni ne copie pas ce que nous pouvons entendre dans les films de la saga. Et ceci est une excellente chose je pense. Pourtant, ce n'est pas pour autant que l'on ne se sent pas dans l'univers Star Wars. Les multiples races, le grand nombre de planète visitée, les combats, qu'ils soient au blaster, corps à corps ou même bataille spatiale, tout est superbement bien mis en scène.
Dès le deuxième épisode, on ressent un peu de nostalgie, avec la présence des Jawas, petits voleurs du désert, qui prouve que Mando n'a pas beaucoup de chance et est imparfait. Sa chute finale dans l'introduction de cet épisode fait mal. L'épisode 5 s'introduit par un combat spatial du plus bel effet. D'ailleurs, les effets sont excellents pour une série, une nouvelle fois dignes du cinéma. Et c'est ceci qui impressionne le plus.
Ça et le scénario qui rend Mando et sa proie attachants. Enfin proie, vous verrez. Les 7 premiers épisodes sont malins, permettent de poser le personnage tranquillement sans trop prendre de temps. Ainsi, en si peu d'épisode, Mando va devoir récupérer ses pièces auprès des Jawas, lutter pour la survie d'un village contre un monstre antique, renouer avec son passé, aller dans une prison de la Nouvelle République, faire un passage sur une planète bien connue, et j'en passe. Le fan service fonctionne à la perfection sans trop insister.
De plus, les situations et les réactions de Mando paraissent logiques. Tout se fait naturellement, et on ne trouve jamais de ficelles trop visibles et énervantes. Sauf lors du dernier épisode. Le plus long et le plus intense en terme de suspense. Mais ici, c'est la première fois que les ficelle apparaissent comme le nez au milieu de la figure. Le sacrifice qui se veut émouvant, la maîtrise du nouvel objet de Mando en très peu de temps, il y a des choses qui rendent l'expérience finale pas si parfaite.
Pourtant, ce dernier épisode de la saison 1 s'ouvre de façon drôle. Avec deux Stormtroopers. On croirait un sketch presque. Les voir s'essayer au tir au blaster permet de comprendre que soit ils ne sont pas doués au tir, soit leurs blasters sont totalement déréglés. L'antagoniste est impressionnant. Nous ne l'avions que trop peu vu lors du pénultième épisode, mais j'adore l'acteur qui l'interprète.
Autre point, "Star Wars épisode VI : Le retour du Jedi" est sorti en 1983. Donc les effets spéciaux n'étaient pas aussi élaborés qu'aujourd'hui. Comme pour "Star Wars épisode VII : Le réveil de la Force", on retrouve les écrans avec les visions en 3D fil de fer des années 80. Les vieux écran cathodiques, mais aussi les costumes très anciens des antagonistes (Stromtroopers en tête). Les races non Terriennes sont parfaitement intégrées, et on y croit. Le combat contre l'espèce de Rhinocéros de l'épisode 2 est lui aussi spectaculaire, mais loin d'être le seul passage dingue de cette saison.
Une saison qui est courte, qui sait pourtant prendre son temps, sans jamais ennuyer. On plonge complétement dans cet univers. Pire, elle est mieux réussie et cohérente que la dernière trilogie en date. Le dernier épisode se veut être un feu d'artifices spectaculaire, avec quelques ficelles gênantes, les seules de cette saison. De plus, on termine de façon correcte je trouve. Pas sur un gros cliffangher. On sent que l'univers est riche et paraît maîtrisé (même si certains fans diront l'inverse).
Le tout est juste parfait pour la télévision. Je pense qu'il y a moyen de remonter ces 8 épisodes et d'en faire 2 ou 3 films de qualité pour le cinéma. On a droit à de belles scènes d'action, une action variée, et c'est surprenant de voir ça. J'ai été happé, et il est difficile de ne pas enchaîner par la saison 2. Bon, si vous entamez cette première saison, apprêtez-vous à voir la deuxième juste après tant la série prend et est de qualité. J'ai même adoré et vous la conseille, sauf si vous êtes imperméable à l'univers Star Wars.
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