Cultivons la curiosité
Oh, voici le dernier vendredi 13 de 2021. Alors quoi de mieux que de se regarder un film allant bien avec ce jour spécial. Ainsi, regardons ce que donne l'adaptation en prise de vue réelle de "Dora et la Cité perdue". Disons que comme c'est la Sainte Samantha, et que le personnage principal se nomme Dora. Oui, d'accord, il n'y a pas de lien et c'est écrit en gros "Vendredi 13 : Chapitre final". Alors déjà, mensonge. Il y aura encore 8 films avec Jason (oui, je compte "Freddy contre Jason"). Donc bonjour le titre fallacieux.
Alors que Jason Voorhees avait encore fait des siennes lors du film précédent, et après un rythme effréné d'un film par an entre 1980 et 1982, cela en était fini du boogeyman au masque de Hockey. Masque qu'il venait pourtant tout juste de revêtir pour la première fois de la saga. Pourtant, en 1984, l'appel du pognon, euh, l'envie d'offrir une belle fin à Jason se fit ressentir. Ainsi, cette fois-ci c'était la bonne, nous allions en terminer avec un Jason pourtant mort par pendaison dans cette grange. Petite bande annonce.
Vidéo de Otto Rivers
J'ai vu ce film en version originale sous titrée, et on part pour environ 87 minutes de terreur. 1h27 qui débute par une accumulation aléatoire d'images des films précédents. J'ignore si c'est Joseph Zito, le réalisateur, qui effectue ce montage, mais ce sont là 5 minutes mal emboîtées qui font que l'on ne comprend rien du tout. Les images du premier film avec Pamela (la maman de Jason est première vraie meurtrière de la saga, avant que le fiston ne prenne le relai) se mélangent avec les 2 suites. On accumule les mises à mort, parfois jouissives mais trop rapidement montrées pour que l'on savoure pleinement les images.
Résultat, on se prends 5 minutes de flashback à la con, mal montées, qui font que si on débute la saga ici, bah on ne pige rien puis on sort une énormité comme le personnage de Drew Barrymore en introduction de "Scream", concernant le premier assassin de la saga. Passons, car tout comme les précédentes suites, on reprend là où le film d'avant s'est achevé. La police est sur place et de nombreuses ambulances évacuent les cadavres.
On joue sur la frayeur d'un Jason pouvant se relever à tout instant. Manque de bol, cela n'arrivera pas. Seulement, à la morgue, une infirmière et un médecin légiste vont certainement faire la chose. Tout comme les films érotiques ou pornographiques, la femme ne veut pas au début, puis accepte. Putain, franchement. Ce sont les années 80 certes, mais on voit bien que le scénariste Barney Cohen est un homme. Bon, rien en se produit, mais cela a réveillé le radar anti copulation de Jason, et le carnage débute.
Le médecin légiste est tué à l'aide d'une...scie, et l'infirmière avec un petit couteau ou bistouri dans la pharmacie. Les effets supervisés par Tom Savini sont superbes. Pas hyper bien filmés, mais efficaces. Les scènes ne sont pas trop longues, et donc n'ont pas le temps de dégoûter.
Après, on tombe dans le tunnel pénible de la présentation des personnages, dont certains vont mourir sous les coups de Jason (Ted White). Tout d'abord Tommy (Corey Feldman) et sa famille. Le petit garçon astucieux, sorte de mini Tom Savini, aime créer des masques de monstres, et il est débrouillard. Il y a sa grande sœur, Trish (Kimberley Beck) et sa maman (Joan Freeman). Tommy reviendra dans la saga pour affronter encore Jason lors des 2 prochaines suites. Mais nous en parlerons plus tard.
La famille Jarvis (celle de Tommy) habite proche de Crystal Lake. Juste en face d'une résidence de villégiature qui va voir débarquer une bande de jeunes aimant faire la fête. Je ne vais pas citer les noms, car on s'en fout, on trouve Barbara Howard, Peter Barton, Crispin Glover, Clyde Hayes, Lawrence Monoson et Julie Aronson pour parler des actrices et acteurs. Cette dernière joue le rôle de Samantha dont c'est la fête en ce 13 août. C'est bien foutu hein ?
Cette bande de jeune sera évidemment rejointe par 2 sœurs locales, car si vous avez compté, il y a 2 mecs qui n'ont pas de partenaires. Terri (Carrey More) et Tina (Camilla More) vont se joindre à la fête. Une des deux est chaude comme la braise tandis que l'autre est plus timorée. Alors là, vous vous dites que Trish elle n'a pas de mec du coup ? C'est sans compter sur Rob (Erich Anderson), un randonneur qui veut voir Crystal Lake afin de rendre hommage à sa sœur assassinée par Jason.
Voilà, les couples se formeront et se déformeront le long du film. On aura des plans "nichons", des envies de copuler, le tout très sobre. Jason va se charger de calmer toutes ces ardeurs. Je retiens surtout Tommy qui surprend une des nouvelles voisines en train de se dénuder avant d'être rejointe par son petit ami. On filme la réaction du garçon et c'est ultra malaisant je trouve. Heureusement, la maman de Jarvis viendra veiller à ce que son petit bonhomme dorme bien et fermera le store en voyant la débauche qui se produit en face.
Donc, on prend le schéma habituel, à savoir résumé des films précédents (ici mal fait), on présente les personnages, juste ce qu'il faut pour qu'on les déteste et que l'on souhaite leur mort. Bon, juste avant ça on montre deux petits meurtres de personnages lambdas pour créer une bonne sensation chez les (télé)sectatrices et (télé)spectateur (à l'hôpital). On s'ennuie un peu, puis Jason commence son bain de sang. Les mises à mort sont originales tout en préservant les classiques de la saga. Ainsi, les défenestrations sont présentes, mieux, une inédite à l'étage provoquera une vraie frayeur en moi.
En effet, je me suis naïvement dit "bah, elle est à l'étage, elle craint rien", mais c'était sans compter sur l'agilité simiesque d'un Jason moins massif qu'à l'accoutumée. Je n'arrive pas à comprendre comment notre boogeyman adoré arrive à tuer un homme dans sa douche en cassant la vitre, sans que sa copine située dans la salle à côté ne l'entende. Oui, elle se sèche les cheveux, mais ça fait beaucoup de bruit. La magie de Jason certainement.
On sent un fort essoufflement dans la saga. Oui, il y a des choses qui sont tentées, mais rien d'ultra dingue. On reste sur du pur classique. Jason paraît moins massif, mais possède toujours sa force dingue. Il est capable d'être à la porte d'entrée en bas, puis de défenestrer une jeune femme à l'étage dans la seconde. C'est Jason, rien d'anormal. Plus compliqué, le fait que Trish soit la scream Queen qui s'en sort, mais avec l'aide de Tommy. On perd un peu en côté féministe je trouve.
La musique de Harry Manfredini fonctionne toujours aussi bien, et si la mise en scène de Zito tout comme le jeu des actrices et acteurs, ne sont pas dingues, les effets de l'équipe de Tom Savini offrent ce qu'il faut d'horreur pour passer un bon moment. Je ne l'ai pas surkiffé, surtout quand on sait que le prochain film sera décevant et centré sur Tommy. Mais il y a des seins, des fenêtres brisées, des gorges coupées, des poignards enfoncés, des coups de machette, et Jason. Pas un bon film, mais ça passe quand on aime la saga.
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