Cultivons la curiosité
Et oui, nous n'avons pas oublié la petite Yotsuba et sa découverte de la vie. Elle revient en grande forme en 2025, avec donc le tome 6, qui date de 2006 au Japon et 2007 en France. Toujours chez Kurokawa donc. Vous le constatez, la miniature que vous voyez en page d'accueil de Ashou est la version japonaise, tandis que là vous voyez notre version. Non pas que j'ai appris le japonais, mais juste, pour des mangas marquants, je trouve ça marrant d'avoir la version originale, surtout qu'elles se trouvent encore en import, et qu'elles ne sont pas si onéreuses que cela.
Mais bon, comment fonctionne ce manga ? Créé par AZUMA Kiyohiko ("Azumanga Daioh" c'est lui), on reste dans la fable quotidienne simple et rigolote. Pas certain du terme "fable", mais comme il y a toujours quelque chose à retirer, à apprendre, des chapitres, je pense que ce mot convient bien. Nous sommes face à une jeune fille de 5 ans, Yotsuba, qui aime découvrir la vie. Elle fût recueillie par un homme célibataire. Un peu cringe dit ainsi, mais il n'y a rien d'horrible. On ignore pas mal de chose de son adoption, mais évidemment que ce serait impossible en réalité.
Donc, le principe est que l'on suit Koiwai Yosuke et sa fille adoptive Yotsuba, qui emménagent dans un quartier d'une grande ville. Notre héroïne va ainsi faire moult découvertes, de façon très énergique et pleine d'entrain. Oui, pour une enfant de 5 ans elle semble souffrir d'un défaut de connaissances, mais elle apprend vite et surtout, cette naïveté permet de la voir commettre pas mal de bêtises.
Ainsi, dans ce tome, il y sera question de vélo. Et si les 7 chapitres peuvent se lire indépendamment, ils forment pourtant une sorte d'histoire. En effet, une fois son vélo obtenu, Yotsuba ira faire une livraison de lait, en enfreignant la règle de ne pas faire de vélo seule sans adultes pour l'accompagner. Ceci lui vaudra une suspension de faire du vélo dans le chapitre suivant. Sans que cela ne gêne trop si on commence par ce dernier chapitre.
AZUMA dépeint certes une image peu glorieuse d'une enfant de 5 ans et de son père un peu trop laxiste, mais ceci sert l'aspect "fable" du récit. Oui, Yotsuba ne fait pas correctement du vélo, n'écoute pas quand on lui dit de regarder devant, et du coup se mange des gamelles qui pourraient, je pense, être très dangereuses. Mais ceci est pourtant touchant et drôle. Je ne sais pas comment l'expliquer. On sait qu'elle ne fait pas exprès d'être aussi stupide, son enthousiasme étant exacerbé ici. Puis reconnaissons que les adultes qui l'entourent n'aide pas.
Yosuke est un peu trop nonchalant par moment, même si il gronde de façon juste sa fille. Sans la maltraiter. Le cercle amical de Yosuke sait s'y prendre avec la petite, entrant dans son jeu. Même le vendeur de vélo, parfait inconnu de la famille Koiwai, saura s'y prendre avec elle. Que dire des voisines, avec tout type d'âge, qui apprécient énormément notre héroïne et en jouent. Les Ayase permettent d'apporter une touche féminine que Yotsuba n'a pas forcément à la maison, mais chacune avec leur propre caractère. Le père, non présent dans ce tome, semble en retrait de la famille.
Comme d'habitude, les histoires sont simples, drôles, touchantes. Il faut adhérer à l'aspect ultra réaliste des dessins, qui mettent en image une fable où il semble qu'il ne peut rien arriver de grave à Yotsuba. On découvre aussi une partie de la vie au Japon, avec certains lieux, ici une butte où on peut faire du vélo. C'est toujours aussi agréable à lire, et ça reste un manga que je recommande pour les personnes qui ne connaissent pas ce support et voudraient s'y mettre. En sachant que Kurokawa a gardé le sens de lecture japonais (on commence par la fin et on lit la page de droite en premier). Bref, j'adore toujorus autant.
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